Le désir d’écrire, la frustration à le faire

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Kea
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Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par Kea »

J’aurais pu nommer cette rubrique « Suis-je maso ? »

Chers inconnus écrivains,

Pouvez-vous me dire si je suis normale ? Je suis là, à me pourrir la vie devant mon écran, devant mon carnet de notes, à écrire et barrer aussitôt. J’ai 36 fichiers nommés « Chapitre 1 », deux ou trois carnets remplis de notes, une inscription sur Cocyclics qui date de quelques années et un grand trou noir quand il s’agit de productivité.

Comprenez-moi bien, j’ai ENVIE d’écrire. Depuis toute petite. Je ne sais même pas pourquoi. A cause de la lecture, oui sûrement.

Vous, pourquoi vous écrivez ? Qu’est-ce que cela vous apporte ?

Parce que moi, je n’ai pas grand plaisir à être devant ma feuille à me prendre la tête pour savoir si je vais écrire sur tel ou tel sujet. Je recherche une idée, pense en avoir une, commence à la creuser et la trouve rapidement nulle à chier. Je sens ce que je veux écrire, quel style de roman je veux que ce soit, mais je n’arrive pas à concrétiser cette envie en une idée simple, qui me motive assez pour que je puisse m’y coller pendant des mois.

Je suis frustrée, j’ai l’impression que mon esprit est stérile. Mon copain a dix idées de scénarios hyper sympas en une après-midi alors qu’il ne souhaite même pas écrire. Et moi qui suis là depuis des années avec cette envie aux tripes, je n’arrive pas à formaliser une vraie bonne idée. J’envie son approche décomplexée.

Vous l’avez compris, l’écriture, quand j’arrive à m’y mettre, ne m’apporte que peu de plaisir. Je boue car je sens que ma façon de faire revient à s’acharner sur le mur au fond d’une impasse. Je n’arrive pas à me retourner pour trouver la bonne voie. Je ne rêve pas de mes personnages, de mon univers, de rien. Il n’y a rien. Juste des sensations de scènes, des instants de personnages, des fragments d’idées rigolotes. J’ai essayé d’écrire à l’envolée en suivant mon instinct, mais cela ne me plaît pas car mon histoire se perd. J’aime quand le récit est sous tension, qu’on se sent porté par la lecture et le désir de découvrir le mot de la fin. Impossible d’obtenir cette sensation en écrivant sans plan. Et quand je me lance dans les plans, je m’emmerde. Royalement. Je deviens trop abstraite, pas de tension non plus.

Ca m’énerve.

Les seules fois où j’ai pris du plaisir à écrire, c’est lorsque j’écrivais des fanfictions Harry Potter avec deux amies. On écrivait toutes ensembles, chacun sur un personnage et je m’éclatais à imaginer des scénarios qui pouvaient les surprendre et les faire rire. Et ça marchait ! Le temps a passé, mais dix ans plus tard, quand j’ouvre à nouveau ces fichiers, je retrouve la spontanéité de nos récits et je ris moi-même de ce que j’ai pu inventer.

Qu’est-ce que je fais de mal ? Parfois je me demande si je ne devrais tout simplement pas renoncer et me contenter d’être lectrice. Mais ça fait chier.

Et tout de même, j’ai envie d’écrire. Un truc méga cool.

:argh:

Excusez-moi si ce pavé n’a pas sa place dans cette section ou sur le forum.

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FGFT
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par FGFT »

Je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris !

J'ai envie d'écrire, je pense que ça va me faire du bien.
Trouver une trame, créer un scénario, un fil rouge ne me pose pas de difficultés, c'est la rédaction qui me pose problème.
Ce n'est pas une torture, mais c'est une gageüre... Imaginer une situation, des détails, et les transcrire en mots me coûte énormément d'énergie, et j'en sors vidé et, en général, assez mécontent du rendu. En fait, c'est créer des situations précises qui m'est difficile, plutôt que des enchaînements logiques.

Du coup, je me noie dans le nénufou ! :verre: :verre:
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Francis Ash
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Al

Message par Francis Ash »

Hello Kea,

Déjà, en tant qu'auteur, je ne peux qu'être désolé pour toi par rapport à ces problèmes que tu éprouves à écrire une histoire. :heart: :heart:
Ceci dit, tu n'es pas anormale. J'ai connu une période similaire il y a de longues années. Comme toi, j'avais enchainé les débuts de récits, ne dépassant pas 4 pages et qui ne menaient nulle part.
Ou disons que, si tu es anormale, je l'ai été aussi :mrgreen:

Comme tu t'en doutes, il n'y a aucune solution toute faite, pas de recette magique. Tout ce que je peux te dire, en espérant que ça t'aidera, c'est ce qui marche pour moi. Et je suis convaincu que d'autres grenouilles en feront autant, ce qui te fera sans doute un joli panel de trucs à tester.

Je vais subdiviser mes remarques en fonction du fait d'écrire une nouvelle ou un roman, car les mécanismes sont assez différents.

Pour les nouvelles :
Il me faut une bonne idée. Quand elle vient, je ne la couche pas tout de suite sur papier, je la laisse tourner dans ma tête, le temps qu'elle s'étoffe. Il m'est déjà arrivé que certaines idées, que je pensais intéressantes au départ, s'évaporent en quelques jours. La première fois, je m'en suis voulu de ne pas l'avoir notée, parce que j'avais la conviction d'avoir perdu quelque chose d'important. En fait, non. Les idées qui peuvent s'échapper de ma tête en quelques jours ne sont pas très intéressantes.

Quand l'idée commence à tourner dans mon esprit, qu'elle m'apporte des images, que tout ce petit monde se met en mouvement, là, je note de manière synthétique. Je pose la vue d'ensemble, qui se résume souvent à une petite scène, parfois à un simple échange de répliques entre deux personnages dans un contexte particulier.

Alors, j'extrapole. Je commence à me demander qui sont ces personnages, qu'est-ce qui les a amenés à cette situation qui me sert de point de départ. À ce stade, il arrive que rien ne vienne. Pas grave, je range, j'y reviendrai plus tard. Mais si ça vient, alors je développe une sorte de synopsis - auquel il manque souvent la fin :sifflote: . Avec l'expérience, je parviens à peu près à savoir quelle taille fera le récit, s'il est assez complet et assez dense ou s'il manque encore des éléments. Au besoin, si le thème est assez particulier, je fais quelques recherches sur internet - ça m'est arrivé pour une histoire de poupées Reborn, et ces recherches m'ont permis de donner du corps à l'histoire, une dimension psychologique plus profonde.
Quand j'ai tout ça, mon idée à déjà pris une place importante dans ma tête. Mes doigts brûlent d'envie de l'écrire. J'ai un plan, j'ai fait connaissance avec les personnages et l'univers, je peux me lancer :)

Pour les romans.
Le point de départ est le même, mais mon expérience m'a appris qu'une seule idée, aussi bonne soit-elle, ne fait pas un roman. Il en faut au moins une seconde, voire une troisième.

Après m'être assuré que l'idée n'était pas trop volatile, je la note. À ce stade, je ne sais pas toujours comment l'idée sera exploitée mais j'ai souvent ma petite idée. Si elle est trop vaste, si elle implique beaucoup de possibles ramifications, je sais que ce n'est pas la peine d'essayer d'en faire une nouvelle, ça ne tiendra pas.

Je regarde alors dans mon fichier à idées si une rencontre peut s'envisager entre des anciennes et la nouvelle venus. C'est le moment où je me transforme en entremetteur :mrgreen: Neuf fois sur dix, il ne se passe rien de concret, mais ça me permet tout de même de me donner une orientation. Je vois à peu près ce qui va pouvoir matcher et ce qui ne fonctionnera pas.
Si l'idée est tenace, et c'est généralement le cas, elle va continuer à tourner en boucle et la recherche va se faire automatiquement dans la tête, inconsciemment. Jusqu'au moment où BIM ! Déclic ! La deuxième idée apparait. Je creuse un peu en pensées, je vois si ça colle. Si oui, je prends des notes et j'attends d'avoir un moment de calme prolongé pour approfondir. Note bien que ce mécanisme que je te décris prend souvent des mois, parfois plus d'un an. :hiii:

Pour les romans, la prise de note est plus importante. Il faut que je vérifie à quel moment les deux idées se télescopent. Ma règle personnelle est : au plus tôt, au mieux. Il faut aussi que je fasse connaissance avec les personnages de manière plus approfondie que pour une nouvelle. Il faut qu'ils aient vraiment de la profondeur, des ressources, c'est qu'on va les voir pendant un long moment. Et puis, il me faut un scénario. Comme je n'aime pas écrire des synopsis de plus d'une dizaine de lignes, je me contente d'un plan par étapes. Voici globalement celui de mon challenge en cours, pour te faire une idée.

(Celles et ceux qui suivent mon challenge, je vous conseille de ne pas lire ce plan, ça vous donnerait une partie de la fin ^^ )
Spoiler: montrer
1- ils fuient l'armée ennemie et entrent dans la forêt.
2- on apprend que la forêt est peut-être hantée. Un des personnages a des dons extralucides.
3- ils entrent dans la partie hantée sans s'en rendre compte.
4- les spectres frappent une première fois. Perso extralucide les voit mais ne dit rien
5- ils ne comprennent pas bien, se trompent dans l'analyse.
6- les spectres frappent à nouveau. Perso extralucide se met à table, change les perspectives.
7- ça y est, ils ont compris ! Ils n'ont pas le droit de dormir. Gardent quand même le plan initial.
8- le plan initial ne marche pas. Ils ne peuvent pas sortir de la forêt par l'endroit prévu. Comprennent pas où ils sont entrés.
9- obligés de revenir au point de départ.
10- tentative de contact avec les spectres. Apprennent leurs origines. Aucune conciliation possible, les spectres veulent leur peau.
11- quelques survivants sortent.
12- Perso extralucide retourne sur place plusieurs années après. Amène aux spectres ce qui leur permettra de quitter le lieu hanté.
Sur la base de ces étapes, avec des personnages en place, après avoir fait les recherches sur le contexte, la géographie, etc... je suis assez bien équipé pour commencer à écrire. Je me lance et je vois ce que ça donne. Assez rapidement, j'éprouve le besoin de faire un plan chapitre par chapitre, qui me prend un certain temps mais s'avère précieux par la suite. Quitte à le modifier, rien n'est figé, mais je garde toujours mon plan par étapes, c'est mon squelette.


Voilà, tout ça ne veut pas dire que je ne vais jamais avoir de blocage, hein ! Mais vu l'investissement que j'ai consenti, je suis s'autant plus motivé à aller jusqu'au bout. C'est parfois plus dur, certains chapitres, même avec un plan par chapitre, ne sortent pas facilement.

Dernier truc : je ne me retourne pas avant la ligne d'arrivée - du moins, j'essaye :psychocoah: Traduction : je ne relis pas ma prose de la veille quand je reprends le clavier le lendemain. C'est un coup à faire du surplace, à vouloir revenir encore plus en arrière alors que ce n'est pas le moment opportun. Je ne me relis que si j'ai eu une pause de plusieurs semaines et que je n'ai plus mon ambiance en tête. Sinon, j'avance, vaille que vaille, jusqu'au mot fin.

Voilà, une fois encore, ce n'est que ma méthode, très personnelle, mais si elle peut t'aider à construire la tienne, je serai content de t'avoir aidée ;)
Modifié en dernier par Francis Ash le dim. oct. 29, 2017 10:20 am, modifié 1 fois.
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Re: Al

Message par Crazy »

Francis Ash a écrit :
dim. oct. 29, 2017 10:12 am
Voici globalement celui de mon challenge en cours, pour te faire une idée.
Des balises spoiler auraient été appréciées... :(

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Francis Ash
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Re: Al

Message par Francis Ash »

Crazy a écrit :
dim. oct. 29, 2017 10:18 am
Francis Ash a écrit :
dim. oct. 29, 2017 10:12 am
Voici globalement celui de mon challenge en cours, pour te faire une idée.
Des balises spoiler auraient été appréciées... :(
Oui, je viens de m'en apercevoir et de les mettre. Désolé, Crazy :heart: :heart:
Mais bon, il y a quand même pas mal de choses que ce plan ne te permet pas de savoir ;)
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Milora
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par Milora »

(oups, 3 messages pendant que je tapais le mien... tant pis, je poste ! )

:heart: Kea !

Avant de te répondre, une petite question liminaire : pour quoi aimerais-tu écrire ? Qu'est-ce qui te plait là-dedans ? :love:

En attendant ta réponse, juste quelques petites idées en vrac en lisant ton post :
- j'ai l'impression que tu te mets beaucoup trop la pression ! Y a rien de pire que de se dire "je veux faire quelque chose de TRÈS BIEN !" pour trouver tout ce qu'on fait nul et bloquer. Une piste à suivre serait peut-être de laisser tomber l'objectif de qualité (pour l'instant). Ecris pour écrire, tu verras bien ce qui sort ! L'écriture est un long chemin d'apprentissages, de ratages, et de pépites au milieu de la gadoue. Il est très rare (j'ai envie de dire impossible) que les premiers textes qu'on produit soient supers. Même les gens qui ont l'habitude d'écrire et qui écrivent bien, ont des ratés. Du coup, essaie peut-être de donner dans la quantité avant de te poser la question de la qualité ? Ecris en te disant que tu t'entraînes ? Et, à un moment, quelque chose de chouette émergera ? Ça peut dédramatiser ! :)

- pour l'absence d'idées... est-ce que tu as tenté l'écriture de nouvelles ? Souvent, une nouvelle = une idée. En écrire peut permettre de se faire la main et de se débloquer. En plus, si tu cherches l'inspiration, écrire des nouvelles à partir du thème des appels à textes peut peut-être te débloquer, dans un premier temps ?

- je trouve que là où l'écriture est source de plaisir quelles que soient les conditions, c'est quand on place sa joie dans le fait décrire en lui-même, et pas dans le résultat. Je pense qu'il faut séparer les deux, dans sa tête. D'un côté, on aura un résultat, qui sera bon ou mauvais ou moyen ou que sais-je. On ne peut pas le savoir avant d'avoir fini (et en plus la qualité du résultat est assez subjective, c'est pas une vérité absolue). Ça peut faire plaisir d'apprécier son résultat ou qu'il soit apprécié par d'autres. Mais de l'autre côté, on a la joie de créer, d'inventer, d'écrire, de réécrire, de corriger, de chercher ce qui ne va pas dans un passage, etc. etc. Bref, la joie d'écrire en soi. Qui reste intacte MÊME si le résultat est nul. Les deux aspects sont connectés, puisque la joie décrire pousse écrire davantage et, généralement, plus on écrit, meilleur est le résultat (question d'entraînement). Mais ce sont deux éléments distincts, et à trop se focaliser sur le résultat, on risque de perdre le bonheur d'écrire juste pour le fait d'écrire. Sans ça, la joie se transforme en frustration, comme tu le dis...

- et sinon, dernière idée : tu dis que tu aimais écrire les fanfics d'Harry Potter parce que tu les écrivais pour tes deux amis. Tes textes actuels, pour qui tu les écris ? Pour toi-même ? Pour "le monde" ? Peut-être qu'en les faisant lire à des gens concrets, ça te ramènerait cette joie que tu éprouvais en écrivant les fanfics ? Tu pourrais aller voir du côté de la section des Challenges Premier Jet de Cocyclics, pour trouver des encouragements et des gens qui s'intéresseront à la suite de ton histoire ? Peut-être que ça t'encouragerait et te ferait perdre ce sentiment de frustration...?
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par NaNa »

Pour commencer, je plussoie Milora, en particulier en ce qui concerne la pression. Ca fait maintenant plus de trois ans que je me débats avec le dernier tome de ma trilogie, et j'ai perdu tout plaisir à l'écrire, parce que je n'arrête pas d'écrire et réécrire les mêmes passages qui me semblent nul au lieu d'avancer (surtout qu'après tout ça, j'essaye de recaser tout ce qui me plaisait dans la première version et je n'y arrive pas, donc ça me fruste encore plus). On ne peut pas avoir de plaisir à écrire dans ces conditions. Dans le même genre, j'ai un projet qui me tient à coeur et je voulais qu'il soit parfait, sauf que du coup, ça me bloquait pour écrire : je n'arrivais pas à trouver les bons mots, à créer de l'émotion... Bref, je n'écrivais rien. J'ai relâché la pression, j'ai écrit comme ça venait en me disant que je changerais après, et c'était tout de suite mieux. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, l'un des projets que j'ai eu le plus de plaisir à écrire est une histoire que j'écrivais juste pour moi, sans l'intention de la faire lire à personne, donc je me moquais de si c'était nul ou non, aucune pression.

Donc, mon conseil : ne te mets pas la pression et écris comme ça vient sans penser à la qualité. Ce n'est pas grave si le premier ne te plaît pas, il est fait pour ça. C'est très difficile de tout gérer en même temps (le fond, la forme, l'orthographe, que sais-je encore). Commence d'abord par écrire le fond, puis tu t'occuperas de ton style, de l'émotion, des éventuelles incohérences, etc. Et à la fin, tu t'apercevras que ce n'est pas si nul que ça.

Pour ce qui est du manque d'idées, la musique et mes lectures m'inspirent, je ne sais pas si ça peut t'aider.


EDIT : je me rends compte que j'ai oublié de répondre à la question "pourquoi écrivez-vous?". Personnellement, c'est parce qu'il y a certaines histoires que j'invente dans ma tête et certaines idées que j'ai envie de partager avec les autres, ou alors pour le simple plaisir de voir mon histoire se former (car si je ne l'écris pas, ce n'est jamais une histoire complète, juste des scènes et des personnages qui reviennent). J'aime aussi voir comment des personnages et des mots prennent vie au fil de l'écriture.
Modifié en dernier par NaNa le dim. oct. 29, 2017 12:19 pm, modifié 1 fois.
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Mélanie
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par Mélanie »

Moi, je dis que si les motivations humaines se limitaient à la recherche de plaisir, ça ferait un monde drôlement simple. ^^

Je veux aussi conforter ce que disent les autres grenouilles. Pour ma part, je me reconnais, vraiment, tout à fait dans ce que tu as écrit (les vieilles fanfictions qui marchaient au poil, la focalisation sur le plan, les idées qui s'épuisent), et je connais d'autres grenouilles qui pourraient en dire autant. C'est pas une situation confortable, et je comprends bien ta frustration. Mais si tu sens que c'est bien ce dont tu as envie profondément, je t'encourage à t'accrocher. C'est compliqué et ça prendra peut-être du temps, mais, à force de chercher, tu finiras par trouver ta clé. Et alors, ça sera hyper cool. ;)
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"Aux amres ! diuex et dmei-deiux !
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Oprhée uax efners

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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par Siana »

:heart: :heart: Kea

Je pense qu'on a tous ressenti ça un jour ou l'autre. Et je suis aussi d'accord avec les autres.

Je rajouterais aussi que parfois, quand on bloque, il vaut peut-être mieux passer à autre chose. Pour ma part, je suis restée bloquée un moment sur certains vieux projets que je n'arrivais pas à écrire correctement, j'en souffrais à l'usure. Lorsque je me suis permise de les "lâcher" pour essayer autre chose, le souffle de la motivation est tout de suite revenu. Non seulement ça fait du bien de changer, mais ça permet aussi de prendre du recul pour retravailler éventuellement sur le projet qu'on laisse en pause (même si cette pause dure des années).

Je me demande aussi si tu as déjà essayé d'écrire des nouvelles. Parce qu'écrire un roman est toujours un travail de longue haleine, surtout quand on est perfectionniste. Par contre, une nouvelle peut faire la taille qu'on veut, même une seule page. C'est plus rapide à écrire et à corriger, et ça permet aussi de s'entraîner à écrire sur certains thèmes ou avec des techniques spécifiques. De cette façon, le travail pour arriver à un texte qui nous plait est plus simple.

Concernant les idées, l'important ce n'est pas d'écrire un truc hyper bien, mais d'écrire un truc qui te plait, parce que tu écriras toujours en premier lieux pour toi-même. Là-dessus, je pense aussi qu'il serait bien de diminuer tes attentes. Par expérience, on est toujours plus dur avec soi-même. Tiens, mes deux derniers extraits postés dans les papyrus, j'étais sûre qu'ils étaient moyens ou pas très bien réussis parce que j'ai essayé de faire des trucs compliqués comme j'en ai l'habitude ( :roll: ), et finalement j'ai reçu des commentaires plutôt positifs. Ça m'est déjà arrivé aussi pour des nouvelles. Et je peux t'assurer que ça rassure et ça permet de se remettre à écrire plus sereinement.
Quant à choisir les meilleurs idées, je ne sais plus qui conseillais de toutes les écrire sur papier. De balancer les 20 premières et de s'attarder sur les suivantes, car les premières sont celles qui seront les plus basiques et donc moins intéressantes. Pour ma part, j'essaye plutôt d'associer 2 ou 3 idées très différentes ensemble. Je suis souvent dans une recherche d'originalité, et il est bien vrai qu'une idée seule ne fait pas une histoire. Par contre, par association, on peut trouver des trucs sympas. Ou alors dans le développement. On peut prendre une idée assez simple mais raviver son intérêt par un traitement atypique. Par exemple, raconter une histoire d'amour, mais avec un fantôme (comme dans Et si c'était vrai, de Marc Lévy).

Je comprends par ailleurs ton souci de préparation. Personnellement, sans plan je ne peux rien écrire. Mais il m'est déjà arrivée de me retrouvée bloquée parce que du coup je planifie trop. Alors, je planifie toujours un peu à l’extrême ^^, mais ça va mieux depuis que je me laisse une marge de manœuvre. Mon plan est toujours un plan de travail. C'est à dire que je m'autorise à le modifier 100 ou 1000 fois s'il le faut en cours d'écriture. C'est ce qui me permet de me surprendre avec de nouvelles idées, même jusqu'à la fin, donc ça évite de s'ennuyer. Surtout quand je chamboule tout en arrivant au milieu... Généralement, j'ai une liste comme Francis Ash, mais je me laisse libre sur le comment, sur le détail. Ou alors, il m'arrive d'avoir déjà une scène en tête, et j'essaye de la traduire comme je peux. Lorsque j'en suis moyennement satisfaite, je me note ce que je veux rajouter ou modifier, mais je ne le fais pas forcément tout de suite. Avec un peu de recul, on voit souvent mieux comment mieux amener tel aspect ou mieux développer tel point. Parfois, ce sont aussi les bêtas qui vont souligner un détail et nous donner une illumination. Combien de fois, j'ai repris la réaction du bêta-lecteur face à un évènement de l'histoire pour la donner à mon personnage afin qu'il ait une réaction plus crédible... ^^

Pour répondre à tes questions, enfin, j'écris parce que ça me transporte dans un nouvel univers, dans une nouvelle aventure à chaque fois. J'écris aussi parce que j'aime bien torturer mes personnages et suivre leur évolution, mettre en scène des émotions que je ressens moi-même. J'écris aussi pour rire des certains personnages un peu loufoques ou qui n'en font qu'à leur tête. Et j'écris parce que je veux aborder certains thèmes d'une manière ou d'une autre, que le sujet me parle. En fait, je crois que chez moi tout est lié à l'émotion, j'écris pour ressentir des émotions, mais aussi pour en faire ressentir à ceux qui me lisent. Et si ça marche, alors c'est que j'ai réussi mon objectif, même si tel personnage est bancal ou que le décor est trop fade.

Dernière question, puisque ton copain a des idées sympas, est-ce qu'il ne voudrait pas écrire avec toi à quatre mains ? Même si c'est juste pour avoir un trip à deux, ça te permettrait peut-être de te détendre et ça te rappellerai l'époque des fanfictions. :)

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nothoi
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par nothoi »

Siana a écrit :
dim. oct. 29, 2017 11:38 am
Je rajouterais aussi que parfois, quand on bloque, il vaut peut-être mieux passer à autre chose. Pour ma part, je suis restée bloquée un moment sur certains vieux projets que je n'arrivais pas à écrire correctement, j'en souffrais à l'usure. Lorsque je me suis permise de les "lâcher" pour essayer autre chose, le souffle de la motivation est tout de suite revenu. Non seulement ça fait du bien de changer, mais ça permet aussi de prendre du recul pour retravailler éventuellement sur le projet qu'on laisse en pause (même si cette pause dure des années).
Tout à fait d'accord. Je sais que personnellement j'avais investi beaucoup d'énergie dans ma quadralogie et qu'à la fin, je n'avais presque plus envie d'écrire. C'était devenu une corvée. C'était aussi que sur le plan personnel, je n'avais plus envie de raconter cette histoire, parce qu'elle ne correspondait pas à mes envies du moment. Alors, je suis passé à un autre projet, puis encore à un autre. Ca m'a permis de tester de nouvelles choses et de retrouver ma motivation. Et je sais que lorsque j'en aurais fini avec des projets plus courts et moins prenants, je reviendrai vers ma quadralogie pour la finir (mais bon, il y a quand même pas mal de travail).

Sinon, en ce moment j'expérimente une nouvelle méthode d'écriture : je planifie un chapitre et je l'écris, puis je passe au chapitre suivant (je planifie et j'écris), etc... Ca me permet de découvrir l'histoire en même temps que je l'écris et de ne pas avoir l'impression d'écrire un truc trop planifié. Pour écrire, je fais le premier jet sur une feuille balanche et un crayon (ça me permet de raturer à souhait et d'avancer, parce que je me dis que ce sera mieux sur ordinateur ; et donc j'avance). Et je réécrit plus tard sur l'ordinateur, quand j'ai un ou deux chapitres. Ca me permet de peaufiner au fur et à mesure le récit pour qu'il soit plus cohérent. De cette manière, c'est moins dépriment quand je me relis, parce que le récit est déjà plus ou moins bien ficelé dès le "1er jet".

nadim
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par nadim »

Salut Kea!

Je pense que t'es loin d'être la seule à avoir l'impression de te débattre avec la question : le plaisir d'écrire est-il à la hauteur des efforts fournis?
Je me la pose régulièrement, systématiquement d'ailleurs, quand je suis mécontent de la qualité de mes écrits. :psychocoah:
je continue, parce que même si la tâche me paraît titanesque, je vois que mes rendus s'améliorent.
Si je ne faisais que regarder le tableau dans son ensemble je me dirais qu'il me faudrait des années pour écrire quelque chose de satisfaisant et l'idée est décourageante. Je me concentre plutôt sur le chemin parcouru, et à cette échelle micro, on voit ce qui a pêché, les erreurs à ne plus faire, les progrès. Bref on voit des améliorations qui font plaisir :)


En plus des conseils des autres grenouilles, voici quelques pistes de ma petite expérience :

- Même avec une super idée, si la technique galère derrière, je me décourage. Bosser sur des petites scènes, des petites idées, m'a permis de progresser dans ma technique, sans autre objectif. Du coup quand je trouve une idée qui me plait je suis mieux armé pour la développer et la travailler. Je suis moins frustré quand j'essaie de la transcrire. C'est prendre un détour par rapport au grand objectif mais ça vaut le coup :)

- écrire c'est du travail, énormément de travail surtout au début, quand on s'autoforme :) c'est une donnée à intégrer pour ne pas regarder trop souvent le résultat par rapport aux efforts fournis. Sinon on a vite fait de se décourager.

- j'ai l'impression que tu regardes un peu trop tes projets dans leur ensemble. Au bout de quelques tentatives tu juges rapidement si ton écrit va donner quelque chose de bien ou non. SI c'est non, tu estimes que ça ne vaut pas le coup de continuer et tu changes de projet. Au final tu progresses peu sur les différentes phases d'un projet. Et du coup tu galèreras quand tu auras trouvé une idée mega cool qui te plait => découragement :ronge: :psychocoah:

bref, j'ai l'impression que tu écris plus pour avoir un résultat trippant à la fin que pour le processus lui-même. Le problème c'est que sans écriture fluide, le résultat sera très laborieux et décourageant.
Tout ça pour arriver au petit conseil : commencer par travailler sur des scènes rigolotes, sympas, des histoires courtes moins ambitieuses qu'un roman mega cool pour améliorer sa fluidité. Je t'assure que réécrire 20 fois un pavé de 400 pages c'est mega saoulant. :boulet:

plein d'encouragements pour la suite!
:fouet: :chocolat: :pompom: :yata:

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Kea
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par Kea »

Wah, merci beaucoup beaucoup pour vos réponses. J’ai posté ça un peu à chaud et ça fait du bien de vous lire.

Ce qui en ressort je pense, c’est la nécessité de persévérer. Et ça, j’avoue que j’ai pas trop l’habitude quand je suis seule dans l’équation. C’est aussi pour ça que je désire écrire, il n’y a pas plus grand challenge que je puisse me lancer à moi-même. Parfois je me dis que je devrais faire une retraite de 1 ou 2 mois pour me coller à mon rêve et ne plus pouvoir y échapper.

Bref, je vais essayer de répondre à chacun d’entre vous.

FGFT, j’ai la sensation qu’on a le problème inverse toi et moi. On devrait pouvoir s’échanger nos forces et faiblesses de temps en temps, ça ferait du bien. Tournée de nénufou pour toi copain !

Monsieur Ash, merci de ta réponse ! J’adore l’idée du fichier à idées, j’en ai même créé un hier justement ! C’est pas le plus développé du monde mais du coup ça me pousse à le nourrir. Je me suis rendu compte aussi qu’une seule idée n’était pas suffisante. Sinon c’est un peu linéaire. Et moi, j’aime bien mettre plusieurs trucs en place jusqu’au moment où ça fait « aaaaaaaaah !!! » dans la tête du lecteur. Enfin j’aime bien... Je devrais plutôt dire « j’aimerais bien » :mrgreen:

J’aime bien ta méthode qui permet de te lancer rapidement dans l’écriture sans te noyer trop au préalable dans le plan. Bon compromis ! Je vais t’imiter si tu le permets !

Milora, argh ! Tu tapes dans le mille. Même si je ne pense pas avoir en premier lieu une grande exigence de qualité sur la forme, j’ai très envie que mon idée soit bonne. EXCELLENTE même ! Je la tourne, la retourne, la change, reviens à mes envies, note 35 trucs à ce propos, finis par me décourager... avant même d’avoir pondu une ligne de rédaction. C’est moche ! Je pense que tu as raison et que je devrais péter un coup :psychocoah:

J’ai essayé l’écriture de nouvelles et y ai pris un peu de plaisir, mais ce n’est pas ce que je recherche. Je lis peu de nouvelles, ce n’est tout simplement pas mon genre de prédilection.

Par contre ce que tu écris sur le fait d’écrire en soi me parle beaucoup. Tu as raison, je devrais profiter du voyage de l’écriture avant de vouloir déjà contempler le résultat. Je vais me pencher sur le challenge Premier Jet. J’avoue que je ne suis pas une grenouille très constante (on l’aura compris) et ça fait quelques années que je n’étais pas venue sur le forum :rougit: Cependant tu as raison, ça comblera sûrement mon impatience de partager avec les grenouilles du coin !

Ce qui m’amène à répondre à ta toute première question : pour quoi j’écris ? La réponse est : pas seulement pour moi. Même si j’aime bien inventer des situations intéressantes, j’ai toujours en tête que quelqu’un d’autre que moi est le destinataire du texte. Je veux le faire réagir, l’intéresser, ressentir. C’est très important pour moi. Peut-être trop ?

Nana, merci pour tes encouragements. Je vois que toi aussi tu as ressenti ce que c’était de tourner en rond, ça rend fou ! Ecrire seulement pour soi est une bonne idée, ça rejoint ce que je disais à l’instant à Milora. Peut-être que je ne me place pas assez au centre de l’activité d’écrire ? Après tout je vais devoir passer de longues heures en ma seule compagnie...

Mélanie, ouf, je ne suis pas seule ! Ton message résume l’essentiel je pense. Le travail, s’accrocher... C’est pas trop dans mon caractère, je suis plutôt axée plaisir dans la vie justement ! Mais c’est bien de changer ça je pense. Important même.

Siana, merci beaucoup pour ta réponse. J’ai déjà répondu pour ce qui est des nouvelles, mon objectif est vraiment d’écrire ce roman, mais les nouvelles peuvent être une agréable distraction pour souffler un peu de ce projet principal, comme tu le suggères. Je tiens à ce roman. Je me suis même rendu compte que j’en parlais dans mon message d’inscription sur ce forum en 2014 ! Il faut qu’il sorte.

J’aime ton idée d’associer des idées différentes. J’ai lu quelque part un conseil qui m’a beaucoup marqué au sujet de la construction d’intrigues : il faut du conflit ! De là naissent la tension et l’intérêt pour l’histoire. Je pense que le fait même d’associer des idées très différentes est un bon début pour créer ce rapport de forces !

Quant à mon copain, je n’ai tout simplement pas envie de faire ça avec lui :mrgreen: On passe déjà énormément de temps ensemble car nous sommes en voyage, je préfère conduire ce projet de mon côté pendant que lui travaille sur les siens. Ce qui ne m’empêche pas de solliciter son avis de temps en temps !

Je suis un peu pressée par le temps alors je vais conclure ce long post. Merci encore une fois pour vos réponses, les grenouilles n’ont pas perdu leur sens de l’accueil !

(Deux réponses supplémentaires pendant que je rédigeais ceci, je vous lis et vous réponds bientôt !)

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sherkkhann
C'est moi que tu regardes ?
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par sherkkhann »

Coucou Kea

Déjà je compatis :love: et je suis d'accord avec tout ce qui a été conseillé plus haut.
- je trouve que là où l'écriture est source de plaisir quelles que soient les conditions, c'est quand on place sa joie dans le fait décrire en lui-même, et pas dans le résultat.
Je suis 100% d'accord.

Si j'ai bien compris, tu es au stade du premier jet.
Je vais te donner ma méthode : bien entendu, c'est uniquement ma vision des choses.
Pour moi, il est très important de séparer les phases d'écriture. Pendant le premier jet, le but c'est de trouver les idées/développer le monde/créer les personnages (de trouver ton univers, celui que tu sens au fond de toi et que tu n'arrives pas à sortir). On se fiche complètement de la qualité, ce n'est pas le but du jeu. Personnellement, mes premier jets sont illisibles : les idées sont moyennes, voir mauvaises/les personnages changent de mentalité ou de physique en cours de route/les intrigues changent du tout au tout également en cours de route. Mais ce n'est pas grave ! Le but, c'est que l'auteur apprenne à entrer dans son monde intérieur : l'imagination, c'est comme un muscle. Plus tu vas l'entraîner en posant sur papier toutes les idées qui te passent par la tête et plus tu auras de facilité à entrer dans ton monde, donc à le retranscrire sur papier. Chez certains auteurs, les idées et les personnages se développent d'eux même en cours de premier jet. C'est mon cas : je mets un personnage sur une page blanche, je le fais avancer peu importe le décors, sans aucune idée de ce qui va se passer ensuite, et au bout d'un moment, il va lui arriver des trucs. Il va rencontrer B qui va lui faire rencontre C et ainsi de suite.
Une fois que tu as terminé ce fameux premier jet, tu auras déjà une base : tu peux garder deux ou trois trucs là dedans qui te plaisent, et repartir sur un second jet un peu plus structuré. Tu auras certainement de meilleurs idées, car tu auras une vision plus clair de ton histoire, mais surtout, tu auras trouvé ton univers.
Une fois que tu as ta base, que tu sais exactement ce que tu as envie d'écrire et que surtout, ton histoire te plait, là tu peux entrer en phase de réécriture/correction : c'est le moment de se pencher sur les techniques d'écriture / les bêtas / de faire gaffe au style. Mais pas avant ! Pour moi, la recherche de qualité dès le premier jet est vraiment un frein à l'imagination et donc, au plaisir d'écrire.

Viens faire un tour dans les challenges :yata: :yata:

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Milora
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par Milora »

sherkkhann a écrit :
dim. oct. 29, 2017 1:34 pm
que l'auteur apprenne à entrer dans son monde intérieur : l'imagination, c'est comme un muscle. Plus tu vas l'entraîner en posant sur papier toutes les idées qui te passent par la tête et plus tu auras de facilité à entrer dans ton monde, donc à le retranscrire sur papier.
Je n'y avais jamais pensé en ces termes, mais je suis tout à fait d'accord !

D'ailleurs, c'est pas exactement le même exercice mais, en improvisation théâtrale, la créativité s'entraîne. Il y a tout un tas d'exercices qui visent à "débloquer" l'imagination, pour être capable de sortir une idée du tac au tac sur scène pendant le match d'impro. C'est de l'entraînement. Au début, on reste en blanc devant le public, en mode "euuuuuh... qu'est-ce que je réponds... qu'est-ce que je fais..." ; puis, au fur et à mesure, on progresse et on a de plus en plus de facilité à improviser et construire une histoire !
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C'est moi que tu regardes ?
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Re: Le désir d’écrire, la frustration à le faire

Message par sherkkhann »

Milora a écrit :
dim. oct. 29, 2017 1:41 pm
D'ailleurs, c'est pas exactement le même exercice mais, en improvisation théâtrale, la créativité s'entraîne. Il y a tout un tas d'exercices qui visent à "débloquer" l'imagination, pour être capable de sortir une idée du tac au tac sur scène pendant le match d'impro. C'est de l'entraînement. Au début, on reste en blanc devant le public, en mode "euuuuuh... qu'est-ce que je réponds... qu'est-ce que je fais..." ; puis, au fur et à mesure, on progresse et on a de plus en plus de facilité à improviser et construire une histoire !
Ah ouais, c'est vrai que c'est le même principe ! d'ailleurs, je trouve pas qu'il y ait une si grande différence entre un auteur et un acteur. Je sais pas comment expliquer, mais perso quand j'écris, j'ai la sensation d'être une actrice ; d'être en train de jouer le rôle de tel ou tel perso, comme le ferait un acteur qui s'approprie son personnage. Sauf qu'en plus, l'auteur travaille les décors et tout le reste, mais je trouve que le principe reste à peu près le même.
D'ailleurs, j'ai remarqué que quand je fais une pause de plusieurs jours ou semaines dans l'écriture, je galère à reprendre (page blanche etc etc) J'ai vraiment l'impression, à ce moment là, d'avoir perdu du muscle. Comme quand j'arrête de courir en hiver et que je me remets au footing au printemps :roll: la reprise est plus que difficile quelque soit le niveau que j'avais avant.

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