[A] La romance dans votre histoire

[desienne]

En ce moment, ce que je commence à "tâter" c'est la romance en contexte extrême.
C'est la fin du monde, infection, invasion, le danger est partout : comment deux êtres peuvent se trouver et s'aimer ?
Fuite intérieure, fuite en avant, refuge dans un cocon en attendant la fin de tout ?
J'y ai réfléchi et en fait, rien de tout ça : les sentiments vont se télescoper par ce que le contexte violent va exacerber le désir.

[Ayalys]

Bon, le sujet me tenant un peu à coeur, je vais en profiter pour répondre à tes questions, même si mon avis recoupe beaucoup d'autres.

Et de manière générale, comment est-ce que vous percevez ce genre de relation dans la SFFF? Est-ce que vous trouvez ça inutile?

De manière générale, je n'ai rien contre la présence d'un peu de romance dans la SFFF. Ce n'est pas nécessaire à mon bonheur, même si j'aime bien suivre ces intrigues secondaires. Par contre, il ne faut pas que cela soit l'intrigue principale.
Par contre, si dans mes jeunes années et sous l'impulsion d'une amie résolument fan, je lisais beaucoup de romance pur, je me rends compte que j'ai beaucoup de mal à accrocher à des romances qui ne soient pas cohérentes. J'ai besoin aussi de la voir se développer, les relations évoluées entre les personnages en fonction de ce qu'ils ressentent et de la façon dont il décide de le gérer et que cela reste cohérent avec le reste de la caractérisation du personnage. Si elle arrive sans signes avants-coureurs, cela va me gêner. De la même façon, c'est sûr que si l'on ressent un peu trop la notion de passage obligé (exemple: le héros et l'héroïne qui finissent ensemble après avoir succombé à un coup de foudre et s'être tourné autour toute l'histoire, si celle-ci n'est pas de la romance et que l'histoire aurait pu s'en passer, non, je ne peux pas).

Après, je trouve qu'une part de la caractérisation des personnages vient de leurs relations aux autres, ce qui peut comprendre l'amitié, les relations familiales et bien sûr l'amour. Il est donc logique de trouver parfois de la romance y compris dans des univers SFFF. Et comme les autres types de relations, les sentiments ont le droit de se modifier et de changer suivant les évènements.

Est-ce qu'il y a de la romance dans votre histoire? Oui, non, pourquoi?
Dans mes histoires, il y en a souvent, parce que cela fait partie des relations aux autres. C'est aussi quelque chose qui me permettra de caractériser un peu plus les personnages, au même titre que leurs amitiés, et les liens avec leur famille.
Dans mon challenge actuel, j'ai des couples déjà formés, d'autres qui ont vécus diverses expériences. Il se déroule sur plus de 20 ans, du coup, oui certains vont se rapprocher avec plus ou moins de succès, plus ou moins de réel attachement. Et le couple principal a d'une part, une bonne raison de se former (pas forcément de façon volontaire d'ailleurs, mais qui va avec le fonctionnement du monde); et d'autre part, les deux concernés ont toutes les deux des raisons de ne pas se laisser aller, et leur façon de gérer leurs sentiments sera une part importante de leur évolution (même si cette évolution se fera aussi au niveau de leurs relations amicales et familiales, pas que centré sur la relation entre eux deux). Et cela reste toujours une intrigue secondaire.
J'essaye en tout cas de toujours avoir une bonne raison et une justification pour instaurer un peu de romance, sinon, elle restera vraiment très secondaire.

[Hina]

Pour ma part, j'aime bien qu'un texte présente une romance sans qu'elle soit toutefois la trame principale de l’œuvre. Mais, s'il n'y a pas de romance, ça ne m'empêche pas d'apprécier un bon texte. S romance il y a, problèmes de cœur il doit y avoir. Si tout est parfait tout de suite, ce n'est pas intéressant.

Dans mes écrits, je mets de la romance si elle est adaptée. Mais elle n'est jamais la trame principale.

[Aelys]

Je me pensais incapable d'écrire une romance pure, un roman dont ce serait vraiment le thème principal, et pourtant c'est ce que j'ai fait avec le challenge que je viens de boucler (notez que c'est la faute à Aelys, pas la mienne ! ).
Au final, je me suis éclatée avec l'écriture de ce projet, qui aborde des problématiques actuelles, pas seulement le fait de regarder l'autre, yeux dans le yeux, jusqu'à ce qu'on n'exprime plus qu'un regard de morue morte.

Alors là, je proteste ! J'y suis pour rien !

Mais je milite pour les histoires d'amour

C'est très central à mes romans, je dirais même que chacune de mes histoires est une exploration d'une nouvelle facette de l'amour. J'essaie de ne pas trop faire cliché, mais en fait, ce n'est pas tellement l'histoire elle-même qui m'intéresse, mais plutôt le contexte et les émotions des personnages, décuplées par la présence d'un être aimé (ou son absence, justement). Dans une même histoire, deux personnages vont ressentir des choses très très différentes.
Par exemple, dans mon dernier, le toucher est tabou, donc il s'agit de le découvrir avec l'autre sans même savoir que l'amour y est pour quelque chose.
Dans le premier, le toucher n'est pas tabou mais il y a une forme d'amour impossible, qui demande à passer par-dessus beaucoup d'obstacles pour être enfin acceptée et vécue.
Bref, je joue beaucoup sur les sensations et les émotions, plus que sur les circonstances de l'amour elles-mêmes. Et c'est ça qui m'intéresse dans les histoires d'amour

[Sacha]

J'adhère à tous les propos que vous tenez. Que ce soit en tant qu'auteur ou lecteur, nous avons toujours des attentes. Désolée, je rectifie (je ne vais tout de même parler en votre nom), j'ai beaucoup d’attentes et d’exigences en tant que lectrice... et parfois, la frustration m’envahit, car les personnages que je souhaitais voir filer le parfait amour ne se sont jamais déclarés.
Si j'avais pût tenir l'auteur, je crois que je l'aurais secoué dans tous les sens pour lui ouvrir les yeux. Franchement, certains écrivains sont tellement pris dans leurs écrits qu'ils passent à côté d'histoires magnifiques et je suis là, à hurler : bon sang ! quand est-ce que… ? Et je tourne les pages, vitesse grand V, j’avale les mots, les lignes et puis rien…. (OK ! Je crois qu’avec ce genre de propos, je vais droit dans le goudron et les plumes, mais pas grave, j’assume ; car je pense que certaines histoires auraient été plus profondes, plus réelles, plus… avec un brin de romance)
Et d'autres persistent dans leur romance naissante, oubliant les enjeux qui me faisaient trépigner d'impatience, changeant littéralement de genre, m’ennuyant avec des ronds de jambe, des discours, alors que je ne souhaitais que de l’action, du mystère, du suspens… J’arrête là !

(En fait, je me rends compte que ce que je dis n’a aucune importance… Romance, pas romance, le tout est d’avoir une super histoire qui se tient, avec des personnages crédibles, des décors criants de vérité… afin de nous transporter dans un autre univers)

Tout ça pour dire... Je ne sais même plus ! Ah si ! Quand j'ai commencé mon roman de Fantasy, je ne pensais pas y intégrer une romance. J'étais intimement convaincue que cela encombrerait mes écrits, que mes idées s'embrouilleraient...etc. Sans compter que les sentiments amoureux et moi-même n’avons pas les mêmes valeurs. Seulement voilà, mon imagination était telle que dans le feu de l'action, ce n'était plus moi qui manœuvrais mes personnages, mais bien eux... Si ! Si ! Je vous jure que c'est vrai, ils ont décidé de me mener la vie dure et d’aller là où je ne voulais pas me rendre.
En fait, j’ai découvert un truc magique : l’écriture est encore plus enivrante que la lecture.
Lorsque vous lisez, où êtes-vous ? Chez vous ? Dans un canapé ? Ou vous êtes-vous téléporté aux côtés de votre héros ? À vivre son histoire, à suivre le moindre de ses faits et gestes, à secouer la tête quand il commet un impair ou à ruminer tout bas quand il n'entend pas ce que vous lui conseillez de faire...
Ben moi, quand j'écris c'est à peu près ce qui se passe, mais de façon inversée. Mes personnages évoluent, grandissent et empruntent parfois des chemins que je n'imaginais même pas... J’avais une idée, un but, mais mes personnages ont parlé, agit et je me suis laissée emportée… Eh oui ! Lorsque mon imagination se met à chauffer, je n'écris plus, je vis l'histoire avec mes figures et ce sont elles qui guident mes pas. Et hop ! Ma romance est née dans mon roman et sans préméditation.

Vous allez penser que je suis une tordue ou alors atteinte de schizophrénie, ce qui est probablement le cas, remarquez, mon héroïne est une schizo qui s'ignore, mais je vous certifie dur comme fer que mes personnages m'imposent parfois leur volonté ! C'est pénible, car quand je souhaiterais aller à l'essentiel, ils lambinent et deviennent de vraies guimauves.

Résultat : mon héroïne en pince pour un type qui n'était pas prévu au programme : il n'était là qu'en figurant, compliquant mon histoire, sans compter que mes Gardiens sont devenus des êtres hypersensibles en quête d’amour.

Je ne sais plus d’où je suis partie. Je ne sais plus où je voulais en venir.

C’est bon, j’ai retrouvé mon fil, et je dirai en conclusion qu’une romance ou une belle histoire d’amour ne gâche jamais un manuscrit, quel qu’il soit…

Oups ! Je crois bien m’être laissée aller, aussi si vous n'avez pas suivi ce que j’ai écrit ci-dessus, ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas perdu vos facultés cognitives, c'est tout simplement une blonde qui a essayé de s’exprimer sur le sujet proposé.

[JMB]

Je préfère parler d'affection. Par exemple : l'amour pour sa famille, sa femme, ses enfants. Dans mes histoires, j'essaye d'en mettre toujours un peu parce que les "romances" sont prenantes.

[Colcoriane]

@sacha : ne t'inquiète pas, tu es loin d'être la seule auteur malmenée par ses personnages et effectivement, ce sont le récit et les personnages qui vont déterminer si oui ou non une romance est justifiée, même si l'auteur peut toujours essayer de négocier avec tout ce beau onde pour les pousser gentiment dans la bonne direction... ou bien se laisser emporter par le mouvement

[Lily]

J'aime bien le thème que tu lances, alors voici mon avis, même si cela se recoupe avec les autres avis :

Est-ce qu'il y a de la romance dans votre histoire? Oui, non, pourquoi?

De plus en plus. Non pas que je sois une midinette en quête d'histoire d'amour , mais la romance, après tout, c'est un thème qu'on a souvent connu dans notre vie, et il est bien normal que nos personnages connaissent aussi tous ces sentiments
Mais finissons-en avec le beau gosse qui tombe amoureux de la superbe fille, avec tous deux n'ayant aucun défaut! La romance, la vraie, elle peut s'avérer plus complexe, torturée, passionnée, irrationnelle, avec un passé et un avenir différents l'un de l'autre... et c'est toutes ces possibilités, toutes ces complexités qui me plaisent!
Dans ce sens là, pour moi, la romance ne peut qu'enrichir tes personnages et ton histoire.

[Najdah]

ben, euh, je vais rien apporter au débat non plus : oui, j'aime lire des romances dans les bouquins (blanche ou SFFF) et oui, il y a des romances dans mes textes, très souvent. Difficile de faire autrement pour moi j'aime en lire, j'aime en mettre ! Soit entre les personnages principaux, soit entre des persos secondaires. Par contre, je n'ai pas encore tenter la romance pure, j'ai toujours peur de tomber dans la bluette facile ... Ecrire une bonne romance n'a rien d'évident ! Alors je noie les miennes dans d'autres aventures et j'évite le " il est beau, elle est belle, etc ... "
Et je plussoie sur le fait que les rapports les uns aux autres (amoureux, amicaux, familiaux) font partie ++++ de la caractérisation des personnages. Ce que j'aime dans les histoires que je lis (ou écris) c'est les intéractions entre eux quand ils malmenés par les évènements.

[Roanne]

Alors là, je proteste ! J'y suis pour rien !

Il faut que tu assumes tes responsabilités !
(j'espère juste que le résultat ne te fera pas honte ! )
Le pire étant que je risque de remettre ça...

J'essaie de ne pas trop faire cliché, mais en fait, ce n'est pas tellement l'histoire elle-même qui m'intéresse, mais plutôt le contexte et les émotions des personnages, décuplées par la présence d'un être aimé (ou son absence, justement). Dans une même histoire, deux personnages vont ressentir des choses très très différentes.

C'est tout à fait juste et très bien dit ! Tu as entièrement raison d'en revenir aux fondamentaux, ce sont les émotions qui comptent.

[freddymercury]

C'est tout à fait juste et très bien dit ! Tu as entièrement raison d'en revenir aux fondamentaux, ce sont les émotions qui comptent.

C'est vrai, après tout: les émotions d'un personnage, c'est ce qui le fait agir, que ce soit par rapport aux autres ou par rapport aux évènements (et je ne pensais pas que ce sujet aurait un tel succès...)

[TerhiSchram]

Très bonne question, ça. La romance est le pilier central de l'un de mes romans (et, bizarrement (je ne m'y attendais pas), l'un de mes plus gros). J'en ai écrit un autre le mois dernier et, une fois encore, la romance est l'un des piliers central de l'histoire. Il est vrai qu'avec une bonne alchimie entre des personnages, ce serait dommage de se priver !
Quant au pourquoi, je ne saurais pas trop dire. Ça vient naturellement. Je sens que je pourrais faire quelque chose de bien avec un fond de romance. Après, heureusement, la romance n'a pas toujours un côté cul-cul

[Naëlle]

Je n'ai rien contre la romance, j'aime bien en lire (sauf quand c'est cul-cul la praline ou couru d'avance, évidemment), que ce soit l'intrigue principale ou une intrigue secondaire. Mais ça m'est déjà arrivé d'être très frustrée, soit parce que l'auteur nous fait miroiter une potentielle histoire d'amour qui ne se réalise finalement pas (exemple: Eragon, qui nous casse les pieds avec Arya pendant quatre satanés tomes avant de nous dire que oui mais en fait non, c'est pas possible), soit parce que je trouve que ça manque à l'histoire (exemple: ça fait un moment que je l'ai lu donc je peux me tromper, mais dans Narnia j'avais trouvé très étrange qu'il n'y ait pas au moins une petite amourette toute mignonne ou des sous-entendus entre certains persos. Je veux dire, l'amour n'est pas du tout abordé, dans mes souvenirs).

[Colcoriane]

Je n'ai rien contre la romance, j'aime bien en lire (sauf quand c'est cul-cul la praline ou couru d'avance, évidemment), que ce soit l'intrigue principale ou une intrigue secondaire. Mais ça m'est déjà arrivé d'être très frustrée, soit parce que l'auteur nous fait miroiter une potentielle histoire d'amour qui ne se réalise finalement pas (exemple: Eragon, qui nous casse les pieds avec Arya pendant quatre satanés tomes avant de nous dire que oui mais en fait non, c'est pas possible), soit parce que je trouve que ça manque à l'histoire (exemple: ça fait un moment que je l'ai lu donc je peux me tromper, mais dans Narnia j'avais trouvé très étrange qu'il n'y ait pas au moins une petite amourette toute mignonne ou des sous-entendus entre certains persos. Je veux dire, l'amour n'est pas du tout abordé, dans mes souvenirs).

pour narnia, ce n'est pas vraiment étonnant, j'ai entendu, je ne sais plus où (bonus du dvd peut-être bien...) que CS Lewis l'avait écrit à la base pour enseigner les bonnes manières à sa nièce... au moins le premier (c'est à dire le tome 2, vu qu'ils n'ont pas été écrits dans l'ordre chronologique). Sois dit en passant, il me semble qu'il y a quand même quelque chose dans le tome 3, mais ça reste du très très léger... (du genre : un garçon et une fille obligés de voyager ensemble, qui se disputent souvent, mais finissent par compter l'un sur l'autre, et on apprend qu'une fois adultes ils se marient... les sentiments sont loin d'être au centre de l'intrigue, mais la situation est telle que l'idée de les voir se marier vient comme une évidence )

pour eragon, je n'ai lu que les deux premiers tomes et j'ai arrêté parce que le personnage d'eragon me prennait trop la tête, notamment à cause de cette histoire impossible avec arya, donc je suis parfaitement d'accord avec toi là dessus

après, ça peut être sympa quand justement l'histoire d'amour ne se concrétise pas, ça peut changer agréablement des clichés "et ils se marièrent et vécurent heureux jusqu'à la fin de leurs jours". mais c'est un pari drôlement risqué de faire miroiter une histoire d'amour au lecteur et de ne pas lui donner ce qu'il attend ; je pense qu'il faut que la raison tienne sacrément la route, et ne pas en rebattre les oreilles du lecteur en permanence au risque de le frustrer encore plus. et veiller à ce que la relation entre les personnages fasse aboutie à la fin, même si cette aboutissement n'est pas de l'amour.
enfin, je dis ça je dis rien, parce que je prévois justement ça pour mon projet, un gars et une fille amis depuis l'enfance, qui travaillent ensemble à un projet qui leur tient à coeur, qui se confient l'un à l'autre, qui ont une confiance absolue l'un dans l'autre, et quand le gars avoue ses sentiments à la fille, cette dernière reconnait franchement qu'elle n'est pas indifférente, mais elle refuse d'aller plus loin. elle se tient à cette décision jusqu'à la fin, et lui la respecte. j'espère ne pas frustrer trop de monde

[TerhiSchram]

J'ai un roman comme ça, où l'histoire d'amour ne se concrétise pas J'espère, moi aussi, ne pas frustrer trop de monde