Bonjour,
une question me trotte dans la tête aujourd'hui, je ne suis pas sûre/ne pas si ça a déjà été traité.
Si quelqu'un décède dans une situation d'urgence (une fuite par exemple, un conflit armé...) nulle doute que la perte reste terrible pour les amis et parents, mais quels mécanismes psychiques entre en jeu pour que les survivants ne s'écroulent pas au mauvais moment et se mettent eux-même très en danger ? Je me doute que l'esprit humain doit avoir un truc pour ça (question de survie) ça reste difficile à concevoir là comme ça à froid...
Quelqu'un a une suggestion ?
Temps de récupération des proches après un décès
Re: Temps de récupération des proches après un décès
Je pense que ça dépend aussi des survivants et de leur relation avec la personne, doit y avoir le mode "lapin dans les phares" comme "viens, on le pleurera plus *reniflement et cigare rougeoyant". Et aussi des personnes qui ne réalisent pas que la personne est morte et continuent comme si de rien n'était jusqu'au moment où tout retombe et là l'idée percute.
- Papaquiou
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Re: Temps de récupération des proches après un décès
Salut Lachésis, je suppose qu'effectivement il doit y a voir plusieurs mécanismes qui se mettent en route en parallèle, ceux dédiés à la survie prenant le pas sur l'affectif, le temps de retrouver une situation plus en sécurité.Lachésis a écrit :Si quelqu'un décède dans une situation d'urgence (une fuite par exemple, un conflit armé...) nulle doute que la perte reste terrible pour les amis et parents, mais quels mécanismes psychiques entre en jeu pour que les survivants ne s'écroulent pas au mauvais moment et se mettent eux-même très en danger ?
C'est un peu à côté de ta question, mais comme ça peut te donner un début de piste, je t'en parle tout de même : connais-tu la "courbe du deuil" ?
Dans un contexte différent, mais ça peut se transposer, cette théorie d'Elisabeth Kübler-Ross décrit les différents états psychiques que traverse une personne suite à un événement ressenti comme une grosse agression, un choc catastrophique (emploi, revenu, liberté, mort d'un être cher, divorce, toxicomanie, infertilité, etc.).
Tu trouveras de très nombreuses références sur internet : par exemple
à plus
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Papaquiou
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Re: Temps de récupération des proches après un décès
La première étape d'un deuil est le choc/déni (http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuil#.C3.89tapes)
Donc dans cet état de choc la personne ne réalise pas tellement ce qu'il s'est passé et peut réagir instinctivement plutôt qu'émotionnellement je pense...
Donc dans cet état de choc la personne ne réalise pas tellement ce qu'il s'est passé et peut réagir instinctivement plutôt qu'émotionnellement je pense...
Vinze, secrétaire des Artistes Fous Associés
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Re: Temps de récupération des proches après un décès
Ca dépend complètement de la personne, je pense.
(Et de son lien avec le défunt).
Y'en a qui vont se "distraire" en se concentrant sur autre chose (dans ton cas, leur survie).
Y'en a qui vont s'effondrer et se contenter de suivre le mouvement tellement ils seront sous le choc de la perte du défunt.
Dans un cadre plus ordinaire, je connais qqn qui dès le lendemain de la mort de sa femme, s'est mis à repeindre son entrée (qu'il a fait dans la journée, avec ses gendres ).
Et qqn qui a fait deux ans de dépression sévère suite à la mort de sa mère, qui en était très proche.
Bref, c'est très variable.
(Et de son lien avec le défunt).
Y'en a qui vont se "distraire" en se concentrant sur autre chose (dans ton cas, leur survie).
Y'en a qui vont s'effondrer et se contenter de suivre le mouvement tellement ils seront sous le choc de la perte du défunt.
Dans un cadre plus ordinaire, je connais qqn qui dès le lendemain de la mort de sa femme, s'est mis à repeindre son entrée (qu'il a fait dans la journée, avec ses gendres ).
Et qqn qui a fait deux ans de dépression sévère suite à la mort de sa mère, qui en était très proche.
Bref, c'est très variable.
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Re: Temps de récupération des proches après un décès
Ca dépend des gens et des circonstances, certaines personnes ne vivent pas toutes les étapes, ou dans l'ordre, ou pas du tout, ou cinq ans plus tard Et là on parle d'un deuil fait dans le "calme"Vinze a écrit :La première étape d'un deuil est le choc/déni (http://fr.wikipedia.org/wiki/Deuil#.C3.89tapes)
Donc dans cet état de choc la personne ne réalise pas tellement ce qu'il s'est passé et peut réagir instinctivement plutôt qu'émotionnellement je pense...
- takisys
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Re: Temps de récupération des proches après un décès
en effet tout le monde ne va pas vivre un deuil de la même manière, mais la réalisation/acceptation n'est pas immédiate, elle prend le plus souvent un certain temps, donc en situation de danger/d'urgence tu peux te trouver avec deux situations opposées :
- ton sujet, par refus, ne voudra pas accepter d'abandonner le décédé au point de se mettre en danger (particulièrement vrai si leurs liens sont forts)
- si leur liens sont moins importants, le sujet va privilégier l'urgence mais ça peut être vrai même avec une victime qui soit proche (si par exemple l'urgence implique de sauver un autre proche)
- le plus souvent la véritable réalisation vient après coup, souvent plusieurs mois et peut parfois donner lieu a de véritable déprime, surtout si le sujet culpabiliser de ne pas avoir réaliser plus tôt
en fait, on réalise/accepte bcp plus vite la mort d'un inconnu. Le choc dépendra alors beaucoup des circonstances
- ton sujet, par refus, ne voudra pas accepter d'abandonner le décédé au point de se mettre en danger (particulièrement vrai si leurs liens sont forts)
- si leur liens sont moins importants, le sujet va privilégier l'urgence mais ça peut être vrai même avec une victime qui soit proche (si par exemple l'urgence implique de sauver un autre proche)
- le plus souvent la véritable réalisation vient après coup, souvent plusieurs mois et peut parfois donner lieu a de véritable déprime, surtout si le sujet culpabiliser de ne pas avoir réaliser plus tôt
en fait, on réalise/accepte bcp plus vite la mort d'un inconnu. Le choc dépendra alors beaucoup des circonstances
- Lachésis
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Re: Temps de récupération des proches après un décès
merci pour vos avis. Et encore, mon cas est plutôt pour les groupes de survivalistes où l'on ne sait jamais trop si les gugus partis le matin vont rentrer le soir (mais ça ne doit pas les empêcher de s'attacher entre eux j'imagine)... Et pourtant je pense qu'on a pourtant fait le tour de ce qui est possible. Merci pour les avis !takisys a écrit :en effet tout le monde ne va pas vivre un deuil de la même manière, mais la réalisation/acceptation n'est pas immédiate, elle prend le plus souvent un certain temps, donc en situation de danger/d'urgence tu peux te trouver avec deux situations opposées :
- ton sujet, par refus, ne voudra pas accepter d'abandonner le décédé au point de se mettre en danger (particulièrement vrai si leurs liens sont forts)
- si leur liens sont moins importants, le sujet va privilégier l'urgence mais ça peut être vrai même avec une victime qui soit proche (si par exemple l'urgence implique de sauver un autre proche)
- le plus souvent la véritable réalisation vient après coup, souvent plusieurs mois et peut parfois donner lieu a de véritable déprime, surtout si le sujet culpabiliser de ne pas avoir réaliser plus tôt
en fait, on réalise/accepte bcp plus vite la mort d'un inconnu. Le choc dépendra alors beaucoup des circonstances
- Milora
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Re: Temps de récupération des proches après un décès
Dans ce cas, peut-être pourrais-tu te pencher sur des témoignages de gens qui ont vécu une guerre ? Côté soldats (ça ressemble à ta description des survivalistes) et côté population civile (qui n'a pas l'entraînement psychologique des soldats). Souvent quand les gens raconent la guerre telle qu'ils l'ont vécue, ce qui est frappant c'est l'impression de normalité, d'instauration d'une vie quotidienne malgré tout, malgré la peur et les deuils... (je pense même aux témoignages de gens qui ont survécu à des camps de concentration (c'est un peu ton exemple poussé à l'extrême) qui en racontaient la vie de tous les jours). Ce que je veux dire c'est que, si ta situation dure sur le temps lonng, je ne sais pas si les mécanismes psychologiques ainsi à l'oeuvre seraient à proprement parler le deuil, ou ceux à l'oeuvre au jour.le jour quand on vit une guerre (peur, organisation malgré tout, sorte d'acceptation d'un quotidien dans ces conditions...)Lachésis a écrit :
merci pour vos avis. Et encore, mon cas est plutôt pour les groupes de survivalistes où l'on ne sait jamais trop si les gugus partis le matin vont rentrer le soir (mais ça ne doit pas les empêcher de s'attacher entre eux j'imagine)... Et pourtant je pense qu'on a pourtant fait le tour de ce qui est possible. Merci pour les avis !
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)