L'écrivain et son égo

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Crazy
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L'écrivain et son égo

Message par Crazy »

La discussion est partie d'une "faute de frappe", mais j'ai pensé que ça pourrait valoir le coup de créer un sujet rien que pour ça.

Le problème a deux faces :
- la question de l'humilité (ou de l'orgueil) vis-à-vis de la qualité des écrits de chacun (cf cet article de Dorian Lake).
- la question du côté "attention whore" et du "lisez mon texte !" "achetez mon roman !" "floodez mon Challenge" :sifflote:

Donc voilà, comment le vivez-vous ? ^^

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Florie
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Florie »

C'est un sujet bien vaste et je ne sais pas trop par quel bout commencer.
Allez, je me lance avec trois points de départ pour lancer la réflexion:

Petit un: Autour de tout ça, il y a le fait qu'en tant qu'écrivain, on crée, on produit quelque chose à la sueur de notre front. Les psychologues l'ont prouvé à coups d'études d'origami et montages de meubles Ikéa : on a une vision biaisée (souvent trop optimiste) de ce qu'on a fait nous même. Par exemple les sujets de l'expérience origami proposaient de vendre bien plus cher ce qu'ils ont passé du temps à faire que des acheteurs lambda n'étaient prêts à payer.

Du coup - certains d'entre-nous ont parfois tendance à prendre les choses très à cœur parce que c'est "notre bébé", c'est difficile d'accepter la critique et on a envie de les gens trouvent notre univers fantastique, viennent lire notre blog et, pour ceux qui sont auto-édités ou à compte d'auteur, viennent acheter leur livre.

Petit deux: Est-ce que ça ne participe pas d'un besoin d'être au centre de l'attention créé par le monde d'aujourd'hui, la présence sur internet, les réseaux sociaux etc.? Je trouve que la question est super bien abordée dans la nouvelle "So Phare Away" d'Alain Damasio d'ailleurs. J'ai l'impression qu'on vit dans un monde qui nous encourage à se mettre en avant, rassembler les views, les follows, les friends, qui fait qu'on passe plus de temps à se regarder le nombril qu'à s'intéresser aux autres. Je l'ai particulièrement remarqué sur twitter ces derniers temps et je suis en train d'abandonner la plateforme peu à peu parce que j'ai l'impression que les relations sont juste d'auto-promotion et de follow-back et que les twittos ne s'intéressent qu'à eux-mêmes et pas à l'échange avec les autres.

Petit trois : Il y a eu plusieurs fois des discussions autour des challenges premier jet, autour du fait que c'est parfois déstabilisant d'avoir peu ou pas de visite sur son propre challenge, certains ont même pris la décision de suspendre leur challenge par le passé, ou d'arrêter de fréquenter la section parce qu'on peut se retrouver trop facilement à douter de soi dès qu'on voit qu'il y a peu de lecteurs sur le challenge, ou que d'autres challenges ont plus de followers que le sien. Est-ce que ce n'est pas lié à tout ce débat, finalement? On voudrait que tout le monde s'intéresse à notre super monde mais chacun est plus focalisé sur sa propre écriture (ce qui est tout à fait normal).
Ceci dit, je trouve que les challenges sont hyper motivant quand les échanges sont équilibrés, justement. Quand on découvre des challengers et suit leur monde, et qu'on a quelques suiveurs aussi, l'ego devient un équilibre qui fait qu'on s'apporte vraiment quelque chose mutuellement.
Est-ce que ça a du sens ce que je raconte?
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sherkkhann
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Re: L'écrivain et son égo

Message par sherkkhann »

Donc voilà, comment le vivez-vous ? ^^
Je vois les choses un peu comme Florie.

Je pense que c'est naturel chez l'écrivain de vouloir être lu, sinon je ne vois pas bien pourquoi on écrirait :arrow: par contre, si ce besoin est naturel, je pense qu'il faut aussi faire attention à ne pas tomber dans l'excès : ex : déprimer parce qu'on a pas beaucoup de monde sur son challenge. Je trouve ces sentiments très néfastes pour la personne et je pense que là, faut pas hésiter à décrocher complètement, à se couper un peu du monde virtuel.
Personnellement, je ne ressens pas le besoin d'être sur les réseaux sociaux. Je n'ai pas non plus de blog. J'ai essayé Twitter mais ça m'a vite gavé, FB idem ( j'utilise FB juste pour donner des nouvelles à la famille qui est à l'autre bout du monde, faut avouer que c'est quand même pratique des fois). Par contre (alors peut être que je suis plus sensible que la moyenne) je ressens très très vite les "mauvaises ondes" : je peux être rapidement mal mentalement si je reste trop sur les réseaux sociaux, justement comme dit Florie, parce que je n'y trouve pas de réel échange, mais plus des gens qui se regardent un peu trop le nombril. Par contre, j'adore les challenges parce que j'y trouve un réel échange : peu importe que les gens ne suivent pas le mien, si j'aime le projet ou la personne, je vais allez voir régulièrement car ça me fait plaisir d'échanger avec cet auteur. Idem IRL : je déteste parler de mes écrits, ça me met hyper mal à l'aise car je pars du principe où les gens s'en foutent, et si ça les intéresse vraiment, je les renvois sur le challenge : au moins, je suis sur que les questions ne sont pas posées par politesse. En fait, je préfère avoir deux trois personnes qui me suivent mais qui le font sincèrement, plutôt que pleins qui vont peut être attendre quelque chose en retour.

Sinon Crazy, excellent article :love:

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Umanimo
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Umanimo »

sherkkhann a écrit :Par contre, j'adore les challenges parce que j'y trouve un réel échange : peu importe que les gens ne suivent pas le mien, si j'aime le projet ou la personne, je vais allez voir régulièrement car ça me fait plaisir d'échanger avec cet auteur.
Pareil que toi, sherkkhann. Ça m'est égal que les personnes dont je suis les challenges, parce que j'aime ce qu'ils écrivent, ne suivent pas le mien. Lorsque ça arrive, c'est du bonus, un plaisir de plus. Je leur en suis même très reconnaissante, car cela veut dire (j'espère que c'est ça en tout cas) qu'ils aiment aussi ce que je fais, ce qui est très gratifiant.
sherkkhann a écrit :Idem IRL : je déteste parler de mes écrits, ça me met hyper mal à l'aise car je pars du principe où les gens s'en foutent
Pareil aussi. Je ne parle jamais de ce que je fais à mon entourage. D'ailleurs la plupart ne s'y intéressent pas. Lorsqu'on me demande ce que je fais je réponds que j'écris, mais en général, ça s'arrête là et je n'entre pas dans les détails.
Crazy a écrit :Le problème a deux faces :
- la question de l'humilité (ou de l'orgueil) vis-à-vis de la qualité des écrits de chacun (cf cet article de Dorian Lake).
- la question du côté "attention whore" et du "lisez mon texte !" "achetez mon roman !" "floodez mon Challenge" :sifflote:

Donc voilà, comment le vivez-vous ?
De manière générale, je suis très humble avec ce que j'écris. J'ai conscience, parce que cela m'a été dit par toutes sortes de personnes très diverses, d'avoir ce qu'on appelle "un joli brin de plume", mais pas au delà de ça. Quand je lis d'autres textes et même certains textes ici, sur la mare, je me sens encore plus humble, parce que j'ai conscience de n'être qu'une "écrivaillonne". Aussi bien par le style que par l'imagination déployée dans les histoires. J'admire l'imagination des autres, écrivains établis ou apprentis écrivains comme nous sommes presque tous ici. Je n'arrive pas à quelque chose d'aussi débridé.

Quant à ceux qui sont atteint d'"attention whore", cela m'insupporte totalement au point de me rebuter complètement. L'effet sur moi est inverse de celui voulu par la personne : je vais éviter son livre/fanfiction/challenge/autre, comme la peste. Mais je n'ai senti personne se comporter ainsi dans la mare.

Pour en revenir au fait de voir son challenge peu fréquenté et du coup de se remettre en question et penser qu'on fait du caca, c'est quelque chose qui m'est arrivé l'année dernière. J'ai terminé l'année le moral dans les chaussettes. Fort heureusement, ce n'est pas le cas cette année (j'avais hésité à en ouvrir un, vu les mauvaises expériences que j'avais eu). J'ai des suiveurs formidables (ceux de l'an dernier l'étaient aussi, bien que beaucoup moins nombreux :heart: ) et je suis moi même avec un grand plaisir une douzaine de challenges.

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desienne
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Re: L'écrivain et son égo

Message par desienne »

Une chose est certaine : que ce soit des likes, des followers, des avis, des chroniques, des messages... Tout ça a un impact physique sur l'être humain qu'on appelle un auteur ; ça titille son hypothalamus en secrétant tout un tas de molécules qui le rend accro et dingue quand les dites molécules se servent de cette foutue glande comme un punching-ball... À la longue, ça agit comme une drogue : "Bonjour, je m'appelle Stéphane et je suis Liko-olique..." \o/

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Crazy
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Crazy »

"Bonjour, Stéphane !"

;)

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Siana
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Siana »

Sujet intéressant, et je suis d'accord avec à peu près tout ce qui a été déjà dit. Je pense aussi que nous avons tous des exemples d'auteurs qui ont pris la mouche parce qu'on a osé critiquer l’emplacement d'une virgule ou le sens d'une phrase pas claire. ^^

Je pense pour ma part que la plupart des auteurs passent certainement par ce genre de stade, en particulier au début. Après, on peut prendre l'habitude des retours négatifs argumentés et c'est sûrement un bon moyen de redescendre un peu son ego.
Cela dit, pour revenir sur la notion de "bébé", j'ai l'impression que ça va plus loin que ça. J'y ai pensé aussi notamment avec l'exemple des tests sur les origamis et les meubles cité par Florie. La satisfaction que l'on ressent alors me semble davantage liée à la "réalisation" qu'à sa qualité. C'est ce soulagement que l'on ressent quand on termine un travail. On est content de l'avoir terminé, et donc en quelque sorte, on a "réussi". On ne pourrait toutefois pas ressentir cette satisfaction si on pensait avoir raté son projet. Et cela arrive. Je pense qu'on a tous eu des jours où l'on a regardé cette page horrible qu'on vient d'écrire et qui ne ressemble à rien, parce que ceci ou cela. Ce moment où l'on commence à déprimer... Par contraste, quand on termine quelque chose en étant satisfait, je pense que ça peut d'autant plus se ressentir. Quand il s'agit d'un domaine dans lequel on s'investit, je ne suis pas sûre qu'il y ait souvent de juste milieu, en fait. (après, c'est ma vision)

Ce qui m'amène à penser qu'avoir un peu d'ego est plutôt une chose favorable. C'est ce qui nous empêche de déprimer, de jeter tous les embryons de projets à la poubelle parce qu'on se sent trop nul. La satisfaction personnelle aide à avancer, c'est la preuve qu'on peut réussir et qu'il faut donc continuer (à la fois pour réussir encore et pour ressentir encore ladite satisfaction, ça ressemble à un cercle vertueux). Parce que bon, on l'oublie souvent, mais le besoin d'accomplissement est réel pour chacun (et à chacun son domaine).
Ne serait-ce que pour citer Maslow, c'est le dernier de la pyramide, quand tous les autres sont comblés (physiologiques, sécurité, appartenance, estime). Dans notre société actuelle, les trois premiers sont souvent comblés ou en bonne voie pour la plupart des gens (si, si, l'appartenance aussi, sinon vous ne seriez pas sur la mare ^^). L'estime est néanmoins celui que les retours de bêta peuvent froisser, et je pense que c'est d'ailleurs celui qui peut entraver le besoin de d'accomplissement, si on reçoit trop de critiques. Une personne qui n'a pas son besoin de reconnaissance de comblé risque d'être plus enclin à abandonner qu'à continuer (exemple tout con : le demandeur d'emploi qui se fait trop refuser... ou l'auteur à qui on refuse 40 fois un manuscrit).

Après, l'excès d'ego de ce point de vue reste agaçant, même s'il peut provenir d'un besoin d'estime non comblé (et donc d'un manque de confiance en ses capacités personnelles).

(mes excuses pour cette socio-philosophie de comptoir, mais ça me paraissait important ^^)

(Ah, et, me concernant, j'ai un bel ego que je tente de calmer/dissimuler, donc si un jour vous me voyez prendre la grosse tête vous aurez le droit de m'engueuler, parce que j'ai pas envie de l'avoir trop grosse. ^^)
Modifié en dernier par Siana le jeu. févr. 18, 2016 6:58 pm, modifié 2 fois.

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Cloe[cestdoncvrai]
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Cloe[cestdoncvrai] »

Je me permets de réagir un peu en dehors sur sujet de l’ego, car deux remarques de la conversation m’ont fait *tilt*.
Il faut d’abord que je pose le contexte. Il y a 9 mois, on (on écrit à 4 mains) a décidé de publier notre livre principal sur internet. Création d’un site (facile, je travaille là-dedans), aucune visibilité, mais c’était en ligne. Puis recherche de lecteur. Se rendre à l’évidence : il va falloir publier ailleurs pour être lu. Alors on découvre les plateformes de « lecture en ligne ». WattPad, Scribay, Atramenta... On teste un peu tout ça. Mais rien ne fonctionne. Pas de lecteur, le texte est noyé sous le flot sur Wattpad, pas adapté au lectorat sur scribay/attramenta. Ça a duré jusqu’à ce qu’on comprenne qu’il fallait qu’on soit actives. Qu’on promeuve activement nos écrits.

Je vous passe les péripéties (cette mise en contexte est déjà assez longue) mais 9 mois plus tard, on est toujours sur WattPad et on a presque abandonné toutes les autres plateformes. Et pourtant au départ sincèrement j’ai comprenais rien, mais RIEN à cette plateforme. Et aujourd’hui encore je ne comprends pas ça a pu devenir le site que je fréquente le plus.

Hors, cette phase :
" Je l’ai particulièrement remarqué sur twitter ces derniers temps et je suis en train d’abandonner la plateforme peu à peu parce que j’ai l’impression que les relations sont juste d’autopromotion et de follow-back et que les twittos ne s’intéressent qu’à eux-mêmes et pas à l’échange avec les autres. »
Décris effectivement bien Twitter, mais également très bien WattPad. Là-dedans, la moindre interaction est rapportée et rend ton profil plus visible. Plus tu te montres, plus tu es visible, plus tu es visible, plus tu es vu et... chose incroyable, plus tu acquières de la légitimité .
Juste parce qu’on a vu ton pseudo. Pas à la qualité de ton travail.
Je ne suis pas du tout réseaux sociaux. J’ai pas de twitter, pas de Facebook, je n’y vois pas d’intérêt. Mais, je suppose qu’ils fonctionnent tous un peu comme ça.

Si on s’est « lancées » dans WattPad, c’est avec le calcul très pragmatique de « les lecteurs sont là-bas, on va se remonter les manches et aller remuer la fange pour être lues (bordel !) ». Je crois en notre œuvre, je pense qu’elle peut apporter quelque chose à ceux qui la liront, autant que de savoir qu’on a lit m’apporte quelque chose (ha, on retombe sur l’ego : D). Ça vaut bien le coup de tenter un réseau social...

Et en fait, en toute honnêteté et à mon corps défendant, aujourd’hui, j’aime ça. Hé quoi ? On a 120 followers sur WattPad, on commence à ressentir la légitimité. C’est terrible comme sensation. Terrible aussi de se dire que ce n’est pas la qualité de ton travail qui fait t’apporte la reconnaissance.
Spoiler: montrer
(Enfin, pas que. Parce que, en vrai, aussi fou que cela paraisse, il y a des bons textes qui circulent, des cercles plus « matures » qui forment une communauté inclusive difficile à percevoir au premier abord, mais finalement assez soudée. Bref, on fait de vraies rencontres, on lit de vrais livres, on vit, aussi, de vraies aventures humaines. C’est pas le sujet, mais je voulais quand même nuancer mon propos ;) )
Donc voilà, je pense qu’à elle seule cette phrase résume incompréhensible succès de WattPad...
Une chose est certaine : que ce soit des likes, des followers, des avis, des chroniques, des messages... Tout ça a un impact physique sur l’être humain qu’on appelle un auteur ; ça titille son hypothalamus en secrétant tout un tas de molécules qui le rend accro et dingue quand lesdites molécules se servent de cette foutue glande comme un punching-ball... À la longue, ça agit comme une drogue
... et me permet de raccrocher au sujet principal : être lu fait du bien à l’ego. Être suivi et reconnu encore plus. Reste à savoir garder la tête froide, ne pas perdre de vue ses objectifs, se donner les moyens de les atteindre... etc. :)

D’ailleurs c’est une question très liée à l’ego de l’écrivain, ça, aussi : qu’est ce que vous attendez de l’écriture ?
Merci d’avoir lu mon pavé !
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Francis Ash
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Francis Ash »

Très chouette sujet Crazy ! :wow:

Ou est-ce que je me situe dans cette histoire d'égo et d'attention whore ?
J'aimerais bien le savoir, en fait !
J'ai lu ton article, celui de Dorian, les commentaires déjà présents sur ce fil, très intéressants et pleins de bon sens, mais je suis infoutu de me situer.
J'espère ne pas être rasoir, surtout avec le tournoi des nouvellistes qui va bientôt s'achever. Je pense avoir été pondéré sur la promotion que j'ai fait de ma nouvelle, mais à vrai dire, je suis loin d'être le mieux placé pour en juger ^^
Pour le reste, quand j'ai la chance d'avoir une nouvelle retenue pour une publication, j'en fais part, mais sans le ressasser. Je pense être davantage dans l'information que dans la promotion, en fait.

Comme Umanimo, je suis assez vite agacé par les gens qui confondent promotion et harcèlement. On peut promouvoir ses œuvres avec simplicité et élégance. Des gens comme Nadia Coste, Agnès Maraud, Paul Beorn ou Cindy Van Wilder - pour ne citer qu'eux, liste non exhaustive - font ça très bien. Mention spéciale pour l'art du teasing fun développé par Cindy et Agnès ;)

Si un jour, un de mes romans voit le jour (oh punaise qu'elle est laide, cette phrase ! ) j'aimerais pouvoir le promouvoir (pas mieux :fatigue: ) avec ce talent. Mais je ne pourrai sans doute jamais en juger par moi-même.
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Florie
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Florie »

Siana a écrit :Quand il s'agit d'un domaine dans lequel on s'investit, je ne suis pas sûre qu'il y ait souvent de juste milieu, en fait. (après, c'est ma vision)
Je suis tout à fait d'accord avec ça! Finalement l'ego d'un auteur je trouve que ça va et ça vient. Personnellement, je passe de phases super contente parce que j'ai été lue et commentée, à des phases moral à zéro parce que justement je ne reçois aucun retour de la part des gens. D'ailleurs à ce sujet, j'ai remarqué que l'absence de retour avait plus d'impact (négatif) sur l'ego que les retours négatifs - qu'ils soient constructifs ou non. Parce que quelqu'un qui commente sur ce qu'il n'a pas aimé a quand même commenté.

Et en effet dans ce cadre-là je suis d'accord que c'est un équilibre à atteindre, qui s'acquiert avec la maturité peut-être, et à mesure qu'on prend confiance en soi en tant qu'auteur (une confiance en soi saine j'entends, où on comprend bien où on se situe, comment fonctionne le truc, y compris le fait qu'on ne sera jamais une grande plume à la Oscar Wilde comme dirait Dorian Lake) et qu'on est en paix avec ça.
Siana a écrit :Ne serait-ce que pour citer Maslow, c'est le dernier de la pyramide, quand tous les autres sont comblés (physiologiques, sécurité, appartenance, estime). Dans notre société actuelle, les trois premiers sont souvent comblés ou en bonne voie pour la plupart des gens (si, si, l'appartenance aussi, sinon vous ne seriez pas sur la mare ). L'estime est néanmoins celui que les retours de bêta peuvent froisser, et je pense que c'est d'ailleurs celui qui peut entraver le besoin de d'accomplissement, si on reçoit trop de critiques.
Je suis tout à fait d'accord que l'écriture, terminer des projets et être lu fait partie de l'accomplissement personnel. Par contre le côté "ego" est plutôt lié au côté estime, non?
Techniquement, un pur besoin d'accomplissement se contenterait d'une multilogie de millions de sec, même lus par personne, à partir du moment où elle est passée de la tête au papier, non? (même si l'accomplissement est encore plus grand quand la multilogie est lue, mais pour moi ce n'est pas un prérequis au sentiment d'accomplissement)
Cloe[cestdoncvrai] a écrit :Décris effectivement bien Twitter, mais également très bien WattPad. Là-dedans, la moindre interaction est rapportée et rend ton profil plus visible. Plus tu te montres, plus tu es visible, plus tu es visible, plus tu es vu et... chose incroyable, plus tu acquières de la légitimité .
Ah c'est très intéressant ta remarque sur Wattpad, c'est en effet ce que j'ai ressenti en publiant les premiers chapitres d'une novella sur la plateforme. Et du coup ça m'a fait déserter aussi d'ailleurs, parce que j'avais l'impression que personne ne s'intéressait à ce que j'écrivais autrement que pour se montrer, et même les personnes que j'ai lues et commentées se contentaient d'un "merci" obligé à mes commentaires au lieu de s'engager dans un réel échange.
Cela dit je n'ai peut-être pas réussi à "rentrer" dans ce cercle de communauté, je n'ai jamais réussi à avoir de réels échanges avec quiconque sur Wattpad. Un peu comme twitter, j'ai l'impression qu'il y a un côté initiatique, qu'il faut "connaître les codes" pour naviguer la plateforme, gagner en légitimité et pouvoir engager de réels échanges, non?
Francis Ash a écrit :Comme Umanimo, je suis assez vite agacé par les gens qui confondent promotion et harcèlement. On peut promouvoir ses œuvres avec simplicité et élégance. Des gens comme Nadia Coste, Agnès Maraud, Paul Beorn ou Cindy Van Wilder - pour ne citer qu'eux, liste non exhaustive - font ça très bien.
Je suis d'accord aussi. Les auteurs que je suis sur twitter et qui m'envoient un message automatique type "bienvenue, mon bouquin c'est ici "link" " c'est très insupportable. Mais de la promotion bien faite, plus subtile en effet, est bienvenue. Peut-être que justement l'ego de ces gens qui font de la promotion "modérée" est plus sain?
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Siana »

Florie a écrit : Je suis tout à fait d'accord que l'écriture, terminer des projets et être lu fait partie de l'accomplissement personnel. Par contre le côté "ego" est plutôt lié au côté estime, non?
Techniquement, un pur besoin d'accomplissement se contenterait d'une multilogie de millions de sec, même lus par personne, à partir du moment où elle est passée de la tête au papier, non? (même si l'accomplissement est encore plus grand quand la multilogie est lue, mais pour moi ce n'est pas un prérequis au sentiment d'accomplissement)
A mon avis, ça dépend surtout de l'état du besoin d'estime. La tentative de combler le besoin d'accomplissement par des projets peut avoir pour motivation interne (et même inconsciente) de combler le besoin d'estime. Dans ce cas, le besoin d'accomplissement devient un moyen de combler le besoin d'estime, grâce aux projets que l'on réalise, et pour lesquels on demande l'avis (et donc l'estime) d'autrui.

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Cloe[cestdoncvrai]
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Cloe[cestdoncvrai] »

Ah c'est très intéressant ta remarque sur Wattpad, c'est en effet ce que j'ai ressenti en publiant les premiers chapitres d'une novella sur la plateforme. Et du coup ça m'a fait déserter aussi d'ailleurs, parce que j'avais l'impression que personne ne s'intéressait à ce que j'écrivais autrement que pour se montrer, et même les personnes que j'ai lues et commentées se contentaient d'un "merci" obligé à mes commentaires au lieu de s'engager dans un réel échange.
Cela dit je n'ai peut-être pas réussi à "rentrer" dans ce cercle de communauté, je n'ai jamais réussi à avoir de réels échanges avec quiconque sur Wattpad. Un peu comme twitter, j'ai l'impression qu'il y a un côté initiatique, qu'il faut "connaître les codes" pour naviguer la plateforme, gagner en légitimité et pouvoir engager de réels échanges, non?
Tu as complètement raison pour le côté initiatique, mais c'est un peu comme dans la vrai vie : sur une place publique, à moins de provoquer la chance et la rencontre, difficile d'aborder un inconnu.

Nous on a osé faire le premier pas et aller vers les auteurs qu'on suivait par ailleurs (sur leurs blogs). D'ailleurs ça opère une bascule très importante dans note façon d'être sur internet : avant ni l'une, ni l'autre nous ne participions en dehors de communauté restreintes (comme cocyclics).

Sans WattPad, jamais je n'aurais pris contact avec ces blogueurs que, pourtant, je suis depuis longtemps et dont je partage vraisemblablement les convictions. Ce contact a été très bien accueilli (il y a une proximité fictive impressionnante, un peu comme sur twitter ou, sur le papier, tu peux interpeller directement Obama, si t'en a envie ^^) et suivi d'une flopée de conseils qui ont fait que, de fil en aiguille on a "rencontré" des auteurs dans une démarche qualitative similaire à la notre. Un fois que la "chance" t'a poussé devant la bonne porte, les échanges sont francs et bienveillants. Ils dépassent rapidement le "m'as-tu-vu". Il suffit d'ignorer ceux sont dans cette démarche. A condition de trouver le bon cercle.

Les échanges sont finalement très humains et j'ai rencontré au moins trois auteurs que j'estime beaucoup, tant par leurs écris que par ce qu'ils apportent à mes histoire, ou ce que j'apporte aux leurs. Je me faisais un peu avocat du diable quand à la prépondérance de l'égo dans la démarche de publier sur WattPad : certes c'est ce qui explique le succès de la plateforme, mais ça n'est pas ça qui explique ma "longévité" dessus. Enfin, pas que :p

Bref :) Ca vaudrait sans doute le coup d'ouvrir un sujet dédié à WattPad car c'est fort éloigné de la question de l'égo ;)
Et au passage Maslow est vraiment pertinent sur le sujet.
Je me demande souvent "si demain le monde post appo que je décris arrivait, que resterait-il de mon travail ?"
La réponse est, probablement, rien. Déjà que je ne suis pas sur de ce qu'il en restera dans 10 ans ! X)
Modifié en dernier par Cloe[cestdoncvrai] le jeu. févr. 18, 2016 7:32 pm, modifié 1 fois.
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Re: L'écrivain et son égo

Message par desienne »

En ce qui concerne Twitter (et les réseaux en général) je pense qu'il ne fait pas trop chercher à comprendre. Les plateformes ont mis en place des modèles auxquels personne comprends que dalle (même eux, ils ne comprennent pas ce que font leurs algorithmes).
L'idée c'est probablement d'être soi-même et de ne pas trop se prendre le chou avec des followers et des likes.

Quant aux plateformes de type Wattpad, le problème c'est l'ensilage : le silo a une section limitée ou seuls quelques grains piochés par un algorithme remontent vers les sommets... Pour faire partie de ceux qui remontent, il faut s'agiter comme des bulles dans un verre d'eau gazeuse et comme tout le monde s'agite, la probabilité de sortir du lot est quasiment nulle (étant acté que la qualité des écrits n'a aucune influence sur la vitesse de remontée.)
C'est peut-être con à dire, mais c'est encore sur Facebook qu'un auteur obtiendra le plus d'engagement et de soutien. Quitte à se concentrer sur une seule plateforme et le faire bien (posts réguliers, page auteur, participation) autant s'engager sur celle-ci.

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sherkkhann
C'est moi que tu regardes ?
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Re: L'écrivain et son égo

Message par sherkkhann »

Ce qui m'amène à penser qu'avoir un peu d'ego est plutôt une chose favorable.
Je suis d'accord aussi. Je trouve très sain le fait d'être entièrement satisfait et fier d'un travail qu'on vient de terminer. Faut juste que l'égo n'empoisonne pas le reste en nous empêchant de nous remettre en question au moment de retroussage de manche :mrgreen:

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Cloe[cestdoncvrai]
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Re: L'écrivain et son égo

Message par Cloe[cestdoncvrai] »

Quant aux plateformes de type Wattpad, le problème c'est l'ensilage : le silo a une section limitée ou seuls quelques grains piochés par un algorithme remontent vers les sommets... Pour faire partie de ceux qui remontent, il faut s'agiter comme des bulles dans un verre d'eau gazeuse et comme tout le monde s'agite, la probabilité de sortir du lot est quasiment nulle (étant acté que la qualité des écrits n'a aucune influence sur la vitesse de remontée.)
Pour le coup je ne suis pas d'accord, concernant WattPad. Le classement est un indicatif biaisé que personne ne comprends et qui est injuste par définition.
Pour te dire, nos écris sont classés en contenu "adulte" et donc totalement exclus de toute type de classement ou de suggestions. Et pourtant... 4000 vues, environs 500 commentaires laissés sur le livre.

Alors oui, pour la majorité de la masse, je suppose que les classements comptent. Mais dans le cas de l'utilisation qu'on en fait (rechercher l'échange, la qualité de lecture), ce qui compte, vraiment, c'est la notoriété (se montrer, discuter, échanger, etc... l'ensemble de façon constructive). Peut importe que ton histoire soit classée. Si elle apparaît dans les listes de lectures d'auteurs de notoriété, alors elle gagnera en visibilité... En fait, les listes de lecture sont le vrai moyen de se balader sur WattPad et de découvrir du "lisible".
C'est un peu le même principe que les leader d'opinion, ou les lanceurs d'alerte sur les réseaux sociaux...

Mais je reconnais, ça n'est absolument pas intuitif, ni évident. Y'a un vrai apprentissage des codes, pas du tout intuitif et totalement rebutant ^^*
Je précise que je ne dis pas que c'est bien ou mal, ni même que je cherche à faire l'appologie de la plateforme... Je partage juste mon expérience... étant la première étonnée à y avoir pris goût !

En ce qui concerne Twitter (et les réseaux en général) je pense qu'il ne fait pas trop chercher à comprendre. Les plateformes ont mis en place des modèles auxquels personne comprends que dalle (même eux, ils ne comprennent pas ce que font leurs algorithmes).
Vu l'importance et l'impact que ça a sur nos vie "réelles" mon petit coeur de développeur et mon esprit critique me refusent totalement le fait de ne pas "chercher à comprendre" XD
Observatoire des maisons d'édition SFFF
Non, je ne fais une faute à mon propre prénom quand je l'écris sans H. Si, si, Cloé. Sans H :)

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