Retour de balancier logique puisque la littérature SFFF a servi de mère nourricière au JdR (Tolkien, Lovecraft, Zelazny, Morcock).Beorn a écrit :Ce qui est assez amusant, c'est que beaucoup de grands noms de la fantasy française d'aujourd'hui écrivaient des scénarios de jeux de rôle dans les années 90', je pense à Pierre Pevel ou Gérard Guéro (Ange).
Mnémos (éditeur de romans de fantasy) était au départ une succursale de Multisim (éditeur de jeux de rôle).
Tout-à-fait. Comme dans un roman, il faut du temps pour que le lecteur s'approprie les personnages.Tristeplume a écrit :De la façon dont tu en parles, ça donne envie. Cela dit, tu ne pouvais faire cela que sur le très long terme (mêmes joueurs, même univers...).
Un jour, mes joueurs se sont amusés à lister les PNJ qui "comptaient" dans mon univers et ils sont arrivés à 250 PNJ parfaitement identifiés par eux, du patron de leur bar favori jusqu'à l'empereur croisé une seule fois mais dont l'influence était telle qu'ils le connaissaient quasiment intimement (c'était leur grand stress, que leurs magouilles n'interfèrent pas avec les manoeuvres de l'empereur ).
Parmi ces PNJ, il y en avait autant de préconçus (c'est-à-dire créés en amont pour peupler l'histoire) que d'improvisés, c'est-à-dire créés au fil des parties et qui se sont imposés comme des PNJ récurrents grâce à la volonté des joueurs (comme les "racailles", des gosses de rue que les joueurs ont pris sous leur protection, ce qui a pu donner par la suite matière à quelques scénarios).
Cela-dit, pour les one-shot avec des joueurs différents ou lors de conventions, j'avais une galerie de PNJ prêts à l'emploi que "j'habitais" facilement : Tranchecouilles, le truand psychopathe, Bob et Bab les miliciens-pas-si-bêtes (dingue comment 90% des joueurs prennent les miliciens pour des abrutis ), Roman de Némo le bibliothécaire manipulateur, Fleur de Cath la courtisane (à la Milady de Windsor), Borg le barbare, etc.
Pour en revenir à l'écriture, beaucoup de ces PNJ ont connu une seconde de vie dans mes textes (Borg le barbare ou bien Jeff Laraclure qui n'est qu'une incarnation de Tranchecouilles) et continuent de peupler mon imaginaire (qui s'attache d'ailleurs plus aux personnages qu'à l'univers lui-même).
Comme je le disais, ces persos sont souvent à la base des clichés mais le fait de les jouer régulièrement leur a donné une épaisseur qui, je pense, fait oublier leur origine cliché. Par exemple, à partir du cliché de l'assassin impitoyable, froid et méthodique, j'ai quatre PNJ qui peuvent se racrocher à ce cliché (Tranchecouilles et la Fleur de Cath entre autres) mais qui sont totalement différents.
En fait, c'est peut-être pour ça que je reste un fervent défenseur des clichés.