Je recentre la conversation car pour ma part, j'estime que chaque roman est différent et ce n'est pas la présence ou l'absence de description que je juge (en tant que lectrice) mais leur qualité, la façon dont elles sont amenées et ce qu'elles apportent à l'intrigue (ou pas).
Du coup, je comprend le désarroi de ceux qui ont l'impression, en se relisant, que leurs descriptions sont (vous pouvez cocher autant de choix que vous le souhaitez) :
- bancales,
- qu'elles tombent comme un cheveu sur la soupe,
- qu'elles "cassent" l'action
- qu'elles ne sont pas claires
- qu'elles font revue encyclopédique
- qu'elles sont insuffisante pour visualiser le décor de l'action
- etc : liste non exhaustive.
Pour ma part j'ai trouvé comment palier à mes soucis à ce niveau : j'écris ce que je dois décrire quand je sais que j'ai besoin d'une description à un moment donné sans trop y perdre de temps si je sens que ça coince, que ça ne "vient pas tout seul".
Quitte à surligner pour bien mettre en valeur ce passage que je SAIS bancal.
Ensuite je me relis - parfois à plusieurs semaines de là - et je cogite à la façon dont je peux :
- soit réécrire au propre l'ensemble du passage de description
- soit le glisser (avec plus ou moins de bonheur et de finesse) dans l'action.
Pour moi cette dernière solution c'est le top du top : décrire sans en avoir l'air.
Quelqu'un citait le métro Lillois.
Je n'ai JAMAIS mis les pieds à Lille, qu'est-ce que le métro peut avoir comme caractéristique qu'on ne retrouve pas ailleurs et qui peut enrichir le récit, me permettre de le visualiser et d'avoir l'impression d'être à Lille précisément et non dans n'importe quelle autre ville, anonyme ?
C'est plutôt à ces questions là qu'il faut répondre avant tout, en tant qu'auteur, pour aborder des passages qui vont planter le décor pour ses lecteurs.
Après, chaque auteur est libre, certains vont avoir besoin de décors épurés (voir inexistant) d'autre au contraire vont les surcharger, il existe aussi une catégorie d'auteurs pour lesquels le décor est un personnage à part entière.
Il n'y a pas de vérité en la matière, juste des sensibilités différentes et le besoin que cela serve l'intrigue et les lecteurs.
On est libre de mettre ce que l'on veut dans nos romans. Mais il faut effectivement cogiter pour que les lecteurs les reçoivent au mieux.
On ne peut pas plaire à tous les lecteurs mais il y a des erreurs à éviter pour que le lectorat visé par un texte ne sorte pas de sa lecture à tout bout de champ et pour être au final déçu...
(note : j'en connais au moins une qui a ajouté près de 130 000 sec, en grande partie sur le début de son roman, parce que tous ses lecteurs lui ont réclamé une meilleure visualisation des décors, de façon unanyme
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je ne parle pas de moi)