[A] La quête du style
- petit_pavé
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Re: La quête du style
Ou même 6.
Croire à cela, ce serait dire que tous les auteurs qui ont du succès ont une écriture qui n'est pas "belle", ou n'ont pas cherché la beauté dans leur texte. Et je pense que c'est faux.
Honnêtement, je suis radicalement contre cette idée "d'écrire pour vendre". Je ne pense d'ailleurs pas qu'on puisse arriver à un bon résultat en faisant de l'écriture une démarche purement commerciale. Après, oui, je suppose que certains arrivent à vendre avec ce genre de calculs.
Mais moi je n'écris pas pour "faire un best-seller". J'écris pour faire des histoires que les gens prendront plaisir à lire, et je pense que c'est une démarche bien différente, et même bien plus saine.
Quant à savoir si cela fait d'une personne quelqu'un condamné à ne jamais être édité... non je ne pense pas. Et à vrai dire, s'il faut être purement commercial pour être édité, ma foi, c'est simple: je n'éditerai pas.
Croire à cela, ce serait dire que tous les auteurs qui ont du succès ont une écriture qui n'est pas "belle", ou n'ont pas cherché la beauté dans leur texte. Et je pense que c'est faux.
Honnêtement, je suis radicalement contre cette idée "d'écrire pour vendre". Je ne pense d'ailleurs pas qu'on puisse arriver à un bon résultat en faisant de l'écriture une démarche purement commerciale. Après, oui, je suppose que certains arrivent à vendre avec ce genre de calculs.
Mais moi je n'écris pas pour "faire un best-seller". J'écris pour faire des histoires que les gens prendront plaisir à lire, et je pense que c'est une démarche bien différente, et même bien plus saine.
Quant à savoir si cela fait d'une personne quelqu'un condamné à ne jamais être édité... non je ne pense pas. Et à vrai dire, s'il faut être purement commercial pour être édité, ma foi, c'est simple: je n'éditerai pas.
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Re: La quête du style
Je pense qu'il y a de tout. Il y a des gens qui écrivent pour vendre et qui écrivent des merveilles, de la même manière, il y a des gens qui mettent leurs tripes dans leur manuscrit sans aucune démarche commerciale et qui pondent des trucs indigestes, mal écrits, inutiles, illisibles (rayer la mention inutile).
En fait tous les cas de figure sont possibles, les best sellers mal écrits, les chefs d'oeuvres inconnus, les best sellers qui sont des petits bijoux. Autant de livres qu'il y a d'auteurs.
Vouloir attribuer des caractéristiques artistiques et esthétiques en fonction d'une intention particulière de l'auteur est un non sens.
En fait tous les cas de figure sont possibles, les best sellers mal écrits, les chefs d'oeuvres inconnus, les best sellers qui sont des petits bijoux. Autant de livres qu'il y a d'auteurs.
Vouloir attribuer des caractéristiques artistiques et esthétiques en fonction d'une intention particulière de l'auteur est un non sens.
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Re: La quête du style
En ce qui concerne la démarche commerciale ou non, c'est plutôt une position personnelle en ce qui me concerne: je ne conçois tout simplement pas le fait "d'écrire dans le seul but de vendre".
Bon, pour préciser ce que j'entends par là, je ne dis bien sûr pas qu'il n'y a aucun aspect commercial dans le fait d'être publié, bien au contraire: un auteur doit savoir "se vendre" auprès des éditeurs et des lecteurs. Mais pour moi, cela vient après la phase d'écriture proprement dite, c'est plutôt une seconde étape logique et nécessaire.
Ce qui me déplaît, dans cette notion d'écrire pour vendre, c'est la démarche, totalement différente à mes yeux, qui consisterait à faire une "étude de marché" de ce qui plaît le plus et à établir les caractéristiques de son futur bouquin en conséquence: ça, jamais. Pourtant, j'ai bel et bien envie d'être éditée, et l'intention de persévérer jusqu'à ce que j'y arrive, même si cela doit me prendre des années et d'innombrables échecs. Mais ça, je ne pourrais pas. Si ce que j'ai écrit ne plaît pas, tant pis pour moi, j'aurais peut-être plus de chance avec le suivant.
En ce qui concerne le style, ce qui me dérange c'est plutôt cela: d'où vient cette idée persistante qu'un style "beau" aux yeux de son auteur sera forcément lourd, truffé de darlings incompréhensibles, et trouvant grâce uniquement aux yeux de son créateur de par sa nature indigeste pour le reste du monde?
Comme si la notion de "beauté" en elle-même s'opposait à la notion de clarté et d'efficacité. C'est cette idée-là, en réalité, que je ne partage pas.
Bon, pour préciser ce que j'entends par là, je ne dis bien sûr pas qu'il n'y a aucun aspect commercial dans le fait d'être publié, bien au contraire: un auteur doit savoir "se vendre" auprès des éditeurs et des lecteurs. Mais pour moi, cela vient après la phase d'écriture proprement dite, c'est plutôt une seconde étape logique et nécessaire.
Ce qui me déplaît, dans cette notion d'écrire pour vendre, c'est la démarche, totalement différente à mes yeux, qui consisterait à faire une "étude de marché" de ce qui plaît le plus et à établir les caractéristiques de son futur bouquin en conséquence: ça, jamais. Pourtant, j'ai bel et bien envie d'être éditée, et l'intention de persévérer jusqu'à ce que j'y arrive, même si cela doit me prendre des années et d'innombrables échecs. Mais ça, je ne pourrais pas. Si ce que j'ai écrit ne plaît pas, tant pis pour moi, j'aurais peut-être plus de chance avec le suivant.
En ce qui concerne le style, ce qui me dérange c'est plutôt cela: d'où vient cette idée persistante qu'un style "beau" aux yeux de son auteur sera forcément lourd, truffé de darlings incompréhensibles, et trouvant grâce uniquement aux yeux de son créateur de par sa nature indigeste pour le reste du monde?
Comme si la notion de "beauté" en elle-même s'opposait à la notion de clarté et d'efficacité. C'est cette idée-là, en réalité, que je ne partage pas.
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Re: La quête du style
Exactement !En ce qui concerne le style, ce qui me dérange c'est plutôt cela: d'où vient cette idée persistante qu'un style "beau" aux yeux de son auteur sera forcément lourd, truffé de darlings incompréhensibles, et trouvant grâce uniquement aux yeux de son créateur de par sa nature indigeste pour le reste du monde? Comme si la notion de "beauté" en elle-même s'opposait à la notion de clarté et d'efficacité. C'est cette idée-là, en réalité, que je ne partage pas.
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Re: La quête du style
Je suis totalement d'accord avec toi sur tous les pointspetit_pavé a écrit :En ce qui concerne la démarche commerciale ou non, c'est plutôt une position personnelle en ce qui me concerne: je ne conçois tout simplement pas le fait "d'écrire dans le seul but de vendre".
Bon, pour préciser ce que j'entends par là, je ne dis bien sûr pas qu'il n'y a aucun aspect commercial dans le fait d'être publié, bien au contraire: un auteur doit savoir "se vendre" auprès des éditeurs et des lecteurs. Mais pour moi, cela vient après la phase d'écriture proprement dite, c'est plutôt une seconde étape logique et nécessaire.
Ce qui me déplaît, dans cette notion d'écrire pour vendre, c'est la démarche, totalement différente à mes yeux, qui consisterait à faire une "étude de marché" de ce qui plaît le plus et à établir les caractéristiques de son futur bouquin en conséquence: ça, jamais. Pourtant, j'ai bel et bien envie d'être éditée, et l'intention de persévérer jusqu'à ce que j'y arrive, même si cela doit me prendre des années et d'innombrables échecs. Mais ça, je ne pourrais pas. Si ce que j'ai écrit ne plaît pas, tant pis pour moi, j'aurais peut-être plus de chance avec le suivant.
En ce qui concerne le style, ce qui me dérange c'est plutôt cela: d'où vient cette idée persistante qu'un style "beau" aux yeux de son auteur sera forcément lourd, truffé de darlings incompréhensibles, et trouvant grâce uniquement aux yeux de son créateur de par sa nature indigeste pour le reste du monde?
Comme si la notion de "beauté" en elle-même s'opposait à la notion de clarté et d'efficacité. C'est cette idée-là, en réalité, que je ne partage pas.
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Re: La quête du style
Je vais apparaître comme un gros cynique mais bon, euh, un peu quand même.le_pavé a écrit :Bon, pour préciser ce que j'entends par là, je ne dis bien sûr pas qu'il n'y a aucun aspect commercial dans le fait d'être publié, bien au contraire: un auteur doit savoir "se vendre" auprès des éditeurs et des lecteurs. Mais pour moi, cela vient après la phase d'écriture proprement dite, c'est plutôt une seconde étape logique et nécessaire.
Ce qui me déplaît, dans cette notion d'écrire pour vendre, c'est la démarche, totalement différente à mes yeux, qui consisterait à faire une "étude de marché" de ce qui plaît le plus et à établir les caractéristiques de son futur bouquin en conséquence: ça, jamais. Pourtant, j'ai bel et bien envie d'être éditée, et l'intention de persévérer jusqu'à ce que j'y arrive, même si cela doit me prendre des années et d'innombrables échecs. Mais ça, je ne pourrais pas. Si ce que j'ai écrit ne plaît pas, tant pis pour moi, j'aurais peut-être plus de chance avec le suivant.
Si vous ne voulez pas être publié, d'accord. Si vous voulez être micro-publié, d'accord. Si vous voulez publier un seul roman et laisser tomber ensuite, d'accord aussi. Si vous avez la chance que vos goûts correspondent exactement à ce qui se vend en ce moment, ou que votre premier roman soit un best-seller, d'accord encore.
Dans tous les autres cas, vous serez obligé de reconsidérer votre position. Je ne dis pas de "faire du commercial" ni de "formater votre roman", vous n'avez nul besoin de cela et le résultat serait probablement catastrophique (la règle numéro un étant : écris ce qui te fait vibrer), cependant, il vous faudra bien suivre la ligne éditoriale de votre éditeur ou, si vous souhaitez en changer, vous calquer sur celle de l'éditeur que vous souhaitez toucher.
Par exemple, si vous souhaitez écrire pour un public jeunesse, vous allez devoir un minimum orienter vos écrits dans ce sens. Si vous voulez écrire pour Mnémos (hum hum, exemple totalement pris au hasard, bien sûr), vous devrez écrire pour les adultes, de la SFFF, et respecter un peu l'esprit de la maison. Par ailleurs, si vous souhaitez fidéliser un lectorat sur le long terme, il serait bon de ne pas changer de genre à 180° à chaque roman.
Par exemple, je pourrais écrire de la SF, mais si c'est pour faire un four, je préfère écrire de la fantasy. De toute façon, j'aime bien les deux.
Bien sûr, on peut mépriser tout cela et faire comme on l'entend. On peut même y réussir, certains l'ont fait. Mais si on veut faire un petit bout de chemin dans le paysage de la SFFF, il n'est tout de même pas inutile de se poser ce genre de questions.
Là dessus, je suis absolument d'accord.le_pavé a écrit :En ce qui concerne le style, ce qui me dérange c'est plutôt cela: d'où vient cette idée persistante qu'un style "beau" aux yeux de son auteur sera forcément lourd, truffé de darlings incompréhensibles, et trouvant grâce uniquement aux yeux de son créateur de par sa nature indigeste pour le reste du monde?
Je ne te donne pas tout à fait tort : on sait fort bien que beaucoup de best-sellers sont volontairement écrits dans un style assez pauvre en vocabulaire, partant du principe qu'il faut toucher "le plus petit dénominateur commun" pour rassembler un large lectorat. Mais, Dieu-des-livres merci, ce n'est pas le cas de tous.Asia M a écrit :Tant qu'on n'écrit que pour soi-même, on peut faire tout ce qu'on veut, et n'avoir que soi-même et nos propres goûts comme critère et référence. À partir du moment où l'on veut vendre des livres, cela change radicalement. Chercher le beau (en tout cas ce qu'on considère soi-même comme "beau") n'a rien de mal en soi, tout ce qu'il faut c'est faire la différence entre cela, et écrire des livres que le monde lira.
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Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2
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Re: La quête du style
J'avoue, c'est un avis tout à fait sensé.Beorn a écrit :Je vais apparaître comme un gros cynique mais bon, euh, un peu quand même.
Si vous ne voulez pas être publié, d'accord. Si vous voulez être micro-publié, d'accord. Si vous voulez publier un seul roman et laisser tomber ensuite, d'accord aussi. Si vous avez la chance que vos goûts correspondent exactement à ce qui se vend en ce moment, ou que votre premier roman soit un best-seller, d'accord encore.
Dans tous les autres cas, vous serez obligé de reconsidérer votre position. Je ne dis pas de "faire du commercial" ni de "formater votre roman", vous n'avez nul besoin de cela et le résultat serait probablement catastrophique (la règle numéro un étant : écris ce qui te fais vibrer), cependant, il vous faudra bien suivre la ligne éditoriale de votre éditeur ou, si vous souhaitez en changer, vous calquer sur celle de l'éditeur que vous souhaitez toucher.
Par exemple, si vous souhaitez écrire pour un public jeunesse, vous allez devoir un minimum orienter vos écrits dans ce sens. Si vous voulez écrire pour Mnémos (hum hum, exemple totalement pris au hasard, bien sûr), vous devrez écrire pour les adultes, de la SFFF, et respecter un peu l'esprit de la maison. Par ailleurs, si vous souhaitez fidéliser un lectorat sur le long terme, il serait bon de ne pas changer de genre à 180° à chaque roman.
Bien sûr, on peut mépriser tout cela et faire comme on l'entend. On peut même y réussir, certains l'ont fait. Mais si on veut faire un petit bout de chemin dans le paysage de la SFFF, il n'est tout de même pas inutile de se poser ce genre de questions.
Pour le moment j'écris "ce qui me fait vibrer", à savoir Fantasy/Fantastique pour adultes. Je ne me suis pas encore posé la question de la lignée éditoriale des différentes maisons, en me disant que je verrai plutôt cela après, une fois le texte finalisé, quand je me poserai la question de savoir à qui l'envoyer. Bon, si je me rends compte à ce moment-là qu'il n'entre dans les critères de personne, j'aurais l'air bête c'est certain Mais cette histoire ne me laissera pas tranquille tant que je ne l'aurai pas écrite, je le sais, donc pour le moment je ne m'en soucie pas outre mesure.
C'est par contre une remarque tout à fait intéressante: je n'avais pas du tout pensé à cet aspect des choses. Il va falloir que j'y réfléchisse, cela mérite amplement d'être creusé ( )
Par contre, tenir compte de la lignée éditoriale de son éditeur ou des critères popres à un genre (littérature jeunesse, etc) dans le cadre de ses écrits, cela ne correspond pour moi pas vraiment à une démarche "commerciale" au sens où je l'entendais. Cela se rapproche plus je trouve au fait de respecter les consignes d'un concours d'écriture ou d'un A.T. pour une Anthologie: ce n'est pas parce que l'écriture s'inscrit dans un certain "cadre" ou dans certaines "limites" ou "règles" qu'elle est forcément commerciale en elle-même.
PS: pour écrire un best-seller... le mieux c'est, au choix, d'écrire autre chose que de la SFFF ou d'émigrer aux USA, non?
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Re: La quête du style
Après avoir lu l'article, et vos réactions à tous et toutes, je me suis dit :
"Tiens c'est con, tu ne t'es jamais posé la question, alors que pour toi c'est quand même essentiel."
Alors j'ai réfléchi, et lu les autres réponses, et je suis d'accord avec pas mal d'entre vous. Pour moi :
- Il faut déjà donner une définition de ce qu'est "travailler son style". Pour certains, ce sera rajouter un adjectif derrière chaque mot de description.
Phrase de base "La nuit tombait sur la mer méditerranée."
Exemple à la con : "Un ciel malade s'éteignait mollement au-dessus d'une mer grise et triste."
Pour d'autres, cela tiendra plus de l’orfèvrerie. Ciseler ses phrases en les épurant mais en gardant les trucs qui les rendent spéciales.
Exemple à la con : "Au-dessus des flots ternes, la nuit tombait."
Personnellement, pour moi, travailler mon style, c'est déjà virer tout ce qui alourdit mon écriture. Les adverbes, les participe présent. Bah oui, c'est con mais finalement le style est fait de cela aussi.
- Une fois que c'est clair pour moi, oui je retravaille mes textes, pour qu'ils correspondent à ce que je veux écrire, à la façon dont je veux le raconter. Selon moi, un écrivain, c'est une plume aussi. Il me semble important d'en garder une trace. Cela fait partie de ce que j'aime chez mes écrivains favoris. Si je ne connais pas l'histoire qu'ils vont me raconter, je sais à peu près la façon dont ils vont le faire. Cela fait partie de leur identité.
- Troisième point. Par contre, le style c'est bien, mais encore faut-il avoir quelque chose à raconter avec notre belle écriture. Qu'elle soit alambiquée, télégraphique, composée de phrases courtes ou de phrases longues, elle doit servir de métronome à l'intrigue. Elle ne doit pas la noyer, à mon avis. Si j'écris ce n'est pas pour figurer dans le top 5 des meilleures citations de l'univers. Mais pour que le lecteur se souvienne, au moins pendant deux ou trois jours, du voyage que je lui ai fait faire.
Pour conclure sur mon point de vue, je pense que travailler un minimum son style reste indispensable. Peu importe que le processus soit conscient ou non. Je ne suis vraiment pas persuadée que le style devienne quelque chose de lourd si on cherche à le muscler. Bien au contraire, en le travaillant on se débarrasse de bien des choses. Du moins, c'est mon avis.
Concernant les posts précédents, je suis assez d'accord avec tout ce qu'à pu dire Beorn.
"Tiens c'est con, tu ne t'es jamais posé la question, alors que pour toi c'est quand même essentiel."
Alors j'ai réfléchi, et lu les autres réponses, et je suis d'accord avec pas mal d'entre vous. Pour moi :
- Il faut déjà donner une définition de ce qu'est "travailler son style". Pour certains, ce sera rajouter un adjectif derrière chaque mot de description.
Phrase de base "La nuit tombait sur la mer méditerranée."
Exemple à la con : "Un ciel malade s'éteignait mollement au-dessus d'une mer grise et triste."
Pour d'autres, cela tiendra plus de l’orfèvrerie. Ciseler ses phrases en les épurant mais en gardant les trucs qui les rendent spéciales.
Exemple à la con : "Au-dessus des flots ternes, la nuit tombait."
Personnellement, pour moi, travailler mon style, c'est déjà virer tout ce qui alourdit mon écriture. Les adverbes, les participe présent. Bah oui, c'est con mais finalement le style est fait de cela aussi.
- Une fois que c'est clair pour moi, oui je retravaille mes textes, pour qu'ils correspondent à ce que je veux écrire, à la façon dont je veux le raconter. Selon moi, un écrivain, c'est une plume aussi. Il me semble important d'en garder une trace. Cela fait partie de ce que j'aime chez mes écrivains favoris. Si je ne connais pas l'histoire qu'ils vont me raconter, je sais à peu près la façon dont ils vont le faire. Cela fait partie de leur identité.
- Troisième point. Par contre, le style c'est bien, mais encore faut-il avoir quelque chose à raconter avec notre belle écriture. Qu'elle soit alambiquée, télégraphique, composée de phrases courtes ou de phrases longues, elle doit servir de métronome à l'intrigue. Elle ne doit pas la noyer, à mon avis. Si j'écris ce n'est pas pour figurer dans le top 5 des meilleures citations de l'univers. Mais pour que le lecteur se souvienne, au moins pendant deux ou trois jours, du voyage que je lui ai fait faire.
Pour conclure sur mon point de vue, je pense que travailler un minimum son style reste indispensable. Peu importe que le processus soit conscient ou non. Je ne suis vraiment pas persuadée que le style devienne quelque chose de lourd si on cherche à le muscler. Bien au contraire, en le travaillant on se débarrasse de bien des choses. Du moins, c'est mon avis.
Concernant les posts précédents, je suis assez d'accord avec tout ce qu'à pu dire Beorn.
- Siana
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Re: La quête du style
*cherche désespérément où poster sa question*
Je viens de tomber sur un titre ; Le Travail du Style Littéraire, de Louis-Timbal Duclaux.
Je me demandais si quelqu'un connaissait et ce que ça vaut ?
Je viens de tomber sur un titre ; Le Travail du Style Littéraire, de Louis-Timbal Duclaux.
Je me demandais si quelqu'un connaissait et ce que ça vaut ?
Autrice d'imaginaire & Éditrice
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Re: La quête du style
Siana a écrit :Je viens de tomber sur un titre ; Le Travail du Style Littéraire, de Louis-Timbal Duclaux.
Je me demandais si quelqu'un connaissait et ce que ça vaut ?
Vive la recherche !
J'ai acheté ce livre ce samedi à Toulouse. Et dévoré dans la foulée. En tant que débutant j'y ai appris tout un tas de petites choses. Je pense qu'une grenouille expérimentée connaît déjà tout cela.
Un gros défaut : son prix. 22€ pour 140 pages, c'est cher. A côté "La dramaturgie" (cité dans la bibliographie) est très bon marché.
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Re: La quête du style
Grâce au fabuleux index de Crazy, j'ai pu découvrir ce topic très intéressant.
Je suis tout de même partagé sur la direction à prendre. Un style, à mes yeux, est un moyen et pas une fin en soi. Il doit permettre d'exprimer au mieux les sensations qu'on veut véhiculer, rendre les décors vivants, permettre aux lecteurs de plonger aussi profondément que possible dans l'univers qu'on veut partager avec lui.
Est-ce que pour autant il doit se faire totalement oublier ? Je dirais non. Dans certains cas, c'est justement un effet de style visible qui va donner du caractère à une description pour la rehausser. Une analogie, quelques allitérations bien senties pour imiter, par exemple, un sifflement...
Les styles que j'apprécie le plus sont ceux de King et de Nothomb. Dans les deux cas, on a quelque chose de très fluide, le regard glisse sur les pages, on ne pense qu'à ce que l'auteur nous envoie sans voir le véhicule, sauf à certains moments. Chez king, ça passe par un peu de cynisme, des images plus vives, plus crues parfois qui donnent un effet de contraste avec le reste. Chez Nothomb, c'est le choix de verbes très forts, parfois inattendus qui donne une image différente de la scène. C'est aussi le choix de mots inconnus du commun des mortels, qui soudain nous arrête et nous fait dire "tiens, ça veut dire quoi, ça ?" Il est clair qu'elle pourrait choisir des synonymes plus répandus, mais non, elle a choisi de nous offrir un mot inconnu.
Et pour vous, un bon style, c'est quoi ?
Je suis tout de même partagé sur la direction à prendre. Un style, à mes yeux, est un moyen et pas une fin en soi. Il doit permettre d'exprimer au mieux les sensations qu'on veut véhiculer, rendre les décors vivants, permettre aux lecteurs de plonger aussi profondément que possible dans l'univers qu'on veut partager avec lui.
Est-ce que pour autant il doit se faire totalement oublier ? Je dirais non. Dans certains cas, c'est justement un effet de style visible qui va donner du caractère à une description pour la rehausser. Une analogie, quelques allitérations bien senties pour imiter, par exemple, un sifflement...
Les styles que j'apprécie le plus sont ceux de King et de Nothomb. Dans les deux cas, on a quelque chose de très fluide, le regard glisse sur les pages, on ne pense qu'à ce que l'auteur nous envoie sans voir le véhicule, sauf à certains moments. Chez king, ça passe par un peu de cynisme, des images plus vives, plus crues parfois qui donnent un effet de contraste avec le reste. Chez Nothomb, c'est le choix de verbes très forts, parfois inattendus qui donne une image différente de la scène. C'est aussi le choix de mots inconnus du commun des mortels, qui soudain nous arrête et nous fait dire "tiens, ça veut dire quoi, ça ?" Il est clair qu'elle pourrait choisir des synonymes plus répandus, mais non, elle a choisi de nous offrir un mot inconnu.
Et pour vous, un bon style, c'est quoi ?
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Re: La quête du style
Un bon style sait se faire oublier au profit de l'histoire. Pour autant, il est riche...
Ça me rappelle une note de Silène sur son blog : un rustre lui avait reproché un style trop simple, il parlait même de banalité je crois, alors qu'en réalité, c'est tout autre chose : elle sait aligner des phrases concises, sans envolées lyriques, mais la pureté-même de sa langue fait la beauté de son style Et puis c'est une vraie conteuse, on est vraiment emporté dans l'histoire.
Je pense aussi à Robin Hobb, vu que je suis en plein dedans : elle, au contraire, a un style très ample, très fourni, avec des phrases longues, plein de détails, de figures de style. Mais comme ce n'est placé là que dans le but de servir l'histoire, le lecteur (enfin moi quoi) se laisse bercer...
*soupir - va devoir sortir son fouet pour se remettre au travail quelques heures avant de pouvoir retourner dans le monde magique de la SFFF*
Ça me rappelle une note de Silène sur son blog : un rustre lui avait reproché un style trop simple, il parlait même de banalité je crois, alors qu'en réalité, c'est tout autre chose : elle sait aligner des phrases concises, sans envolées lyriques, mais la pureté-même de sa langue fait la beauté de son style Et puis c'est une vraie conteuse, on est vraiment emporté dans l'histoire.
Je pense aussi à Robin Hobb, vu que je suis en plein dedans : elle, au contraire, a un style très ample, très fourni, avec des phrases longues, plein de détails, de figures de style. Mais comme ce n'est placé là que dans le but de servir l'histoire, le lecteur (enfin moi quoi) se laisse bercer...
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Re: La quête du style
Tout à fait d'accord avec toi sur le style de Silène, c'est un régal ! Hâte de lire son prochain roman, d'ailleurs !
Par contre pour Hobb je ne peux rien dire, je ne l'ai pas encore lue.
Allez courage Anaïs, et confidence pour confidence, je n'ai pas l'ombre d'une envie de bosser aujourd'hui. La grisaille extérieure me renvoie l'appel de ma couette, la légère brise qui agite les arbres chasse mon courage, j'en viens encore à me demander ce que je fais ici.
Par contre pour Hobb je ne peux rien dire, je ne l'ai pas encore lue.
Allez courage Anaïs, et confidence pour confidence, je n'ai pas l'ombre d'une envie de bosser aujourd'hui. La grisaille extérieure me renvoie l'appel de ma couette, la légère brise qui agite les arbres chasse mon courage, j'en viens encore à me demander ce que je fais ici.
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