Boite en carton a écrit :
Voilà, pour moi l'œuvre est indissociable du public, c'est le regard de l'autre qui fait l'œuvre.
Tout à fait, BeC.
C'est bien pour cela que je disais que :
AXO a écrit :le seul juge en matière artistique, c'est le public, si volage et inconstant soit-il.
Tu n'apprécies pas le parallèle "succès et littérature" : tu as tout à fait raison, mais ce n'était pas cela que je parlais. Bien sûr que certains écrivains n'ont pas été reconnus de leur vivant, et qu'on peut avoir des doutes sur les qualités "littéraires" de certains romanciers à succès.
Mais les inconnus que le temps a consacrés avaient quand même des lecteurs, non ? Ils ont été reconnus par quelques-uns, et cela a suffi pour que l'œuvre (plus importante que son auteur si tu veux mon avis) ne meure pas et nous soit transmise.
De l'autre côté, les chiffres de vente ne font certes pas tout. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est de se demander pourquoi certaines œuvres ont du succès à tel moment ? Qu'est-ce que ça nous apprend sur l'histoire des arts, sur l'état de la société ? Parce que s'il y a beaucoup de gens qui achètent, il y a une raison : on ne claque pas son fric pour rien, même dans une société de moutons ! Si la "valeur littéraire" n'explique pas l'engouement, alors peut-être faut-il chercher du côté de l'ambiance de l'époque, du contexte politique et/ou économique, des mouvements d'idées, des tendances de la mode... et donc des prescripteurs (ceux qui décident des goûts d'une époque).
Ahem ; je m'aperçois que l'ex-étudiante de sociologie passionnée d'histoire en général et d'histoire des l'art en particulier a encore frappé...
Bon, je vous laisse digérer ce pavé, les grenouilles !!
Ah non, finalement, faudra attendre un peu...
Car j'en profite pour préciser que "le public", ce n'est pas forcément nos contemporains, et ça peut aussi bien être des intellectuels que M. Tout-le Monde, ou une communauté bien particulière fan de tel genre confidentiel : ça n'a pas d'importance.
La seule chose qui a de l'importance, c'est de parvenir à toucher quelqu'un d'autre, de préférence correspondant au profil plus ou moins consciemment visé. On n'écrit pas de la même manière pour les enfants ou les adultes (et non, ce n'est pas qu'une question de thèmes ou de contenus, même s'il ne s'agit pas de tomber dans la simplification à outrance !), ni pour des fans hardcore de S-F ou pour un public plus large, ou pour les fans de roman historique etc. Le simple choix d'un genre - et le niveau d'exigence "philosophique" du texte - implique des attentes différentes chez le public visé.
Bon, il faut quand même arriver à toucher un éditeur (si on souhaite une publication de son vivant) mais ensuite, qu'importe la taille du public qui accueille notre œuvre ô combien immortelle ? UN lecteur, c'est déjà énorme, non ??
Après, le succès... c'est un "plus", à mon avis. Et pas forcément un cadeau : avoir trop de succès n'est pas non plus si évident que ça à gérer.
AXO qui pense trop
...à ses grosses bésicles qui glissent tout le temps sur son museau humide ! *grmmmsploutch*