[A] Ces clichés qui nous horripilent

[Roanne]

Oui, mais enfin, de là à t'imaginer en train de t'enticher de Benedikt, j'avoue que ça m'a fait un choc !
Je n'étais pas préparée à une révélation pareille...

[Crazy]

Non mais quand même, vu la description, tout le monde l'a quand même catalogué bô gosse dès la présentation du projet et du prologue ... et en plus il est docteur en physique.

Mais non, clairement, il ne motive pas de changement de sous-vêtements, plutôt une véritable aversion, viscérale. Le truc qui vous bloque les hormones, de façon radicale, à cause de l'instinct de survie qui prend le dessus.
Pas glamour pour deux sous.

Pour Sasha, oui.
Mais autant on comprend qu'elle le trouve flippant, autant on voit bien que ce n'est que son pdv à elle
Et puis on est plusieurs à aimer les bad boys, c'pas le fan-club de Paul qui dira le contraire

(hum, désolée si je me lâche un peu, c'est que j'ai lu un roman vraiment particulièrement mauvais il y a une dizaine de jours, donc l'intervention de Crazy me parle)

Vazy, raconte !

(puis c'est un peu dur au boulot, besoin de décompresser)

Raison de plus

Oui, mais enfin, de là à t'imaginer en train de t'enticher de Benedikt, j'avoue que ça m'a fait un choc !
Je n'étais pas préparée à une révélation pareille...

Moi, je le comprends tout à fait

[Scipion]

Oui, mais enfin, de là à t'imaginer en train de t'enticher de Benedikt, j'avoue que ça m'a fait un choc !
Je n'étais pas préparée à une révélation pareille...

C'est pas ça, c'est juste que j'ai un petit côté sentimental Ou alors tu penses que c'est le côté fauve de Benedikt qui a parlé à la part de féminité qui est en moi ?

[tomate]

Non mais quand même, vu la description, tout le monde l'a quand même catalogué bô gosse dès la présentation du projet et du prologue ... et en plus il est docteur en physique.

Perso, j'ai tendance à écrire simplement quelque chose comme "il avait un physique à faire chavirer toutes les nanas autour de lui. Il était blond et ses yeux étaient bleus". comme ça tout le monde a compris.

[Roanne]

Non mais quand même, vu la description, tout le monde l'a quand même catalogué bô gosse dès la présentation du projet et du prologue ... et en plus il est docteur en physique.

Perso, j'ai tendance à écrire simplement quelque chose comme "il avait un physique à faire chavirer toutes les nanas autour de lui. Il était blond et ses yeux étaient bleus". comme ça tout le monde a compris.

C'est justement le genre de description que j'évite comme la peste.

[Crazy]

C'est justement le genre de description que j'évite comme la peste.

Disons que ça peut passer si c'est une description subjective. Dans le même style, moi j'ai :

J'imagine que Bébé devait baver dessus, quand elle bossait ici. (...) dommage pour lui, je suis dans l'autre équipe, comme on dit.

Si j'ai le courage, je vous retrouverai les extraits que j'ai lu ds le bouquin Brage sus-cité...

*edit* Bon, ben je l'ai eu, le courage

Régalez-vous
(Je rappelle que tous ces extraits viennent des ~20 premières pages de chq roman)

Christelle Verhoest "La vision de l'encercleur" :

Spoiler: montrer

Je serrai fort mon oreiller, et je pensai à lui. À ses yeux noirs, qui me chaviraient par leur profondeur, et parce quils étaient souvent et parce qu’ils étaient souvent enténébrés par ce qui demeurait secret pour moi. À ses cheveux, qui retombaient sur son visage, tellement noirs eux aussi, qu’ils en avaient des reflets bleutés. Je perdais mes moyens dès qu’il repoussait une mèche. Je me passai et repassai l’image de ses traits aristocratiques, de son nez droit et fin, un peu long, m’attardai sur la forme de ses lèvres, et sur son teint si pâle.

Celui-là est français et ça se voit : le style est globalement meilleur. Mais je n'ai pas accroché quand même : romance yaoi & narrateur ado, c'pas mon truc en général (et comme je le disais plus haut, une description de ce genre est souvent éliminatoire ).

Lara Adrian "Le baiser de minuit" :

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Les flashs des stroboscopes découpaient les traits austères de l’homme en ombres dures, mais l’œil de Gabrielle les saisit instantanément. Une chevelure noire en épis retombant librement autour d’un front large et intelligent et des pommettes minces et anguleuses. Une mâchoire robuste et puissante. Et sa bouche… sa bouche était généreuse et sensuelle, malgré le rictus cynique, quasi carnassier qui l’étirait. Gabrielle détourna le regard avec nervosité, et une onde de chaleur soudaine parcourut tous ses membres.

(Mon mari a lu les premiers tomes et n'a pas aimé - il est pourtant bon public en bit-lit)

Marika Gallman "Rage de dents" :

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C’est à ce moment que je l’aperçus. Dans la lumière du couloir, je compris précisément pourquoi j’avais trouvé cet inconnu aussi beau tout à l’heure, alors que je n’avais pas vu la moitié de son visage. Il était grand, encore plus que Marc, et ses cheveux châtain sombre un peu trop longs rebiquaient aux extrémités comme s’ils avaient voulu boucler, mais avaient été trop fainéants pour le faire. Et ses yeux… Ils étaient indescriptibles. Brun fauve, presque translucides. Envoûtants. Son visage à la mâchoire carrée était inexpressif, et il ne montra pas le moindre signe de surprise quand je reçus un coup de poing en plein visage. Il continua simplement à m’observer, comme s’il attendait de voir comment j’allais réagir.

(Idem, mon mari a lu le premier et n'a pas aimé)

Larissa Ione "Plaisir déchaîné" :

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Durant un instant , ils se contentèrent de regarder l’humaine inconsciente. L’un des ambulanciers avait coupé ses vêtements en cuir rouge, qui gisaient autour d’elle comme si on l’avait écorchée. Elle ne portait plus que les sangles, un soutien-gorge et une culotte noirs assortis et les étuis attachés aux chevilles et aux poignets où elle rangeait ses armes. Un frisson remonta le long de la double colonne vertébrale d’Eidolon. Merde, il n’était pas question qu’il admette ça !
(...)
Pour la première fois, Eidolon se permit de détailler l’humaine nue allongée devant lui, de ses orteils aux ongles peints en noir à ses cheveux roux emmêlés. Elle avait la peau lisse, et même en cet instant ses courbes et ses muscles trahissaient une force létale. Âgée d’environ vingt-cinq ans, elle était dans sa prime jeunesse, et si elle n’avait pas été une ennemie, il l’aurait trouvée très séduisante. Il toucha les les vestiges de ses vêtements. Il avait toujours craqué sur les femmes vêtues de cuir. Surtout celles en minijupe, mais un pantalon moulant, c’était bien aussi.

(Avis perso : ce roman-là m'a tout l'air d'une catastrophe : tous les protagonistes évoqués ont l'air de Marie-Sue en puissance... )

Suzanne Wright "Trey Coleman" :

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D’accord, Taryn admettait que le psychopathe sanguinaire en question était super sexy. Son expression renfrognée et son regard perçant d’un bleu arctique ne faisaient que renforcer son sex-appeal. Son tee-shirt moulant soulignait avantageusement ses épaules larges, ses pectoraux imposants et ses abdos taillés dans le roc. En un mot, il était ultra bien foutu. D’habitude, Taryn ne goûtait pas particulièrement le style highlander, colosse sauvage à peine descendu de sa colline, mais elle ne put s’empêcher d’admirer ce physique. Pour couronner le tout, son corps et sa louve réagissaient très favorablement à la puissance qui émanait de Coleman, formant presque une aura électrique autour de lui. Il dégageait une autorité naturelle, qui lui était comme une seconde peau. Son regard dur, glacial et pénétrant aurait dû contrarier Taryn, mais au lieu de ça il lui donnait plutôt des palpitations. Et ce regard était soudain affamé, luisant d’un appétit qui surprit la jeune femme autant qu’il la ravit. Sa louve poussa un grognement excité, et le désir primaire qui l’étreignit alors fut si intense qu’il en fut presque douloureux. Merveilleux. Peut-être qu’elle était en train de développer un petit syndrome de Stockholm ?

(Avis perso : celui-là a pe d'autres qualités à côté, il a l'air mieux écrit que les autres - mais je ne l'ai pas mis sur ma liste "à tester" )

[tomate]

Perso, j'ai tendance à écrire simplement quelque chose comme "il avait un physique à faire chavirer toutes les nanas autour de lui. Il était blond et ses yeux étaient bleus". comme ça tout le monde a compris.

C'est justement le genre de description que j'évite comme la peste.

Désolée, mais le "simple beau gosse" pour moi est un peu fade. Peut-être une question d'âge! Mes princes charmants ressemblent rarement à des mannequins et du coup, ils ont effectivement besoin d'une description détaillée. Les beaux gosses sont généralement des persos secondaires.

[Roanne]

Désolée, mais le "simple beau gosse" pour moi est un peu fade. Peut-être une question d'âge! Mes princes charmants ressemblent rarement à des mannequins et du coup, ils ont effectivement besoin d'une description détaillée. Les beaux gosses sont généralement des persos secondaires.

Je crois qu'on s'est mal comprises... Dans mes textes, je ne décris pas non plus mes personnages avec un "simple beau gosse", sauf si c'est pour me payer leur tête ou alors dans un contexte bien défini.
En fait, j'évite de décrire en général, et j'essaye plutôt de montrer une caractéristique qui est bien plus souvent... un défaut.

[Hotep]

• Les triangles amoureux (PITIÉÉÉ !!!), qu'il serait plus correct d'appeler "chevrons amoureux", d'ailleurs. Compte double si le gagnant est riche et bien blanc, tandis que le perdant est issu d'une minorité ethnique quelconque et se rabat sur un personnage secondaire pour lequel il n'a jusque-là montré aucun intérêt.
• Le héros qui arrive plusieurs fois à s'extirper des mains de l'ennemi, parce que le Grand Méchant veut absolument le tuer lui-même et a interdit formellement à ses lieutenants de le buter à sa place. Résultat des courses : chaque fois que le héros se fait capturer par les lieutenants, c'est pendant le cours d'aérobic du Grand Méchant. Il dispose donc de loooooongues heures pour organiser son évasion.
• L'héroïne qui, trois pages avant la fin, annonce qu'elle a la tuberculose/syphilis et crève dans d'atroces souffrances alors qu'elle a triomphé de toutes les épreuves. Comme ça elle peut mourir et on a une fin triste parce que pour faire un roman profond et respecté, c'est bien connu, il faut une fin triiiiiiste.
• Le brave guerrier au cœur d'or qui finit monarque adulé et visionnaire alors qu'il n'a aucune compétence géopolitique ou économique.
• Les gens qui s'acharnent à contrecarrer la prophétie alors qu'ils vivent dans un univers où les prophéties s'accomplissent forcément et qu'ils le savent très bien.
• La nation/race qui est entièrement diabolique et homogène dans ses opinions, à l'exception d'un seul exilé au caractère torturé qui est évidemment le seul individu de ce groupe à être canon.

[La_louve]

Hotep, j'étais morte de rire pendant toute ta liste, mais j'ai particulièrement apprécié celle-ci :

[*]Les gens qui s'acharnent à contrecarrer la prophétie alors qu'ils vivent dans un univers où les prophéties s'accomplissent forcément et qu'ils le savent très bien.

[Florie]

colosse sauvage à peine descendu de sa colline

Bonne crise de rires!
C'est vrai qu'on en a, des clichés de romance (c'est pour ça qu'en général, les romans qui mettent la romance au premier plan me gonflent. Je me demande si ce n'est pas une question d'âge, aussi)
Il faudra que je vous retrouve l'extrait, mais je viens de lire "Digitale" de Sarah Wagon, et ce livre est un cliché ambulant de la dystopie pour jeune adulte:
- Une héroïne tout à fait normale qui rencontre un beau type rebelle qui lui fait tout remettre en question
- Un beau type rebelle, justement, avec des cheveux d'ébène et des yeux profonds et perturbants
- Des adultes qui veulent "protéger" l'héroïne et la faire rentrer dans le rang
- une bande de rebelles qui sont généralement un peu cons et qu'il va falloir guider hein
- Un, voire deux, triangles amoureux qui se profilent

Ceci dit, c'est parfait pour les gosses de 10-12 ans qui découvrent le genre: c'est simple, prenant, et ça permet de découvrir les clichés, justement. Par contre, passé cet âge...

Le héros qui arrive plusieurs fois à s'extirper des mains de l'ennemi, parce que le Grand Méchant veut absolument le tuer lui-même et a interdit formellement à ses lieutenants de le buter à sa place. Résultat des courses : chaque fois que le héros se fait capturer par les lieutenants, c'est pendant le cours d'aérobic du Grand Méchant. Il dispose donc de loooooongues heures pour organiser son évasion.

Tu as lu la liste des comportements qu'un méchant devrait avoir sur TV tropes? C'est 100 points, basés sur des clichés du genre, qu'il faut faire (ou absolument pas faire). Par exemple "dans ma forteresse, les conduits d'aération seront trop étroits pour qu'une personne puisse s'y engouffrer", ou encore "si j'ai le héros à ma merci, je l'exécute tout de suite, sans exécuter un sous-fifre avant ou lui raconter tout mon plan". C'est très drôle!

La nation/race qui est entièrement diabolique et homogène dans ses opinions, à l'exception d'un seul exilé au caractère torturé qui est évidemment le seul individu de ce groupe à être canon.

Et qui est envoyé pour arrêter le héros, bien entendu.

Dans les clichés relous, il y a aussi:
- le personnage secondaire féminin faire-valoir du héros au grand coeur (genre la princesse un peu cruche qu'il faut aller sauver parce qu'elle n'est pas capable de se débrouiller toute seule, évidemment)
- le méchant qui est méchant parce qu'il n'est pas gentil. C'est tout, zéro motivations ou explications.
- le héros qui est gentil parce qu'il est gentil, voilà. Pareil, sans passé ou motivations pour justifier ses choix
- les armées de robots rebelles qui veulent exterminer l'humanité
- les prophéties avec un élu et un objet magique surpuissant, caché au fond d'une grotte depuis des millénaires, que personne n'est venu piller parce qu'ils attendaient gentiment que l'élu vienne le récupérer lui-même

Et plein d'autres trucs évidemment, par contre j'aime beaucoup les oeuvres qui se jouent ouvertement des clichés. Dans le domaine de la fantasy, Martin est quand même hyper bon pour twister tous les clichés du genre

[tomate]

J'ai trouvé cette liste, malheureusement en anglais, mais désopilante:

http://pbackwriter.blogspot.de/2012/04/pop-quiz.html

[Crazy]

J'ai trouvé cette liste, malheureusement en anglais, mais désopilante:

http://pbackwriter.blogspot.de/2012/04/pop-quiz.html

Marrant, mais un peu sévère : certains des éléments peuvent tout à fait être utilisés de façon créative - et le tout premier n'est qu'une intro "in media res".

[Jo Ann v.]

A priori, je réponds non à toutes les questions...

[Umanimo]

Lu les 29 pages de ce topic que je trouvais très intéressant (en plusieurs jours quand même).

Alors, je ne sais pas si c'est un cliché, mais un truc que je n'aime pas c'est l'utilisation systématique (heureusement pas toujours, certains auteurs y échappent) de la magie dès qu'il s'agit d'un univers de fantasy. Perso, les gens qui ont des pouvoirs, ça m'ennuie (mais pas toujours, j'assume mes contradictions).

J'y ai pensé parce que mon autre roman en préparation (à part le Baron qui est actuellement dans les challenges) se passe dans un univers type fantasy, mais il n'y a pas de magie. Or certains de mes lecteurs (j'en ai fait lire des versions non abouties pour voir comment c'était perçu) "ont été surpris / m'ont reproché" justement ce trait : le manque de magie dans un univers de fantasy.
Dedans, il y a également des Elfes assez différents de ceux de Tolkien (mais il n'y a pas de dragons, ni d'orcs). Ça aussi ça a "choqué/ennuyé", le fait que mes Elfes ne ressemblaient pas à ceux de l'auteur de référence.