[A] La perspective narrative
- Tristane Suzette
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Re: Question sur la perspective narrative
Je ne sais pas si je vais être très constructive, mais bon...
Un des inconvénients du point de vue omniscient, c'est qu'il n'est pas à la mode
J'ai l'impression qu'on le rapproche (à tort) du récit type 19ème siècle où, mine de rien, les auteurs digressaient bien souvent pour porter des jugements sur la société ou des jugements moraux (en même temps, ça favorisait l'effet de réel). Or nous, lecteurs contemporains, attendons tout sauf des leçons puisque nous sommes devenus capables de penser par nous-mêmes. Nous ne voulons plus d'auteurs quasi-divins qui penseraient la totalité du monde alors que ce monde n'est plus que la juxtaposition d'individualités qui luttent contre la dislocation des liens sociaux.
Un autre inconvénient, c'est que le point de vue omniscient est difficile à mettre en place (car il ne faut pas perdre le lecteur) et, surtout, plus difficile à lire que l'interne. C'est un peu, à mon avis, comme les récits pour enfants, type "Le club des cinq", où le passé simple a été évacué dans les nouvelles éditions. Mais je ne dirai rien sur la longueur des phrases qui tendent à devenir de plus en plus courtes, puisque ce n'est pas le débat.
La question reste donc de savoir si tu ce que tu as à dire a besoin, ou non, du point de vue omniscient.
Un des inconvénients du point de vue omniscient, c'est qu'il n'est pas à la mode
J'ai l'impression qu'on le rapproche (à tort) du récit type 19ème siècle où, mine de rien, les auteurs digressaient bien souvent pour porter des jugements sur la société ou des jugements moraux (en même temps, ça favorisait l'effet de réel). Or nous, lecteurs contemporains, attendons tout sauf des leçons puisque nous sommes devenus capables de penser par nous-mêmes. Nous ne voulons plus d'auteurs quasi-divins qui penseraient la totalité du monde alors que ce monde n'est plus que la juxtaposition d'individualités qui luttent contre la dislocation des liens sociaux.
Un autre inconvénient, c'est que le point de vue omniscient est difficile à mettre en place (car il ne faut pas perdre le lecteur) et, surtout, plus difficile à lire que l'interne. C'est un peu, à mon avis, comme les récits pour enfants, type "Le club des cinq", où le passé simple a été évacué dans les nouvelles éditions. Mais je ne dirai rien sur la longueur des phrases qui tendent à devenir de plus en plus courtes, puisque ce n'est pas le débat.
La question reste donc de savoir si tu ce que tu as à dire a besoin, ou non, du point de vue omniscient.
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Re: Question sur la perspective narrative
Allez, tu peux venir si tu le souhaites !ilham a écrit :Juste pour dire : je suis d'accord avec vous. Je l'ai exprimé de façon abrupte, mais ça revient à ça Et je suis désolée si j'ai été lourde.
On est ici pour parler de technique de narration, pas de mon texte.
Il serait dommage de se passer de ton savoir en la matière.
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La Montre d'Orsay, Dimension Merveilleux Scientifique 5, chez Rivière blanche
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Re: Question sur la perspective narrative
J'ai cela aussi, Luani, et je pense sincèrement que c'est le genre de lecture qui coule naturellement. Quant à ton exemple pourri, il était bien quand même... et surtout très clair.En fait, en retournant à mon texte, je me rend compte qu'il m'arrive de mélanger le narrateur omniscient avec le point de vue interne, par exemple en commençant par décrire un payage, une scène avec un narrateur omniscient avant de zoomer sur le personnage.
Un autre inconvénient, c'est que le point de vue omniscient est difficile à mettre en place (car il ne faut pas perdre le lecteur) et, surtout, plus difficile à lire que l'interne.
Mon Dieu ! Mais, c'est mon propre point de vue !Mais je ne dirai rien sur la longueur des phrases qui tendent à devenir de plus en plus courtes, puisque ce n'est pas le débat.
Pour être sûre de ne pas paraître trop bête, j'ai lu quelques extraits de Pagnol ce we avec mon neveu plongé dans Jean de Florette. Lui aussi (Pagnol, pas mon neveu) faisait des phrases longues. Ses phrases de trois lignes et demie m'ont rassurée, bizarrement
Swald, voilà. Comme l'a exprimé Luani, tout dépend de ce que l'on raconte.La question reste donc de savoir si tu ce que tu as à dire a besoin, ou non, du point de vue omniscient.
Oui, AxelleC, je travaille sur ce type de modification. Merci pour tes encouragements. Je vais m'en sortir parce que, comme toi, je trouve ce genre de challenge amusant !Si l'alternance de point de vue devient trop gênante, il faut se fixer sur un seul personnage en effet (je viens de voir le post de Luani sur le fil d'Helike) et je plussoie.
Peut-être serait-il plus simple à gérer un seul point de vue pour cette scène ou alors de bien séparer Rhéa et Luc.
Beorn, c'est une bonne conclusion et je retiendrai cela de cette discussion très riche.Je pense qu'il est plus simple de ne pas se disperser dans une multitude de points de vue secondaires, et peut-être de rester assez longtemps dans la tête de chaque personnage pour que le lecteur ait le temps d'assimiler le point de vue et de profiter de ses avantages. Mais il n'y a pas vraiment de règles en la matière, et je n'ai pas lu l'extrait en question.
Des points de vues internes variables oui, mais à petite dose.
Quelques points de vue omniscients, dans des cas extrêmement précis peuvent enrichir un texte.
Je vous remercie toutes, petites grenouilles, de m'aider dans ma réflexion. Ce fil plein de bons enseignements est un véritable trésor !
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Re: Question sur la perspective narrative
Je rebondis sur ce fil car je ne parviens pas à me décider. Voici mon problème :
Dans le début du roman, je suis le héros en PDV 3e personne.
En parallèle, je montre un perso secondaire, mais tout de même important, et je le traite également en PDV 3e personne.
Et ce qui devait arriver arrive, ils se rencontrent.
Là, je me dis, mon vieux, t'as deux solutions :
- soit tu privilégies le rang d'importance, et tu montres la rencontre avec le PDV 3e personne du héros,
- soit tu jongles entre les 2 PDV 3e personne.
Aucune des deux solutions ne me convainc à 100%.... Dur !
Dans le début du roman, je suis le héros en PDV 3e personne.
En parallèle, je montre un perso secondaire, mais tout de même important, et je le traite également en PDV 3e personne.
Et ce qui devait arriver arrive, ils se rencontrent.
Là, je me dis, mon vieux, t'as deux solutions :
- soit tu privilégies le rang d'importance, et tu montres la rencontre avec le PDV 3e personne du héros,
- soit tu jongles entre les 2 PDV 3e personne.
Aucune des deux solutions ne me convainc à 100%.... Dur !
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Re: Question sur la perspective narrative
Pour moi, ce n'est pas l'importance du personnage qui doit décider du point de vue, mais l'importance de la scène : de quel point de vue est-il le plus pertinent de la raconter ? Pour apporter les bonnes informations ?... Ainsi que les bonnes désinformations ? (si tu es un adepte de "je mène le lecteur par le bout du nez)Scipion a écrit :Je rebondis sur ce fil car je ne parviens pas à me décider. Voici mon problème :
Dans le début du roman, je suis le héros en PDV 3e personne.
En parallèle, je montre un perso secondaire, mais tout de même important, et je le traite également en PDV 3e personne.
Et ce qui devait arriver arrive, ils se rencontrent.
Là, je me dis, mon vieux, t'as deux solutions :
- soit tu privilégies le rang d'importance, et tu montres la rencontre avec le PDV 3e personne du héros,
- soit tu jongles entre les 2 PDV 3e personne.
Aucune des deux solutions ne me convainc à 100%.... Dur !
En tout cas, c'est comme ça que je fais.
Je n'ai pas trop le choix, dans mon dernier projet et dans l'actuel, j'ai 3 personnages parmi mes personnages principaux qui se relaient sur les points de vue, et j'alterne. Pour chaque scène, je détermine via quel personnage les lecteurs la vivront.
Et j'ai quelques autres points de vue qui s'invitent de temps en temps, quand je n'ai pas le choix (à savoir les scènes clés où les 3 persos en question sont absents).
Pour La pelote d'épingles, ça m'a beaucoup aidée et ça a fonctionné. Je croise les doigts pour le challenge en cours...
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.
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Re: Question sur la perspective narrative
Tu veux dire que dans la même scène, tu ne mélanges pas les PDV ?
ex (pourri) :
René considérait Pierre d'un oeil mauvais : le lascar commençait à lui courir sur le haricot.
- Ca va René ? demanda Pierre d'un ton innocent, conscient du l'impair qu'il avait commis.
ex (pourri) :
René considérait Pierre d'un oeil mauvais : le lascar commençait à lui courir sur le haricot.
- Ca va René ? demanda Pierre d'un ton innocent, conscient du l'impair qu'il avait commis.
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Re: Question sur la perspective narrative
Il faudrait que je vérifie, mais je crois que j'essaye d'éviter ça, justement.Scipion a écrit :Tu veux dire que dans la même scène, tu ne mélanges pas les PDV ?
ex (pourri) :
René considérait Pierre d'un oeil mauvais : le lascar commençait à lui courir sur le haricot.
- Ca va René ? demanda Pierre d'un ton innocent, conscient du l'impair qu'il avait commis.
Ce que tu montres là, c'est plus du point de vue omniscient que du point de vue d'un seul personnage.
Du coup, chez moi, si cet exemple était du point de vue de René, il y aurait peut-être un "sans doute" qui se glisserait devant le "conscient" ou une autre façon d'apporter l'info que René crois / pense que Pierre a réalisé sa boulette.
Et encore, pas sûre, du point de vue de René, ton exemple en l'état fonctionne quand même : ça dépend de quel personnage tu rapproches ton lecteur pour ce qui est du ressenti, de ce qu'il éprouve, etc. dans le reste de ta scène.
Pour ma part, c'est facile, je me glisse vraiment dans la peau du personnage pour visualiser la scène par son biais, donc je suis certaine de conserver son point de vue à lui. Les pensées des autres lui restent étrangères, il ne peut que les interpréter.
J'applique donc, très clairement : 1 scène = 1 point de vue.
Pas de mélange, je trouve ça trop casse-bonbon (<= tentative maladroite de détournement de vocabulaire pour rester polie ).
Note que ce n'est donc pas une règle mais juste mon fonctionnement.
J'ai trop écrit à la première personne, le passage à des points de vue externe n'a pas été "évident" et je tâtonne encore. J'ai trop trop peur de "perdre" mes lecteurs.
Et je veux rester dans un point de vue personnage et non me cacher derrière une narration omnisciente, pour des raisons personnelles (je veux rester proche de mes personnages, de ce qu'ils ressentent, de leurs doutes, etc.).
Modifié en dernier par Roanne le mar. mai 21, 2013 9:26 pm, modifié 1 fois.
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Re: Question sur la perspective narrative
Argh c'est la plaie ces points de vue... Ca t'arrive donc d'écrire une scène avec ton protagoniste principal et tu ne l'ecris pas selon son PDV ? Ca me... comment dire... me parait irréel ?
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Re: Question sur la perspective narrative
Pour moi, ce n'est pas l'importance du personnage qui doit décider du point de vue, mais l'importance de la scène : de quel point de vue est-il le plus pertinent de la raconter ? Pour apporter les bonnes informations ?... Ainsi que les bonnes désinformations ?
J'applique donc, très clairement : 1 scène = 1 point de vue.
Pas de mélange, je trouve ça trop casse-bonbon (<= tentative maladroite de détournement de vocabulaire pour rester polie ).
Note que ce n'est donc pas une règle mais juste mon fonctionnement.
Après quelques mois de formulation dans tous les sens pour obtenir la meilleure cohérence, je me rends compte, en lisant à nouveau le fil, que j'applique les solutions de Roanne (ce qui me conforte dans mes choix, du coup !). L'important à mon sens, et pour en avoir causé dans la mare, est de faire passer l'essentiel de la scène sans s'emmêler les pinceaux (et surtout ceux du lecteur).Et j'ai quelques autres points de vue qui s'invitent de temps en temps, quand je n'ai pas le choix (à savoir les scènes clés où les 3 persos en question sont absents).
Je n'arrive pas, personnellement, à ne garder qu'un seul point de vue, même si j'essaie le plus possible. Ça ne colle pas avec mon texte. Je me permets donc quelques rares immersions dans d'autres personnages, parfois plus pertinents, en séparant bien les paragraphes et en marquant bien les transitions.
Il faut aussi que le jeu en vaille la chandelle, ce ne sera donc pas pour une seule petite précision, un ressenti, mais vraiment pour faire passer une scène le plus efficacement possible, selon le rendu que je veux obtenir. C'est aussi plus vivant je trouve, plus peuplé peut-être. On dirait que ça fonctionne pas mal comme ça.
Dans l'exemple, oui, plutôt pourri, mais non moins amusant que tu proposes scipion, j'aurais la même réflexion que Roanne mais on va dire que je fais tout comme Roanne après, et non en fait, mais là si, du coup.
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Re: Question sur la perspective narrative
Oui, moi ça m'arrive. Non, ce n'est pas irréel, si ton protagoniste principal est mort ou en piteux état par exemple, et que tu as besoin de le décrire pour la suite de l'histoire. Enfin, cela dépend de beaucoup de facteurs, et notamment comment tu mènes ton histoire depuis son commencement. Pour ma part, je fais comprendre au lecteur assez rapidement que mon héros ne sera pas le seul pdv. Il faut l'habituer, le gentil lecteur.Scipion a écrit :Argh c'est la plaie ces points de vue... Ca t'arrive donc d'écrire une scène avec ton protagoniste principal et tu ne l'ecris pas selon son PDV ? Ca me... comment dire... me parait irréel ?
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Re: Question sur la perspective narrative
moi aussi ça m'arrive, et sans avoir un personnage principal qui agonise pour autant je trouve intéressant de montrer comment les autres personnages le perçoivent, surtout pour ceux avec lesquels il a une relation tendue.Helike a écrit :Oui, moi ça m'arrive. Non, ce n'est pas irréel, si ton protagoniste principal est mort ou en piteux état par exemple, et que tu as besoin de le décrire pour la suite de l'histoire. Enfin, cela dépend de beaucoup de facteurs, et notamment comment tu mènes ton histoire depuis son commencement. Pour ma part, je fais comprendre au lecteur assez rapidement que mon héros ne sera pas le seul pdv. Il faut l'habituer, le gentil lecteur.Scipion a écrit :Argh c'est la plaie ces points de vue... Ca t'arrive donc d'écrire une scène avec ton protagoniste principal et tu ne l'ecris pas selon son PDV ? Ca me... comment dire... me parait irréel ?
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Re: Question sur la perspective narrative
Merci pour vos avis, je vais tenter de m'en tenir à un PDV par scène. Enfin, je vais voir Pff ces points de vue à la noix, mais qui donc les a inventés ???
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Re: Question sur la perspective narrative
Helike a écrit :Dans l'exemple, oui, plutôt pourri, mais non moins amusant que tu proposes scipion, j'aurais la même réflexion que Roanne mais on va dire que je fais tout comme Roanne après, et non en fait, mais là si, du coup.
J'allais répondre exactement la même chose. Passer par plusieurs points de vue tout au long du roman, ça permet d'apporter différents regards, surtout sur les personnages les uns par rapport aux autres et sur la façon dont ils se perçoivent les uns les autres.Colcoriane a écrit :moi aussi ça m'arrive, et sans avoir un personnage principal qui agonise pour autant je trouve intéressant de montrer comment les autres personnages le perçoivent, surtout pour ceux avec lesquels il a une relation tendue.
On peut évidemment choisir de rester sur un seul point de vue, après tout c'est ce que l'on fait avec une narration à la première personne, mais dans une narration à la troisième personne je trouve dommage de se limiter autant. Après, ça dépend aussi du nombre de personnages que l'on gère, de l'importance que l'on accorde aux uns par rapport aux autres.
Pour ma part, même si je construis mes scénarios autour d'un personnage donné - artificiellement le personnage principal - j'ai deux ou trois autres personnages qui sont au moins aussi important, et ce même si je n'adopte pas ou très accidentellement leur point de vue.
L'exemple type : Gabriel dans La pelote d'épingles. Pour moi c'est un personnage de première importance et je n'ai... qu'une seule scène de son point de vue, celle où tous les autres sont absents à part Violette, mais que celle-ci n'est pas en état d'avoir le moindre point de vue sur quoi que ce soit. Et cette scène étant cruciale... J'ai adopté le point de vue de celui qui possède la lucidité et qui agit.
N'empêche que je suis en plein dans la problématique avec mon challenge en cours.
J'ai deux personnages qui ont un accident provoqué par trois autres. Au départ, je n'avais pas prévu d'écrire la scène de l'accident... Mais cela m'arrange maintenant de le faire pour faire intervenir directement ces autres, justement, car on les retrouve à un moment ou un autre et surtout à la fin.
Eh bien j'ai décidé d'adopter le point de vue de l'un de ces autres. Bon, ok, il faut que je définisse lequel et c'est plus complexe qu'il n'y parait, car je dois faire de la rétention d'information vis à vis des lecteurs (et ça aussi, c'est casse bonbon, je m'attends à ce que les futurs bêtas m’étripent joyeusement à ce sujet). Et ce n'est pas dit qu'on aura de nouveau le point de vue de ce personnage-là à un autre moment, pour le moment ce n'est pas prévu dans la scénarisation.
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Re: Question sur la perspective narrative
+ 1Roanne a écrit :J'allais répondre exactement la même chose. Passer par plusieurs points de vue tout au long du roman, ça permet d'apporter différents regards, surtout sur les personnages les uns par rapport aux autres et sur la façon dont ils se perçoivent les uns les autres. .Colcoriane a écrit :moi aussi ça m'arrive, et sans avoir un personnage principal qui agonise pour autant je trouve intéressant de montrer comment les autres personnages le perçoivent, surtout pour ceux avec lesquels il a une relation tendue.
Le fait de changer de point de vue permet d'enrichir la caractérisation des personnages.
Autre cas : le changement de point de vue permet de jouer avec les informations détenues par les uns et les autres et d'amplifier certains cas d'ironie dramatique.
Je rappelle vite fait la mécanique de l'ironie dramatique, pour ceux qui ne connaissent pas le terme :
Etape 1 : la mise en place : l'auteur dévoile une information au lecteur, qu'un personnage (le personnage principal ou un autre) ignore.
Etape 2 : l'exploitation. L'auteur exploite à ses dépends l'ignorance du personnage. Le lecteur savoure sa position privliégiée.
Etape 3 : la résolution : Le/les personnages apprennent l'information (Et le lecteur savoure leur réaction au moment de la découverte.
Pour la mise en place, si le personnage principal est la "victime" de l'ironie dramatique et doit ignorer une info, il faut parfois passer par un autre point de vue.
Pour l'exploitation et la résolution, je trouve qu'il est souvent plus intéressant de se mettre dans le point de vue de celui qui est victime de l'ironie dramatique que de celui qui sait. (et donc pas toujours du point de vue du personnage principal)
Exemple dans mon roman : (bon, ce n'est pas tout à fait de l'ironie dramatique, mais ça s'en rapproche)
- Pour s'évader, mon héro doit jouer la comédie devant la méchante (et le lecteur le sait, ou du moins est censé le comprendre)
- Dans une scène, il ment à la méchante. J'ai choisi d'écrire cette scène du point de vue de la méchante, parce que c'est beaucoup plus crédible dans ce sens. On voit quand elle doute, quand elle fini par se laisser persuader, pourquoi elle a terriblement envie de croire le bobard qu'on lui monte. Dans l'autre sens, le lecteur aurait juste pu se dire "mais elle est vraiment c... cette fille...)
- Dans une autre scène, il ment à la méchante devant un personnage secondaire.
Là, j'ai choisi le point de vue du personnage secondaire. Parce que pendant un moment, il va vraiment croire au mensonge (exploitation). Puis il va se rendre compte qu'il s'est gourré (résolution), et que c'est vraiment trop jubilatoire d'être dasn sa tête à ce moment-là.
?Scipion a écrit:
Argh c'est la plaie ces points de vue... Ca t'arrive donc d'écrire une scène avec ton protagoniste principal et tu ne l'ecris pas selon son PDV ? Ca me... comment dire... me parait irréel
Dans les aventures du capitaine Alatriste, le personnage principal est (à mon avis) le capitaine lui-même. En tout cas, c'est lui qui agit, prend les initiatives etc... Mais la plupart des scènes sont écrites du point de vue de l'adolescent qui le suit. (C'est d'ailleur ce regard extérieur sur le personnage qui, à mon avis, le rend humain et très attachant)
Le plus difficile, quand on décide d'utiliser un point de vue, c'est de choisir lequel.
Je ne sais plus si je l'ai déjà noté sur ce fil, mais j'ai un jour lu un conseil (même si je ne sais plus où) que j'exploite à chaque fois que je le peux, qui disait que le point de vue idéal, c'est le point de vue du personnage qui a le plus à perdre dans la scène.
Pour la tension dramatique, c'est super utile.
Challenge 2024 : T1 du Cycle des Engeances : La main du Diable
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Re: Question sur la perspective narrative
C'est très courant, au contraire, pour les raisons très bien décrites auparavant. Intérêt d'un autre point de vue sur l'histoire, rétention d'information, ironie dramatique...Scipion a écrit :Argh c'est la plaie ces points de vue... Ca t'arrive donc d'écrire une scène avec ton protagoniste principal et tu ne l’écris pas selon son PDV ? Ca me... comment dire... me parait irréel ?
Un exemple tout simple : dans les romans policiers, le point de vue adopté n'est pas toujours celui de l'enquêteur, même s'il est le personnage principal. Il serait insupportable d'être dans la tête de Sherlock Holmes ou Hercule Poirot vu leur caractère et tout le suspens serait gâché pour le lecteur. C'est tout l'intérêt de personnages secondaires comme Watson et Hastings : ils permettent de mettre le lecteur dans la peau de "l'homme normal", celui qui en sait peu, celui à qui il est facile de s'identifier, celui qui met en valeur le personnage principal en gravitant autour de lui. Donc non, le personnage principal n'est pas toujours le meilleur point de vue.
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