Nourriture du moyen-âge

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tomate
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par tomate »

Je crois que l'idée générale était de manger tout ce qui était mangeable, même si ça avait un gout atroce (une petite salade de pissenlit,?) :lol: .

Gwenouille
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par Gwenouille »

Est-ce qu'on mangeait du chien du coup ?

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mistigri
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par mistigri »

tomate a écrit :Je crois que l'idée générale était de manger tout ce qui était mangeable, même si ça avait un gout atroce (une petite salade de pissenlit,?) :lol: .
Au contraire ;) Un exemple tout simple : l'hypocras. Les techniques de vinification ne permettaient pas d'obtenir de grands vins de garde. Les bouteilles se conservaient 1 an, 2 maxi, et ce n'était pas toujours de la grande qualité gustative. C'est comme ça qu'est né l'hypocras : du vin, des épices, du miel et on obtient une vraie tuerie ! ;)

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mistigri
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par mistigri »

Gwenouille a écrit :Est-ce qu'on mangeait du chien du coup ?
Nan, un chien, c'est utile ;) Tout comme les bœufs, utilisés comme animaux de trait, donc la viande n'était pas très prisée puisque les bêtes étaient abattues quand elles ne pouvaient plus travailler.

Par contre, les cigognes, les paons, les hérissons... ^^

Un autre livre de recettes : Le Viandier de Taillevent.

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Cupcake
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par Cupcake »

On trouve de la volaille type cygnes plutôt dans des forêts ou dans des plaines ?
Les grands seigneurs mangeaient du porc-épic ?
Ecrire, c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit.
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Jo Ann v.
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par Jo Ann v. »

Est-ce que le beurre n'était pas un produit de luxe à un moment ?

Patastec
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par Patastec »

Voici deux passages de textes sur le Moyen Age que j'ai conservés et qui parlent de la nourriture :
Les paysans ne consomment pas de nourriture très variée : la plupart du temps, ils se nourrissent de galettes, de bouillies de céréales telles que l’orge ou le seigle. Le pain gris de seigle est un élément essentiel, la base de l’alimentation paysanne, chaque personne en consomme 1Kg par jour, lorsqu’ils le peuvent bien sur ; la soupe de légumes est également un composant important de leur alimentation. Les paysans riches tuent en général un porc au début de l’hiver puis le conservent dans le sel, ce qui leur donne le lard pour les jours de fête.
D'une façon générale, la nourriture est une des préoccupations constantes du Moyen Age avec une crainte plus ou moins latente de manquer du stricte nécessaire. Aussi le XIII* Siècle relativement privilégié par l'essor économique en cours, répond à cette préoccupation par une recherche gloutonne et fait de la nourriture un objet de plaisir. ( 14 ). Plaisir que l'église condamne et tente de canaliser ne serait-ce qu'en donnant en exemple le carême. En vain.

A MONFLANQUIN, comme partout ailleurs, cette alimentation repose essentiellement sur les produits locaux et, mis à part tout problème de diététique ou de gastronomie, se trouve être qualitativement comparable à la nôtre.

Les glucides et hydrates de carbone sont fournis surtout par les céréales dont les espèces sont fort nombreuses. Les lipides et protéines proviennent des aliments végétaux, animaux. A cela s'ajoute le vin. Bref aux yeux de nombreux historiens les rations moyennes en période normale avoisinent nos 3000 calories actuelles, ce qui explique la vigoureuse expansion démographique du moment.

L'essentiel de la nourriture, pour toutes les classes de la société, est constitué de pain de blé, de seigle ou d'orge, de viande dont c'est pénitence que de se priver, d’œufs en grande quantité, et de légumes en plus faible quantité sans oublier les fromages et laitages.

Les viandes proviennent des bœufs qui, faute de prairies artificielles ou de fourrage suffisants, sont rarement des animaux gras, du porc le plus souvent tué à la maison au début de l'hiver, du mouton.[Beaucoup de porcs, peu de chevaux et de bœufs, quelques vaches] Il y a également l'élevage des animaux domestiques : un peu le lapin mais surtout les poules, les pigeons, les oies, sans oublier quelque fois cygnes et paons.

Non négligeable non plus l'approvisionnement par la chasse à une époque où l'on trouve encore beaucoup de sangliers et de cerfs.


Et un dernier, plus spécifique à la Provence :
L'ALIMENTATION EN PROVENCE ORIENTALE A LA FIN DU MOYEN-AGE
par Marie-Christine GRASSE
Les textes mentionnent assez rarement les aliments eux-mêmes. En revanche, ils explicitent le mobilier les contenants, comme la table à pain par exemple. Cette dernière indique clairement que l'on mange du pain, sinon à tous les repas, du moins suffisamment régulièrement pour posséder un meuble spécifique ou encore le gril à huile...
La table à pain ou le pétrin indiquent également que la fabrication du pain se fait à domicile et sa cuisson à l'extérieur.
Le pain et le vin étaient primordiaux dans l'alimentation provençale, donc dans la vie quotidienne des personnes au Moyen Age. On rencontre les mentions de pain et de vin dans toutes les couches sociales.
Comme pour la viande et le poisson frais, les inventaires restent muets au sujet des fruits et légumes frais. Non pas qu'ils soient absents de la nourriture quotidienne, mais tout simplement conservés dans les meubles de stockages, mentionnés dans les inventaires après décès, il n'est pas certain que toutes les provisions alimentaires soient énumérées. Nous ne traiterons donc ici que des produits secs.
Pourtant, la possession des vergers et des jardins étant très répandue, les produits frais doivent être largement consommés. Les jardins aixois de la même période comportaient des pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers, abricotiers.(2)
Seules les personnes aisées semblent consommer des amandes, alors que l'on rencontre les figues, certainement sèches, dans différents milieux sociaux, ainsi que les noix et les noix de cajou.
Si les noix sont consommées telles quelles, on en extrait également de l'huile.
Nous avons remarqué l'existence de mobilier également en noyer. Il s'agit de l'arbre de la montagne provençale réservant l'amandier à la Provence des bassins
Comme en Sicile (4) ou en Provence (5) les principaux légumes semblent être les fèves, les pois chiches, les lentilles s'ajoutant à la consommation du riz.
On utilise les fèves, pour les potages, souvent accompagnées d'oignons (6), mangées fraîches, sèches ou cassées
Les lentilles et les pois, consommés, cuits seuls, ou cuits dans un potage, font également partie de la nourriture du bas Moyen Age. Les lentilles se vendent plus cher que les fèves.
Le riz est un élément particulier qui semble être largement utilisé dans la cuisine de l'époque. Consommé cuit dans un chaudron ou une marmite, on le transforme aussi comme le blé en semoule.
Les récipients contenant de l'huile sont souvent cités ainsi que la grille à l'huile... Ils attestent tous de sa large utilisation de l'huile comme condiment végétal dans la vie quotidienne. Il s'agit certainement d'huile d'olive, la terre provençale étant largement complantée
d'oliviers depuis l'antiquité. Mais nos textes ne le mentionnent pas. En effet, un champ d'olivier est cité comme simple champ dans les textes de tutelle. Seule la terre semble compter, et non la production des arbres y poussant. Le même problème se pose d'ailleurs pour les fruits frais.
Les épices sont utilisées dans la cuisine. On trouve la muscade, le poivre, diverses plantes aromatiques comme le thym, la cardamone mais également des plantes laxatives et des remèdes.
La présence d'un mortier dans un très grand nombre de maisons indique une consommation assez répandue d'épices.
Les textes révèlent également la consommation de confitures d'abricot, de miel, de sucreries diverses, dragées, gommes...mais aussi de sirops, l'unique source de sucre avec le miel. En effet, le sucre à proprement dit, importé de Sicile, coûte beaucoup trop cher. Nous ne pouvons dire si ces dragées et confitures viennent proprement de Sicile, grande productrice de douceurs dès le XIVe
siècles.
A travers cette présentation d'un des aspects de l'alimentation quotidienne en Provence Orientale apparaît celui concernant les produits secs ou se conservant dans le temps. On constate que les aliments ont un emplacement déterminé dans la demeure, dans les pièces spécifiques. De plus, certains aliments demeurent courants, alors que d'autres sont réservés aux personnes les plus aisées. Par ailleurs, en se rapprochant des ustensiles de cuisine, on arrive à percevoir les modes de cuisson et donc de préparation de certains aliments.
L'alimentation paraît variée et très hiérarchisée suivant le niveau social. Si tous mangent du pain, il n'en est pas de même pour la viande ou le poisson. Mais il ne faut pas oublier que les listes alimentaires dressées à partir des inventaires dépendent des moments de l'année où les actes ont été passés. Cela n'est pas sans incidence sur le témoignage qu'ils laissent. La quantité de vin dans une
maison dépend de la date de l'inventaire par rapport aux vendanges, celle des grains varie par rapport aux moissons, celle du sel à la perception de la gabelle etc.
Ces divers aspects aident à mieux percevoir la vie des habitants des demeures urbaines, sans qu'il soit pour autant possible d'établir le budget mobilier ou alimentaire d'une famille, car le nombre de nos textes demeure trop faible.

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mistigri
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par mistigri »

Jo Ann v. a écrit :Est-ce que le beurre n'était pas un produit de luxe à un moment ?
No sé, par contre la cuisine médiévale utilise assez peu de matières grasses. Les sauces sont à base de bouillon de viande par exemple. Pour les douceurs, c'était limité par les modes de cuisson et les ustensiles. Donc le beurre :perplexe:
Cupcake a écrit :On trouve de la volaille type cygnes plutôt dans des forêts ou dans des plaines ?
Les grands seigneurs mangeaient du porc-épic ?
Les cygnes, on les trouve proches des plans d'eau (étangs, lacs...) donc plutôt en plaine ;)

Euh, le porc-épic :perplexe: Je t'avouerai que je me suis surtout penchée sur les recettes qu'on peut cuisiner aujourd'hui :lol:

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tomate
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par tomate »

J'avais aussi lu quelque part que les gens mangeaient beaucoup de poisson, car la pêche n'était pas aussi règlementée que la chasse et que c'est ainsi que la morue salée était devenue presque une industrie.
"Officiellement" on ne mangeait pas les chiens, bien sûr, mais quand on est pauvre ou un peu filou, un peu de protéines, c'est toujours bon à prendre, et pas seulement au Moyen-Age... En période de disette, il y avait aussi de l'antropophagie style "l'auberge rouge" ou la "légende de St Nicolas". Ça passerait dans un roman de fantasy je trouve :mouahaha: .
Une autre bonne référence pour écrivain sur le Moyen Age si vous êtes anglophone: http://www.amazon.co.uk/Time-Travellers ... al+england. Il présente les choses un peu comme le Guide du Routard ou un Lonely Planet. Contrairement à la Provence, par exemple, la conservation des aliments en Angleterre, avec son climat humide était un vrai problème.

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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par ∆Vz »

Ça ne parle pas beaucoup de nourriture, mais les "conditions" de vie et de cuisine peuvent aider à imaginer/concevoir ce que ton personnage peut manger : http://www.dailymotion.com/video/xwflv3 ... aysan_tech
Grenouille à grandes dents Image
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par Cupcake »

Merci beaucoup à tous ! :tournee:
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par marin »

Voici un fil que je commente uniquement pour l'avoir en mémoire le jour où je pourrais en avoir besoin... Une vrai mine! :heart:

Nan je déconne, pas uniquement. ;) Disons qu'il y a un plat dont -à priori- vous n'avez pas encore parlé... Il peut être pour les plus pauvres comme pour les plus riches! L'origine remonte à très longtemps en arrière (même si apparement le nom date du XIII, dans ces eaux là...). Et surtout, c'est un des emblêmes de la gastronomie française... Je veux bien sûr parler du POT AU FEU ! :pompom:

Très pratique. Suivant la classe social, tu changes les ingrédients (par exemple en mettant de la viande de bonne qualité ou en mettant que quelques légumes). A décrire dans un texte, c'est un véritable bonheur (du moins moi j'adore!). Pour t'aider, une bonne page wikipédia, ça aide toujours :http://fr.wikipedia.org/wiki/Pot-au-feu.

Seul problème, pour le voyage c'est impossible. :pleure:

Voili voilou !
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La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté.

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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par Cupcake »

Ah tiens, voici un autre adepte du "voili, voilou", terme couramment utilisé par moi-même dès que j'écris un message à quelqu'un et que je ne sais pas comment finir ^^ Merci, c'est vrai que je ne pensais pas au pot-au-feu. Au fait, et la ratatouille ? Ca existait ?
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par Aggelos »

Comme je le disais, les tomates ne sont arrivées en europe qu'après la renaissance, donc la ratatouille ça me parait compromis :)
Après wikipedia aide pour les autres ingrédients : courgette ? Nope, italie vers la fin du XIX° siècle a priori.
Le poivron est un piment, donc je suppose que son introduction est tardive.

Reste grosso modo l'aubergine.
Oh Kami, Oh Kami, / Un kami pour un flocon, un kami pour la poussière,
Un kami pour la braise, un autre dans un souffle d'air [...]

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marin
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Re: Nourriture du moyen-âge

Message par marin »

Cupcake a écrit :Ah tiens, voici un autre adepte du "voili, voilou", terme couramment utilisé par moi-même dès que j'écris un message à quelqu'un et que je ne sais pas comment finir Merci, c'est vrai que je ne pensais pas au pot-au-feu. Au fait, et la ratatouille ? Ca existait ?
très bonne analyse du voili voilou ! :)

Sinon pour la ratatouille, Dixit Wikipédia :
Spoiler: montrer
Le mot « ratatouille » vient de l'occitan ratatolha. Il est également utilisé dans les autres langues. La ratatouille se dit aussi Valentine dans le sud de la France et piperade dans le pays basque. Avec de l’ail, des olives et des oignons, c'est la « bohémienne languedocienne ». L'origine du plat se situe dans la zone autour de la Provence et de Nice. À l’origine, le mot « ratatouille » désigne dès 1778 un ragoût hétéroclite. L'abréviation « rata » désigne en argot militaire un mélange de haricots et de pommes de terre, puis de légumes variés, de pain et de viande grasse. Le rata est en effet la cantine de base du militaire, simple et rapide à confectionner.
Donc non, pas du moyen age.
Mes papyrus...

La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté.

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