[I] Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

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Thendara
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[I] Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par Thendara »

Bonsoir, ou bonjour, grenouillettes et grenouillots ! :love:

Je ne sais pas trop si je vais vous être utile, peut-être que mon topo ne fait que rappeler ce que vous savez parfaitement mais tant pis. La focalisation, dans un récit, j'ai toujours pensé que c'était absolument fondamental et que tout le reste en découlait, mais c'est peut-être faux. Trop de gens plus compétents que moi ont développé la théorie du point de vue pour que je vous en remette une tartine, mais il me semble que ça pourrait aider à y voir clair si je m’amusais à écrire un chef-d’œuvre littéraire :mouahaha: :lol: selon les diverses options possibles. Je prends la situation du polar de base : un patibulaire mais presque attaque un passant pour le voler, une nuit, dans une rue.
1. Troisième personne, narrateur omniscient (et lourd !)
Par une nuit sans lune propice aux guet-apens, un homme se dissimulait dans l’ombre d’un porche, guettant une proie. C’était un repris de justice surnommé Hammer en hommage aux coups terribles qu’il était capable d’asséner, comme ses codétenus n’en avaient que trop fait l’expérience. Il pestait contre le froid aigu de cette nuit d’hiver, tout en serrant ses poings dans ses poches. Enfin son attente fut récompensée : un passant isolé, en tenue de soirée, sortit d’une voiture qu’il venait de garer derrière l’angle de la rue et marcha vers lui sans le voir, puis le dépassa. Hammer assomma l’inconnu d’un terrible coup sur la nuque, puis le fouilla rapidement. Il s’empara rapidement d’un portefeuille, arracha une chevalière en or du doigt de sa victime, et s’enfuit à toutes jambes, sans vérifier si c’était un vivant ou un cadavre qu’il laissait derrière lui.
2. Troisième personne, narrateur discret aligné sur un personnage.
Par une nuit sans lune, un homme se dissimulait dans l’ombre d’un porche, guettant une proie, pestant contre le froid aigu de cette nuit d’hiver, et en serrant ses poings dans ses poches. Enfin il entendit des pas, et un passant isolé, en tenue de soirée, marcha vers lui, après avoir tourné le coin de la rue, puis le dépassa. Il fut assommé d’un terrible coup sur la nuque, puis fouillé. L’agresseur s’empara rapidement d’un portefeuille, arracha une bague au doigt de sa victime et s’enfuit à toutes jambes.
3. Troisième personne, focalisation externe : le narrateur feint de découvrir les faits en même temps que nous. Nous assistons à une scène de cinéma, qu’il nous faut interpréter. Par tradition, ce genre de narration se fait au présent.
Une rue, la nuit. Une nuit froide, sans lune. Une silhouette est dissimulée dans l’ombre d’un porche, remuant à peine. Des pas résonnent sur le trottoir, puis un homme en tenue de soirée passe le coin de la rue, dépasse la silhouette, et se fait assommer. L’agresseur fouille rapidement le corps étendu par terre, saisit un portefeuille, prend quelque chose au doigt. Une bague ? Et s’enfuit.
4. Première personne. L’agresseur : le problème qui se pose dans tout récit à la première personne, c’est de le situer et de le justifier. Par exemple, pourquoi diable le truand raconterait-il un délit dont l’aveu peut l’envoyer en prison, à qui, et pourquoi ? De plus, alors que par définition tout narrateur externe dit la vérité, tout narrateur-personnage est susceptible de mentir ou de se tromper, ou d’oublier… Certains auteurs de polars vont même jusqu'à faire de l'assassin le narrateur, et du récit-journal un moyen d'égarer l'enquête (Laura, Le meurtre de Roger Ackroyd)
Il raconte juste après, à des copains, ayant un verre dans le nez. En rajoute peut-être.
• Il avoue après avoir été bien cuisiné au commissariat. Donc réticent, et cherchant à atténuer les faits, voire à les déformer.
• Il plastronne en prison, après avoir été arrêté et convaincu des faits, donc plus rien à perdre. Mais avec le temps des détails ont été oubliés.


Le langage évidemment va être adapté au personnage. Je ne m’y risque pas trop, mon idée de l’argot risque d’être un peu dépassée !

5. Première personne, personnage de la victime. Là se pose un autre problème : tels que les faits sont établis, le pauvre monsieur ne risque pas d’être très éloquent. En revanche, il risque de faire ce que font souvent les témoins, se perdre dans les détails inutiles, mais du coup nous renseigner sur ce que nous ignorons jusqu’à présent : les raisons pour lesquelles il est arrivé cette nuit-là dans cette rue-là ! Pourquoi et à qui raconterait-il sa mésaventure, et en quelles circonstances ? On peut imaginer une déposition au commissariat. Ce genre de récit ressemble souvent à une conversation téléphonique : on n’entend que l’un des interlocuteurs, et on devine les réactions de l’autre. Tout un conte de Jean Ray, Le gardien du cimetière, et toute une nouvelle de Nathalie Henneberg, dans l’Opale Entydre, utilisent le procédé.
Ce qui s’est passé, Monsieur le Commissaire ? Je suis bien en peine de vous le dire ! Je revenais d’une réception, et je rentrais chez moi. J’ai garé ma voiture dans une rue adjacente, et je me rappelle seulement avoir tourné le coin de la rue. Et qu'il faisait un froid de loup. Puis, plus rien, le noir. Je me suis réveillé le nez par terre, avec une migraine carabinée, et en me tâtant le crâne j’ai senti une énorme bosse. Oui, on m’a volé. Je n’ai plus retrouvé ni mon portefeuille ni ma bague. Le portefeuille, passe encore, mais la bague, oui, elle était en or, mais surtout c’était un souvenir de famille, vous comprenez ?
On peut aussi utiliser le style indirect libre.
Ce qui s’était passé ? Il était bien en peine de le dire. Il revenait d’une réception, rentrait chez lui après avoir garé sa voiture dans une rue adjacente, et se rappelait seulement avoir tourné le coin de la rue. Et un froid de loup. Après, plus rien, le noir. Il s’était réveillé le nez par terre, avec une migraine carabinée et en se tâtant le crâne avait senti une énorme bosse. Oui, on l’avait volé. Il n’avait retrouvé ni son portefeuille, ni sa bague. Le portefeuille, passait encore, mais il se désolait d’avoir perdu la bague. Oui, elle était en or, mais surtout c’était un souvenir de famille.
Vous aurez remarqué que je n’ai pas pu seulement mettre au passé et à la troisième personne. Il y a des tournures qui passent dans le style direct, mais pas ailleurs.

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Crazy
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par Crazy »

Merci pour le topo :)

Une petite remarque cependant, pour le point 4 : de nos jours, la narration à la première personne n'a plus besoin d'être justifiée par un "je raconte à...". Ca peut être un monologue interne ou une voix off.

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Beorn
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par Beorn »

Merci Thendara, c'est très intéressant, bien illustré et plutôt rigolo, et il était temps qu'il y ait un fil sur le sujet !

Comme tu n'utilises pas tout à fait les termes habituels pour décrire les points de vue, je me permets de faire un rappel rapide, pour que les auteurs ne soient pas déboussolés s'ils entendent ensuite d'autres appellations pour les mêmes idées.

Focalisation zéro ou "Narrateur omniscient" : le narrateur sait tout, il sait ce qu'il y a dans la tête des gens et même ce qu'ils ignorent, ce n'est pas un personnage de l'histoire.

Focalisation interne à la troisième ou à la première personne : l'auteur ne décrit que ce qu'un des personnages peut voir, penser ou faire. Il s'interdit d'entrer dans la tête d'un autre personnage, de dire un fait ignoré par le personnage.
A la première personne, c'est un personnage lui-même qui raconte l'histoire. A la troisième personne, un narrateur imaginaire décrit tout ce que voit et pense le personnage.
L'auteur peut changer de personnage point de vue au cours de l'histoire (on conseille généralement de ne pas abuser de cette technique et de la matérialiser par un changement de chapitre ou une marque particulière de ponctuation, comme des tirets, lorsqu'on passe d'un personnage à l'autre).

Focalisation externe : comme pour le narrateur omniscient, le narrateur externe n'est pas un personnage. Il voit tout ce qui se passe (contrairement à la focalisation interne où on ne voit que ce qu'un personnage voit) , en revanche, il ne peut pas entrer dans les pensées d'un personnage.

J'avais écrit ici un petit article sur les dangers du changement de point de vue : http://leblogdetontonbeorn.hautetfort.c ... e-vue.html
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Thendara
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par Thendara »

Merci de cette précision. Moi-même, dans mon enseignement, j'emploie les termes de focalisation externe, interne, omnisciente, etc, ils me sont familiers ; j'avais cru bien faire d'éviter au maximum les termes techniques, de peur que ce soit vécu comme du jargon et que ça rebute. Mais effectivement si les habitants de la mare y ont été habitués, ils risquent d'être un peu désorientés. Tu as raison de leur donner les équivalences. Aujourd'hui, tout le monde ou presque les pratique. Je me suis posé un problème qui n'existait pas.

A Crazy : oui, effectivement, j'avais oublié dans la liste cette variété de la focalisation interne qu'est la voix off ou le monologue intérieur. Mais tu sais, en bêta lecture, on m'a reproché (pour ma nouvelle Tournez manège) de ne pas préciser en quelles circonstances mon personnage racontait son aventure ! Comme quoi il y a encore des lecteurs attachés aux anciennes traditions.
Et il faut reconnaître que les circonstances peuvent effectivement être importantes. Si un personnage d'Edgar Poe avoue qu'il écrit son journal dans sa cellule capitonnée, il met d'emblée un gros doute :boulet: sur la véracité de son récit ! Inversement, la confession d'un homme à l'article de la mort, on y croira davantage. Ou on a Lovecraft qui brouille toutes les cartes en multipliant les fausses références journalistiques ou universitaires avant même d'en venir au coeur du problème. En tout cas, aujourd'hui, on a le choix, effectivement. Même de faire raconter l'histoire par quelqu'un qui meurt à la fin !

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Beorn
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par Beorn »

Non mais en fait, c'est beaucoup plus drôle et plus imagée de la manière dont tu le racontes. ;)
Je voulais juste faire la traduction en termes techniques pour que les gens puissent s'y retrouver s'ils revoient ces fameux termes techniques ailleurs.
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par Anaïs »

Discussion très intéressante, merci Thendara de l'avoir entamée !
Pour une fois, j'ai compris ces termes techniques, justement parce qu'on me les a d'abord présentés de manière pratique, avec une illustration.
Personnellement, je suis en train d'écrire un roman à la première personne (et au présent), justement sous forme d'un monologue intérieur. Le risque principal étant effectivement que le lecteur arrête brutalement sa lecture et se dise "mais personne ne se parle à soi-même comme ça !" (et oui, c'est arrivé, cf. mon papyrus !).
Au risque d'enfoncer des portes ouvertes, je trouve que les formes de narration s'attachant au point de vue d'un personnage sont bien plus intéressantes, à la fois parce qu'on peut "jouer" avec le lecteur en dévoilant des informations au compte-goutte de manière crédible, mais aussi par l'empathie que le lecteur éprouvera plus facilement envers le personnage (si vous avez bien fait votre boulot).
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albator
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par albator »

Merci Thendara. C'est clair, mais pas encore tout à fait. Ce n'est pas de ton fait, mais du mien. Si cela semble couler de source pour tout le monde, ben désolé, ce n'est pas mon cas. :D C'est que j'ai la tête dure, moi (Thendara en sait quelque chose :D ) Bref, va falloir que je lise et pratique un max. Encore un truc sur lequel je ne me suis jamais arrêté au cours de mes lectures. Chiants tous ces codes :D Si on ne les pratique pas, personne ne nous comprend... Ok, je sors...
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par albator »

Beorn a écrit : J'avais écrit ici un petit article sur les dangers du changement de point de vue : http://leblogdetontonbeorn.hautetfort.c ... e-vue.html
Merci à toi aussi Beorn. Article très intéressant, avec tes mots et ton expérience. Dis-moi, n'aurais-tu pas dans ton chapeau un article sur les points de vue pour les benêts comme moi ? Hi han...
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par Beorn »

albator a écrit :Dis-moi, n'aurais-tu pas dans ton chapeau un article sur les points de vue pour les benêts comme moi ? Hi han...
En fait, tu as déjà quelques éléments sur ce fil, sinon, ces deux pages sont assez synthétiques :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Point_de_vue_narratif
(c'est une page Wikipedia, le début explicite rapidement les "trois" points de vue, omniscient, externe, interne)

http://www.etudes-litteraires.com/focalisation.php
(un peu la même chose, mais avec quelques exemples)

Mais tu as peut-être des questions plus précises ?
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par albator »

Slt Beorn,

j'ai pas mal, c'est beaucoup plus clair dans ma ch'tite tête désormais. As-tu des exemples de nouvelles ou au pire de romans écrits selon les différents points de vue. C'est le point de vue omniscient que je ne parviens pas à rattacher à quelque chose que j'ai déjà lu.

Merci d'avance.
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ilham
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par ilham »

Le point de vue omniscient, c'est surtout celui des auteurs du 19e siècle...
Lis Zola, Victor Hugo, Balzac...
Au contraire, le point de vue interne, même s'il existe déjà au 19e, se généralise dans la seconde partie du 20e. Y'a une grand epart idéologique dans ce changement, je crois... C'est l'avènement de l'individu-roi donc on s'intéresse logiquement à ses affects , on se centralise dessus. Là où les auteurs du 19e, en majorité, s'intéressent au collectif, à la description d'une société.
Bon, c'est grosso modo, hein... ( des auteurs contemporains emploient encore le mode omniscient dans certains romans, style Stephen King. Et je crois que le courant romantique du 19e s'intéressait déjàau sort de l'individu dans l'histoire ) et je ferais hurler les spécialistes sans doute...
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par albator »

Je lis Balzac (Illusions perdus) en ce moment. Je vais le regarder d'un autre oeil désormais. L'étranger ou la peste de Camus, c'est de la focalisation à la troisième personne, c'est bien ça ?

Sinon, quelqu'un a-t-il une idée pour trouver ce bouquin (en pdf ou epub ou achat d'occasion à un prix raisonnable) : "personnages et points de vue" d'Orson Scott Card ? Je l'ai trouvé sur Amazon à 150 euros... Du délire...
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Anonyme_Quatre

Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par Anonyme_Quatre »

Je crois pas qu'il soit disponible, non, par contre John Truby parle plutôt bien des personnages (pas de la même manière, certes) dans L'anatomie du scénario

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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par albator »

Je l'ai lu (parcouru sur les personnages) celui-ci. C'était histoire de varier les points de vu :D En effet, il n'est pas dispo. Tu le trouves à prix d'or sur Amazon. Impossible de le trouver en pdf.
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ilham
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Re: Le point de vue dans la narration : choix du narrateur

Message par ilham »

Non,
Dans l'étranger c'est de la première personne.Le célèbre "Aujourd'hui, Maman est morte" .
Et dans la Peste ( faudrait que je relise, ça date ! ), si on suit l'histoire avec le médecin, l'auteur ( et non le narrateur) intervient régulièrement par des réflexions sur les évènements.
C'est difficile de prendre Camus comme exemple car ses textes ont une portée très philosophique sur la condition humaine.
Victor Hugo faisait d'ailleurs pareil sur des chapitres entiers !

Pour revenir à mes propos plus haut, je me suis replongée dans quelques pages de Flaubert, (courant romantique justement) on est bien, il me semble, sur du point de vue interne troisième personne.
Par contre dans l'Assommoir ou Germinal, Zola est bien en point de vue omniscient. Balzac dans les Chouans aussi.

Pour le bouquin, je suis vénère, je l'avais déniché et je l'ai perdu.... :boulet:
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