Je suis totalement d'accord avec le premier message de Beorn (ça faisait longtemps... :^^ ) et avec celui de Syven disant qu'un personnage passif est un personnage dont les actions n'ont pas de répercussion sur l'intrigue.
tigrette a écrit :Je crois qu'il faut éviter à tout prix d'avoir un personnage passif comme héros.
Je suis pas trop d'accord : ça dépend. Essentiellement : ça dépend du type de roman. Y a des personnages qui sont passifs mais autour de qui le roman se développe et est intéressant (le narrateur de Proust c'est quand même le summum de la passivité, mais le roman ne "rame" pas. Je pense aussi à Frédéric Moreau dans
L'éducation sentimentale).
Mais ne me répondez pas "oui mais pas en SFFF", parce que la SFFF est ce qu'on en fait. Comme disait Beorn, elle est plus volontiers tournée vers l'action, mais pas nécessairement.
Je pense à des romans d'Ursula Le Guin, où le personnage principal est assez passif (Luybov dans
Le nom du monde est forêt par exemple ; certes, il a Shelver et le Terrien pour compenser, qui eux sont en pleine révolte armée. Mais il reste que l'un des trois héros n'agit pour ainsi dire pas, et il n'est pas pour autant le moins intéressant.)
Parce que pour que l'action intéresse le lecteur et l'accroche émotionnellement, elle doit être liée intrinsèquement au héros, et ce sont ses actions qui doivent la faire avancer. C'est lui qui est censée dérouler l’enchaînement de l'intrigue (même s'il n'est pas le seul bien sûr).
L'état dépressif peut être présent en toile de fond (et un élément déclencheur plonge le héros dans autre chose, dans l'engrenage de l'intrigue), ou survenir de manière courte plus loin dans l'intrigue (par exemple après un set back).
Là encore, je suis pas convaincue : je suis d'accord avec ce que tu dis dans ton premier paragraphe (encore que l'intrigue ne soit pas nécessairement de l'action ; par exemple avec Proust, pour rester dans un exemple extrême). Mais un personnage dépressif ça peut exister... A mes yeux, FitzChevalerie est quand même assez dépressif
(comme disait la personne qui l'a cité plus haut, il n'est pas entièrement passif, cela dit).
Vous avez aussi, même en SFFF, des personnages qui tentent d'agir mais au final ne font rien et subissent, comme le héros de
1984.
BREF, tous ces cas de figure n'ont pas l'air d'être la configuration de ton roman, Swald, mais je pense que c'est réducteur de dire qu'un héros passif n'existe pas dans un roman réussi (sauf à élargir énormément la notion de "actif").
Sinon, sur comment redonner de l'allant à un personnage passif... C'est dur, une fois que l'histoire est déjà fixée. Tu envisages de réécrire des scènes entières, ou tu voudrais procéder par petites touches ?
Peut-être que tu peux régler le problème tout simplement en influant sur son état d'esprit. parfois, ce qui donne l'impression que le personnage est passif, c'est qu'il ne théorise jamais sa situation et ne se projette jamais dans l'avenir (par des plans mais aussi par des hypothèses, des réflexions). Même s'il ne les réalise pas ; qu'il y pense l'inscrit dans l'histoire, montre qu'il y prend part, l'incruste dans la trame de l'histoire comme un élément constitutif, et pas juste comme un témoin ou un objet qui se promène dedans au gré des courants-décisions-de-l'auteur. Rajouter des réflexions de ce type ici ou là suffirait peut-être à estomper ton impression ? (je pense que ça rejoint ce dont vous parliez il y a quelques messages, toi et Beorn)