De la pudeur involontaire de l'auteur

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tigrette
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par tigrette »

De toute façon, Jean-Claude a soulevé dans ses exemples mon problème personnel : les sentiments.
Mes alphas et bêta en réclament toujours plus mais je déteste tellement la guimauve que je passe 10 fois trop de temps à doser les sentiments si une scène en contient et je ne suis jamais satisfaite du résultat.
Je hais profondément la mièvrerie
Ce n'est pas évident de faire passer les sentiments sans tomber dans la mièvrerie, mais c'est possible, en showtellisant, -moi aussi je suis mièvrophobe)
Modifié en dernier par tigrette le ven. déc. 02, 2011 7:05 am, modifié 1 fois.

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Jo Ann v.
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par Jo Ann v. »

Ce sujet est passionnant et j'ai tout lu en me demandant si j'allais intervenir... c'est que moi, je n'ai pas remarqué de blocage particulier dans mon écriture... je veux dire, j'aime la psychologie et mes romans (en blanche ou fantasy) le reflètent. J'aime provoquer un traumatisme et voir (observer ?) comment réagissent mes héroïnes. Comme je ne veux pas d'un seul modèle (toujours le même choc qui provoque le même traumatisme), j'essaie de varier les causes au maximum : témoignage d'un assassinat, viol, perte d'un mari dans une guerre, rapt d'un enfant, violence physique, etc. Ce que je n'ai pas encore exploité (genre l'inceste puisque la pédophilie j'en ai eu dans mon second Nano cette année), ce n'est pas parce que j'ai du mal à en parler, mais juste que je n'ai jamais eu une idée pour développer une histoire autour.
Maintenant, après avoir lu tous vos commentaires, ce serait intéressant de me relire avec un autre œil. Malgré les thèmes que j'aborde, c'est IRL que j'ai plein-plein de blocages. J'aimerais savoir, si d'une manière ou d'une autre, ça influence, c'est une cause, c'est un défouloir...

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Celia
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par Celia »

Jo Ann v. a écrit :Ce sujet est passionnant et j'ai tout lu en me demandant si j'allais intervenir... c'est que moi, je n'ai pas remarqué de blocage particulier dans mon écriture... je veux dire, j'aime la psychologie et mes romans (en blanche ou fantasy) le reflètent. J'aime provoquer un traumatisme et voir (observer ?) comment réagissent mes héroïnes. Comme je ne veux pas d'un seul modèle (toujours le même choc qui provoque le même traumatisme), j'essaie de varier les causes au maximum : témoignage d'un assassinat, viol, perte d'un mari dans une guerre, rapt d'un enfant, violence physique, etc. Ce que je n'ai pas encore exploité (genre l'inceste puisque la pédophilie j'en ai eu dans mon second Nano cette année), ce n'est pas parce que j'ai du mal à en parler, mais juste que je n'ai jamais eu une idée pour développer une histoire autour.
Maintenant, après avoir lu tous vos commentaires, ce serait intéressant de me relire avec un autre œil. Malgré les thèmes que j'aborde, c'est IRL que j'ai plein-plein de blocages. J'aimerais savoir, si d'une manière ou d'une autre, ça influence, c'est une cause, c'est un défouloir...
Mais là tu parles du processus d'écriture conscient. Dans tous les sujets que tu as cités, perso, il n'y en a aucun sur lesquels j'ai un blocage. On parle bien de blocage involontaire et inconscient, pas de thème qu'on ne veut pas abordé consciemment.
(Moi aussi j'aime la psychologie et les traumas, et dans l'exemple que j'ai cité, ce n'est pas ça qui fait blocage)
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Roanne
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par Roanne »

petit_pavé a écrit :Bref, me voici lisant Entretien avec un vampire, qui me passionne d'autant plus qu'il parle (entre autres) d'un enfant-vampire. Or, un des deux personnages principaux de mon futur roman est justement un enfant immortel (pas un vampire, mais qu'importe): c'est donc un thème qui m'intéresse particulièrement. Et une chose me frappe d'emblée en lisant le livre d'Anne Rice: quand j'étais en train de jeter les bases de ma future histoire, je me disais que vu le contexte, la relation entre mes deux personnages principaux (un vampire à la moralité plutôt incertaine et un enfant, immortel, certes, mais un enfant quand même), pourrait paraître ambiguë, et j'ai directement cherché, un peu par réflexe, à effacer cette ambiguité. J'ai donc été plutôt surprise de la manière parfaitement assumée (et maîtrisée, mais c'est un autre sujet) avec laquelle Anne Rice a, au contraire, exploité ce même sujet.
Je reviens sur ce qui a permis de lancer ce sujet car il y a un roman qui va t'intéresser : Laisse-moi entrer.

Eli est un vampire âgé de 200 ans... coincé dans un corps de fillette de 11 ans. Au début du roman, quand ils arrivent dans la banlieue où se déroule le roman / le film, l'homme qui se fait passer pour le père d'Eli est décrit ainsi : "Hâkan, un ancien professeur de suédois, a perdu son travail en raison de ses penchants pédophiles."
(source : commentaire que j'ai pu lire sur la page Amazon du roman, ce n'est pas mentionné dans la 4ème de couverture)
Là au moins c'est net et sans bavure, l'auteur n'y a pas été par 4 chemins. Pour le moment, il faut que je regarde le film qui en a été tiré, mais je sais que le roman a souvent été qualifié de "dérangeant" et je commence à comprendre pourquoi : Eli s'y sert très certainement des penchants de l'ancien professeur afin d'assouvir les siens...
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

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petit_pavé
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par petit_pavé »

Roanne a écrit : Je reviens sur ce qui a permis de lancer ce sujet car il y a un roman qui va t'intéresser : Laisse-moi entrer.
Là au moins c'est net et sans bavure, l'auteur n'y a pas été par 4 chemins. Pour le moment, il faut que je regarde le film qui en a été tiré, mais je sais que le roman a souvent été qualifié de "dérangeant" et je commence à comprendre pourquoi : Eli s'y sert très certainement des penchants de l'ancien professeur afin d'assouvir les siens...
En effet, si c'est traité ainsi, l'auteur y a été plutôt fort! :shock: Il faut oser, quand même :roll:

Ca m'a l'air très intéressant, il faudra que j'y jette un coup d'oeil ! ;) Même si que je ne compte pas traiter la thématique de l'enfant immortel de cette façon-là dans mon projet en construction (ça ne collerait pas avec ma conception des personnages, ni avec les autres thématiques du récit, déjà suffisamment nombreuses et sensibles :mrgreen: ), c'est tout à fait dans la veine de ma réflexion sur les sujets tabous et notre manière de les traiter (ou non). :)

:merci: beaucoup pour la référence, Roanne, c'est très gentil :love:
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tigrette
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par tigrette »

Je mets en spoiler une info sur le livre Let the right one in dont on discute:
Spoiler: montrer
En fait, le vampire se sert du professeur qui amoureux de lui pour avoir une sorte d'existence sociale (le professeur se fait passer pour son père), et surtout pour qu'il lui procure des victimes.

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Roanne
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par Roanne »

Tigrette : merci d'avoir confirmé ce que j'avais compris. En tout cas, ça pourrait aider petit_pavé, je pense.
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.

louknaille

Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par louknaille »

Cette conversation est en effet très intéressante et riche en enseignements et interrogations sur notre écriture.

Pour ma part, j'avais toujours considéré que suggérer valait mieux qu'expliquer et trop montrer, car cela me permettait d'une part de n'émettre aucun jugement de valeur (je n'ai pas envie de faire la morale au lecteur, il est assez grand pour réfléchir tout seul à ce que je dis), et d'autre part, cela résout le problème de la bienséance, de la naïveté, voire de l'ignorance (pour reprendre l'exemple du viol: comment trouver les mots justes pour exprimer cette horreur dont, pour ma part et dieu merci, je n'ai jamais fait l'expérience? Comment ne pas tomber dans le mélodrame ou le cliché?).

Après vous avoir lus, je me demande si ne faire que suggérer la pédophilie, le mariage forcé et par conséquent le viol, la prostitution, le suicide, etc ne relève pas en effet de l'auto-censure inconsciente. Tabous, peur de se confronter aux faits concrets (c'est tellement plus confortable de les évoquer!), d'affronter la réaction du lecteur: je crois que mon écriture regorge d'ellipses inconscientes, et j'y prendrai garde à la prochaine relecture. Je dois pouvoir creuser de nombreux thèmes plus en profondeur, afin de "tout donner au lecteur".

Merci de m'avoir fait ouvrir les yeux! :viva:

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tigrette
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par tigrette »

Je crois qu'il faut faire la part des choses entre l'étalement du sordide (genre Detective avec moultes détails sordides fait pour nourrir la curiosité malsaine du lecteur) et le fait de d'éluder les thèmes dérangeants.
Une ellipse peut tout à fait évoquer de manière puissante un thème.
Je ne crois pas que rentrer dans les détails soit forcément une bonne chose, tout dépend de la sensibilité de chacun et de son talent pour évoquer un évènement choquant ou difficile.

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Dawood
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par Dawood »

Roanne a écrit : Je reviens sur ce qui a permis de lancer ce sujet car il y a un roman qui va t'intéresser : Laisse-moi entrer.
J'ai eu ce livre pour Noël ! Je suis tombé amoureux de son adaptation cinématographique (la première, pas le remake ><) et je voulais absolument lire le livre !
Bon je vais aller lire le début du topic et je reviendrai peut-être avec un post plus utile après :arrow:
Wyvern is coming.

(challenge à venir... :stylo: )

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Beorn
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par Beorn »

louknaille a écrit :Après vous avoir lus, je me demande si ne faire que suggérer la pédophilie, le mariage forcé et par conséquent le viol, la prostitution, le suicide, etc ne relève pas en effet de l'auto-censure inconsciente. Tabous, peur de se confronter aux faits concrets (c'est tellement plus confortable de les évoquer!), d'affronter la réaction du lecteur: je crois que mon écriture regorge d'ellipses inconscientes, et j'y prendrai garde à la prochaine relecture. Je dois pouvoir creuser de nombreux thèmes plus en profondeur, afin de "tout donner au lecteur".
tigrette a écrit :Une ellipse peut tout à fait évoquer de manière puissante un thème.
Je ne crois pas que rentrer dans les détails soit forcément une bonne chose, tout dépend de la sensibilité de chacun et de son talent pour évoquer un évènement choquant ou difficile.
Je suis d'accord avec tigrette, la description brutale n'est pas forcément nécessaire. Toutefois, si la mariage forcé ou le viol est un des thèmes qui t'inspire pour un texte, il faut lui laisser sa place, il faut qu'il devienne fort, bien présent et traité dans toute sa complexité et sa douleur.
Cela peut-être à travers le mal-être de la victime, l'anticipation et la peur du mariage/viol, le partage avec d'autres victimes, l'incompréhension des proches ou des collègues de travail, les discussions avec une amie proche, à travers la thérapie avec un médecin, le regard d'un ancien amant, ou d'un professeur, ou d'un autre violeur...
Peu importe en fait. Mais la description détaillée n'est pas forcément nécessaire, c'est juste une option parmi d'autres (ni meilleure, ni moins bonne, bien que personnellement, trop de détails, ça me ferait mal à lire, mais même dans les descriptions de l'acte, l'ellipse est possible). En fait, le mot "viol" peut éventuellement être absent de tout le texte, mais il ne faut pas avoir peur d'aller au bout de son idée et de sa richesse, quel que soit le moyen que l'on choisit.
Le lecteur ne doit pas refermer le livre en se disant "mais de quoi ça parlait, exactement ?", juste parce que tu es restée trop en retrait par peur d'aller au fond des choses. Il doit le refermer en se disant "quelle horreur" ou "quelle femme formidable" ou "quel gâchis", à ton choix, qu'il comprenne de quoi tu as parlé et qu'il ressente les émotions intenses que tu as voulu faire passer.
Site officiel
Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2

louknaille

Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par louknaille »

Je suis d'accord avec tigrette, la description brutale n'est pas forcément nécessaire. Toutefois, si la mariage forcé ou le viol est un des thèmes qui t'inspire pour un texte, il faut lui laisser sa place, il faut qu'il devienne fort, bien présent et traité dans toute sa complexit et sa douleur.
C'est là toute la difficulté. Je ne suis pas une grande adepte de la description crue et comme je le disais plus haut, je préfère de loin la suggestion, que je trouve au moins aussi puissante lorsqu'elle est bien faite, là-dessus je suis d'accord avec vous (je ne dis pas là que les miennes sont bien faites, les bêta-lectures me le diront! ^^).

Mais grâce à vous je m'interroge sur mes choix d'écriture. La suggestion, il faut souvent la développer, la compléter par la suite si l'on veut traiter un sujet dans sa toute complexité. Or, je ne le fais pas pour tous les thèmes. Je trouve donc intéressant de réfléchir aux raisons qui m'ont poussée à en creuser certains et pas d'autres. Les différentes formes de violence portées contre la femme sont un sujet qui me tient à coeur et j'en parle beaucoup, plus ou moins directement. Et pourtant, si la pédophilie est un abus qui me choque tout autant, je ne le suggère qu'en une phrase. Ce choix m'a semblé naturel lors de l'écriture, et jamais je ne l'ai questionné jusqu'à ce soir, où j'ai lu tout votre débat sur la pudeur de l'auteur et l'auto-censure. Ce second thème n'est pas central, tandis que le mariage forcé définit la psychologie de l'un de mes personnages principaux, mais n'y a-t-il pas aussi un certain tabou de la société plus fort en ce qui concerne la pédophilie, et qui, consciemment et inconsciemment, m'aurait poussée à ne pas aller trop loin? Me suis-je limitée à une simple allusion en raison de l'importance assez minime de ce thème dans l'intrigue, ou n'ai-je simplement pas voulu prendre le risque de développer un fait délicat à traiter, choquant aux yeux des uns, déplacé aux yeux des autres?
Question qui reste en suspens. Pour moi, l'auto-censure involontaire demeure un phénomène complexe, très difficile à repérer dans un texte. L'avantage, c'est que s'interroger et comprendre ses choix, c'est déjà progresser, non? :) D'où le grand intérêt de cette conversation qui je l'espère va se poursuivre et nous (ou en tout cas, me) livrer de nombreux enseignements. :lect:

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Asia M
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Re: De la pudeur involontaire de l'auteur

Message par Asia M »

Ce sujet me touche beaucoup, car je me suis posée la même question à un stade de mon écriture... Je ne doute pas que je devrais me la reposer dans le futur.

C'est notamment une question qui s'est imposée lorsque j'ai commencé à écrire des scènes de sexe qui étaient là pour transmettre une idée d'intimité, d'amour, de plaisir et de bonheur (et non pour faire cru, adulte, subversif ou libéré). Nous avons beaucoup parlé de scènes ou de thématiques dérangeantes, mais je crois qu'au moins autant d'écrivains ont du mal avec l'inverse... Et quand Roanne écrit:
Roanne a écrit :Je mentionne après une scène de fesses que le couple nettoie les traces de ses ébats.
Elle m'a noté "Là, ça casse un peu le côté sexy de la scène, même si c'est vrai.". Ce n'est pas très glamour en effet...
Mais c'est réaliste. Du coup, en mon âme et conscience, je conserve.
je ferais quant à moi l'analyse inverse. À savoir: ce détail "réaliste" permet commodément d'échapper au côté (trop) sexy/glamour/idéalisé de la scène précédente... "Aller au fond des choses", dans ce cas précis, ne serait-ce pas au contraire assumer la beauté de l'acte d'amour, sans rien ajouter pour refroidir, rééquilibrer, corriger la première impression?

Je repense à cette citation de Joanna Russ:
By the way, people who use dirty words this way -- as missiles, hand grenades, deadly weapons -- are following a very conventional taboo themselves. They are not nearly as daring as they think. The conventional taboo I mean is that you cannot show two people making love happily and voluntarily but you can show (in whatever gory or fantastic detail you like) the process of one of them murdering the other.
C'est pourquoi, finalement, je n'accroche pas à la plupart des intrigues amoureuses secondaires que l'on voit infiltrées ça et là dans des romans qui sont principalement à propos d'autre chose (c'est là que le risque de tomber dans la mièvrerie est le plus grand), tandis que j'adore les romans d'amour qui s'assument comme tels, car eux seuls vont au fond de la question complexe de l'amour heureux.
Mon challenge 1er jet : Nocturne, Saison 2
Mon site d'auteure : S. J. Hayes
Mon blogue : Romanceville.net

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