Rythme et progression

[Anonyme_Quatre]

Beaucoup d'auteurs pro vantent les bienfaits des balades et du sport pour se couper dans l'écriture et se permettre d'y réfléchir, et les rares périodes où j'ai pu écrire assez souvent, c'est vrai que ça me faisait du bien.

[La_louve]

Beaucoup d'auteurs pro vantent les bienfaits des balades et du sport pour se couper dans l'écriture et se permettre d'y réfléchir, et les rares périodes où j'ai pu écrire assez souvent, c'est vrai que ça me faisait du bien.

C'est bien vrai !
Souvent, quand je bloque, je vais marcher une heure, toute seule. Le plus souvent, la rêverie va d'elle même prendre la direction de mon livre en cours et la scène en question va s'écrire naturellement dans ma tête. Quelques notes dans un carnet que je garde dans la poche, et il ne me reste plus qu'à taper tout ça à la vitesse de l'éclair en rentrant chez moi

[Ypsen]

C'est la raison pour laquelle je ne refuse aucune sortie quand on m'en propose une, ce qui me permet aussi de préserver ma vie sociale. Sinon, dans les rarissimes cas où je bloque, j'écoute de la musique, ou si je sature, j'allume la console.

...

Non je ne vis pas dans une cave !

[Ellie]

Tiens sinon je me demandais, pour les histoires de rythme ça dépend évidemment de chaque personne, mais est-ce que le type d'histoires ne jouerait pas aussi ?

Par exemple pour ma part j'écris (pour l'instant) ni séries, ni « cycles », plutôt des romans indépendants (même si on retrouve éventuellement des personnages de l'un à l'autre) et du coup je me demande si c'est pas aussi pour ça que le conseil d'écrire chaque jour me parle pas trop : j'ai essayé à un moment, ça a « marché » dans le sens où j'ai fini mon bouquin plus vite, sauf qu'après comme je savais pas quoi écrire j'ai passé plus de mois que d'habitude sans trop savoir ce que je voulais faire ensuite et au final si je regarde le « temps entre chaque roman bouclé » c'est kif-kif.

Je me dis que si je m'étais engagée dans une saga de 10 tomes ce serait peut-être pas la même chose, dans le sens où, un roman achevé, je saurais tout de suite quoi faire après.

Par ailleurs, je suis une grosse feignasse qui fait pas de la grosse qualité du coup je fais peu de recherches et je m'embête assez peu pour le style (on va dire que je « privilégie la spontanéité » ça fera plus sérieux que « grosse feignasse ») donc je peux avoir des périodes d'écriture intenses avec beaucoup de mots à la fin de la journée. J'imagine que si je faisais des recherches tous les paragraphes pour vérifier ce que je dis , ou si j'avais un style beaucoup plus élaboré, il me faudrait plus de temps.

Voilà je dis sans doute des évidences mais du coup je pense qu'il y a pas trop à « culpabiliser » parce qu'on fait "moins" que le voisin ou la voisine

[Colcoriane]

Pour ma part je n'ai pas forcément un rythme très soutenu, disons que ça dépend des périodes et des projets en cours. Et comme IRL j'ai de plus en plus de choses à caser, j'ai moins de temps pour l'écriture.

Quand je veux mettre un coup d'accélérateur (soit parce que j'ai un objectif à atteindre, par exemple pour un camp nano, ou quand j'ai un créneau devant moi et que je me rend compte que je n'avance à rien) j'aime bien aller sur le chat des grenouilles pour profiter de l'émulation et faire des word wars.
Pour ceux qui en connaissent pas le principe, c'est simple : on se fixe une heure de départ, une durée (généralement un quart d'heure ou une demi-heure), et ensuite, une fois que la word war est lancée, on écrit le plus de mots possible. A la fin du temps imparti, chacun donne son résultat, on se congratule, on s'accorde une pause, et on recommence un quart d'heure ou une demi-heure après.
L'avantage de cette façon de faire, c'est qu'elle permet d'avoir des pics de productivité régulièrement entrecoupé de pauses, ce qui permet en général d'avancer plus vite que d'essayer de garder un rythme soutenu sur une longue période. Elle permet aussi de lever des blocages quand il y en a, parce que ça oblige à sortir le mots comme ils viennent, et c'est impressionnant de voir comme les solutions sont toutes proches quand on arrête de se prendre la tête. Et pour ceux qui ne supportent pas d'écrire sans corriger au fur et à mesure (ce n'est plus mon cas, mais pendant longtemps oui), les pauses offrent un temps plus calme pour le faire.

Sinon, je me suis rendue compte, et je pense que je ne suis pas la seule, que mon rythme dépendait beaucoup du projet, et surtout, du "moment" du projet. Au début, tout va bien, ça avance vite, puis plus le temps passe, plus je ralentis, parce que petit à petit il y a un effet de lassitude qui se met en place. (Surtout pour les longs projets.)
Pour lutter contre ça, plusieurs solutions : partager ses avancées avec les autres, par exemple sur les challenges 1er jet, ça permet d'avoir des messages qui reboostent (et des gens qui réclament la suite, ça aussi ça aide ) ; relire ce qu'on a déjà écrit sans se prendre la tête avec les choses à revoir, juste pour le plaisir de voir comme on a déjà avancé ; et si ça ne suffit pas, faire un break. Mettre en pause et s'attaquer à un autre projet, vraiment différent (univers différent, personnages différents, etc.), histoire d'offrir des vacances à Muse. ça peut être un projet court (une nouvelle, un petit one-shot pour rompre la monotonie d'un cycle de douze romans, etc.), l'important c'est que ce soit un truc sympa. Quand on revient sur le projet initial après ça, en général, on est content de retrouver ses personnages, un peu comme rentrer à la maison, et on retrouve l'énergie pour recommencer à avancer.

[Lehua]

Aaaah bah voilà, je me trouve à des années lumières de ce principe. Je peux rester 3h sur un paragraphe en le modifiant sans cesse. Le truc c'est que je ne supporte pas de continuer quand je ne suis pas satisfait de ce que je viens d'écrire. Peut-être que je devrais cesser d'être aussi maniaque. Par contre ça n'explique pas pourquoi je mets autant de temps à me relire et à me corriger... trop perfectionniste ? Or quand je vois le résultat après le passage d'une amie relectrice, je me dis que je ne le suis pas assez.

Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de comparer. Une personne qui relit le texte de quelqu'un d'autre a déjà un certain recul.

Pour ma part, si je veux m'imposer un rythme, j'utilise une application comme Pacemaker. Je n'aime pas être dans le flou et j'ai besoin d'un objectif quotidien - que ce soit à atteindre ou à dépasser. Généralement, je couple ça avec mon propre calendrier de suivi - si ça intéresse quelqu'un : ici. J'avais adapté celui que Dave Seah proposait pour le NaNo afin d'avoir un suivi mensuel… Et ça commence en février parce que j'ai trop tardé pour faire janvier .

Sinon pour contrer le manque de concentration, j'aime bien les sessions de 20/30min. Je me fixe un nombre de mots (ex. : 750 en 20min), puis pause ou « récompense » d'une vingtaine de minutes (mais les Word Wars me stressent par contre). Ne pas avoir toujours le nez sur le document s'avère souvent moins stressant dans mon cas. Je ne me dis pas « Le temps passe et tu avances pas » et la pause restant courte, je reste motivée et concentrée .

[meldc]

En effet, comme tu le vois, chacun a son propre rythme. Personnellement, je crois que je serais incapable d'écrire non stop pendant 10 heures d'affilée, donc je t'admire pour ça. Mais ce n'est pas pour autant que je chercherais à t'imiter.
Sois juste toi-même, c'est le plus important, ne te compare pas aux autres.

[Chrestomanci]

Intéressant, ce sujet ! (Je vais regarder Pacemaker) Ca m'interpelle de lire vos retours parce que je suis aussi, dans mon cas, une "lente", quoique ça dépende aussi des moments du roman, certains sont plus inspirants que d'autres. Mais reste que je dépasse rarement les 2 pages par jour quand je fais des journées complètes (et quand c'est 3 pages, c'est la fiesta) (ou alors ça m'angoisse parce que je me dis que pour écrire autant, ça doit être tout pourri ) Et oui en effet, 10 heures par jour, c'est énorme oO Quand j'arrive à ne faire que ça, je sature au bout de 7 heures, moi

Je ne sais pas si ma petite contribution peut aider ; mais pour ma part, j'ai fini par arrêter de compter le nombre de pages, parce que finalement ça n'a guère d'importance. Ce qui compte est d'écrire un texte qui tient debout, et c'est beaucoup plus motivant de compter en termes d'étapes : tel délai pour écrire tel chapitre, ou telle scène... Tant et si bien que maintenant, quand j'écris, je ne compte même plus le nombre de signes ou de pages. Je vois ça à la dernière relecture, c'est la surprise de fin

[Anonyme_Quatre]

C'est la raison pour laquelle je ne refuse aucune sortie quand on m'en propose une, ce qui me permet aussi de préserver ma vie sociale. Sinon, dans les rarissimes cas où je bloque, j'écoute de la musique, ou si je sature, j'allume la console.

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Non je ne vis pas dans une cave !

L'exercice physique, même mineur a des vertus au-delà de voir des gens et de se distraire, notamment participe à se vider l'esprit (pour mieux le remplir) et met dans de bonnes dispositions (merci les endorphines). Et même si l'on se sent fatigué après une journée de travail intellectuel, ce n'est pas la même fatigue qu'une fatigue physique !

[Ypsen]

C'est vrai qu'écrire une série très longue peut motiver à écrire plus assidûment. J'ai tellement de choses déjà établies en travail de fond qu'il est difficile de ne pas éprouver l'impression d'être en retard. Après je ne me force jamais en rien. En dépit de mon rythme rigoureux d'écriture, je reste humain, et il m'arrive de flemmarder toute la journée, ou d'éteindre mon PC si jamais le fait de bloquer trop longtemps commence à me courir sur le système.

Je suis d'accord qu'il n'est pas vraiment nécessaire de se comparer aux autres, l'écriture demeure quelque chose d'assez intime et personnel en ce qui concerne son procédé. Mais en discuter peut toujours se montrer fructueux, sous réserve que l'on garde une certaine distance (copier autrui dans sa façon de travailler ne mènerait à rien selon moi, or on peut toujours s'en inspirer pour adapter et agrémenter la notre).

Pour l'exercice physique... erf J'aime autant faire du sport que de porter une doudoune en plein désert. Mais je fais un peu de marche, il m'arrive de temps à autre d'éviter les transports en commun pour faire le trajet à la marche, ce qui me fait plusieurs demi-heures d'exercice. Mais ça reste très occasionnel.

[Luminelya]

Je rejoins ce qu'ont dit les autres : chacun a son rythme d'écriture, surtout, je pense, sur le premier jet. Certains vont aller très vite, quitte à devoir beaucoup corriger ensuite, d'autres vont peaufiner chaque passage et limiteront peut-être ainsi les corrections (au moins sur la forme).

Ce qu'il faut, c'est trouver ce qui te convient, parce qu'apparemment tu n'es pas très satisfait de ta manière actuelle d'avancer. Peut-être devrais-tu donc essayer, comme il te l'a déjà été conseillé, de te lâcher davantage sur le premier jet, d'accepter son imperfection, puisque de toute façon le temps que tu y passes ne t'empêche pas de corriger et de re-corriger ensuite. D'expérience, je trouve personnellement plus gratifiant d'avancer vite sur le premier jet. Pour cela, faut vraiment se répéter que les corrections viendront plus tard, quand on aura toute la matière nécessaire pour réfléchir, réorganiser, améliorer.

Par ailleurs, je suis comme d'autres impressionnée par le temps que tu consacres à l'écriture tous les jours, mais peut-être serait-il bon que tu analyses ce que tu fais exactement de ce temps : es-tu toujours pleinement concentré, toujours pleinement à ta tâche ? Si oui, bravo Si non, tu pourrais essayer aussi les méthodes qui imposent des pauses régulières. J'ai essayé la méthode "Pomodoro" à une époque où j'avais une deadline très proche et cela avait été vraiment efficace pour moi. Le principe est d'enchaîner des plages de travail chronométrées et entrecoupées de pauses courtes (5 minutes). Au bout d'un certain nombre d'enchaînements, on s'accorde une pause plus longue.

[Astraia]

Ça me rassure de voir qu'il y en a des comme moi! Si je travaille bien, j'arrive à écrire un millier de mots en un jour entier, mais il y a des moments où je ne fais que de fixer mon écran, taper une phrase, l'effacer, la retaper, modifier la moitié des mots, l'effacer, continuer à fixer l'écran… Inutile de dire que quand j'ai entendu parler d'un écrivain qui avait terminé un roman de 90'000 mots en une semaine, j'ai paniqué!

En fin de compte, j'ai compris que, comme d'autres l'ont dit, je pense qu'il ne faut pas se comparer aux autres. (Même si c'est plus facile à dire qu'à faire!) Il y a des idées que je n'aurais pas eues si j'avais tout couché sur papier immédiatement au lieu d'y réfléchir. À mon avis, c'est égal combien de temps on prend à terminer un projet - tant qu'on le termine!

Pour ce qui est de mettre ses idées en ordre, j'ai trouvé que penser à mon roman au cours de la journée, dans le bus ou le tram, pendant que je me brosse les dents, etc aide beaucoup. Une autre chose que je fais et peut-être un peu bizarre c'est de faire une promenade dans la peau de mes personnages. J'enfile les habits qu'ils porteraient, je me coiffe comme eux et je me promène tout en essayant de voir le monde à travers leurs yeux. Ça me permet de m'habituer à leur point de vue, et parfois même de découvrir de nouvelles choses sur eux. Du coup, quand j'écris, je sais à qui j'ai affaire.

[Kinvara]

Je travaille en moyenne une dizaine d'heures par jour. Le bilan ? Environ deux pages words, tout au plus, si ce n'est une, même lorsque je m'affaire uniquement à l'écriture /réécriture d'un seul chapitre.

Attention à la notion de "page". Le résultat ne sera pas le même si tu écris en Arial 6 ou 12...
Pour ma part, je carbure à env 4000sec/h. Mais uniquement à certaines conditions: il me faut avoir le scénario du chapitre en tête, ainsi que le ton du narrateur. Souvent, je râbache des phrases de dialogues des heures durant, jusqu'à ce que je puisse me mettre au clavier. Et je reste consciente que je n'obtiendrai qu'un premier jet, qu'il faudra reprendre par la suite à plusieurs reprises.

Peut-être es-tu finalement plus produtif que moi en fignolant chacun de tes paragraphes. Le tout est de trouver son propre rythme et de conserver le plaisir d'écrire.

J'enfile les habits qu'ils porteraient, je me coiffe comme eux et je me promène tout en essayant de voir le monde à travers leurs yeux.

Pas facile à faire selon le projet en cours...

[Astraia]

J'enfile les habits qu'ils porteraient, je me coiffe comme eux et je me promène tout en essayant de voir le monde à travers leurs yeux.

Pas facile à faire selon le projet en cours...

Mais si, mais si, il faut simplement savoir faire avec ce que l'on n'a… et ne pas avoir peur de l'image qu'on donne à ses voisins!

[Ypsen]

Attention à la notion de "page". Le résultat ne sera pas le même si tu écris en Arial 6 ou 12...
Pour ma part, je carbure à env 4000sec/h. Mais uniquement à certaines conditions: il me faut avoir le scénario du chapitre en tête, ainsi que le ton du narrateur. Souvent, je râbache des phrases de dialogues des heures durant, jusqu'à ce que je puisse me mettre au clavier. Et je reste consciente que je n'obtiendrai qu'un premier jet, qu'il faudra reprendre par la suite à plusieurs reprises.

Peut-être es-tu finalement plus produtif que moi en fignolant chacun de tes paragraphes. Le tout est de trouver son propre rythme et de conserver le plaisir d'écrire.

4000 sec/h ?! Quand je pense que j'ai des dizaines et dizaines de pages de travail de fond (chapitres, trame, personnages, lieux) et je ne dépasse pas les 6000 sec par jour
Ouais, on va plus miser sur le peut-être hein. Sinon on a l'air d'avoir la même tare (les pics de productivités en moins pour ma part), à la différence que c'est plus souvent la narration qui me bloque. Et j'écris pour ma part en Andalus gras 12, oui bizarre, c'est une vieille habitude. Quant au plaisir d'écrire, il est intact, voire toujours plus ardent.

Par ailleurs, je suis comme d'autres impressionnée par le temps que tu consacres à l'écriture tous les jours, mais peut-être serait-il bon que tu analyses ce que tu fais exactement de ce temps : es-tu toujours pleinement concentré, toujours pleinement à ta tâche ? Si oui, bravo Si non, tu pourrais essayer aussi les méthodes qui imposent des pauses régulières. J'ai essayé la méthode "Pomodoro" à une époque où j'avais une deadline très proche et cela avait été vraiment efficace pour moi. Le principe est d'enchaîner des plages de travail chronométrées et entrecoupées de pauses courtes (5 minutes). Au bout d'un certain nombre d'enchaînements, on s'accorde une pause plus longue.

Ça dépend beaucoup de mon humeur ou de mes tendances. En ce moment, j'interromps beaucoup mon écriture pour passer sur ce forum. Aujourd'hui je n'ai corrigé qu'une page, ce qui nécessite pourtant des fois une pleine concentration de ma part. C'est surtout FB que j'essaie d'éviter, sinon je suis mort.
En outre et comme je l'ai déjà évoqué, j'ai déjà testé les pauses et différents rythmes de ce genre, mais ça me faisait plus que de mal que de bien. Ça a tendance à plus me disposer à fainéanter qu'autre chose, et à me couper l'envie d'écrire, et au mieux, ça ne me fait pas écrire plus vite (le temps des pauses en plus qui diminue donc mon quota).

J'enfile les habits qu'ils porteraient, je me coiffe comme eux et je me promène tout en essayant de voir le monde à travers leurs yeux.

Pas facile à faire selon le projet en cours...

Mais si, mais si, il faut simplement savoir faire avec ce que l'on n'a… et ne pas avoir peur de l'image qu'on donne à ses voisins!

Si ça se trouve... David Bowie avait la même technique !