[A] Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

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Roanne
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par Roanne »

Oh, mais dans ce cas là, ce n'est pas une question de personnage mais de fil rouge / fil conducteur.

Ca veut dire que l'auteur a *légèrement* digressé.

Ce dont tu parles, Beorn, c'est carrément une faute grave à mes yeux, dans l'écriture.
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Roanne
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par Roanne »

D'ailleurs j'ai un superbe contre-exemple : Des milliards de tapis de cheveux.

Si beaucoup de gens ont dit que c'était quasiment un recueil de nouvelles, ce n'est pas innocent.

Et pourtant, c'est bien un roman. Car tout tourne autour de ces tapis, tout y revient. Et quand on arrive à la fin et qu'on comprend ce qui relie chaque morceau... Bref, pour moi cette lecture a été une telle claque que l'unité ne fait aucun doute. Mais l'unité en question ne se fait pas avec les personnages, ou du moins pas uniquement avec les personnages - à l'exception de la figure mythique de l'Empereur.

Par contre, c'est juste qu'elle se fait avec les lieux, à mes yeux. Même s'ils sont variés et espacés, leur nombre est limité et ils forment bien plus qu'un décor.
D'ailleurs, chaque lieu renferme une unité culturelle précise, aussi, ce qui est très important pour le roman.

Edit : notez que je n'ai pas lu Truby, même si j'ai son livre, le pavé me fait un peu peur... :oops: donc j'aurai sans doute des choses plus pertinentes à dire après lecture.
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Beorn
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par Beorn »

Je n'ai pas lu les mille milliards de tapis de cheveux mais oui, je suis d'accord avec l'idée.
Beorn a écrit :Non, le problème, c'est plutôt quand on a l'impression que les péripéties du début n'ont plus aucun rapport avec celles de la fin. De sorte qu'on n'a plus l'impression d'une trame continue mais de morceaux rapiécés cousus ensemble.
Roanne a écrit :Ce dont tu parles, Beorn, c'est carrément une faute grave à mes yeux, dans l'écriture.
Oui, mais les choses sont parfois moins claires et tranchées que cela. Les faits peuvent être reliés entre eux, mais mal ou pas assez. Cela peut juste donner une impression diffuse désagréable.
L'unité de "l'arène" est peut-être un moyen d'éviter la dispersion (mais je continue à penser que c'est juste un moyen parmi d'autres).
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Roanne
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par Roanne »

Beorn a écrit :
Roanne a écrit :Ce dont tu parles, Beorn, c'est carrément une faute grave à mes yeux, dans l'écriture.
Oui, mais les choses sont parfois moins claires et tranchées que cela. Les faits peuvent être reliés entre eux, mais mal ou pas assez. Cela peut juste donner une impression diffuse désagréable.
L'unité de "l'arène" est peut-être un moyen parmi d'autres de l'éviter et d'éviter la dispersion (mais je continue à penser que c'est juste un moyen parmi d'autres).
Arf, j'ai été un poil trop catégorique... ^^
Ce qui ne change rien au fond : je suis d'accord avec toi sur ce point.

J'ai relu ce que tu as remonté du livre de Truby et j'avoue qu'après réfléxion, je suis aussi d'accord avec ce qu'il dit, quand même.
Ce qui compte, c'est que tout soit bien lié, si j'ai bien compris... Personnellement, j'approuve, car c'est ce qui apporte de la cohérence.
Enfin, c'est facile à dire, mais pour obtenir cete cohésion via l'unité de lieux, c'est une autre histoire... (personnellement, je ne m'étais jamais interrogée dessus, même dans le cadre de mes lectures, j'imagine que ça ne te surprendra pas ^^).
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Sytra
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par Sytra »

:merci: Beorn de continuer à alimenter nos réflexions à partir du livre de Truby.

Grâce à ça, je continue peu à peu à débloquer des problématiques de mon roman. La réflexion sur la réutilisation des personnages m'interpelle notamment, car dans mon roman je change de contexte au milieu : je passe de la France au Japon. Du coup, j'ai une bonne partie de mes personnages secondaires français qui disparaissent d'un coup du paysage. Et, inversement, j'ai pas mal de personnages secondaires japonais qui ne font leur apparition que dans la deuxième moitié du livre (même si j'ai réussi à en présenter certains plus tôt). Avec vos remarques sur l'aspect "décousu" qu'un tel phénomène peut engendrer, je comprends maintenant mieux la gêne diffuse que je ressentais.
Je vais donc réfléchir à une meilleure utilisation de mes personnages secondaires. :lect:
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Selsynn
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par Selsynn »

Sytra :
Une réponse qui me vient naturellement à ton soucis (j'ai aussi réfléchis après n'avoir pas aimé du tout un livre du genre)
-> Si l'histoire se découpe aisément en deux tomes, cela peut permettre de marquer réellement la séparation entre les deux.
-> Sinon, on a déjà soulevé que les personnages secondaires n'étaient pas obligés d'être là : on peut simplement penser à eux. Il peut angoisser de qui il va rencontrer là-bas... Le voyage n'arrivera pas comme un cheveu sur la soupe et puis ensuite, il peut lui manquer ses amis restés en France. Ou pas, d'ailleurs...
-> Une solution qui personnellement a ma préférence, c'est d'avoir une seconde intrigue au Japon, sans le personnage principal (qui n'y ait pas encore), mais qui présente tous tes personnages, tout ça dans la première partie. Dans la seconde, faire l'effet inverse, avec une intrigue secondaire (tertiaire) en France, avec les personnages secondaires. et si possible que ces deux intrigues supplémentaires soient reliés à l'intrigue de base et au personnage principale

Bref, je trouve que le plus important, c'est de ne pas prendre ton lecteur par surprise.
*Ah, tu t'ennuie ? Et bien, tiens, Pierre décide d'aller sur un coup de tête au Japon, parce que c'est fun. Bin... il laisse sa femme enceinte et son fils en France, et il se barre. Il sait pas quand il reviendra. En fait, là-bas il rencontre une petite japonaise, et il refait sa vie sans jamais repenser à sa vie d'avant... Et en fait, il était japonais, mais il a été enlevé à la naissance...*
Mouais, le type d'histoire où on sent que l'auteur ne sait pas forcément où il veut aller.
Voir, même qu'on est quasiment sure qu'il ne sait pas où il va.

[Comme quoi, je crois que j'ai fini par comprendre le principe du 'Side character'. Juste que j'ai toujours pas intégré le 'main character' ^^ et donc j'ai du mal à faire le distingo dans mes propres histoires.]
Selsynn
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Sytra
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par Sytra »

Merci pour les pistes de réflexion, Selsynn. En fait, dès le début, l'intrigue "japonaise" influence ce qui se passe en France, donc de ce point de vue là, je ne pense pas prendre le lecteur par surprise. Ma problématique concerne à vrai dire plutôt mes personnages secondaires français, qui pour l'instant sont plutôt là pour le décors, parce que mon héroïne doit forcément avoir des amis, mais qui au final n'agissent pas vraiment dans l'intrigue et du coup disparaissent du bouquin dès que celle-ci se transporte au Japon. Je crois que leur place par rapport à l'intrigue est le véritable noeud du problème. :lect:

Mais on dérive par rapport au sujet de ce fil. ;) Pour y revenir, je dirais que je suis plutôt partisane moi aussi d'une unité d'univers plutôt que de lieu. Cependant, c'est un concept qui peut être intéressant à exploiter, et peut s'avérer un bon garde fou pour éviter trop de dispersion.
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par Ellie »

Je me demande si ça dépend pas aussi de l'ambiance que tu veux donner... pour une ambiance plutôt oppressante, je pense que l'unité de lieu va souvent être importante (pour prendre l'exemple des séries télés, je pense à Oz où il me semble que tout se passe en prison et que la seule fois ou on voit l'exterieur c'est par la télé), par contre pour un truc plus léger je pense pas que ce soit aussi vrai : typiquement pour quelque chose d'humoristique, c'est pas très gênant si tu passes d'un endroit à l'autre, quitte à perdre une majorité des personnages au passage, au contraire ça peut être l'occasion de renouveler les situations drôles...

Mais bon c'est juste une idée comme ça, je sais pas si c'est hyper valide...

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petit_pavé
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Re: J Truby : "l'arène" ou l'unité de lieu

Message par petit_pavé »

Ils peuvent être très réduits (une seule pièce) ou immenses (tout un pays, toute une planète), ou ciblés (les aéroports, les grands casino/hôtels/banques du monde) mais ces lieux doivent avoir une cohérence et refléter le thème principal.
En fait, je suis plutôt d'accord avec ce concept, pas dans le sens où il faut limiter le nombre de lieux qui apparaissent dans une histoire, mais plutôt dans le sens où il peut être intéressant de les "choisir" en adéquation avec le(s) thème(s) de l'histoire, la symbolique que ces lieux reflètent et l'ambiance qu'ils dégagent. Et aussi que les lieux, d'une certaine manière, reflètent la "dimension" de l'histoire, l'échelle à laquelle elle se situe.

Prenons un exemple (il est pas terrible, je vous préviens, mais c'est tout ce que j'avais sous la main ^^ ):

Dans le cas d'un huis-clos, on est d'accord: le symbole est fort et facilement identifiable.

Mais ce principe est transposable même dans des situations où les personnages ont, à première vue, toute liberté d'action: imaginons que l'on mette en scène une personne qui se sent "à l'étroit" dans sa vie. En le faisant tourner en rond entre les différents lieux qui constituent son quotidien (maison, boulot, école, lieu habituel où il retrouve ses amis...), on va générer cette impression de monotonie, de confinement, d'être "coincé" dans un espace restreint.
Si tout à coup on l'envoie aux Caraïbes dans le cadre de vacances exotiques, on va "casser" cette impression de routine. Dans les faits, la situation est peut-être pourtant la même: ce sont peut-être ses premières vacances depuis 10 ans et cela ne change strictement rien au fait qu'il se sent à l'étroit dans sa vie, qu'il en a marre de son boulot et de son quotidien bien rangé. Sauf qu'on a introduit une rupture, et que si on ne l'exploite pas, si cette rupture de lieu ne rencontre aucun écho dans le récit, on peut très bien avoir amoindri son propos sans l'avoir cherché.

En ce sens, je pense qu'il y a effectivement une "cohérence des lieux" à chercher en adéquation avec le propos.

Pour ce qui est de la "dimension" de l'histoire, je pense que les lieux peuvent la refléter aussi, non seulement dans le cas de récits intimistes mais même dans des récits où il y a justement beaucoup d'espace et de voyages.
Le Seigneur des Anneaux qui a été évoqué sur ce fil est à mon sens un bon exemple: l'univers très vaste dans lequel les personnages évoluent reflète la "grandeur" épique de la quête entreprise, le fait que les actions des personnages vont avoir des répercussions sur toute la Terre du Milieu... que l'on soit un hobbit vivant dans la Comté, un elfe planqué à la Lothlorien, un nain perdu dans l'immensité de la Moria ou un humain chevauchant sur les plaines du Rohan. On nous donne la mesure de tout ce qui dépend de la réussite ou de l'échec de la quête de l'anneau: si tout avait eu lieu dans l'intimité du jardin de Frodon, et même si les enjeux avaient été les mêmes, l'impact n'aurait certainement pas été le même... ^^

Certains lieux ont une importante valeur symbolique aussi, ou psychologique pour les personnages: une scène qui se déroule dans un décor lambda ou bien dans un lieu étroitement lié à l'enfance du protagoniste (par exemple), ça n'a pas du tout la même portée.

Dans un autre ordre d'idées, les lieux ont aussi une "aura", une atmosphère, et on peut les choisir en adéquation avec le ton du récit (sans tomber dans le cliché bien sûr).

Bref, sans vouloir en faire une règle absolue, je pense que les lieux ont une "âme" et qu'il n'est pas inutile d'y réfléchir quand on pose le décor de l'action. Ça peut être une piste de réflexion intéressante en tout cas, et bien utilisé, je suis sûre que cela peut donner du "relief" à un récit.
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