[A] Personnage efféminé

[ilham]

très bon article.
J'ai une petite anecdote sur ce genre de choses. Au boulot, tous les matins on avait une réunion. L'effectif était assez partagé, homme-femme, rien à noter.
L'été arrive. Les 3/4 de mes collègues féminines partent en vacances. Les mecs oubliant sans doute la petite remplaçante que je suis commencent à bien se marrer entre eux, grosse blagues, réflexions bien sexistes sur les nanas, etc, je passe les détails.
Je subis ça quelques jours...
et pui un de mes collègues, le pauvre c'est tombé sur lui, c'était pas le plus méchant... commence à parler qu'il a vu une belle bagnole au coin de la rue. Son collègue en rajoute "ouais, c'est le genre d'aimant à meuf. Les filles elles voient que ça..." etc... très fins, quoi... Moi j'arrive et je leur balance sur le même ton rigolard, hein on est entre potes, on rigole bien, c'est l'été, le chef est absent : " ah bon, moi je croyais que c'était pour compenser la taille de leur zizi que les mecs s’achetaient des grosses bagnoles"...
Gros gros silence... Ben quoi les mecs, faut rire ! c'est de l'humour ! Je sais bien que vous en avez pas une petite (enfin non, j'en sais rien, mais je suis polie ! )...
Mon collègue venait de s'acheter un énorme quatre-quatre qui passait pas l'entrée du garage de la boite...

[takisys]

Mon collègue venait de s'acheter un énorme quatre-quatre qui passait pas l'entrée du garage de la boite...

Morte de rire.
Plus sérieusement je suis entièrement d’accord avec le fait

Et puis dans tout ça il ne s'agit pas de censurer, juste de réfléchir et de faire attention aux messages qu'on transmet par le rire.

C'est la partie la plus délicate, parce que le but que vous visé ne sera pas forcément atteint parce que votre public n'a pas les même références culturelles, sociales, ou même simplement la même conception des rapport humain. Sans compter qu'après il peut aussi s'ajouter le problème du "degré" doit on prendre la "blague" au pied de la lettre ou à contrepied ? à l'écrit c'est parfois encore plus difficile à déterminer...

Pour en revenir, au cas de Bohort, je crois que ce qui est le plus drôle, c'est encore que tout le monde croit que sa femme est un mythe, et que personne ne la voit jamais à part le téléspectateur et qu'il forme un couple tout mignon

[Maden]

D'ailleurs, dans mes amis les plus proches et bien je ne me suis jamais douté de rien jusqu'à ce que, la confiance établie, la personne me présente sa compagne ou son compagnon...rien ne les différencie.
L'un des mecs prend soin de son apparence et alors ? A coté, il est super sportif et musclé très très convenablement.
Deux copines lesbiennes ? elles sont mignonnes toutes les deux. Y'en a pas une plus extravertie, ou plus masculine que l'autre...
Mon jeune boucher est homosexuel... ah oui, j'ai croisé un coiffeur homo (mais il avait appris la mécanique plus jeune et est passionné de design). Alors oui, il a des manières que l'on va qualifier dans nos sociétés de féminines. mais j'ai un pote bien hétéro lui qui est ainsi aussi.
Mon père a parfois une façon de penser, de voir les choses qu'on pourrait qualifier de féminin. J'suis là pour prouver que non, il n'est pas homosexuel !
Ce sont des individus. Et la sexualité n'est qu'une petite partie de la vie d'un individu...
Des individus, je dis... avec leur histoire, leur caractère.
Ceux qui exhibent leur sexualité de façon très ostentatoire sont minoritaires, et ont trouvé là, je pense, un moyen de s'exprimer, de militer parfois... Après tout, c'est ce que tout le monde fait : donner un sens à sa vie. ça peut être à travers ça.

La question n'est pas là du tout, je pense qu'on est tous d'accord là-dessus. Personne ne remet en question cela, au contraire, on parle bien de l'utilisation d'un cliché ou d'une caricature. Ce n'est pas parce qu'on utilise une caricature ou qu'on en rit qu'on ne sait pas que les homosexuels sont tous différents. Encore une fois l'humour c'est du 2ème degré, il n'est pas du tout censé montrer une vérité générale, bien au contraire, et vous semblez l'oublier.

Par contre, j'ai l'impression que vous ne faites plus la différence entre l'humour, la moquerie et le sarcasme... Et ça c'est dommage parce qu'une remarque sexiste au bureau aura plus tendance à être du sarcasme donc de la moquerie que de l'humour (donc blessant). Pareil pour les enfants qui se moquent à l'école, on tombe vite dans la moquerie pas drôle. Très souvent, utiliser l'humour ne sert pas à "cracher" sur quoi que ce soit, l'humour reste quelque chose de positif. D'ailleurs les sketchs de Jamel Debbouze sont souvent empreint de tendresse pour sa culture... Je suis vraiment étrangère à une approche négative de l'humour.

S'attaquer au Pape, aux hommes politiques, c'est s'attaquer à des "puissants" qui ont les moyens soit de se moquer de ce qu'on dit d'eux, soit de se défendre , médiatiquement, juridiquement...
Mais s'attaquer aux homosexuels, aux minorités, à des groupes ou des personnes stigmatisées, c'est s'attaquer à plus faible que soi, à des gens qui ne peuvent pas se défendre.
Ce n'est pas moi qui le dit mais Guy Bedos...

Euh... Guy Bedos n'aurait pas fait un sketch "carton rose" sur un homosexuel habillé tout en rose etc ? Encore une fois un gros cliché et je ne vois pas ce qui dérange.

Bref, je suis d'accord que l'humour peut être offensant si on se moque ou le transforme en sarcasme. Il y a une différence entre "rire de" et "rire avec". Wikipédia dit ceci du sarcasme : "Le sarcasme désigne une moquerie ironique, une raillerie tournant en dérision une personne ou une situation. Il est mordant, souvent même amer et blessant." Donc si on parle du sarcasme, je suis d'accord avec vous mais l'humour n'a pas pour but d'être blessant, même s'il caricature.

[Lowëya]

Petit ajout : Lee dans la série Desperate Housewives. Il est plutôt efféminé et peut-être qu'il pourra t'inspirer qui sait ?

[ilham]

Guy Bedos disait cela récemment (enfin y'a quelques années) en réflexion par rapport à des sketchs qu'il avait pu faire justement auparavant et qu'il avait changé. Et c'est Stéphane Guillon qui le reprenait après son histoire sur France Inter...

Mes collègues masculins ne voyaient aucun sarcasme dans leur propos, jusqu'à ce que je leur rende la pareille.
Ca a marché. Y'a plus jamais eu de propos de ce genre. Et j'ai toujours eu de très bons rapports avec eux. Y'a jamais eu d'hostilités entre nous. D'ailleurs même le mec sur qui c'est tombé, c'était un gars que je trouvais très sympathique... Ce n'était pas "méchant" ou du "sarcasme" de leur part... Ils ne voyaient sincèrement pas que leurs rires étaient blessants ou excluants (relire l'article cité plus haut).
C'était de l'humour pour eux... comme ma sortie sur leur voiture.
Dans un autre genre, j'ai croisé un mec durant un repas qui alignait les blagues sur les homos. Tous les gars autour riaient. Ah ben oui, ils en étaient pas... Là aussi, ambiance bonne camaraderie, on est entre nous, on se lache, on rigole. Ca remonte à assez loin, mais j'y vais moi aussi de mon petit couplet, mais la plaisanterie sous entendait que ceux qui en riaient le plus étaient p'tre ceux qui avaient un souci avec leur sexualité. Et que ma foi, peut-être que lui...
Gros froid... soudain la blague n'était plus si drole. Je ne moquais plus des autres, des homosexuels, mais de tous ceux qui riaient grassement sur le sujet...
Ca l'a calmé aussi sec.

Le probleme Maden, c'est d'où tu situes : des gens qui rient ou des gens qui sont moqués...
Tu écris? Imagine que tu es invité dans un repas où les gens détestent lire et se moquent de ceux qui ont une telle activité , la tourne en ridicule ? Riras-tu avec eux ?
Le problème est juste là... et ce n'est pas une question d 'avoir de l'humour ou pas.

D'ailleurs le probleme est particulièrement français. Je pense à un autre exemple.
Bourvil. Ce gars était d'une sensibilité et d'une intelligence rare, mais on l'a confiné dans le role du benet, rural mal décrotté dont les français moyens, citadins,riaient et se moquaient. C'était le ressort comique de quasiment tous ses films et il a avoué en avoir souffert...
La vie est un long fleuve tranquille, pareil, on se moque des gens qui ne sont pas nous : les prolos et les bourg ( ben oui 80 % des français sont de classe moyenne et estiment n'appartenir à aucune de ces deux classes. Moi qui viens d'un milieu ouvrier par contre, j'ai détesté ce film par l'aspect caricatural qu'il donne du monde ouvrier justement... )
Les films américains jouent moins sur ce ressort comique, je trouve ( le même thème a été utilisé dans un film US et de façon beaucoup plus fine à mon gout et très drole)

Takisis, c'est tout le problème de certains sketchs de Coluche qui parfois me font grincer des dents. Je connais le bonhomme, je sais ce qu'il voulait dire. Le problème c'est que dans mon entourage, j'ai vu des gens prendre ça au premier degré...

[Maden]

Le probleme Maden, c'est d'où tu situes : des gens qui rient ou des gens qui sont moqués...
Tu écris? Imagine que tu es invité dans un repas où les gens détestent lire et se moquent de ceux qui ont une telle activité , la tourne en ridicule ? Riras-tu avec eux ?
Le problème est juste là... et ce n'est pas une question d 'avoir de l'humour ou pas.

Ah mais au contraire, je suis pour l'auto-dérision. Je suis étudiante, je ris des clichés sur les étudiants, j'écris, je ris des écrivains, mon copain est anglais, je ris des anglais (tout en sachant que ce sont bien des clichés et pas des généralités) et lui rit des français de la même manière, on se boutade (notamment lors de matches de foot ou autres...). C'est bon enfant, tant que ce n'est pas du sarcasme.

Par contre, là tu sors encore de l'humour pour te diriger vers la moquerie mesquine. Avec l'humour, tu ne penses pas ce que tu dis/tu joues un rôle alors qu'avec la moquerie, tu le penses vraiment et tu tournes le couteau dans la plaie. L'un est bienveillant, l'autre blesse, je fais la différence.

Le problème c'est que dans mon entourage, j'ai vu des gens prendre ça au premier degré...

Et là est leur erreur je pense, pas celle de Coluche qui lui ne le disait pas au 1er degré. Il faut arrêter de victimiser tout le monde et surtout déculpabiliser l'humour qui, selon moi, n'est pas à l'origine de ces clichés mais les manipule justement pour les rendre moins sérieux, moins vrais.

[blackwatch]

Nous vous rappelons que ce fil ne porte pas sur l'humour, mais bien sur la création d'un certain type de personnage et de l'écriture des scènes sensuelles. Merci de ne pas faire dériver ce fil.

[Kashiira]

Bon, je vais amener ma petite touche !

Je suis une yaoiste dans l'âme, surtout dans mes fanfics, j'avoue !
Plus sérieusement, j'ai l'impression que tu cherches un personnage plus extravagant que grande folle et donc, dans ce cas-là, je te conseille Fye de Tsubasa Chronicles... du moins, de son personnage dans les premiers tomes et épisodes...

Je pense aussi au héros de "Un garçon à la mode" et un "garçon à Seattle" aux éditions H&O, il est à croquer, ce petit loup-là ! Cromignon juste comme il faut ! Il y a aussi la série de petits livres "Les heures joyeuses" et "un paquebot nommé désir" sans oublier Cosmoqueer aux même éditions.
Il y avait même un livre qui reprenait l'histoire de Dracula de Bran Stocker d'une façon un peu particulière ! (Rhooooooh !)


Donc voilà pour les modèles, ici, ils sont écrits par des gay pour des gay mais j'ai une tendresse très claire pour les heures joyeuses et un garçon à la mode... Les autres étaient trop portés sur le sexe à mon goût...
Deux monsieurs très comme il faut ou girl aussi sont très bien...

Dans le pire des cas, lis quelques fanfics yaoi, histoire de te mettre dans le bain, regarde ou lis des animés shonen ai ou yaoi si c'est vraiment ce que tu aimes, je peux te donner des titre mais il suffit d'entrer dans une librairie qui vend des mangas, il y a généralement un rayon spécial yaoi... Wild Rock est très mignon (mais étaient-ils obligé de passer par la sacro sainte scène de sexe aussi vite ?)

Donc voilà, si tu as d'autres questions... Je n'ai pas lu tout le fil, donc je m'excuse à l'avance si j'ai fait des doublons ! ;

[Celia]

Attention quand même avec le yaoi. Cela reste assez éloigné de la réalité.

[Kashiira]

Nous sommes d'accord mais la plupart des titres que j'ai donné sont des livres édités dasn une maison d'éditions gay, même s'ils restent dans la comédie pour la plupart, ils donnent quand même de bons exemples, un large éventail de la gaytude (puisque gaytude il y a )

Quant au yaoi, il y a à boire et à manger dedans, il faut faire son marché. Perso, le côté figé des couples ne me plait pas mais il y a quelques titres plutôt mignons (mais pas encore traduits, oups !)