De l'oralité dans les romans

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sherkkhann
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Re: De l'oralité dans les romans

Message par sherkkhann »

C'est vraiment super d'avoir plusieurs avis sur les narrations :heart:
Je suis pareille. D'ailleurs, à ma première BL, on m'a dit qu'il fallait que je mette des trucs en italique parce que c'étaient les pensées du personnages, alors que ça ne m'était pas venu à l'esprit :lol:
:lol: je suis allergique aux italiques. En fait, comme je prends les Il pour des Je, les pensées séparées me donnent l'impression que y'a un truc qui cloche (alors que quand on regarde, c'est logique quand même), je me dis toujours : mais pourquoi l'auteur les a séparés puisqu'il est en PDV interne déjà ? Cette méthode ne vient pas du tout naturellement, du coup, j'ai choisis d'ignorer ces conseils que j'avais reçu aussi en BL car quand je me relis, j'ai l'impression que c'est pas moi qui a écrit, que c'est artificiel, alors que quand je lis d'autres auteurs qui utilisent cette méthode, ça passe, ça me choque pas plus que ça, en faite. Je préfère travailler dans l'autre sens, qu'on m'aide à mieux intégrer les pensées à la narration que le contraire.
Avec le "je", c'est vraiment le personnage qui est censé parlé, alors qu'avec le "il", le narrateur est un autre hors de l'histoire (même si la focalisation est interne). D'où peut-être le sentiment que c'est normal d'avoir la voix "brute" du narrateur avec le "je", mais pas avec le "il"?
Oui, je pense que dans l'esprit du lecteur, le "je" est par défaut associé à la voix du personnage alors que le Il est par défaut plus neutre => narrateur qui n'est pas le perso même si on est en interne ? (je demande car pour moi c'est incompréhensible, j'ai beaucoup de mal à me représenter ce concept - le narrateur est forcement le perso)
Donc peut être que ça demande plus de gymnastique mental pour prendre le Il comme le Je. Mais bon, après...
a me rappelle une autre remarque qu'on m'a faite, qu'il y avait des moments où je passais à un style "écrit" et que ça faisait bizarre. C'était justement les moments des descriptions. Je trouve que c'est plus facile de faire entendre la voix du perso quand il s'agit de ses émotions.
:lol: idem. Mais en même temps, je pars du principe ou même en interne, le perso n'est pas constamment focalisé sur ses émotions... d'où les passages/descriptions neutre. Ce seront ses mots/ses expressions/sa vision, mais chai pas, de plus loin parce qu'il n'est pas en focus sur sa petite personne. Il ne se parle pas à lui meme mais il constate. Je crois que c'est ça la différence (ou alors nous sommes des aliens :sf4: )

Edit : grillé => je repasse vous lire cet aprèm :heart:

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NaNa
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Re: De l'oralité dans les romans

Message par NaNa »

La_louve a écrit :
jeu. mars 22, 2018 11:30 am
Juste pour dire que j'écris souvent au "je", et que j'ai souvent 2 ou 3 points de vue. Et... je n'ai jamais vu le problème, en fait.
C'est pas forcément un problème, au contraire. C'est juste que dans mon cas, si j'étais passée au "je", j'aurais eu la plupart de mes chapitres au "je" et deux ou trois à la troisième personne parce que vu ce qui amène le changement de point de vue ça aurait été logique, et je pense que ça aurait été un peu bizarre d'avoir d'un coup des "elle" comme ça. Après c'est un ressenti personnel.
sherkkhann a écrit :
jeu. mars 22, 2018 11:32 am
j'ai l'impression que c'est pas moi qui a écrit, que c'est artificiel
Pareil. D'ailleurs, quand j'ai passé en italique dans le texte, j'ai un peu modifié les phrases pour que ça prenne complètement la forme d'une pensée du personnage (et du coup on m'a dit que ce serait mieux entre guillemets, alors que pour moi italique et guillemets c'est la même chose :argh: je m'arrache les cheveux à essayer de comprendre).
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sherkkhann
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Re: De l'oralité dans les romans

Message par sherkkhann »

Pareil. D'ailleurs, quand j'ai passé en italique dans le texte, j'ai un peu modifié les phrases pour que ça prenne complètement la forme d'une pensée du personnage (et du coup on m'a dit que ce serait mieux entre guillemets, alors que pour moi italique et guillemets c'est la même chose :argh: je m'arrache les cheveux à essayer de comprendre).
Je pense qu'il faut écrire de la manière dont on se sent le plus à l'aise sans prendre en compte les goûts des lecteurs. Même si la BL part d'une bonne intention et que la remarque est justifiée car vraiment la narration peut gêner le BL, faut quand même toujours avoir en tête la manière dont toi tu ressens les choses. Si la manière de faire te semble artificiel, c'est que pour toi, le texte ne doit pas être écrit de la manière suggérée par le BL, quand bien même ça rendrait ton texte plus accessible. Si pour toi, c'est illogique de mettre les pensées en italique alors laisse-les dans la narration, il y a des lecteurs qui comprennent cette narration et l'apprécient. D'autres s'y feront au bout d'un moment. D'autres y seront hermétiques et refermeront le bouquin :P
C'est une chance d'avoir tout un panel de style, de combinaisons possible en fonction des auteurs, comme ça, chacun peut trouver le livre qui lui convient.
Puis le risque à suivre une orientation "illogique pour nous" c'est que comme tu dis, au début, tu vas passer les pensées en italique, puis on va te suggérer les guillemets, puis puis puis... est-ce que le résultat final n'est pas éloigné de tes intentions de départ/de ton style instinctif ? Est-ce que améliorer le style en distinguant oral/écrit de manière nette et précise rend ton projet plus beau à tes yeux ? Personnellement, j'ai essayé dans un de mes chapitres pour voir, le résultat plaisait davantage à mon conjoins, moi j'ai pas du tout aimé me relire et j'ai tout remis comme avant :lol: (m'en fou que ce soit moche, c'est MON moche :lol: )

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Re: De l'oralité dans les romans

Message par NaNa »

sherkkhann a écrit :
jeu. mars 22, 2018 1:04 pm
Puis le risque à suivre une orientation "illogique pour nous" c'est que comme tu dis, au début, tu vas passer les pensées en italique, puis on va te suggérer les guillemets, puis puis puis... est-ce que le résultat final n'est pas éloigné de tes intentions de départ/de ton style instinctif ?
C'est ce que je me dis, mais quand plusieurs BL font la remarque, forcément on se pose des questions. Mais tu me fais réfléchir, je verrai si je garde ou pas les italiques en fin de comptes.
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Re: De l'oralité dans les romans

Message par Tanc »

Ah, j'ai vraiment beaucoup de mal avec la première personne...
Je trouve ça un peu «gamin», à défaut d'un meilleur mot.

L'avantage du neutre est qu'on peut avoir une distance par rapport aux pensées du narrateur, et d'apporter plus de nuances, surtout sur les changements.
«Il avait un besoin inhumain, dément, il voulait manger des gaufres. Jamais depuis son enfance il ne l'avait voulu, mais la vue de ce clown vendant des gaufres avait fait monter une envie indicible qu'il n'osait pas s'avouer. Il voulait une gaufre au sucre.»
Là typiquement, c'est le genre de truc dur à faire en première personne parce qu'on met en exergue l'indicible et surtout ce que le personnage ne veut pas admettre ou ce dont il ne se rend pas compte.
Par définition, la première personne ne peut pas dire ce dont le personnage ne se rend pas compte, et est du coup réduite je trouve
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timioko
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Re: De l'oralité dans les romans

Message par timioko »

Je ne trouve pas que la première personne ou la troisième se marie mieux avec le style oral. Les deux ont leur avantage selon les préférences. Je viens de lire trois romans écrit à la première personne, trois manières complètement différente de faire entendre la voix du personnage. Aucun par contre ne différenciait les pensées de la narration.
Je pense que si tu es dans un point de vu purement interne cela ne pose pas de soucis, même avec « il ».
Je me souviens d’une personnage dans autemonde de Tad Williams qui est une enfant. Lorsque’on est de son point de vue le vocabulaire, la manière de penser était très différente, et assez agréable.
Beaucoup de point de vue interne ont une certaine oralité qui est plus ou moins marqué par le personnage.
Le retour de la Grande Armée dans les Challenges

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