Tu as bien compris le problème à mon avis ; c'est la construction des phrases qui pose problème.
Tout d'abord, une citation que quelqu'un à posé sur Cocy, mais qui vaut la peine d'être répétée, pour les anglophones :
"This sentence has five words. Here are five more words. Five-word sentences are fine. But several together become monotonous. Listen to what is happening. The writing is getting boring. The sound of it drones. It's like a stuck record. The ear demands some variety. Now listen. I vary the sentence length, I create music. Music. The writing sings. It has a pleasant rhythm, a lilt, a harmony. I use short sentences. And I use sentences of medium length. And sometimes, when I am certain the reader is rested, I will engage them with a sentence of considerable length, a sentence that burns with energy and builds with all the impetus of a crescendo, the roll of the drums. The crash of the cymbals - sounds that say listen to this, it is important." Gary Provost.
Il te faut donc rythmer tes phrases, je pense ; toutes celles de ton texte ne sont basées que sur un sujet - complément plus ou moins détaillé ou presque, ce qui donne une impression de recette de cuisine assez dure à lire, comme tu l'as toi même avouée. A mon avis, c'est bien dans l'alternance des constructions de phrases que tu dois chercher. Mais des solutions existent ! J'ai moi-même pris l'habitude d'essayer de changer presque toujours de structure de phrases, sauf cas précis, quand j'écris, entre deux phrases qui se suivent. Court/court/long/court/court/long, rien que ca par exemple, peut déjà rythmer un texte, même si c'est un peu basique.
Pour le rythme, tu dispose de quatre très bons amis.
Un : la virgule. Je n'épilogue pas, tu connais, mais il ne faut pas hésiter à les enchaîner lorsque tu les utilise à bon escient. Genre, au lieu de : Il marchait très vite dans la rue. Il se dirigeait vers la boulangerie. Il aimait beaucoup les croissants - tu peut faire : Il marchait très vite dans la rue, car, aimant beaucoup les croissants, il se pressait d'atteindre la boulangerie. Ca sonne déjà mieux
Deux : Le point-virgule. Encore mieux ! je l'adore moi, celui-ci. Il convient particulièrement bien aux descriptions comme celle que tu as présenté, d'ailleurs. Genre : L'homme avait des cheveux noir de jais ; mais aussi des yeux bleus ; et pour finir, un nez aquilin. En fait, le point virgule te permet de ne pas couper la phrase aussi brusquement qu'avec le point. Il reste sur le même sujet, tout en changeant en partie celui-ci (exemple : description du personnage, mais chaque partie du corps entre des ; pour ne pas passer aussi vite de l'un à l'autre qu'avec une virgule, et permettre une bonne césure pour laisser au lecteur le temps de comprendre qu'on change de partie du corps à décrire )
Trois : la subordonnée. Des cheveux noir de jais, qui... Bon bref. Encore une fois, je n'épilogue pas.
Et le dernier : les tirets ! Je m'avançais dans la rue - je ne vous l'ai pas dit ? j'avais très très faim - en direction de la boulangerie. Ils sont assez comparables à la parenthèse, ou au point virgule, selon les cas. Je sais qu'Edgar Poe avait tendance à en abuser, et à en mettre partout. Ils sont très pratique pour introduire un petit détail dans une phrase en évitant de trop la compliquer par une subordonnée, etc ; c'est vraiment un no man's land dans ta phrase ou tu places ce que tu veut. Tu peut limite faire des choses comme celles ci : Je m'avançais tranquillement dans la rue, et - Woaw, c'te bombe qui vient de passer ! - et, disais-je, tadada...
Voilà, avec tout ca, tu devrais être amplement capable de restructurer toutes tes phrases. Le tout se tient dans cette leçon : changer ses structures pour éviter qu'elles se répètent, car ce peut être pire que la répétition d'un mot pour le lecteur.
Il ne faut pas hésiter non plus, pour des passages lents comme dans une description, à faire de très longues phrases : tend que la ponctuation suit, ca n'est pas forcément embêtant pour le lecteur, voir ca lui permet de mieux suivre. On n'est pas obligé de la jouer à faire des phrases d'un paragraphe comme certains auteurs genre Damasio ou Proust, mais tend que le début et la fin de la phrase sont en rapport, ca passe si c'est assez travaillé.
Voilà, et sinon en général, fait attention, pendant chaque phrase, à sa longueur et sa structure, à éviter par exemple de les commencer toutes par des "Il tadada.... Il tadadi....". Pour contrer cela, il suffit souvent d'inverser des mots (genre : Il tadadi... Tadada, fit-il ensuite... tu vois le genre).
Et oui, la lecture à haute voix aide à s'en rendre compte.
Eviter aussi d'enchainer des groupes de mots similaires (genre noms-adjectifs puis verbe-adverbe puis complément dans plusieurs phrases d'affilé. Les adjectifs et les adverbes sont à utiliser avec modération !)
Voilà, j'espère avoir pu t'aider !