[A] Mêler fantasy et politique ?

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Celia
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Re: Peut-on parler de fantasy en politique ?

Message par Celia »

Gau a écrit :Je crois pour ma part qu'on peut choisir en regardant un film d'ignorer ou pas le message politique, en fonction de son état d'esprit du moment ("aller, je déconnecter le cerveau c'est soirée pop-corn avec 2012 !" ^^), ou tout simplement par choix. J'ai pour ma part adoré Sin City, bien aimé 300, et je les ai prit pour ce qu'ils sont : des films d'action à l'américaine avec une touche bien à part au niveau du style.

300 ne respecte pas l'histoire ? Quel est le problème, ce n'est pas un documentaire historique ^^ :wow:
Oui bien sûr, on peut lire un livre ou regarder un film gratuitement, sans se poser de questions. Ce n'est pas un mal, et même des fois c'est pour ça qu'on lit ou qu'on regarde.
Ceci dit le sujet du fil est bien de voir ce qu'il peut y avoir sous l'histoire ou sous les images, et de reconnaître que certains créateurs mettent leurs opinions ou questionnements politiques (sociaux, religieux, etc) dans leurs oeuvres. Quand Franck Miller écrit 300, il fait un geste politique. On peut le lire sans y faire attention, et on peut le lire en y faisant attention : ce sont deux lectures différentes et il faut bien voir que pour certains lecteurs, le fait qu'il utilise et remodèle l'histoire comme il l'entend pour faire passer un message réactionnaire est effectivement important.
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur

kaos

Re: Peut-on parler de fantasy en politique ?

Message par kaos »

Celia a écrit : Oui bien sûr, on peut lire un livre ou regarder un film gratuitement, sans se poser de questions. Ce n'est pas un mal, et même des fois c'est pour ça qu'on lit ou qu'on regarde.
Ceci dit le sujet du fil est bien de voir ce qu'il peut y avoir sous l'histoire ou sous les images, et de reconnaître que certains créateurs mettent leurs opinions ou questionnements politiques (sociaux, religieux, etc) dans leurs oeuvres. Quand Franck Miller écrit 300, il fait un geste politique. On peut le lire sans y faire attention, et on peut le lire en y faisant attention : ce sont deux lectures différentes et il faut bien voir que pour certains lecteurs, le fait qu'il utilise et remodèle l'histoire comme il l'entend pour faire passer un message réactionnaire est effectivement important.
Je plussoye avec outrance. Et je récuse dans la foulée l'idée que 2012 n'a pas de message. La catastrophe écologique ultra-spectaculaire fait quand même plutôt partie des préoccupations politiques de l'époque, bien que l'écologie politique soit elle-même divisée. Toutes les oeuvres ont un message d'ordre politique, même s'il n'est pas calculé. L'oeuvre est fatalement teinté de la pensée de son auteur. Quelqu'un qui pense que la réchauffement climatique est une blague ne vas pas faire un film écolo-catastrophe, surtout à notre époque qui est sensible sur ce point.

Par contre, je me dois de dire qu'Asimov et sa psychohistoire ne me paraissent pas fondamentalement réactionnaires, du moins pas dans le même sens que 300, qui l'est beaucoup plus classiquement. Fondation est une oeuvre conflictuelle, même si globalement scientiste (la science prédictive apporte réellement le renouveau de la civilisation, même si elle n'agit pas seule), j'essaye ne pas spoiler inutilement, mais à cause de ce scientisme, elle porte une forme de projet technocratique éclairé et secret que je qualifierai effectivement de rétrograde, qui à l'époque portait pourtant l'espoir du progressisme (des deux côtés du mur). Et à mon sens, ça n'est pas le déterminisme qui fait ici d'une oeuvre une pièce réactionnaire ou non : c'est le projet de contrôle des masses qui vient se greffer dessus.
Pour les robots, il y quelque chose de républicain dans la conception des lois de la robotique. Quelque chose de constitutionnel en fait. Même si je ne suis pas particulièrement attaché à la forme républicaine et légaliste, on est assez loin de l'exaltation de la force brute de 300. Ses fictions traitent souvent de la conquête

Sinon, les superhéros de droite de Watchmen étaient une idée franchement géniale, vu ce qui guide généralement ce genre de personnages. D'ailleurs c'est extrêmement net dans Dark Knight (très bon, par ailleurs). Je trouvais que Batman ne représentait que l'autorité morale, donc portait un projet d'obéissance à l'ordre (qu'il faut rétablir, en plus) ce qui rendait le Joker très sympathique par contraste. Fou d'accord, mais on peut traverser hors des clous, avec lui...

On n'est certainement pas tous du même bord, donc j'essaye de faire attention à ce que je dis, j'essaye de me cantonner aux oeuvres et à leur contenu sans parler des auteurs (quoique l'information soit parfois utile à sa compréhension), et surtout des lecteurs (j'ai bien aimé lire 300 même si je n'adhère pas le moins du monde à la théorie du choc des civilisations, ni aux thèses virilistes qui s'y développent en pleine page, ni à son esthétisation de la mort et du muscle saillant, limite érotisé - surtout dans le film d'ailleurs).

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