[A] Liens d'aide à la caractérisation de vos personnages

[tomate]

Merci!

Pour en revenir aux personnages féminins vivant des aventures, dangers etc... je crois que le plus simple est de lire les mémoires/journaux de vraies aventurières: Alexandra David-Neel, Jane Dieulafoy...

Une petite liste incomplète ici: http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_fe ... _travelers

[Edel-Weiss]

Par contre, je ne connais pas de romans où on a essayé de créer une société matriarcale plausible. Soit c'était une simple inversion des sexes, soit ça partait en revendications féministes avec une société idéale, non violente etc... Mais une société où les persos ne sont ni mieux, ni pire que dans une société patriarcale, je ne connais pas.

Tu as lu "Chroniques du pays des Mères", de Vonarburg ?

Je prends aussi la référence !

Je pense qu'il faut surtout distinguer les femmes émancipées et les jeunes filles qui s'émancipent. On voit beaucoup les secondes en ce moment, mais les premières, j'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi il faudrait les éviter sous prétexte qu'on en voit de plus en plus... J'ai envie de dire, heureusement qu'on en voit de plus en plus ! D'ailleurs, l'émancipation me semble aller au-delà du genre, car on retrouve pas mal cette idée dans les romans qui présentent un jeune héros masculin qui s'extraie de son milieu (souvent pauvre) et s'affranchit de sa condition au fil de la lecture. D'une manière ou d'une autre, on retrouve le fil conducteur de l'émancipation, peu importe le sexe du personnage.

La question de la société me semble importante pour changer le regard ; par exemple, dans mon projet, j'ai différentes formes de sociétés : matriarcale, patriarcale, égalitaire, complémentaire, unisexe, etc. Forcément, mon héroïne venue d'une société matriarcale n'aura pas la même valeur représentative que mes autres personnages féminins ; c'est une femme guerrière et indépendante (comme j'ai pu le voir noté dans le fil) mais pas plus qu'une autre femme de cette société matriarcale. A l'inverse, si cette héroïne était issue de ma société patriarcale, elle n'aurait pas du tout véhiculé les mêmes représentations.

En revanche, le fait d'être un homme ou une femme n'est pas neutre dans notre société (et encore moins en historique) (en fantasy ou en SF c'est comme vous voulez)
De ce fait, un bon exercice pourrait être prendre un personnage => changer son sexe => voir ce que cela implique - si cela implique un changement - par rapport à sa place dans l'histoire et son positionnement par rapport aux autres.

J'aime beaucoup cette idée !

[Roanne]

D'ailleurs, l'émancipation me semble aller au-delà du genre, car on retrouve pas mal cette idée dans les romans qui présentent un jeune héros masculin qui s'extraie de son milieu (souvent pauvre) et s'affranchit de sa condition au fil de la lecture. D'une manière ou d'une autre, on retrouve le fil conducteur de l'émancipation, peu importe le sexe du personnage.

Entièrement d'accord avec ça !
L'émancipation est aussi importante pour les hommes, car il s'agit de réussir ou pas une rupture avec une éducation bien souvent.

Un titre ? Lisez La voix du couteau, de Patrick Ness, par contre on comprend contre quoi le narrateur doit lutter à la toute fin (et il échoue plus ou moins en cours de route, mais je n'en dis pas plus, j'espère lire les suite pour savoir comment il va terminer de se construire et quel adulte il sera - s'il survit).

Spoiler: montrer

En raccourci, on essaye de "faire de lui un homme", mais d'une façon très précise, contraire à sa propre nature, et il est très important qu'il ne s'y plie pas, qu'il comprenne, accepte et revendique qu'il puisse être un homme autrement, sans culpabilité.

[Sobota]

Je redis que je ne parle aucunement de la figure en société, mais du modèle utilisé dans les productions écrites ou filmées. Ce modèle, appelé par moi "femme émancipée" dans la conversation, peut recevoir le nom que vous voulez : pourquoi pas modèle A si cela permet le détachement. Ce modèle A que je cherche à éviter va correspondre aux héroïnes très (trop) fréquentes de nos jours. Comme exemples, voyez les héroïnes d'Hunger Games ou de Divergente ou d'ailleurs. Ce sont toutes les mêmes. Je note une diversité de modèles bien plus grande au niveau des héros masculins. Je trouve assez plats les personnages qui suivent ce fameux modèle A, mais la majorité de mes personnages principaux sont féminins : par voie de conséquence, je cherche d'autres modèles que ce modèle A, non pas pour construire mon personnage à ma place, mais pour voir, par curiosité, comment font ceux qui se proposent la même démarche que moi, et qui cherchent à créer une héroïne un peu singulière et intéressante à mon goût. C'est pour cela que j'ai posé la question dans le sujet sur la caractérisation des personnages (féminins). Je ne voulais pas déclencher des débats sur le bien-fondé de l'émancipation, débats qui tourneraient court, vu que tout le monde est d'accord.

Sobota : [...] Être féministe, donc émancipée et en cours d'émancipation, et même activement, n'empêche ne désirer de tout son cœur élever des enfants en restant à la maison.

Je le crois très sincèrement. Mais ma question sur la caractérisation des personnages féminins ne visait pas du tout à me faire accuser de quoi que ce soit de rétrograde, au contraire : il me semble qu'on enferme les personnages féminins dans une fonction de rebelle assez ridicule et plate, et je cherche une autre voie, en questionnant pour savoir si certains ont déjà dépassé ce modèle ultra-dominant. Mais je vais stopper là car je ne saurais pas reformuler ma demande autrement.

[Kira]

En jeunesse, il y a "Le Carnet de Théo" de Eléonore Cannone, dans lequel pendant plus des deux tiers du premier volume, on ne sait pas si on a affaire à un narrateur ou une narratrice. L'auteure a utilisé exprès des tournures de phrases qui évitent de vendre la mèche. Et ça marche super bien ! (Dommage que l'éditeur, lui, vende la mèche dans la 4e de couverture...)

[desienne]

Je prends des notes ici parce que :
je planche sur un syno de projet avec 9 personnages féminins principaux en ce moment :p

[Llyana]

Je ne sais pas si ça vous intéresse, mais pour la caractérisation des personnage féminins, je suis tombée sur une carte en anglais des "archétypes" : la femme-trophée, la Mary-Sue, l'ex folle...
http://www.tartofrez.com/wp-content/upl ... wchart.jpg

[tomate]

Je ne sais pas si ça vous intéresse, mais pour la caractérisation des personnage féminins, je suis tombée sur une carte en anglais des "archétypes" : la femme-trophée, la Mary-Sue, l'ex folle...

C'est genial!

[Ifuldrita]

C'est énorme !
Par contre je me demande bien ce que signifie "is she three dimensional"... (je crois que j'ai l'esprit mal placé)

[tomate]

Le schéma original vient de ce site: http://www.overthinkingit.com et est accompagne d'un article ou l'auteure explique que les persos féminins de cinéma ou feuilleton TV sont au mieux "bidimensionnels", mais très rarement "tridimensionnels".

[Llyana]

Merci tomate

J'ai cherché, et l'emplacement originel c'est : http://www.overthinkingit.com/2010/10/1 ... flowchart/

Et je viens aussi de redécouvrir un excellent article (toujours en anglais) sur les "personnages féminins forts" - qui feraient mieux d'être faibles : http://www.overthinkingit.com/2008/08/1 ... for-women/

[Najdah]

Yes, j'ai un stronge female character !
Sympa le graphique en tout cas

[Amaryan]

Petite remontée de topic, étant donné que celui-ci me semble le plus approprié vu son titre. Après s'il y a mieux n'hésitez pas à le signaler !

Je viens de tomber sur ce témoignage d'une personne en fauteuil roulant. Elle explique que les actions de déplacement et le langage corporel que les auteurs/dessinateurs prêtent aux personnages en fauteuil roulant sont souvent très stéréotypés, et s'emploie à décrire dans le détail les différentes actions qu'elle effectue, ses déplacements, la façon dont ses gestes traduisent ses émotions etc.

Je me suis dit que ça pourrait aider certains d'entre vous qui auraient des personnages handicapés. Le texte copié ci-dessous pour un format plus lisible (c'est en anglais):

Spoiler: montrer

See, the problem with people who aren’t in wheelchairs writing about and/or drawing people who are in (manual) wheelchairs is that the people who aren’t in wheelchairs tend to think that there’s only like four movements that you do in a wheelchair. You can either push forward, push backwards, turn left, or turn right. And the characters do it all while sitting up straight or bending forward so that their noses touch their knees.

But the amount of motions that I go through on a daily basis are actually amazing. And the body language…you could write an entire book on the body language of someone in a wheelchair.

Like right now, I’m more relaxed, so I’m slouching slightly. I’ve got my right foot on its footrest and the left foot on the ground. Every so often, as I stop to think of something to say, I’ll push with my left foot to rock the chair slightly.

But usually, I sit mostly upright with my upper-half slightly leaned forward. When I’m wheeling across the campus, especially if I have somewhere that I need to be, I’ll lean and shift my weight in whichever direction it is that I’m going. It helps make the wheelchair glide that much more smoothly. How far/dramatically I lean depends on how fast I’m going, the terrain, if there’s a turn, etc.

Plus people who don’t use wheelchairs don’t understand the relationship between grabbing the wheels, pushing, and the chair moving. Like I’ve seen things written or have seen people try to use a chair where the character/that person grabs the wheel every single second and never lets go to save their lives. Which isn’t right. The key is to do long, strong, pushes that allow you to move several feet before repeating. I can usually get about ten feet in before I have to push again. It’s kind of like riding a scooter. You don’t always need to push. You push, then ride, then push, then ride, etc.

And because of this, despite what many people think, people in wheelchairs can actually multitask. I’ve carried Starbucks drinks across the campus without spilling a single drop. Because it’s possible to wheel one-handed (despite what most people think), especially when you shift your weight. And if I need to alternate between pushing both wheels, I’ll just swap hands during the ‘glide’ time.

I’ve also noticed that people who don’t use wheelchairs, for some reason, have no idea how to turn a wheelchair. It’s the funniest thing. Like I see it written or, again, have seen people ‘try’ a wheelchair where they’re reaching across their bodies to try to grab one wheel and push or they try to push both wheels at the same time and don’t understand. (For the record, you pull back a wheel and push a wheel. The direction that you’re going is the side that you pull back.)

Back to body language. Again, no idea why most people think that we always sit upright and nothing else. Maybe when I’m in meetings or other formal settings, but most of the time, I do slightly slouch/lean. As for the hands…A lot of writers put the wheelchair user’s hands on the armrests but the truth is, most armrests sit too far back to actually put your hands on. There are times when I’ll put my elbows on the edges of the armrests and will put my hands between my legs. Note: Not on my lap. That’s another thing that writers do but putting your hands in your lap is actually not a natural thing to do when you’re in a wheelchair, due to the angle that you’re sitting and the armrests. Most of the time, I’ll just sort of let my arms loosely fall on either side of the chair, so that my hands are next to my wheels but not grabbing them. That’s another form of body language. I’ve talked to a few people who have done it and I do it myself. If I’m ever anxious or in a situation where I want to leave for one reason or another, I will usually grip my handrims - one hand near the front , one hand near the back. And if I’m really nervous, you’ll find me leaning further and further into the chair, running my hands along the handrims.

Also, on a related subject - a character’s legs should usually be at 90 degree angles, the cushion should come to about their knees, and the armrests should come to about their elbows. You can always tell that an actor is not a wheelchair user when their wheelchair isn’t designed to their dimensions. (Their knees are usually inches away from the seats and are up at an angle, the armrests are too high, etc.) Plus they don’t know how to drive the chair.

Let’s see, what else? Only certain bags can go on the back of the chair without scraping against the wheels, so, no, your teenagers in wheelchairs can’t put their big, stylish, purses on the back. We don’t always use gloves since most gloves actually aren’t that helpful (as stated above, wheeling is a very fluid motion and gloves tend to constrict movements). Height differences are always a thing to remember. If you’re going for the “oh no, my wheelchair is broken” trope, nobody really has ‘flat’ tires anymore thanks to the new material for the wheels but it is possible to have things break off. We use the environment a lot. I always push off of walls or grab onto corners or kick off of the floor etc. Wheelchair parkour should really become a thing.

[Aramis]

Merci pour cet article, Amaryan, c'est très intéressant pour moi, vu que le personnage principal de mon challenge actuel est paraplégique.
En lisant l'article, je me rends compte que je décris très peu les mouvements qu'il fait -mais que mes images mentales correspondent à ce qui est dit par l'auteur, ouf!
C'est surtout parce que je suis de son point de vue, et il ne ressent pas la nécessité de décrire la manière dont il pilote son fauteuil à chaque instant, c'est devenu pratiquement naturel pour lui. Je l'évoque seulement dans des circonstances particulières, par exemple lorsqu'il galère devant une porte coupe-feu ou devant une marche un poil trop haute.

[Amaryan]

Je t'en prie Aramis ! Ravie que cela puisse t'être utile d'une façon ou d'une autre. ^_^

C'est vrai que la narration interne ne permet pas vraiment de s'attarder sur tous les mouvements, c'est plus de l'ordre du détail pertinent.