la plume et l'épée

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Cléo Muceignet
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la plume et l'épée

Message par Cléo Muceignet »

Quand j'écrivais de la fantasy, j'ai à un moment, cherché sans succès le vocabulaire du combat à l'épée. Je connaissais quelques mots (estoc, taille), mais je ne savais pas à quoi le rattacher. Si je ne me voyais pas décrire de façon technique le combat à l'épée (déjà parce que je ne m'y connais pas), je ne pouvais pas rester dans le flou au risque d'écrire des bêtises.

Et un jour, j'ai trouvé une aide que j'ai sauvegardé sur mon ordinateur. Je pense qu'elle sera utile à ceux qui ont eu les mêmes problèmes que moi, et à d'autres, car j'ai vu, parfois, dans des bêtas, des combats mal décrits car il y avait incohérence au niveau du vocabulaire (ou manque de précision).


1/ Je me Déplace

a. en avant
Je marche = Je me rapproche de mon adversaire à pas prudents
Je me fends = je me propulse d'un grand pas, arme tendue vers l'ennemi afin de le toucher en fin de mouvement

b. en arrière
Je romps
Je fais/execute/passe en : retraite

2/ Je me défends

je suis en garde : je suis dans la position qui m'offre le plus de défense et qui me permet d'attaquer à tous moment.
Je pare/ fais une parade : j'utilise mon arme pour bloquer la lame adverse qui m'attaque.
Je contre-attaque : mon adversaire est en train de m'attaquer et j'essaie de faire échouer son attaque « mal faite »
j'arrête l'attaque ennemie en me servant ou non de mon fer.
J'esquive : j'évite la lame adverse grâce à un mouvement de mon corps.

3/ J'attaque

a/ en premier
Je feins : je fais semblant d'attaquer pour créer une opportunité, susciter une réaction de l'adversaire.
J'attaque (tout droit)
Je dérobe : je change brusquement la direction de ma pointe d'un mouvement demi-circulaire afin de toucher mon ennemi surpris, sans que nos lames ne se touchent jamais.
Je prend le fer/ j'attaque le fer : je pousse la lame adverse d'un mouvement sec (battement), pour me créer une ouverture.
Je prend le fer : je peux aussi emprisonner sa lame et m'en servir de tuteur pour glisser jusqu'à son torse.

B/ mon attaque a échouée

je fais une remise : mon adversaire a paréet ne tente rien contre moi, je ne vais pas attendre qu'il réagisse et je tente de continuer mon attaque initiale pour le toucher.
L'ennemi a paré intelligemment mon attaque :
Et LUI m'attaque : c'est une riposte
MOI je ne veux pas être touché, je me défend : parade
et MOI je repars à l'attaque : je contre-riposte

Frapper d'estoc, c'est transpercer de la pointe de l'arme, contrairement à "frapper de taille" qui se fait avec le tranchant.

Normalement, pour atteindre son adversaire de loin, il faut mieux frapper d'estoc.
De près, la taille est plus sanguinaire et efficace. Mais pour pouvoir se rapprocher, il faut déjà être passé outre la pointe tendue de l'adversaire.

Voilà, j'espère que ça vous sera utile !

PS : impossible de me rappeler d'où je l'ai pris, désolé.

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Ermina
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Re: Combat à l'épée

Message par Ermina »

Merci pour ce vocabulaire. Il me sera utile pour un vieux roman où j'avais des combats à décrire.
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alaric
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Re: Combat à l'épée

Message par alaric »

Je vous conseille aussi le lien wikipedia vers l'escrime: [b][color=#0000FF]http://fr.wikipedia.o ... color][/b]. Il est assez bien fait.

Pour avoir fait de l'escrime médiévale, des termes comme la prime, la seconde, la tierce, la quarte, la quinte, la sixte, la septime et l'octave sont aussi à connaitre.

On peut également entendre parler de termes comme une balestra, un bond en arrière, une passe, une fente, une volte...

Mais vous trouverez normalement toutes les explications, en farfouillant sur le lien ci-dessus.

En tout cas, ton post est très pertinent Froucle. ;)

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Aramis
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Re: Combat à l'épée

Message par Aramis »

Je suis bien d'accord pour ton lien, Alaric, c'est celui que j'utilisais jusqu'à présent. La liste de Froucle n'est pas mal du tout non plus :wow:
La Cité oubliée chez Scrineo le 4 avril et Cathédrale en poche le 14 mars !

Le panache est, dans un sacrifice qu’on fait, une consolation d’attitude qu’on se donne. E. R.

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Ermina
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Re: Combat à l'épée

Message par Ermina »

Sympa ce lien.
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anonymetrois

Re: Combat à l'épée

Message par anonymetrois »

Il y a plein de trucs de plus à dire sur le combat, notamment la perception qu'un combattant peut avoir et les limites sur son PdV.

Par exemple, un escrimeur voit à peu près tout le corps de son adversaire. Un savateur (un combattant à distance de pied, ce qui correspond à plusieurs arts martiaux, tae kwon do notamment) voit à peu près tout le corps de son adversaire, mais pas vraiment : le regard ne peut plus englober le corps entier et doit se focaliser (d'où les feintes des épaules, des pieds, de corps, etc). A ce stade, le regard d'un savateur bouge donc sans cesse pour "couvrir" la posture de l'autre à la recherche d'indices.

Ensuite, le boxeur à distance de poing ne peut tout simplement plus voir la globalité du corps de son adversaire. S'il regarde ses pieds, il ne voit plus sa tête, et vice-versa. En général, il regardera donc plutôt le haut du corps.

Exception : l'in-fighter, celui qui va au contact (à distance de crochet, d'uppercut, de tête ou de coude) ; comme il s'agit de se placer très près de l'adversaire, la tête rentrée dans une garde serrée, il est généralement impossible de lever la tête... Un in-fighter peut donc estimer la position de son adversaire d'après la position de ses pieds, et frapper au jugé, presque en aveugle.

Enfin, le lutteur debout est tellement près de son adversaire qu'il ne peut plus le voir. Il n'utilise presque plus que le sens du toucher et son équilibre. L'idée étant que celui qui prend l'équilibre de l'autre le jette au sol.

Si on veut traduire le PdV d'un personnage engagé en combat, il faut en connaître les limites, c'est pourquoi je propose ces informations (non exhaustives et toute expertise supérieure à la mienne, ce qui n'est pas trop rare, est bienvenue) aux auteurs qu'elles peuvent intéresser.


Une précision sur la notion de "garde" : dans le contexte de l'autodéfense, la garde n'est pas une position mais une attitude. On considère qu'une bagarre "réelle" ne commence pas en position de combat, et en fait, prendre une position de combat revient à prendre la responsabilité de déclencher le combat (c'est une agressivité ouverte). Donc la garde est une attitude aussi naturelle que possible - mais qui s'attend à une attaque. Il faut être prêt à réagir mais sans provoquer.
Je me souviens d'exercices pratiques où deux partenaires discutaient de tout et de rien, et quand ils voulaient, lançaient un coup de pied aux parties. Difficile de bavarder avec une allure de nonchalance dans ces conditions.

Une chose de plus : un combat réel à mains nues entre deux adversaires se finira très, très souvent au sol (selon un instructeur de la police). La lutte est donc une partie vitale des techniques de combat à mains nues.

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Aéthra
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Re: Combat à l'épée

Message par Aéthra »

Merci pour ces liens/infos, ça devrait bien me servir ! :yata:
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Aliya
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Re: Combat à l'épée

Message par Aliya »

Eh bien moi qui ai toujours du mal à écrire des combats, ces infos devraient bien m'aider. :merci: beaucoup !

Patastec
Bêta du tonnerre, foudroie les incohérences plus vite que l'éclair
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Re: Combat à l'épée

Message par Patastec »

Super lien, je prends bonne note de tous ces renseignements. Je n'ai qu'une scène de combat et je m'inquiétais à l'idée de l'écrire ni connaissant absolument rien. Là, j'ai l'impression d'avoir fait un grand pas dans sa direction. Merci à tous !

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ogechter
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Re: Combat à l'épée

Message par ogechter »

N'oubliez pas non plus qu'un combat c'est d'abord une gestion de la distance. Une arme longue peut s'utiliser de loin (grand coup large, fente), mais il est difficile de tuer un bon adversaire ainsi, car les coups partent de loin.
Il faudra donc entrer dans la distance de l'adversaire, dans le but de passer sa défense ou la neutraliser (en l'empêtrant avec ses propres armes, avec son bras libre) afin de passer la lame dans un point faible (gorge, articulation).

Regardant le champ de vision : en combat, le champ se rétrécie. On ne voit pas vraiment. On devine et ça suffit. Avec l'expérience, on prévoit ce qui est encore mieux. Un mouvement des pieds préfigure un mouvement du bras. Il faut avoir pratiqué pour le sentir et c'est dur à rendre par écrit. C'est en ça que le combat est à art à part entière : il n'est pas intellectualisable. On se bat dans le registre émotionnel, on communique avec son adversaire (en voulant le bluffer), on laisse parler les instincts enfouis et on utilise l'expérience, la technique dans un cadre spontané...
Après un combat, on ne sait plus trop ce qui s'est passé. Le temps s'est étiré, le corps a parlé pendant que l'esprit se mettait en retrait. Pas mal de point commun avec le sexe en fait.

Je vous conseille de lire le traité des cinq Roues de Myamoto Musashi pour l'aspect tactique du combat (lecture à plusieurs niveaux... on découvre des trucs à chaque lecture).
Autres saines lectures (plus européennes) : http://jfgilles.perso.sfr.fr/escrime/bi ... index.html
Des manuels écrits par différents maîtres d'armes. Un trésor.

Pour ceux qui voudraient expérimenter le combat (ça aide pour écrire et sa maintient en forme), des adresses intéressantes là : http://www.amheonweb.net/site/

Comme je dis toujours, on ne peut pas comprendre la beauté d'un pain dans la gueule tant qu'on n'a pas essayé. :)
@+
O.

AngeDechu
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Re: Combat à l'épée

Message par AngeDechu »

Il ne faut pas oublier, cependant, que le combat à l'épée de ce type est un combat singulier, c'est à dire un type de combat relativement rare. (Un duel judiciaire, par exemple)

L'escrime étant d'une utilité plus que discutable dans une bataille plus classique, puisque l'escrime implique des combats un contre un, ce qui est très rare même dans une bataille avec de faibles effectifs.

Un exemple tardif mais significatif : la bataille de Culloden en Écosse. Les Highlanders Jacobites s'étaient fait une réputation pour leur mortelle charge (nommée avec beaucoup d'originalité ''la charge Highlander'' et leur talents d'escrimeurs avec leur claymore. La tactique était simple, l'Anglais essaie d'utiliser sa baionette, la baionette se coince sur le bouclier de cuir, et il recoit en plein sur la figure la subtile claymore.

Malheureusement pour eux, les Highlanders n'avaient pas songé à une tactique appliquée par les Anglais : au lieu de s'occuper de l'ennemi en face de lui, chaque fantassin s'occupait de l'ennemi à sa droite-ce qui rédusait à néant tout possibilité de garde, de pare et ainsi de suite.
Mon texte en cours, ''Endgame''. Bêta bienvenues

viewtopic.php?p=2054873#p2054873

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ogechter
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Re: Combat à l'épée

Message par ogechter »

AngeDechu a écrit :Il ne faut pas oublier, cependant, que le combat à l'épée de ce type est un combat singulier, c'est à dire un type de combat relativement rare. (Un duel judiciaire, par exemple)

L'escrime étant d'une utilité plus que discutable dans une bataille plus classique.
Effectivement. Mais c'est un autre sujet.
Et le duel est un sport très pratiqué par les tribus indo-européennes depuis avant les grandes migrations (on le pratique encore soit dit en passant).
Dans les peuplades plus anciennes de tous les pays, le duel remplaçait la guerre. Les deux chefs de troupe se tapaient dessus. Celui qui gagnait le duel gagnait la bataille (ça fonctionnait comme ça au Japon jusqu'au 12e siècle).

Pour le combat à plusieurs, la description d'un point de vue littéraire peut se faire soit d'un point de vue tactique (le narrateur prend de la distance et décrit la troupe), soit au niveau du combattant. Dans ce dernier cas, il n'y a pas grand chose à voir : le soldat est entouré d'autres soldats. Il ne voit pas où il court. Il se planque sous le bouclier pour éviter les flèches. Des types tombent à côté de lui. A un moment, il voit un type qui lui fait face. Il tape comme un sourd dessus en essayant d'éviter la lame. L'échange dure quelques secondes, puis l'un des deux camps avance. Il y a un nouvel adversaire. Retapage dessus sans trop regarder comment. D'un coup on sonne la retraite, le regroupement ou une nouvelle charge et il obéit sans rien voir ni réfléchir. Il y a quelques rumeurs qui circulent. Et on apprend qu'on a gagné quand on se met à courir sus. Mais on voit rarement l'ennemi.
Dans les description de ce genre l'art du combat passe après les sensations du personnage.

Dans une description plus tactique, on décrit l'action tel qu'on décrirait une partie de Warcraft. La troupe est considérée comme un seul individu. Moins de sentiments, moins de tripes qui puent, mais plus de logique, d'astuces guerrières (là, vaut mieux avoir lu Sun Tsu et les 36 stratagèmes que des manuels d'escrime).
@+
O.

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Lùani
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Re: Combat à l'épée

Message par Lùani »

AngeDechu a écrit :Il ne faut pas oublier, cependant, que le combat à l'épée de ce type est un combat singulier, c'est à dire un type de combat relativement rare. (Un duel judiciaire, par exemple)
.
Si on réfléchit historiquement, ta réflexion se tient. Mais en fantasy, les cas d'application sont infinis.
- Rob le voleur zigouille le garde qui tente de lui barrer le couloir
- A. Venturier occis le(s) mercenaire(s) venu le tuer en son manoir, ou le pirate qui lui cherche noise dans le bouge du coin.
- Preux, chevalier de son état, fait la peau au(x) brigand(s) qui tentent de lui tendre une embuscade dans la forêt
etc etc...

Il manque juste à la liste de Froucle quelques mouvements spécifiques à la fantasy :
1/ Je me déplace
- vers le bas : en sautant par la balustrade, j'accroche le lustre qui par un gracieux mouvement de balancier me transporte à l'étage inférieur

2/ Je me défends
- j'esquive : un formidable bond en arrière me permet de sortir de la zone de la boule de feu. Saleté de magicien !
- je contre-attaque : mon sabre-laser renvoie les tirs avec un bzoingg bien connu et le trooper d'en face s'effondre.
- je suis en garde : debout sur la table, je fais un pied de nez à mon adversaire qui trépigne en bas.

Bref, la technique c'est bien, mais ce n'est pas forcément ça qui fait le spectacle.

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Iluinar
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Re: Combat à l'épée

Message par Iluinar »

Luani a écrit : - vers le bas : en sautant par la balustrade, j'accroche le lustre qui par un gracieux mouvement de balancier me transporte à l'étage inférieur
Ah, ça, un combat sans lustre et sans escalier, c'est pas un vrai combat ^^

anonymetrois

Re: Combat à l'épée

Message par anonymetrois »

Le truc, c'est le monde de différence entre la compétition sportive et le combat dit "réel". C'est-à-dire que ça peut commencer par surprise, ou après une discussion échauffée, ou sous l'emprise de la boisson, ou au milieu d'une foule (rien ne rend un combat plus chaotique que d'y impliquer plein de gens qui n'ont rien demandé et réagissent à chaud)...

Le duel, c'est très civilisé, mais quelque part c'est contraire à une certaine anarchie impulsive propre à la violence, donc pas très représentatif. Et puis c'est un truc de riches/de privilégiés qui en connaissent les codes. Le combat en compétition, c'est le duel formalisé pour en évacuer les risques. Ça n'a plus que très peu de liens avec la violence, et jamais la violence ne ressemblera à une démonstration d'arts martiaux.

Même parmi les combats "prémédités", disons un règlement de compte entre deux bandes, "rendez-vous dans le terrain vague avec vos crocs de boucher et vos surins", c'est plus le n'importe quoi qui va régner. J'ai déjà vu, dans un simple exercice d'autodéfense, un chacun-pour-soi simulé (huit personnes dans un espace restreint, le dernier à être jeté hors de l'aire de jeu l'emporte), on comprend pas mal de choses sur l'imprévisibilité humaine (et on saisit le principe de l'"avantage du pêcheur", aussi).

Mais c'est aussi pour cela que d'un point de vue militaire, la discipline et l'esprit de corps sont essentiels. Avoir des soldats qui obéissent aux ordres et pas à leurs impulsions (rage, peur, coup de boule à Materazzi...) devient un avantage énorme à grande échelle. Suffit de voir des CRS face à des manifestants, ce n'est pas l'avantage du nombre qui les aide, et les équipements ne font pas tout non plus. Et même, il suffit de voir une mêlée au rugby : cela fait un monde de différence d'avoir des individus en action ou une équipe en action.

En plus, les "vrais" combats sont assez rares... En dehors de la littérature de fiction, la plupart des combats ne sont déclenchés que par ceux qui sont sûrs de les gagner et ne se trompent, en général, pas trop. C'est de la violence, mais est-ce un combat ? En tout cas, d'un point de vue scénaristique, difficile de faire s'intéresser le lecteur au résultat d'un combat trop inégal.

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