Les présentations de l'atelier d'écriture d'Epinal

[Mélisse]

Ca m'a l'air très intéressant tout ça. J'y jetterai un coup d'oeil plus approfondi dès ce soir.

[Conteuse]

si vous avez des questions, n'hésitez pas, si certaines de mes diapos vous paraissent absconses ; je m'efforcerai de garder un oeil sur ce sujet malgré ma discrétion

Dans ce cas, j'ai une question
Peux-tu préciser -> Évitez les soumissions multiples, pas de LRAR ??

[LDavoust]

Peux-tu préciser -> Évitez les soumissions multiples, pas de LRAR ??

- Les soumissions multiples consistent à envoyer le même manuscrit à plusieurs éditeurs. Les avis sont partagés sur la queston - certains te diront qu'avec les temps de réponse moyens, il vaut mieux tenter plusieurs maisons en même temps, d'autres qu'après trois ou six mois sans réponse, tu peux envoyer à une autre maison, etc. Ma position est que c'est à éviter très prudemment pour ne pas se retrouver dans la situation très inconfortable où le même manuscrit pourrait être accepté à deux endroits en même temps, ce qui implique de devoir faire un choix et de mécontenter forcément l'un des deux, qui aura passé du temps pour rien sur un livre qu'il ne peut acheter - c'est limite insultant. Quand on soumet à un éditeur, on lui dit tacitement que le temps de lecture passé sur la soumission peut éventuellement se trouver rentabilisé par la vente du livre à terme; c'est très cavalier de faire autrement. Donc, ma recommandation est : jamais de soumission multiple (du moins tant qu'on n'est pas sûr que le premier éditeur n'est pas intéressé avant de passer au suivant). Il faut savoir être patient dans ce métier

- Pas de LRAR : pas de lettre recommandée avec accusé de réception (ni même sans): cela oblige l'éditeur à se déplacer à la Poste, et, même, une LR est souvent annonciatrice de mauvaise nouvelles (pensez aux vôtres...). Donc, bannir l'AR et éviter la LR simple. Si vous êtes inquiets de la réception de votre pli, la lettre suivie fonctionne tout aussi bien sans être invasive pour l'éditeur.

[Conteuse]

C'est une logique tout à fait compréhensible, même si elle nécessite beaucoup de patience . Merci pour l'explication !

[Beorn]

Ma position est que c'est à éviter très prudemment pour ne pas se retrouver dans la situation très inconfortable où le même manuscrit pourrait être accepté à deux endroits en même temps, ce qui implique de devoir faire un choix et de mécontenter forcément l'un des deux, qui aura passé du temps pour rien sur un livre qu'il ne peut acheter - c'est limite insultant.

Je comprends ton point de vue, mais je ne le partage pas.
D'abord, l'immense majorité des manuscrits ne trouvera pas preneur et je pense qu'il vaut mieux se prendre une solide rafale de "non" pendant 6 mois qu'un "non" renouvellé de temps en temps pendant 6 ans... Ne serait-ce que pour avancer dans ses projets, tourner la page et écrire autre chose.
Ensuite, dans mon petit cas à moi, que je connais bien, Mnémos ne m'a pas donné de nouvelles pendant 15 mois avant de m'envoyer un mail... pour me dire que j'aurais une réponse dans 4 mois.
(bon, je suis un très mauvais exemple, puisque j'avais bien envoyé La Pucelle uniquement à Mnémos, mais pour un autre manuscrit, j'ai pratiqué l'envoi multiple)

Je comprends les contraintes des éditeurs et j'admire les éditions Mnémos qui passent un temps fou à dénicher la perle rare parmi des centaines de manuscrits, pour finalement donner sa chance à un inconnu. Beaucoup d'éditeurs ne le font pas et que cela puisse prendre 15 mois, c'est normal. Ce sera parfois moins long, et parfois plus.
Mais de leur côté, les éditeurs ne peuvent pas demander l'impossible : attendre 15 mois entre chaque éditeur, c'est absurde. L'auteur a le temps de devenir un vieillard avant d'avoir fait le tour de la place.

D'ailleurs dans les faits, d'après ma petite expérience, il me semble que les éditeurs l'acceptent comme une donnée : ils savent que les manuscrits sont généralemenent envoyés à d'autres maisons et comme c'est une règle plus ou moins établie, ils ne s'en offusquent pas.

Je nuance toutefois :
Ce qui serait insultant, ce serait d'avoir la réponse positive d'un éditeur, de conclure avec celui-ci et de ne pas en avertir les autres.
Ce qui serait vraiment dommage, également, ce serait de dire "oui" à un petit éditeur alors que les "gros" n'ont pas encore donné leur réponse : je conseillerais donc plutôt de commencer par les gros.
Ce qui est idiot, c'est d'envoyer un manuscrit à la ronde sans se soucier de savoir ce que publie l'éditeur ni s'il recherche des manuscrits : cibler les envois au maximum, c'est vraiment plus simple pour tout le monde.

[Macada]

Je partage entièrement l'avis de Beorn.

Ma novella a mis 4 ans à trouver preneur. J'ai dû l'envoyer à une douzaine d'éditeurs (en salves selon leurs premiers tirages). Aurais-je dû attendre... environ 10 ans (pour ce cas précis) ? Très peu d'éditeurs répondent en 3 mois, la grande majorité mettent dans les 1 an.

A noter que je n'ai pas prévenu un des éditeurs que mon texte était pris : je l'ai relancé tous les ans pour savoir où ça en était (1 fois par an, ça ne me paraît pas exagéré), il n'a pas estimé nécessaire de me répondre. Pour moi c'est ce silence qui est limite insultant.

[Siana]

Dans ce cas, il faut prévenir les éditeurs qu'on contacte leurs concurrents ?

[Syven]

Peux-tu préciser -> Évitez les soumissions multiples, pas de LRAR ??

- Les soumissions multiples consistent à envoyer le même manuscrit à plusieurs éditeurs. Les avis sont partagés sur la queston - certains te diront qu'avec les temps de réponse moyens, il vaut mieux tenter plusieurs maisons en même temps, d'autres qu'après trois ou six mois sans réponse, tu peux envoyer à une autre maison, etc. Ma position est que c'est à éviter très prudemment pour ne pas se retrouver dans la situation très inconfortable où le même manuscrit pourrait être accepté à deux endroits en même temps, ce qui implique de devoir faire un choix et de mécontenter forcément l'un des deux, qui aura passé du temps pour rien sur un livre qu'il ne peut acheter - c'est limite insultant. Quand on soumet à un éditeur, on lui dit tacitement que le temps de lecture passé sur la soumission peut éventuellement se trouver rentabilisé par la vente du livre à terme; c'est très cavalier de faire autrement. Donc, ma recommandation est : jamais de soumission multiple (du moins tant qu'on n'est pas sûr que le premier éditeur n'est pas intéressé avant de passer au suivant). Il faut savoir être patient dans ce métier

De mon côté, j'ai vécu cette situation de soumissions multiples et de réponses multiples.
Et les éditeurs se sont montrés compréhensifs. Ils m'ont laissé un délai, expliqué leurs stratégies, montré les contrats.J'ai eu du temps pour réfléchir. Ce que j'ai fait (avec fébrilité, un peu quand même), et lorsque j'ai fait part de mon choix, l'éditeur qui n'a pas emporté le morceau s'est montré très fairplay et m'a encouragée pour le suite.
Au final, ça s'est très bien passé parce que j'ai informé toutes les parties de mes propositions.

Certains pros, éditeurs et auteurs, considèrent que si le délai de réponse n'est pas raisonnable (variable cette donnée, mais pas au-delà de 6 mois), l'auteur n'a pas à attendre pour soumettre ailleurs. J'abonde dans leur sens. Hélas, même si l'éditeur est de bonne volonté, l'auteur n'est pas de moins bonne volonté et je constate que pour certains, c'est une véritable souffrance.

Il faut bien séparer le cas de la soumission spontanée de celle où on s'est bien renseigné sur l'éditeur, on a un contact privilégié avec lui ou elle et dans ce cas, si on a établi une relation privilégiée, il ne faut surtout pas planter l'éditeur en cours de route sans le prévenir. Et il faut prévenir que l'on va soumettre ailleurs si on prévoie de le faire.

[LDavoust]

Voilà pourquoi je disais que les avis divergeaient sur la question et que la diapo mentionnait "éviter" et non "pas de" Mais c'est très bien qu'il y ait d'autres avis.

@Siana : Il faut voir qu'un éditeur ne lit pas les soumissions spontanées comme un "service" qu'il rend mais bel et bien avec une visée commerciale (même si c'est un très petit qui fait ça pour la passion ; il faut au minimum que le livre ne perde pas trop d'argent s'il ne veut pas couler sa structure). La relation auteur - éditeur peut être faite de passion, d'amour de la chose écrite, mais il ne faut jamais perdre de vue qu'il y a aussi un contrat économique derrière - ou la perspective d'icelui dans le cas d'une soumission. Donc, dans les tractations, il faut toujours garder cela à l'esprit : est-ce que je fais perdre du temps à l'éditeur que je démarche (et donc de l'argent) ? C'est donc une question qui se règle au cas par cas, en fonction de la relation (ou absence) établie avec l'éditeur, même si elle n'est qu'embryonnaire (je l'ai croisé à un salon, je lui ai demandé si je pouvais envoyer quelque chose, il m'a dit oui : c'est déjà plus que la masse gigantesque - je pèse mes mots, j'ai vu la pile des soumissions à l'Atalante, c'est effectivement gigantesque - de manuscrits qui arrivent sur les bureaux chaque jour).

Effectivement, écrivain est un métier qui nécessite beaucoup de patience. J'ai eu des textes qui ont pu mettre jusqu'à sept ans à être publiés parce que l'anthologie qui correspondait a navigué d'éditeur en éditeur jusqu'à trouver un preneur définitif. Effectivement, c'est pas terrible, mais cela fait partie du jeu, et comme on ne peut rien y faire, il vaut mieux se concentrer sur ce qu'on peut faire : écrire autre chose en attendant.

Pour repréciser, dans le cas de soumissions spontanées, personnellement je n'enverrais jamais le même manuscrit à plusieurs endroits en même temps. Je m'efforcerais de rencontrer l'éditeur de mes rêves sur un salon pour juste échanger trois mots, lui demander quel format il préfère pour lui rendre la vie plus facile. Et puis j'enverrais et j'attendrais six mois avant de relancer très poliment et brièvement. Si silence : attente encore un peu (un mois au moins), puis soumission ailleurs. Si l'éditeur me dit "on y arrive, patientez", je patienterais encore.

Après, ce n'est que moi, et je ne dis pas que c'est ce qu'il faut absolument faire. Je dis juste : être très, très prudent et savoir ce qu'on fait.

[Scipion]

Dans ce cas, il faut prévenir les éditeurs qu'on contacte leurs concurrents ?

Je me pose la même question.

Merci pour ces témoignages très intéressants !

[Tristane Suzette]

Merci Jean-Claude !

mode boulet off : oui, avec le clic droit sur le lien "enregistrer la cible sous" ça marche beaucoup mieux...

[Adélise]

pour ces présentations. Elles sont très instructives.

[LDavoust]

@Scipion et Siana : Je ne sais pas si ma réponse précédente vous éclaire, comme je le disais, c'est à voir au cas par cas, en fonction de la relation que vous avez avec l'éditeur, etc. Je suis mal placé pour répondre à ça vu que, comme je le disais, je ne fais jamais de soumissions multiples.

[Erushnak]

Merci beaucoup pour le lien, propos et expériences échangés.
Fort utile et instructif ! Je les range dans ma besace.

[procrastinator]

infiniment pour toutes ces précieuses informations.