[A] Ces clichés qui nous horripilent

[Lieko]

A cause d'un manque d'objectivité et de la lecture assidue de ce merveilleux site, j'ai tendance à voir des clichés absolument partout (dans les personnages, les noms, les lieux, les rebondissements, les situations et même la façon d'écrire), et tous m'horripilent à des degrés divers.

Si je devais n'en citer qu'un, ce serait le "destin", alias le plus gros Deus ex Machina de l'histoire de la création (ainsi que tous les dialogues à la sauce "tu ne peux échapper à ton destin", qui me permettent au moins de rire de bon cœur).

[Elikya]

Doucement avec Les Guerriers du Silence, de Bordage.

Tixu Oty est un type sans talent ni importance (pour que le lecteur puisse s'identifier) à qui tout est donné d'un seul coup : des super-pouvoirs, un love interest, une mission justicière, un destin cosmique (avec prophétie, en plus). De plus, il affronte des méchants caricaturaux (qui symbolisent les méfaits de la religion et le refus des désirs, notamment) face auxquels il n'est pas difficile d'avoir raison. Enfin et au moins dans le premier tome, à chaque fois qu'il a une situation difficile, il reçoit de l'aide gratuitement de la part de braves gens prêts à l'aider juste parce que le scénariste est paresseux.

Ce qui est écrit ci-dessus n'est pas faux et je ne perdrai pas de temps à le nier car cela m'avait également frappée. Mais, Bélier, es-tu allé jusqu'au bout ? Car la fin change beaucoup de choses au personnage de Tixu Oty. Il m'est difficile d'en parler sans spoiler, mais exit le manichéisme, exit le héro tout-puissant, exit le héro qui reçoit sans rien donner en échange. Il serait donc dommage d'en rester à l'impression donnée par le premier tome.

[sherkkhann]

Je pense que c'est surtout une question d'auteur. Certains reprennent des éléments vu et revu mais en font quelque chose d'original, dans ce cas, même si l'épée porte un nom, je ne qualifie pas ça de cliché car il y a de la profondeur, une justification. D'autre balance des concepts comme le Destin, sans aller au bout des choses, par facilité de scénario : c'est pas la faute du héro s'il se fou dans la merde, c'est celle du Destin..., là c'est cliché car il n'y a rien derrière et j'ai l'impression que l'auteur se fou de ma poire.
En fait voilà, pour moi il n'y a pas de thèmes clichés, tout dépend de l'auteur. Ce qui m'exaspère par-dessus tout ce sont les facilités de scénario, le manque de profondeur. Sauf bien sur si l'auteur en joue et en fait de l'humour

[Dawood]

Comme bon nombre d'entre vous, je pense que les clichés ne sont pas nécessairement un mal, tout dépend de ce qui en est fait. Avatar est un tissu de clichés, ça ne m'a pas empêché de prendre mon pied en le voyant. Pourquoi ? L'ensemble ne manque pas d'un souffle épique, d'une imagerie séduisante, bref : la sauce prend. Et c'est bien la preuve à mon sens, que le résultat final peut être plus que bien malgré le nombre des facilités scénaristiques (constat que j'ai fait pour moi après le visionnage, et qui m'a d'ailleurs surpris)
Il y a même nombre de clichés que j'aime retrouver, à en juger par ceux que j'ai moi-même intégré à mon histoire.

Néanmoins, il y en a quelques uns que j'ai écarté d'office de mon scénario dont le principal :
Les elfes et les nains. Je ne supporte plus de les voir, ceux-là. Ce sont les créatures du Seigneur des Anneaux, pour moi, et je ne peux m'empêcher d'y voir un manque d'imagination de l'auteur de s'en être emparé à son tour, en en conservant tous les aspects tolkieniens ou pour à peine s'en écarter.
Et cela m'exaspère encore plus quand l'auteur y glisse une idée de hiérarchie entre les races : genre, les elfes sont des surhommes et les nains des prototypes, etc.
Dans le même esprit, les gobelins et les orques, en race soit stupide, soit dévouée au mal.

[anonymetrois]

Non, Elikya, je ne suis pas allé jusqu'au bout et je n'y irai pas. Le message moraliste, mêlé de sagesse orientale, de libération sexuelle et de plein d'autres trucs, est trop appuyé, trop grossier. Et puis je lui ai laissé sa chance pendant un tome et demie : c'est beaucoup. Un auteur devrait convaincre dès le premier chapitre, voire les premières lignes, on le sait tous ici.

Il paraît que les Fables de l'Humpur sont bien, un jour peut-être. En attendant, je suis reconnaissant à Bordage d'avoir contribué à faire reconnaître la SF française par son œuvre, mais c'est un sentiment mitigé par la faiblesse scénaristique, le mysticisme fumeux et le manichéisme des Guerriers du Silence (le début du moins).

[anonymedeux]

Néanmoins, il y en a quelques uns que j'ai écarté d'office de mon scénario dont le principal :
Les elfes et les nains. Je ne supporte plus de les voir, ceux-là. Ce sont les créatures du Seigneur des Anneaux, pour moi, et je ne peux m'empêcher d'y voir un manque d'imagination de l'auteur de s'en être emparé à son tour, en en conservant tous les aspects tolkieniens ou pour à peine s'en écarter.
Et cela m'exaspère encore plus quand l'auteur y glisse une idée de hiérarchie entre les races : genre, les elfes sont des surhommes et les nains des prototypes, etc.
Dans le même esprit, les gobelins et les orques, en race soit stupide, soit dévouée au mal.

Ah, hors Tolkien, je n'aime pas beaucoup les elfes tolkienniens dans les autres oeuvres... Il n'y a que Tad Williams avec ses Sidhs qui m'a réconcilié avec eux.

Par contre, le mot elfe ne me révulse pas... si les elfes ne sont pas tolkienniens... J'ai des elfes chez moi. Mais ils font 90 cm de haut, ont la peau verte/bleue/violette, sont chauves et des oreilles très pointues

[chocolaa]

Et bien moi je fais partie de ceux qui passe au travers des clichés
Je pense que ça dépends de tout un tas de choses ; la façon dont c'est écrit, dont c'est amené, dont ça va évoluer... Bref, même si l'histoire démarre par un gros cliché ça ne m'arrête pas, j'attends justement avec impatience de voir comment l'auteur va le traiter
(puis je ne ne suis moi-même pas avare de clichés dans mes propres histoires...)

[Kira]

Pour ma part je suis tout à fait d'accord avec ce qu'en dit Beorn ici

[tigrette]

les... farfadets (argh)

[Jo Ann v.]

Bah, prenons Avatar le film. Le héros ets un Gary Stu dans toute sa splendeur.

Prenons le cas au départ du film :
- Il vient pour remplacer son frère mais il est handicapé.
- C'est un ancien soldat.
- Il en veut au monde entier et méprise les intellos.

Et les intellos lui donnent un avatar pile poil pour lui, il est sauvé par la fille du chef des extra-terrestres qui tombe forcément amoureuse de lui, il apprend à se battre à l'extra-terrestre sans souci, il dompte l'animal le plus dangereux, toutes les tribus le rejoignent, il fait un discours qui emporte l'adhésion de tous ceux qui le suivent et il est sauvé par la Terre-mère qui l'accepte (par contre, l'intello, elle, elle meurt).

De l'autre côté, tu as tout ce que critique Bélier :
- La société d'exploitation forcément méchante.
- Le dirigeant présent forcément cupide et idiot.
- le chef de la sécurité est une caricature du soldat sanguinaire.

J'ai dû me piquer tellement la caractérisation faisait pitié.

Je sais qu'Avatar n'est que cliché, que c'est Pocahontas dans l'espace, mais... quand on vient d'un pays colonisé, exploité pour ses richesses et dont les peuples indigènes ont été sacrifiés/décimés/massacrés pour ces mêmes raisons, ça dépasse le cliché. Quand on ressort du film, on est plutôt énervé par l'allégorie.

[tigrette]

Avatar, c'est surtout le rip-off de Princesse Mononoké.

[Jo Ann v.]

Pour ceux qui ne connaissent pas le concept de Mary Sue, un test fort utile :

http://www.springhole.net/quizzes/marysue.htm

Je me suis amusée avec ce quizz, surtout avec toutes les questions qui ne me concernaient pas !
Mon résultat : 21

17-21
Probably not a Mary-Sue, although a character can go either way at this point. Fanfiction writers should pay attention to ensure that their characters aren't getting too Sue-ish.For an RPG or original fiction character, however, you're probably perfectly fine.

[Koïnsky]

Avatar, c'est surtout le rip-off de Princesse Mononoké.

Ah, j'ai vu les deux et je n'ai pas fait le lien, mis à part le thème de l'homme qui détruit la nature. Peux-tu développer ?

[arwen]

Les clichés ne m'embêtent pas tant que ça, c'est plus les copiés-collés d'un personnage ou d'une situation qui m'agacent. Mais sinon, il existe d'excellents romans basés sur des clichés... Si je prends mission terre, de L Ron Hubbard ( fondateur de la scientologie, mais excellentissime écrivain de SF auparavant) ses deux personnages sont le gentil su per gentil, naif qui se fait toujours avoir et le méchant, le super méchant pas très malin non plus... Et bien, ça fonctionne très bien !
Parce que ses personnages sont attachants et l'histoire tient la route.
Vraiment je préfère un personnage un peu cliché, mais attachant à un autre, original mais sans âme. C'est ce qui m'arrive dans le dernier roman que je lis; alor slà, aucun cliché c'est sur ! Le personnage principal est fallot, lâche, les évènements lui passent dessus... il a été amoureux mais bon la guerre a fait que, mais pas grave... Et ben, je ne supporte pas et j'ai du mal à terminer le roman à cause de ça...
Ensuite, un cliché c'est quoi ? C'est très subjectif... et ça variera selon la culture du lecteur ou de l'écrivain... même à notre époque de culture mondialisée. Le cliché des auteurs africains, pour nous j'crois que ça se serait très original !
Donc faut relativiser cette histoire et je ne me gêne pas pour mettre une guitare dans les mains d'un de mes personnages si je le souhaite, parce que ça veut dire quelque chose pour lui, c'est un héritage culturel, familial, ou de le faire assister à la mort d'un de ses parents parce que l'histoire d ela région où il vit permet cela...

Pour Avatar, ce qui m'a gêné c'est la narration en voix off, horripilante, qui nous explique tout sur tout, comme si on était neuneu et incapable de comprendre le contexte sans ( tous les films de SF, fantastique font ça maintenant) et la seconde partie qui ressemble à un scénario de jeu video...

[tigrette]

Avatar, c'est surtout le rip-off de Princesse Mononoké.

Ah, j'ai vu les deux et je n'ai pas fait le lien, mis à part le thème de l'homme qui détruit la nature. Peux-tu développer ?

Dans les deux films les humains détruisent la nature, et la nature finit par se rebeller en envoyant ses armes contre eux.

Même la charge des sangliers est copiée.