[A] Inspirer la terreur

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Ayalys
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Re: Inspirer la terreur

Message par Ayalys »

Après pour la terreur en littérature, le roman (que j'ai lu récemment et dont je me souviens très bien du coup) qui m'a fait ressentir des sensations de ce type sans être de l'horreur ou de la terreur, c'est Gaïa.
Si j'essaye de comprendre ce qui a pu me faire sursauter dans l'histoire, c'est probablement l'ambiance: le groupe se retrouve dans un milieu qui est déjà hostile dans notre imaginaire. On sait que la nature leur en veut, mais on ne sait jamais comment et quand elle va les attaquer.

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Tsyl
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Re: Inspirer la terreur

Message par Tsyl »

D'ailleurs, pour le cinéma, il existe des artifices particuliers pour susciter cette réaction. Notamment en décalant la piste sonore de deux ou trois images (en sachant qu'une seconde de film en contient 24) AVANT l'image qui la provoque. Notre cerveau perçoit donc le son sans pouvoir en identifier l'origine et l'interprète comme un danger, d'où le sursaut.
Tous mes remerciements, tu m'as peut-être fourni la réponse à une question qui me torturait de longue date... (A savoir : pourquoi je sursaute immanquablement dans la Chambres des Secrets lorsque le Basilic crève la surface de l'eau dans un rugissement abominable... Vaut aussi pour la première explosion du feu d'artifice de la Communauté de l'Anneau, d'ailleurs.)
Projet en pause : Chroniques des trônes perdus
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noahl
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Re: Inspirer la terreur

Message par noahl »

Je trouve qu'en vieillissant, je deviens plus imperméable aux vrais effets effrayants. Quand j'étais ado, je marchais plutôt bien. Des histoires de King comme "Le Croque-Mitaine" (tjs ma préférée, même si j'ai soigneusement évité de la relire jusqu'à aujourd'hui, pour ne pas être déçu : je préfère garder cette sensation comme un objectif à atteindre, plutôt que de disséquer la bête et qu'elle soit morte), un roman comme "It" (ah, cette nuit à fixer la ligne d'ombre entre mon armoire et le mur ^^), Lovecraft (une scène d'une nouvelle de Lovecraft/Derleth, surtout).

Mais dans le fond, ces scènes, pour moi, se comptent sur les doigts des deux mains. Ces moments où je dois reposer le livre et respirer à fond pour que mon coeur se calme... "Bérénice" de Poe (relue récemment, effet amoindri), Lovecraft/Derleth déjà cité, pas mal de nouvelles de King... et c'est à peu près tout. Un Dean Koontz (mais parce que j'avais mal lu une phrase, malheureusement), aussi.

Parfois, je lis des commentaires comme pour Gaiman ("j'ai reposé ce livre au bout de dix pages, j'avais trop peur") qui me font tiquer. C'est tjs exagéré. Je pense désormais que l'objectif de la littérature "de la peur" (au sens large) n'est pas seulement de provoquer la peur, mais toute une gamme de sensations : terreur, horreur, dégoût de l'autre, désespoir, dégoût de soi, envie de tuer quelqu'un, envie de vomir, etc.

Faire peur, c'est une chose. Un vrai bon récit (qu'il soit SFFF ou pas) dépasse cela. Et bouleverser sur le long terme, faire exploser les limites qu'on pensait siennes. Lire Jack Ketchum a été une révélation sur ce plan. Effrayant, mais pas au sens "chat qui surgit du placard". Effrayant sur la nature humaine. Le monstre en chacun de nous. Les horreurs ordinaires. Je suis tjs friand de fantastique "de base" (King, Gaiman, etc. ; ss oublier les anciens, Richard Matheson entre autres) mais je dois désormais trouver autre chose, car je n'y trouve plus guère d'électricité, en fait. Du plaisir de lecteur, oui. Mais rien de vraiment fondamental.
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[H]ivy
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Re: Inspirer la terreur

Message par [H]ivy »

J'avais une rédaction sur ce thème. Selon moi le truc dans l'écriture c'est l'inconnu. Le personnage est poursuivit par quelque chose ou quelqu'un mais on ne sait pas qui ou quoi.

Il était sur ses talons, le garçon entendait le bruit des feuilles remuées. Bientôt, il serait sur lui, il pourrait le toucher, il pourrait le tuer et rien ne semblait pouvoir l'en empêcher.

ça aide bien non ? Il y à aussi la situation qui devient de plus en plus critique. Dans le cas d'une poursuite par exemple, ça commence petit (la sensation d'être observé) puis ça monte (des bruits dans le dos), ça monte (une respiration rauque qui approche), ça monte (plus aucune solution) et ça touche le plafond (il est là).
De même, on peut jouer avec la sensation que le décors se rétrécis. On commence dans une forêt, les arbres deviennent des ombres qui entourent de plus en plus le personnage, il commence à s'épuiser, va de moins en moins loin, la fatigue trouble sa vision, lui coupe le souffle, il ne sent plus rien, ne voit plus rien, jusqu'à...

Enfin bref, la perte des sens, des solutions de plus en plus réduites jusqu'à la mort ou pire et du rythme, je pense que cela pose déjà une bonne angoisse. Tout du moins ça à marché pour mes petits camarades de 4°

Pour l'effet de surprise... c'est un peu la même chose sauf qu'on ne voit aucun agresseur potentiel, pas même un "il", jusqu'à la main qui agrippe le col. Ou bien le phénomène inexpliqué dit du rongeur bien-heureux (bon ok, je viens de l'inventer) imaginons un lapin qui vit paisiblement sur un carré de pelouse, tout semble merveilleux. Il mange des carottes et se fait kidnapper par un aigle...

Effet de surprise car ça n'as aucun rapport avec le reste. Bon d'accord, ce n'est pas aussi prenant qu'un film mais c'est juste un exemple.

Il y à aussi le changement de chapitre. On fini le chapitre par une action, n'importe laquelle : exemple, le personnage arrive dans un couloir. Chapitre suivant, le personnage est en train de se faire étrangler par un zombie insomniaque. Pardon ? J'ai raté une page ?

Ce n'est peut-être pas le plus élégant mais je pense que ça se rapproche assez de l'effet cinéma.

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desienne
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Re: Inspirer la terreur

Message par desienne »

Je suis en plein dedans en ce moment, et je dois dire qu'inspirer la terreur ou l'horreur sans aller à l'overdose constitue un challenge assez délicat en pratique.
De façon instinctive, je penserai -à présent que je suis dedans jusqu'au cou- que ce n'est pas important que le lecteur ait peur, ou du moins pas directement.
En fait, il doit avoir peur pour les personnages. Si les personnages font passer / transmettent la peur au lecteur, alors je crois que c'est gagné. Les bons personnages font les belles frayeurs, c'est bien parce qu'on s'inquiète pour eux que ça fonctionne.
Moralité : travaillez les persos.

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noahl
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Re: Inspirer la terreur

Message par noahl »

Oui, il faut aimer les persos pour s'inquiéter pour eux (le "fear basket character" selon Stephen King).
Mais au-delà, relisez le "Conte du Crochet" dans "Anatomie de l'horreur" du même King. Une terreur bien viscérale, brutale, sans réflexion aucune. Juste... de la peur concentrée. Pas le plus satisfaisant au plan intellectuel, mais mon estomac se serre encore rien que d'y penser. Sans parler de la chair de poule, of course...
Donc, il faut peut-être aussi toucher à quelque chose de basique dans l'être humain, des peurs primales, pour serrer son coeur dans notre poing et comprimer, comprimer... :evil:
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Celia
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Re: Inspirer la terreur

Message par Celia »

Toucher aux peurs primaires est un des talents de Stephen King, y compris quand le personnage n'est pas plus aimable que ça.
Par exemple : trouver quelque chose dans le conduit d'évacuation de son lavabo, comme un doigt. Vivant. Qui dépasse et qui grandit. L'inexplicable et le bizarre foutent la trouille, à condition de ne pas verser dans le grandiloquent.
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur

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