Méthodologies d'écriture

[Redornan]

Oui je suis clairement un jardinier, je ne me fais pas d'illusions sur le sujet Pour la réécriture j'ai pondu un plan en une heure histoire de moins partir ... n'importe où !

Je vois ce que tu veux dire. Je suis sur mon projet depuis janvier de l'année dernière ( ) et effectivement ça a un côté usant là où un nouveau projet aurait l'excitation de la nouveauté. Mais ça doit requérir une certaine organisation alors j'hésite (enfin j'ai un projet à côté mais il est très mineur)

plutôt frustrant. J''ai envie de tout écrire mais que je suis obligée de choisir pour ne pas m'éparpiller. Et comme plus ça va, plus je vois lent (je termine les corrections d'un one-shot là, mais sinon je suis plutôt sur des trilogies parce que je m'étends de plus en plus).

C'est ce qui me fait peur, déjà avec un seul projet je dois prendre sur moi pour "stocker" des scènes plutôt que de tout écrire alors plusieurs projets ...
Ah oui un OS et plusieurs trilogies ... Tu consacres combien de temps/semaine à l'écriture ?

[NaNa]

Ah oui un OS et plusieurs trilogies ... Tu consacres combien de temps/semaine à l'écriture ?

Je ne saurais pas trop dire. Là, ces derniers temps, pour carburer en correction j'ai passé beaucoup de temps, j'y allais tous les jours. Sinon, je peux écrire deux heures un jour, et rien le lendemain. Je ne suis pas du tout régulière. Clairement, le côté "écrire une phrase par jour" ne fonctionne pas chez moi : je m'y mets pour de bon ou pas du tout. J'essaye d'écrire au moins la moitié d'une scène quand je m'y mets.
Mes corrections de mon one-shot devraient être finies demain. C'est un travail différent du premier jet. Ca a vraiment occupé mes journées un moment, mais ça faisait super longtemps que je procrastinais dessus.
Après, je n'avance pas forcément très vite partout, hein. Des fois sur les autres premiers jets c'est occasionnel, je vais plus faire du worldbuilding ou du brainstorming.

Comme tu dis c'est une question d'organisation. Je ne sais pas si je m'y tiendrais, mais pour l'instant j'ai décidé d'alterner deux projets en challenge, celui que j'ai actuellement, et celui de l'année dernière (j'ai fini le tome 1). Comme ça, je peux avancer sur le premier jet de l'un tout en réfléchissant à l'autre (bon, les réflexions avancent lentement pour l'instant). Et j'ai un projet que je décide d'écrire en dehors des challenges parce que je tâtonne avec (par exemple j'ai presque fini un chapitre récemment, mais pas entamé le suivant car je ne sais pas trop comment amener la suite; ça fait un moment que je ne l'ai pas touché, mais je sais que je continuerai).
Le reste est en attente : je regarde, j'aime bien, mais je n'écris pas, sinon je vais me perdre (c'est pas l'envie qui manque, mais je me modère).
Et surtout, je garde toujours ces histoires en tête, même si je n'écris pas dedans. Les personnages ne me quittent jamais complètement.

[Pépinette]

Encore un sujet formidable
Je m'incruste, les questions d'écriture, de méthode... j'ai toujours, et sans succès, essayer d'appliquer la "méthode fac" de rédaction de mémoire. Le plan détaillé à entrées multiples, micro-détails en cinquante douze pages et yapluka rédiger me semblait d'une facilité déconcertante pendant mes études. Pour mes petites histoires, c'est une autre paire de manches ! Peut-on avoir un cerveau jardinier et architecte ? En tout cas lire ces dernières pages me rassure.
Me concernant, une histoire commence au fil de la plume, comme ça, de rien, une simple régurgitation avant que je ne m'arrête en me disant « ça serait peut-être une bonne idée de savoir où tu vas ? ». Parfois j’ai la réponse, parfois non. Aussi j’ai rédigé mon premier roman sur un plan tracé d’avance et le second dans rien savoir ce que qui allait se passer. J’espère les réécrire et trouver une suite, en tout cas ils me permettent de me détendre dans une pause sur l’écriture en cours. Je suis bien incapable de me concentrer sur un sujet unique, dans ce cas l’impression d’être au travail serait trop forte et le plaisir moindre. C’est aussi la raison pour laquelle j’écris le passage que j’ai envie au moment où j’en ai envie, même si le récit est décousu et je dois revenir en arrière pour effectuer coutures et corrections. Il s’agit certainement de l’explication à ma propension à écrire pendant plusieurs heures d’affilée et rien pendant des semaines (mois ?) pour y revenir tel un gracieux tracteur arthritique.

[ilham]

Encore un sujet formidable
Je m'incruste, les questions d'écriture, de méthode... j'ai toujours, et sans succès, essayer d'appliquer la "méthode fac" de rédaction de mémoire. Le plan détaillé à entrées multiples, micro-détails en cinquante douze pages et yapluka rédiger me semblait d'une facilité déconcertante pendant mes études. Pour mes petites histoires, c'est une autre paire de manches ! Peut-on avoir un cerveau jardinier et architecte ? En tout cas lire ces dernières pages me rassure.
Me concernant, une histoire commence au fil de la plume, comme ça, de rien, une simple régurgitation avant que je ne m'arrête en me disant « ça serait peut-être une bonne idée de savoir où tu vas ? ». Parfois j’ai la réponse, parfois non. Aussi j’ai rédigé mon premier roman sur un plan tracé d’avance et le second dans rien savoir ce que qui allait se passer. J’espère les réécrire et trouver une suite, en tout cas ils me permettent de me détendre dans une pause sur l’écriture en cours. Je suis bien incapable de me concentrer sur un sujet unique, dans ce cas l’impression d’être au travail serait trop forte et le plaisir moindre. C’est aussi la raison pour laquelle j’écris le passage que j’ai envie au moment où j’en ai envie, même si le récit est décousu et je dois revenir en arrière pour effectuer coutures et corrections. Il s’agit certainement de l’explication à ma propension à écrire pendant plusieurs heures d’affilée et rien pendant des semaines (mois ?) pour y revenir tel un gracieux tracteur arthritique.

je n'ai jamais réussi à appliquer à l'écriture de fiction ce que je savais pourtant très bien faire dans mes mémoires d'étudiante en histoire.
Et sinon, je pense qu'on n'est jamais à 100 % architecte ou à 100% jardinier.
Faut plutot voir ça comme un spectre où on a un peu plus ou un peu moins de chaque caractéristique. Chaque auteur est différent, doit trouver la méthode qui lui convient. Et pour ça, pas le choix, faut tester !

Et j'aime bien aussi avoir plusieurs projets, à des stades différents : 1er jet, correction, ou juste préparation mentale. Surtout pour les corrections, y'a toujours un moment où je décroche, dégoutée par le texte comme on l'est d'un plat qu'on adore mais dont on a abusé... revenir sur un 1er jet ou sur une idée à creuser, ça permet de penser à autre chose, sans culpabiliser.
Mais j'ai un gros probleme avec les corrections !

[Redornan]

@Nana : j'avoue avoir essayé moi même la technique du "un jour, un mot minimum". C'est pas mal. Pendant une courte période, après je trouve que ça fatigue le cerveau.
Les personnages ne me quittent jamais non plus totalement mais j'ai fait un sevrage forcé vendredi en amenant mon cerveau à réfléchir à autre chose. Mine de rien, ça fait un bien fou de faire une petite coupure.

"Tracteur arthritique" ... J'aime beaucoup cet image.
Je confirme qu'on est tous un entre deux entre l'architecte parfait et le jardinier total. Même si je pense plus vers le jardinier, j'aime à connaître un minimum sur le jardin que j'explore

[Pépinette]

L’avantage de n’avoir jamais vraiment corrigé, c’est de ne pas avoir trop (assez) peur de l’étape ! Quelque chose me dit que le jardinage risque de durer et les expressions de s’accumuler… "un jour, un mot minium" ? Il faut que je retrouve ce message de Nana, merci pour l'idée Redornan !
Tu l'as dit Ilham, comme un plat dont on a abusé, c’est ce que je ressens parfois.

[NaNa]

En fait c'est pas un mot mais une phrase. C'est une technique pour toujours garder contact et son manuscrit.
A un moment, j'avais testé un jour un paragraphe, ça avait super bien marché au début (puis j'en ai eu marre et j'ai commencé à faire des paragraphes d'une phrase pour me donner bonne conscience, c'était un peu ridicule mais ça avait bien marché pendant six chapitres, et c'est le premier roman que j'ai fini).

[Vanilumi]

En cherchant une méthodologie d'écriture pour me réguler un peu (comme j'ai tendance à soit écrire pas mal pendant plusieurs jours semaines, soit rien pendant des mois/années), je suis tombée sur un article de blog qui disait (en substance) : "Astreignez-vous à x mots/jour et à vous avoir un moment dans la journée, même petit pour écrire". La finalité, c'était d'avoir le sentiment d'avancer, pas à pas. J'ai pris un carnet et j'ai commencé fin 2018 avec cette méthode. Au départ, j'écrivais tous les jours, suivant l'inspiration, puis de moins en moins, mais c'était pas bien grave. Le point positif, c'est que j'écris de manière plus régulière (même si c'est surtout le w-e quand je suis au calme loin du boulot). Par contre, ça m'étonnera toujours de constater qu'à certains moments, je peine à atteindre les 100 mots (un petit paragraphe word pour situer) et d'autres où je vous fais un marathon de 2500 mots en 2/2, merci à l'inspiration

Sinon, Pépinette, on peut très bien être les deux, oui, et même avoir des tendances qui s'inversent avec le temps. Quand j'étais plus jeune, j'étais 60-80% jardinière et 20-40% architecte (à la grosse louche). Aujourd'hui, c'est l'inverse. Je préfère avoir un minimum de construction cohérente autour de mon univers avant de commencer à écrire, m'interrompre dès que j'ai une question, et continuer uniquement quand j'y ai répondu, et ainsi de suite. C'est une petite gymnastique mais ça va

[Ésowill]

J'adore savoir comment les autres s'y prennent pour écrire. Moi qui pensais que l'écriture en décousu était un art réservé aux muses têtues, "en panne" ou versatiles, et que beaucoup écrivaient de façon linéaire Je me trompais. C'est intéressant d'avoir les techniques de chacun.
Je serais incapable d'écrire une scène si elle ne succède pas directement à ce qui s'est passé. Si je bloque, alors je bâcle, mais je rédige au moins un truc pour avancer et j'y reviens après. Je suis très scolaire

[Redornan]

Je serais incapable d'écrire une scène si elle ne succède pas directement à ce qui s'est passé. Si je bloque, alors je bâcle, mais je rédige au moins un truc pour avancer et j'y reviens après. Je suis très scolaire

Je suis exactement pareil. Sinon j'écrirais toutes les scènes "fun" du bouquin, et toutes les transitions ou phases qui ne m'excitent pas resteraient en jachère ad vitam æternam. J'aurai, du coup, une suite décousue de scène ...

De même que je suis incapable de ne pas écrire pendant une longue période. Là je n'ai rien écrit (hors plan/idée) depuis la fin de mon premier jet il y a dix jours ... Et ça me manque