La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

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Mélanie
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Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par Mélanie »

Boite en carton a écrit :C'est un troll ?
J'aime pas les trolls. C'est vraiment ce que je crois croire profondément et ça m'attriste un peu que tu le prennes comme une simple provocation.

Bon, j'essaie d'expliquer bien.

Il y a une magie étrange dans les arts, dans un beau roman. Une sorte d'attrait mystique que l'on ressent. Ça ne me semble pas être une chose qui s'explique. Je pense même qu'un auteur va à l'encontre de ce sentiment s'il fait des plans. Parce que, pour moi, un calcul donne de l'artifice. A mon avis, il vaut mieux s'écouter pour créer. Je crois que la beauté d'une oeuvre d'art n'est le résultat que de la pure sincérité.

J'ai expliqué comment ?
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anonymetrois

Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par anonymetrois »

Je ne me sens pas moins sincère quand je réfléchis avant de répondre. Et souvent, ça me rend service. Mais aussi, je ne le fais pas assez...

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Mélanie
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Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par Mélanie »

Ton message : ^^

La réflexion s'oppose à la sincérité, parce qu'elle tue la spontanéité. C'est que après j'ai une certaine idée de la vérité, que j'explique difficilement. Disons que la vérité-objective dure, mais notre vérité-propre est presque insaisissable. Un droit de regard sur elle est un temps de trop qui peut la condamner à l'oubli.

Naturellement la réflexion est très utile. Pour mettre de l'ordre dans les idées, pour la cohérence. Je ne crois pas qu'il faille faire totalement sans.
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Boite en carton

Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par Boite en carton »

Melanie a écrit :
Boite en carton a écrit :C'est un troll ?
J'aime pas les trolls. C'est vraiment ce que je crois croire profondément et ça m'attriste un peu que tu le prennes comme une simple provocation.

Bon, j'essaie d'expliquer bien.

Il y a une magie étrange dans les arts, dans un beau roman. Une sorte d'attrait mystique que l'on ressent. Ça ne me semble pas être une chose qui s'explique. Je pense même qu'un auteur va à l'encontre de ce sentiment s'il fait des plans. Parce que, pour moi, un calcul donne de l'artifice. A mon avis, il vaut mieux s'écouter pour créer. Je crois que la beauté d'une oeuvre d'art n'est le résultat que de la pure sincérité.

J'ai expliqué comment ?
Melanie, je suis désolé, je ne voulais pas te vexer.
Je comprends ce que tu veux dire, mais pour moi cela n'implique pas du tout de ne pas réfléchir et construire une œuvre.
Dans les arts, il y a une part de talent qui ne s'explique pas, et une part qui s'explique très bien car elle répond aux règles de l'art. Quel artiste est-il devenu accompli sans un long apprentissage de son art ?
Le calcul donne l'artifice ? Ce n'est pas assez précis pour que je comprenne à quoi tu penses exactement mais si une œuvre ne devient pas de l'art seulement parce qu'elle respecte des règles (il faut plus encore, et c'est peut-être là que se manifeste le génie) une œuvre d'art respecte en général les règles qui font que le public va l'aimer.
Ce respect des règles peut-être conscient ou inconscient, mais en quoi le fait que l'artiste maitrise son art diminuerait-il le résultat ?
Je pense par exemple aux peintures d'arbres en fleurs que Van Gogh a peint pour se faire du fric. Il avait besoin d'argent et savait que ça se vendrait bien. Mais elles sont magnifiques. C'est un exemple totalement extrême mais combien de peintres font des études préliminaires pour des tableaux ? Et la musique, alors ?
Pour moi, c'est pareil en littérature, une œuvre se construit, se travaille, cela ne dénature pas l'œuvre pour autant, cela ne prostitue pas l'artiste non plus.

anonymetrois

Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par anonymetrois »

Notre vérité-propre, d'après ton choix de mots, est une chose que nous ne pouvons pas communiquer, n'est-ce pas ? Or la sincérité s'applique dès qu'on commence à communiquer, à essayer de se faire comprendre d'autrui.

Pour moi, l'idée même de se servir des mots pour faire passer quelque chose, c'est de donner aux mots la forme de nôtre pensée. C'est ce recours au langage qui nous sépare des animaux, qui crée l'échange, la culture, qui nous permet de laisser quelque chose derrière nous à ceux qui nous succèdent.

Le langage a besoin d'une structure commune, les mots ont besoin d'avoir un sens. Quand on a bien assimilé le langage, on peut oublier qu'on l'a assimilé et s'exprimer spontanément et pourtant avec art - c'est-à-dire, avec la maîtrise de l'outil que l'on emploie.

Le raisonnement n'est pas à l'opposé de la spontanéité, puisque l'éducation en fait rentrer dans nos méthodes d'expression et de pensée. Pour notre propre bien ! Il n'y a pas à proprement parler de pensée sans vocabulaire (les concepts), sans grammaire (l'articulation), sans une certaine pratique de la logique.

D'un autre côté, un recours abusif à l'attitude analytique peut provenir d'un manque de confiance en soi, de la prétention, ou de mauvaises habitudes, entre autres raisons, mais ce n'est pas pour autant qu'il faut penser que ce sont systématiquement ces raisons qui interviennent.

Le raisonnement peut être fécond et même, en lui-même, passionnant ; c'est même ce qu'il est le plus souvent. Et il ne tue pas des qualités de spontanéité, pas plus qu'il ne nuit à la faculté d'être heureux.

Voilà mon avis. Le raisonnement n'est pas un ennemi :heart:

Edit : doublé par BeC !

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Mélanie
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Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par Mélanie »

(Tu peux pas me vexer, Bec, je te connais trop. :love:)

Quand je parlais de sincérité, c'était envers soi. Il y a deux étapes dans la création d'une oeuvre. Certes l'expression, la mise en forme, mais ce n'est que de l'artisanat, et c'est avant qu'il y a l'art, dans l'aventure intérieure. C'est là où tout ce qui dépasse le direct ressenti met une distance entre soi et soi. Je crois qu'avant de pouvoir toucher le public il faut savoir toucher son âme.

Mais, je ne veux pas mettre la réflexion au placard, ce serait idiot.

PS : Je n'ai jamais parlé de tout cela à quelqu'un. (A l'exception de mon Cédric.) Ça me fait beaucoup de plaisirs d'en discuter. :heart:
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Boite en carton

Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par Boite en carton »

Melanie a écrit :(Tu peux pas me vexer, Bec, je te connais trop. :love:)

Quand je parlais de sincérité, c'était envers soi. Il y a deux étapes dans la création d'une oeuvre. Certes l'expression, la mise en forme, mais ce n'est que de l'artisanat, et c'est avant qu'il y a l'art, dans l'aventure intérieure. C'est là où tout ce qui dépasse le direct ressenti met une distance entre soi et soi. Je crois qu'avant de pouvoir toucher le public il faut savoir toucher son âme.

Mais, je ne veux pas mettre la réflexion au placard, ce serait idiot.

PS : Je n'ai jamais parlé de tout cela à quelqu'un. (A l'exception de mon Cédric.) Ça me fait beaucoup de plaisirs d'en discuter. :heart:
:love: aussi melanie

Je crois aussi que par rapport à soi, on ne peut pas tricher. Dans une œuvre, on y met de soi et encore de soi. Là je te rejoins, si ce qu'on y met est sincère, ça se ressent dans l'œuvre, quel que soit le travail réalisé dessus ensuite. En écriture on met nos mots, nos idées, nos visions du monde, nos souvenirs et notre vécu, mais en peinture, en musique, c'est la même chose. On partage notre univers, nos interprétations...

Du coup, c'est impossible de mettre la réflexion au placard car même si c'est inconscient, à partir du moment où on arrive à poser ses sentiments sur du papier, une toile, une partition, c'est qu'on est parvenu à l'aboutissement d'une réflexion, non ?
Après, il y a souvent une phase "voilà ce que j'ai voulu faire".

Évidemment, il y a des exceptions, des artistes qui préfèrent ne pas s'expliquer, laisser le ressenti du public parler pour eux, mais ceux-là ne sont pas sûrs de réussir à transmettre ce qu'ils ont en eux. Je me demande si cela leur est égal. J'ai toujours cru qu'on communiquais pour se faire comprendre, que l'art était une forme de communication, du coup je comprends mal cette attitude. C'est de la pudeur ? de l'incapacité à s'exprimer verbalement ?

Bref, je ne suis pas dans cette démarche là. Si je regarde une œuvre, j'ai envie de comprendre l'artiste derrière, cela permet d'avoir un échange, de saisir mieux les idées, les nuances, de découvrir l'autre... Sinon, il n'y a que moi dans l'œuvre de l'autre et je trouve ça déséquilibré.

Voilà, pour moi l'œuvre est indissociable du public, c'est le regard de l'autre qui fait l'œuvre. Et avoir différents publics comme des lambda ou des élites ne nuit pas à l'œuvre car différents niveaux de lecture ne peuvent que l'enrichir. De toute façon avant l'analyse de l'œuvre il y a toujours la phase première, émotionnelle, quel que soit le public. Et longtemps après, quand les détails de l'œuvre se sont effacés, l'émotion est sans doute ce qui va rester.

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Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par Mélanie »

Oui. L'art doit d'abord se tendre vers un public. Ou l'on s'enferme dans un nombril d'ivoire. Je suis très d'accord avec toi. Néanmoins l'auteur lui-même occupe une grande place dans ce public, ou c'est triste pour nous. De plus, viser un public, c'est ne viser personne en particulier. En s'adressant à une subjectivité (la notre), on a plus de chances de toucher la singularité de chaque lecteur.
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Re: La littérature ou la Littérature (respectez la casse) ?

Message par Axolotl-a-besicles »

Boite en carton a écrit : Voilà, pour moi l'œuvre est indissociable du public, c'est le regard de l'autre qui fait l'œuvre.
Tout à fait, BeC.
C'est bien pour cela que je disais que :
AXO a écrit :le seul juge en matière artistique, c'est le public, si volage et inconstant soit-il.
Tu n'apprécies pas le parallèle "succès et littérature" : tu as tout à fait raison, mais ce n'était pas cela que je parlais. Bien sûr que certains écrivains n'ont pas été reconnus de leur vivant, et qu'on peut avoir des doutes sur les qualités "littéraires" de certains romanciers à succès.
Mais les inconnus que le temps a consacrés avaient quand même des lecteurs, non ? Ils ont été reconnus par quelques-uns, et cela a suffi pour que l'œuvre (plus importante que son auteur si tu veux mon avis) ne meure pas et nous soit transmise.
De l'autre côté, les chiffres de vente ne font certes pas tout. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est de se demander pourquoi certaines œuvres ont du succès à tel moment ? Qu'est-ce que ça nous apprend sur l'histoire des arts, sur l'état de la société ? Parce que s'il y a beaucoup de gens qui achètent, il y a une raison : on ne claque pas son fric pour rien, même dans une société de moutons ! Si la "valeur littéraire" n'explique pas l'engouement, alors peut-être faut-il chercher du côté de l'ambiance de l'époque, du contexte politique et/ou économique, des mouvements d'idées, des tendances de la mode... et donc des prescripteurs (ceux qui décident des goûts d'une époque).
Ahem ; je m'aperçois que l'ex-étudiante de sociologie passionnée d'histoire en général et d'histoire des l'art en particulier a encore frappé... :zzz: Bon, je vous laisse digérer ce pavé, les grenouilles !!
Ah non, finalement, faudra attendre un peu...
Car j'en profite pour préciser que "le public", ce n'est pas forcément nos contemporains, et ça peut aussi bien être des intellectuels que M. Tout-le Monde, ou une communauté bien particulière fan de tel genre confidentiel : ça n'a pas d'importance.
La seule chose qui a de l'importance, c'est de parvenir à toucher quelqu'un d'autre, de préférence correspondant au profil plus ou moins consciemment visé. On n'écrit pas de la même manière pour les enfants ou les adultes (et non, ce n'est pas qu'une question de thèmes ou de contenus, même s'il ne s'agit pas de tomber dans la simplification à outrance !), ni pour des fans hardcore de S-F ou pour un public plus large, ou pour les fans de roman historique etc. Le simple choix d'un genre - et le niveau d'exigence "philosophique" du texte - implique des attentes différentes chez le public visé.
Bon, il faut quand même arriver à toucher un éditeur (si on souhaite une publication de son vivant) mais ensuite, qu'importe la taille du public qui accueille notre œuvre ô combien immortelle ? UN lecteur, c'est déjà énorme, non ?? :lect:
Après, le succès... c'est un "plus", à mon avis. Et pas forcément un cadeau : avoir trop de succès n'est pas non plus si évident que ça à gérer.

AXO qui pense trop
...à ses grosses bésicles qui glissent tout le temps sur son museau humide ! *grmmmsploutch*
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