Quand le corps parle...

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Ayota

Re: Quand le corps parle...

Message par Ayota »

alors un petit test pour savoir si on peut tout contrôler de son corps : qui a déjà réussi à éternuer les yeux ouverts ? :mrgreen:

essayez autant que vous voulez, ce sont vos yeux qui se ferment et nous vous qui les avez fermés (de votre initiative)

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blackwatch
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Re: Quand le corps parle...

Message par blackwatch »

Ayota a écrit :alors un petit test pour savoir si on peut tout contrôler de son corps : qui a déjà réussi à éternuer les yeux ouverts ? :mrgreen:

essayez autant que vous voulez, ce sont vos yeux qui se ferment et nous vous qui les avez fermés (de votre initiative)
Ayota,

Comme on t'en a déjà fait la remarque, veille à mettre une majuscule en début de phrase ainsi qu'un signe de ponctuation en fin et ce pour le confort des autres membres de ce forum.

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Aelys
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Re: Quand le corps parle...

Message par Aelys »

J'aime beaucoup cet effet, ça permet de modifier le rythme du récit, de donner des détails sans trop de lourdeur, et comme cela a si bien été dit, de montrer la lutte entre volonté et corps (comme je lutte actuellement pour ne pas dormir et me motiver à travailler ^^).

+1 pour Elikya : la tournure de la phrase est maladroite, pas la personnification.

Par contre, c'est vrai qu'il ne faut pas non plus l'utiliser n'importe comment, dans la mesure où parfois, ça fait très maladroit.
L'exemple du bretteur en donne une bonne idée, ou encore un skieur qui fait la godille : ce ne sont pas ses jambes qui agissent, mais bien lui. Et l'expression "ses jambes donnèrent des coups vifs de droite à gauche pour slalomer entre les bosses" est quand même très maladroite, à mes yeux.

En somme, pour moi, on peut utiliser cette effet (je ne m'en prive pas !), mais il ne faut pas non plus le mettre partout ou dans un contexte inapproprié.
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Stef-
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Re: Quand le corps parle...

Message par Stef- »

Kira a écrit :(...)Certes on pourrait écrire "il sentait ses yeux se fermer..." mais je trouve que cela alourdit la formulation.
Alors les corps de vos héros, ils parlent ?
A mon sens, il est vital de prendre cette problématique dans l'autre sens :

La situation, ou l'action/description ne va pas être écrite de la même manière selon le pdv de narration employée.

Pour reprendre ton exemple, une personne qui s'endormirait d'elle-même sans vraiment s'en rendre compte (?), tu ne pourrais pas décrire la situation de manière visuelle à la 1ère personne.

Tu pourrais par exemple décrire les souvenirs sur lesquels elle flotte, ses dernières pensées, éventuellement de manière rapportée, distanciée:
"Ce livre me tombait des mains, la dernière chose dont je me souvins avant de sombrer dans le sommeil..."
Pareil s'il s'agit de narration à la troisième personne en pdv interne.
"(...)La dernière chose dont se souvint Kira avant de sombrer dans le sommeil..." etc.

Une description conviendrait plus à du pdv externe (mais restant limité, comme une caméra), ou bien du pdv omniscient.
Limité externe :
"Les yeux de Kira se fermaient d'eux-mêmes. Le livre lui glissa des mains, et rejoignit la pile sur la table"
Omniscient :
"Kira n'arrivait pas à se concentrer sur sa lecture. La fatigue, mêlée aux événements de la journée eurent raison d'elle. Alors que ses yeux se fermaient, son livre glissa sur la table rejoindre les autres."

Mes exemples ne sont pas terribles :oops: mais j'espère que cela illustre l'importance du pdv ?

Je crois que c'est vraiment du cas par cas, la narration choisie et l'angle avec lequel tu veux raconter la scène conditionnent fortement ta description (ou ton absence de description) Le "show don't tell" n'est pas un dogme ! Bonnes recherches ! :)

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Milora
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Re: Quand le corps parle...

Message par Milora »

Hm, je suis peut-être à côté de la plaque dans ce débat :oops: Mais en vous lisant, il me semble qu'il y a deux choses :
- quand le corps du personnage agit sans qu'il lui en donne l'ordre (alors c'est comme vous dites, une information sur le ressenti du personnage)
- quand le narrateur se focalise juste sur un point du corps du personnage. "Sa main se posa sur son épaule". ça veut pas dire qu'il l'a pas fait exprès. C'est juste une variante de "Il posa sa main sur son épaule", avec une nuance selon le contexte.

Dans les deux cas, j'avoue que j'ai tendance à en abuser. Surtout au niveau des yeux - ce qui est le comble puisque, dans la vie de tous les jours, je fais rarement attention aux yeux des gens. J'ai terriblement de mal à m'empêcher de multiplier les "il plissa les yeux" (bon, là c'est pas les yeux le sujet), "ses yeux tombèrent sur", "son regard se posa sur", et autres indications corporelles redondantes. C'est quand même agaçant, mais bon, chacun ses tics je pense...


Désolée si je suis à côté de la plaque dans la conversation, lol.
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Stef-
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Re: Quand le corps parle...

Message par Stef- »

Je ne crois pas que tu sois à côté de la discussion, Milora, mais pour moi c'est un peu embrouillé ton message :oops: (remarque, peut-être le mien aussi... ^^)

Si tu avais envie de poursuivre ton idée, avec des exemples, j'y verrais plus clair ?

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Milora
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Re: Quand le corps parle...

Message par Milora »

Oui pardon, j'ai écrit très vite en me disant que j'étais hors sujet, donc j'ai pas développé :roll: En fait, je m'appuyais sur :
Swald a écrit :Pour moi, il faut distinguer deux choses :
D'une part quand l'information va du cerveau au corps (si je me mordille la lèvre parce que je me sens mal à l'aise)
D'autre part quand l'information va du corps au cerveau (si je touche quelque chose de brûlant et que je retire ma main)
Je regroupait ça en une seule catégorie, qui est celle dont parlait par exemple Roanne : quand nos yeux se ferment tout seuls. C'est-à-dire, dans un textes, toutes les mentions du genre "ses cheveux se hérissèrent sur sa nuque", "son coeur accéléra". Tout ce qui fait référence au corps qui agit par lui-même et qui, dans un texte, peut être utilisé pour montrer des réactions instinctives des personnages, pour faire passer au lecteur leurs émotions sans avoir à les nommer (si le personnage ouvre une porte vers une pièce glacée et qu'il a la chair de poule, le lecteur comprendra qu'il a froid).
Bon, il me semblait que c'était ça le coeur de la discussion.


Mais je voulais juste ajouter mon grain de sel une autre façon de comprendre la question de départ :
dans un texte, le corps peut aussi être "personnifié" (je sais jamais s'il y a un ou deux n, désolée ^^), sans que ça signifie que le personnage fait un geste incontrôlé.
Par exemple : "sa main se porta à son front", "ses yeux se tournèrent vers elle", etc.
Et en fait, je disais juste que j'ai tendance à trop mettre ce dernier type d'indications. A trop faire de phrases sur les mouvements minimes du corps - principalement quand il s'agit des yeux. Je multiplie les "ses yeux se plissèrent" (qui dans le contexte indique souvent que le personnage est perplexe), et autres. Là aussi c'est une façon de se servir de la description du corps pour faire comprendre une émotion au lecteur - sauf que ce n'est pas un geste instinctif de la part du personnage. Dans ce cas-là, c'est juste un procédé narratif.
Je ne sais pas si je suis beaucoup plus claire :oops:
De toute façon, ma remarque n'avait pas beaucoup d'intérêt, je le crains. Sauf à développer sur des questions comme "quels gestes peuvent transmettre automatiquement au lecteur l'émotion qu'il traduit ?" ou encore, question que je me pose souvent, "comment décrire en quelques mots un geste très naturel mais qui ne fait pas l'objet d'une description toute faite et souvent reprise ?"


EDIT : en fait je m'aperçois, en repensant à ce fil, que j'ai tendance (je ne sais pas si c'est juste mon cas) à utiliser des indications sur le corps à la place d'indications sur les émotions des personnages. Du coup, la description du corps est plus un "signe" qu'un geste en soi. Comment dire ?
Un exemple : "Elle ne broncha pas". Si j'écris cette phrase, ce sera pour dire avant tout qu' "elle n'a pas de réaction". Je ne pense pas, en premier lieu, à la description concrète "elle n'a pas de hoquet de surprise" (qui est, en fait, le sens premier de la phrase "elle ne broncha pas")
Autre exemple : "Leurs regards se rencontrèrent et Bidule cilla". Quand je lis - ou écris - cette phrase, je ne vais pas avant tout visualiser deux personnes qui se fixent et l'un qui cligne des yeux. Je vais avant tout le comprendre comme un "signe" : ils se sont affrontés du regard et Bidule a perdu/s'est écrasé.
Vous voyez ce que je veux dire ?
Or, il me semble que c'est plutôt un défaut, car parfois quand on me relit, on me fait remarquer que, concrètement, il n'est pas logique que le personnage ait telle réaction "phisiologique", tel geste. Mais c'est parce que je l'ai mis avant tout comme un signe de ses émotions. Et non comme une description de son geste qui aurait une vraie valeur de description.

J'ai l'impression que plus je développe ce message, moins je suis claire :mrgreen: (et j'ai l'impression que ce n'est pas qu'une impression)

Bref, si quelqu'un a compris ce que je voulais dire... est-ce que vous avez tendance à avoir le même tic d'écriture, ou est-ce que c'est juste un défaut personnel ?
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Lieko
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Re: Quand le corps parle...

Message par Lieko »

J'ai compris (si si...).
Or, il me semble que c'est plutôt un défaut, car parfois quand on me relit, on me fait remarquer que, concrètement, il n'est pas logique que le personnage ait telle réaction "phisiologique", tel geste. Mais c'est parce que je l'ai mis avant tout comme un signe de ses émotions. Et non comme une description de son geste qui aurait une vraie valeur de description.
En fait, c'est un procédé assez classique pour éviter les overdoses de pronoms personnels ("il" ou "elle" à toutes les sauces, c'est très pénible pour les descriptions que tu mentionnes, en effet).
Par exemple, c'est mieux de montrer que le personnage est mal à l'aise en disant qu'il danse d'un pied sur l'autre, plutôt que de dire "machin se sentait mal à l'aise".

Ce n'est pas vraiment un tic d'écriture donc, plutôt une technique.
Par contre, je n'ai encore jamais vu de cas où les réactions paraissaient illogiques ; en général on se contente de signes relativement parlants et communément admis. Si tu as un exemple de passage "incompris", ça m'intéresse...
Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions.

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Stef-
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Re: Quand le corps parle...

Message par Stef- »

Milora a écrit :C'est-à-dire, dans un textes, toutes les mentions du genre "ses cheveux se hérissèrent sur sa nuque", "son coeur accéléra". Tout ce qui fait référence au corps qui agit par lui-même et qui, dans un texte, peut être utilisé pour montrer des réactions instinctives des personnages, pour faire passer au lecteur leurs émotions sans avoir à les nommer (si le personnage ouvre une porte vers une pièce glacée et qu'il a la chair de poule, le lecteur comprendra qu'il a froid).
Bon, il me semblait que c'était ça le coeur de la discussion.
Ok, alors en se basant sur des exemples de ce type, ils impliquent nécessairement du pdv interne depuis le personnage concerné ou bien du pdv omniscient.

Imaginons que Thomas discute avec Claire, et que lorsque Thomas lui déclare sa flamme, le coeur de Claire s'accélère :

Si tu racontes la scène en pdv interne depuis Claire, tout va bien, et il faut utiliser ce type de détails pour appuyer la narration, et faire transparaître son émotion (ou la souligner)

Mais si tu racontes la scène en pdv interne depuis Thomas, à moins que celui-ci ait une perception très aiguisée (peu probable tout de même), il ne peut savoir que le coeur de Claire s'emballe. Mais il peut la voir tressaillir par exemple.

En pdv omniscient, rien ne t'empêche de décrire la sensation interne de Claire, son rythme cardiaque, tout en étant focalisé sur les pensées de Thomas (ou inversement)
Il va falloir que ce soit fluide et à propos, avec les difficultés propres au pdv omniscient.

Est-ce plus clair dans ce sens-là ? J'insiste mais c'est le pdv de narration adopté qui va conditionner la description.
Milora a écrit :dans un texte, le corps peut aussi être "personnifié" (je sais jamais s'il y a un ou deux n, désolée ^^), sans que ça signifie que le personnage fait un geste incontrôlé.
Par exemple : "sa main se porta à son front", "ses yeux se tournèrent vers elle", etc.
Oui, ce type de phrase va permettre d'éviter trop de répétitions de noms propres, référents ou pronoms. Mais ça ne marche pas toujours. Et avant de chercher à occire des répétitions, il faut d'abord respecter le pdv de narration employé. Si tu racontes en pdv interne (à la 3ème personne), souvent, ça risque de ne pas passer en induisant une distance ressentie par le lecteur ? (EDIT lorsqu'il s'agit du personnage de pdv)

A la 1ère personne ce n'est simplement pas possible (je réfléchis mais je n'arrive pas à voir comment)

Ces phrases décrivent une situation plus à la manière d'une caméra, pour moi cela correspond plus à du pdv limité externe, qui décrit une scène réduite à ce qu'un observateur proche peut voir, sans rentrer dans les pensées des personnages, et c'est au lecteur de déduire.

Ce sont des questions intéressantes en tout cas :)
Modifié en dernier par Stef- le dim. janv. 09, 2011 9:03 pm, modifié 1 fois.

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Siana
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Re: Quand le corps parle...

Message par Siana »

Voui... D'ailleurs existe-t-il des romans où l'on ne retrouve pas de "corps qui parle"? Ou, au contraire, des romans ou le corps est plutôt bavard, personnifié à l'extrême?
Stef, tu parles d'une personnalisation du corps à la première personne? Du genre : "Mon cœur s'emballa soudain. Il se serait frayé un chemin à coups de griffes pour sortir de mon corps que ça ne m'aurait pas étonné." (exemple à l'arrache)

J'utilise aussi beaucoup les parties du corps en sujet, principalement pour éviter les répétitions de pronoms ou des suites de phrases trop linéaires. Et puis, parfois, la façon dont un membre (une mains, des doigts, des yeux...) bouge renseigne le lecteur sur l'émotion ressentie par le personnage.

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Re: Quand le corps parle...

Message par Stef- »

Je parlais de considérer cette problématique lorsque l'auteur écrit à la 1ère personne. Une majorité de romans récents tout de même.

Pareil le pdv limité interne (ou focalisation interne) est très utilisé. Beaucoup d'auteurs anglo-saxons, et ces derniers sont traduits en français.

Pas mal de grenouilles ici écrivent en omniscient, c'est encore un autre problème.

Donc avant de se poser ces questions quand à décrire le corps (qu'il parle ou non ^^), quel type de point de vue de narration utilises-tu ou souhaites-tu utiliser dans la scène en cours ? C'est d'abord à cette question là qu'il faut répondre.

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Re: Quand le corps parle...

Message par Siana »

Perso, j'écris à la troisième personne en me basant le plus possible du point de vue interne (c'est plus vivant). Facile quant il s'agit d'un seul personnage, plus difficile lorsqu'il y en a plusieurs. Après, je pense que la personnalisation du corps, c'est pas "bien" ou "pas bien", c'est plutôt au cas par cas selon la description et ce qui l'entoure (point de vue, focalisation, scène à décrire, contexte de la scène, place du personnage...).

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Re: Quand le corps parle...

Message par Milora »

A la 1ère personne ce n'est simplement pas possible (je réfléchis mais je n'arrive pas à voir comment)
Ben, ça dépend si ça concerne le narrateur ou une personne extérieure (comme tu dis, le "je" peut difficilement être au courant des battements cardiaques de son interlocuteur ; mais il peut très bien ressentir les siens), et de si c'est une indication sur un organe interne ou externe, lol.
Exemple nul :
" 'Avez-vous entendu parler de Truc-Muche ?' Ses épaules se raidirent."
Si on décide que le narrateur a un bon sens de l'observation, ça passe bien je trouve !

J'utilise aussi beaucoup les parties du corps en sujet, principalement pour éviter les répétitions de pronoms ou des suites de phrases trop linéaires. Et puis, parfois, la façon dont un membre (une mains, des doigts, des yeux...) bouge renseigne le lecteur sur l'émotion ressentie par le personnage.
Pour ma part, ce serait un mélange de ce que tu dis et de :
Ces phrases décrivent une situation plus à la manière d'une caméra
J'aime bien, dans les livres, quand on arrive à percevoir les personnages dans l'espace, et ça passe par la description de leurs gestes quotidiens. Je dis pas que j'arrive à le faire moi-même dans mes textes, mais je crois que ça passe, entre autres, par cette description.

Et je ne suis pas persuadée que :
pour moi cela correspond plus à du pdv limité externe, qui décrit une scène réduite à ce qu'un observateur proche peut voir, sans rentrer dans les pensées des personnages, et c'est au lecteur de déduire.
Je pense que ça peut au contraire s'ajouter aux pensées du personnage. Enfin, comment dire ?
Tu peux par exemple écrire "sa main se porta à son front avec émotion". ça reporte sur la main l'indication de l'émotion, qui si elle était appliquée au personnage, serait de la focalisation interne, non ?
Enfin, comme tu dis, dans un texte - sauf si c'est une focalisation structement interne comme, je sais pas, mettons Harry Potter ! - bien souvent les focalisations se mélangent. A telle phrase, ce sera externe ; à telle autre, ce sera interne vis à vis de ce personnage. Même si, globalement, on aura une focalisation dominante...
Mais bon, ça nous entraîne vers un autre sujet !
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Re: Quand le corps parle...

Message par Stef- »

Milora a écrit :" 'Avez-vous entendu parler de Truc-Muche ?' Ses épaules se raidirent."
Si on décide que le narrateur a un bon sens de l'observation, ça passe bien je trouve !
Non, ce serait du pdv à la 3ème personne (car je considérais plus haut l'impact de ce type de tournures de style sur le personnage de pdv, et d'accord avec toi si il s'agit d'un autre perso, mais les battements du coeur étaient plus explicites sur le côté "interne")

A la 1ère personne cela donnerait :
"Avez-vous entendu parler de Truc-Muche ?"
Mes épaules se raidirent.


C'est faisable, c'est utilisé. Malgré tout je ne trouve pas que cela passe si bien. Evidemment rien ne l'interdit, l'auteur fait ce qu'il veut ! Le tout est de ne pas en abuser ? :)
Milora a écrit :Et je ne suis pas persuadée que :
pour moi cela correspond plus à du pdv limité externe, qui décrit une scène réduite à ce qu'un observateur proche peut voir, sans rentrer dans les pensées des personnages, et c'est au lecteur de déduire.
Je pense que ça peut au contraire s'ajouter aux pensées du personnage. Enfin, comment dire ?
Tu peux par exemple écrire "sa main se porta à son front avec émotion". ça reporte sur la main l'indication de l'émotion, qui si elle était appliquée au personnage, serait de la focalisation interne, non ?
Il faudrait bien sûr considérer cette phrase dans le contexte de son paragraphe, de la scène écrite pour avoir un avis objectif, mais pareil, je trouve que cela ne passe pas. En allant plus loin, en tant que lecteur, j'aurais l'impression (peut-être à juste titre) que l'auteur a tourné les choses ainsi suite à une correction de son texte, désireux de s'affranchir de certaines répétitions. Cela donne un côté bricolage, artificiel ?

J'imagine bien qu'il doit exister des contre-exemples où "cela fonctionne bien", que des auteurs à la plume flamboyante arriveront à faire passer les choses ainsi, mais voilà, au départ, je trouve important de considérer l’angle du point de vue, et de se rendre compte que ce type de technique risque de faire s’éloigner du pdv visé au départ. Pas qu’il ne faille pas s’en servir, mais plus en connaissance de cause ?
Milora a écrit :Enfin, comme tu dis, dans un texte - sauf si c'est une focalisation structement interne comme, je sais pas, mettons Harry Potter ! - bien souvent les focalisations se mélangent. A telle phrase, ce sera externe ; à telle autre, ce sera interne vis à vis de ce personnage. Même si, globalement, on aura une focalisation dominante...
Mais bon, ça nous entraîne vers un autre sujet !
Oui bien sûr les points de vue peuvent être mélangés, associés… A nos risques et périls ! Déjà bien en maîtriser un… ^^

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