[I] Mon personnage est passif, que faire ?
- Tristane Suzette
- Messages : 1020
- Enregistré le : lun. févr. 02, 2009 4:00 pm
- Rang special : Dans ma bulle
[I] Mon personnage est passif, que faire ?
Tout est dans le titre
Je sais que la passivité est un défaut récurrent chez mes personnages et je veux essayer de travailler ce point-là.
Ma première question, c'est :
Qu'est-ce que pour vous un personnage passif ? (n'hésitez pas à donner plein d'exemples).
Est-ce que pour vous ça provient de la psychologie du personnage (qui a deux de tension), ou bien d'un problème de structure du récit (parce que le personnage semble subir le monde du récit plutôt qu'intervenir sur lui) ? Les deux peut-être, n'hésitez pas capitaine
En corollaire, je m'interroge aussi beaucoup sur les personnages "dépressifs" (c'est un thème qui m'intéresse), car il me semble qu'eux aussi tendent toujours vers la passivité, puisqu'ils lâchent l'affaire. Vous connaissez des exemples de personnages dépressifs réussis ?
Je sais que la passivité est un défaut récurrent chez mes personnages et je veux essayer de travailler ce point-là.
Ma première question, c'est :
Qu'est-ce que pour vous un personnage passif ? (n'hésitez pas à donner plein d'exemples).
Est-ce que pour vous ça provient de la psychologie du personnage (qui a deux de tension), ou bien d'un problème de structure du récit (parce que le personnage semble subir le monde du récit plutôt qu'intervenir sur lui) ? Les deux peut-être, n'hésitez pas capitaine
En corollaire, je m'interroge aussi beaucoup sur les personnages "dépressifs" (c'est un thème qui m'intéresse), car il me semble qu'eux aussi tendent toujours vers la passivité, puisqu'ils lâchent l'affaire. Vous connaissez des exemples de personnages dépressifs réussis ?
- Beorn
- Bond, Alexander Bond
- Messages : 5623
- Enregistré le : jeu. août 21, 2008 9:28 am
- Rang special : L'avant-dernier des Mohicans
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
J'ai tendance à penser qu'un personnage est passif s'il n'a pas un but bien identifié et qu'il ne montre pas une grande volonté de l'obtenir.
Le fait qu'il soit balloté n'est pas vraiment un signe de passivité, pour moi, s'il continue à essayer de surmonter chaque épreuve et qu'il continue à agir pour atteindre son but.
On doit très bien pouvoir construire un récit réussi avec un personnage passif, seulement, la SFFF est presque toujours un genre qui privilégie l'action et l'aventure, or un personnage passif ne me paraît pas très adapté à ce genre de roman. Ce sera plus difficile.
Quant aux personnages dépressifs qui "lâchent l'affaire", je n'ai pas d'exemples en tête. En revanche, on trouve pléthores de personnages qui avaient renoncé et qui finissent par revenir sur le devant de la scène. Ou de personnages qui vivent une rédemption après avoir passé des années à ruminer un échec.
C'est presque un cliché, même si cela peut donner de bons personnages.
Maintenant, un personnage principal vraiment passif, qui se laisse porter par le courant... je n'en trouve pas, là, comme ça.
FitzChevalerie de l'Assassin royal peut paraître passif, mais en réalité, il ne l'est jamais vraiment.
Le fait qu'il soit balloté n'est pas vraiment un signe de passivité, pour moi, s'il continue à essayer de surmonter chaque épreuve et qu'il continue à agir pour atteindre son but.
On doit très bien pouvoir construire un récit réussi avec un personnage passif, seulement, la SFFF est presque toujours un genre qui privilégie l'action et l'aventure, or un personnage passif ne me paraît pas très adapté à ce genre de roman. Ce sera plus difficile.
Quant aux personnages dépressifs qui "lâchent l'affaire", je n'ai pas d'exemples en tête. En revanche, on trouve pléthores de personnages qui avaient renoncé et qui finissent par revenir sur le devant de la scène. Ou de personnages qui vivent une rédemption après avoir passé des années à ruminer un échec.
C'est presque un cliché, même si cela peut donner de bons personnages.
Maintenant, un personnage principal vraiment passif, qui se laisse porter par le courant... je n'en trouve pas, là, comme ça.
FitzChevalerie de l'Assassin royal peut paraître passif, mais en réalité, il ne l'est jamais vraiment.
Site officiel
Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2
Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2
- Celia
- C'est le grand retour d'une merveilleuse grenouille
- Messages : 2817
- Enregistré le : dim. mai 25, 2008 5:26 pm
- Rang special : Aime le sang et les câlins
- Localisation : A l'Est
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Cela rejoint un retour que je viens d'avoir sur mon roman.Beorn a écrit :J'ai tendance à penser qu'un personnage est passif s'il n'a pas un but bien identifié et qu'il ne montre pas une grande volonté de l'obtenir.
Le fait qu'il soit balloté n'est pas vraiment un signe de passivité, pour moi, s'il continue à essayer de surmonter chaque épreuve et qu'il continue à agir pour atteindre son but.
Mon personnage est enlevé, et passe 400 Ksec à tenter de survivre. C'est intéressant mais le lecteur s'est ennuyé. Il a apprécié le personnage en lui-même, donc il ne s'agit pas d'un problème de construction du personnage en lui-même. Mais il lui a manqué une accroche entre l'héroïne et l'action de l'histoire : les deux sont séparées.
D'un côté on a l'héroïne, et de l'autre le motif politique qui met en branle toute l'histoire (dont son enlèvement) Le fait que l'héroïne se détache totalement de ce motif politique et ne fait que le subir, rend mon personnage passif.
Ca marcherait pour un autre roman ("comment j'ai survécu à mon énlèvement") mais, comme dit Beorn, pas à un roman d'aventure.
C'est en relisant Card que je m'en suis rendue compte d'ailleurs : relire son Comment écrire de la SF et de la fantasy m'a fait un bien fou
Il y en a un, c'est Katniss, dans le 3ème volet de Hunger Games.Beorn a écrit :Quant aux personnages dépressifs qui "lâchent l'affaire", je n'ai pas d'exemples en tête. En revanche, on trouve pléthores de personnages qui avaient renoncé et qui finissent par revenir sur le devant de la scène. Ou de personnages qui vivent une rédemption après avoir passé des années à ruminé un échec.
C'est presque un cliché, même si cela peut donner de bons personnages.
Mais déjà, il s'agit d'un troisième acte, alors que l'héroïne a agi pendant deux autres volumes. Et le passage où elle est dépressive est très dur à vivre pour le lecteur parce que justement, cette jeune fille pleine de vie n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Elle va puiser dans ses dernières forces pour agir et renverser la situation. Puis retourner dans sa déprime (ce que j'ai hautement apprécié d'ailleurs)
Du coup le côté personnage dépressif = personnage pasif ne fonctionne pas à mon avis.
Je pense que cette pasivité est plus un problème de structure du récit (si ça ce trouve on a choisi le mauvais personnages principal !) que de personnage.
MAis on peut aussi, j'y pense maintenant, construire un chouiette récit sur un personnage passif. Je pense à "Spin", roman de SF. Sauf qu'après ça peut décevoir le lecteur. J'avoue avoir été un peu déçu que le héros ne soit que le gentil spectateur de ce qui se passait.
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur
Creep Show en recherche d'éditeur
- Pandora
- La vengeance tardive est toujours amenée par un train qui part
- Messages : 2736
- Enregistré le : sam. avr. 25, 2009 7:18 am
- Rang special : Achtung Papagei !
- Localisation : jamais très loin
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
L'aboulie telle que rencontrée dans la vraie dépression est difficilement conciliable avec l'action, mais a contrario l'action peut avancer "malgré lui"Swald a écrit : En corollaire, je m'interroge aussi beaucoup sur les personnages "dépressifs" (c'est un thème qui m'intéresse), car il me semble qu'eux aussi tendent toujours vers la passivité, puisqu'ils lâchent l'affaire. Vous connaissez des exemples de personnages dépressifs réussis ?
La douce indifférence, la diminution des affects peuvent d'ailleurs être des ressorts intéressants aussi à exploiter.
En personnages dépressifs, en dehors de Twilight (oui, j'ai de hautes références littéraires) et son "Octobre... Novembre... Décembre" avec des pages blanches, je n'ai pas d'exemples (mais je pense qu'il doit y avoir des exemples en littérature blanche... Ouellebecq ? Ah non, c'est pas un personnage ).
Edit : là je pense à la série Monk, avec un personnage plus névrotique que dépressif, mais un peu aussi.
- Booz
- Les papyrus s'inclinent devant elle
- Messages : 2765
- Enregistré le : dim. sept. 06, 2009 3:28 pm
- Rang special : BatCanetonBoulet
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Je rejoins aussi Beron, pour moi, la passivité d'un personnage est retranscrite par son manque de désirs et sa manière de se laisser guider par l'action plutôt que d'y participer.
Je n'arrive pas à trouver de vrais personnages passifs, la plupart de ceux qui me viennent en tête ont, à un moment ou un autre de l'action, pris le dessus sur leur passivité pour agir. Ce sont des personnages qui me semblent intéressants parce qu'ils vont à l'encontre de ce qu'ils sont (comme les dépressifs, ils se laissent tomber dans la passivité mais on voit leur caractère actif en amont).
Edit : en réponse à Pandora : c'est vrai que Monk est un bon exemple (peut être pas de dépression profonde mais de personnage qui subit). Il mène les enquêtes mais s'il pouvait ne pas le faire, je pense qu'il ne le ferait pas. Seule celle sur la mort de sa femme l'intéresse, les autres ne sont que des moyens de faire avancer l'histoire vers ce but.
Je n'arrive pas à trouver de vrais personnages passifs, la plupart de ceux qui me viennent en tête ont, à un moment ou un autre de l'action, pris le dessus sur leur passivité pour agir. Ce sont des personnages qui me semblent intéressants parce qu'ils vont à l'encontre de ce qu'ils sont (comme les dépressifs, ils se laissent tomber dans la passivité mais on voit leur caractère actif en amont).
Edit : en réponse à Pandora : c'est vrai que Monk est un bon exemple (peut être pas de dépression profonde mais de personnage qui subit). Il mène les enquêtes mais s'il pouvait ne pas le faire, je pense qu'il ne le ferait pas. Seule celle sur la mort de sa femme l'intéresse, les autres ne sont que des moyens de faire avancer l'histoire vers ce but.
«Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»
"La Voix" Baudelaire.
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»
"La Voix" Baudelaire.
- Syven
- Pinky Gothan (transforme les cauchemars en rêves)
- Messages : 4130
- Enregistré le : dim. juil. 09, 2006 3:03 pm
- Rang special : Arf
- Localisation : Hondreuse, Cité des Mages
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
A mon sens, un personnage passif se contente d'agir en conséquence des évènements, il n'anticipe pas les prochains changements, n'essaie pas de contrôler ce qui lui arrive et il n'initie aucun des évènements à venir. Bref, il n'est pas moteur, à aucun moment.
Après comment corriger ce trait, à mon avis, il s'agit surtout de montrer que le héros se rend compte de la situation, qu'il désire agir et de montrer que ce qu'il fait a une véritable portée surle cours de l'histoire.
edit: plein d'avis intéressants postés.
Après comment corriger ce trait, à mon avis, il s'agit surtout de montrer que le héros se rend compte de la situation, qu'il désire agir et de montrer que ce qu'il fait a une véritable portée surle cours de l'histoire.
edit: plein d'avis intéressants postés.
- Roanne
- Reine du shooting photo
- Messages : 8246
- Enregistré le : dim. juil. 09, 2006 6:42 pm
- Rang special : Super Roanne
- Localisation : Avec les lutins de l'Hermitain
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Monk est en effet plus névrotique que dépressif, d'ailleurs il l'était avant de rencontrer sa femme.
Et il n'est pas passif du tout : au contraire, il ne peut pas s'empêcher de la ramener, un peu à la façon d'Hercule Poirot (sans doute ont-ils en commun un léger complexe de supériorité ).
Alors en personnage passif, je repense tout de suite à celui de "Le dernier magicien", de Megan Lindholm (pseudo de Robin Hobb) qui pendant une partie non négligeable du roman est complètement mené par le bout du nez par une donzelle qui en fait ce qu'elle veut. Ce perso est d'autant plus étrange qu'on ne sait jamais vraiment s'il est juste un ancien de Viet-Nam traumatisé et un peu (beaucoup) fou qui fuit la réalité ou s'il est vraiment le magicien. La passivité du personnage m'a agacée mais j'ai trouvé très intéressante l’ambiguïté autour de ce qu'il est vraiment.
Sinon, le problème de la passivité vient en effet de ce qu'on peut attendre du personnage.
Dans la littérature blanche, il y en a à la pelle des personnages qui ne bougent pas, n'ont pas d'objectif, subissent, se laissent manipuler, dépasser, etc, et le résultat est parfois excellent.
Après, tout dépend aussi comment c'est fait.
Mais avoir un personne qui a un but / une révélation et surtout qui évolue par lui-même, ça reste quand même dans les "habitudes" des genres SFFF et il faut peut-être le prendre en compte au cours de l'écriture. Après tout dépend si ça sert le roman ou pas. Je ne suis pas certaine qu'il y ait une recette.
Et il n'est pas passif du tout : au contraire, il ne peut pas s'empêcher de la ramener, un peu à la façon d'Hercule Poirot (sans doute ont-ils en commun un léger complexe de supériorité ).
Alors en personnage passif, je repense tout de suite à celui de "Le dernier magicien", de Megan Lindholm (pseudo de Robin Hobb) qui pendant une partie non négligeable du roman est complètement mené par le bout du nez par une donzelle qui en fait ce qu'elle veut. Ce perso est d'autant plus étrange qu'on ne sait jamais vraiment s'il est juste un ancien de Viet-Nam traumatisé et un peu (beaucoup) fou qui fuit la réalité ou s'il est vraiment le magicien. La passivité du personnage m'a agacée mais j'ai trouvé très intéressante l’ambiguïté autour de ce qu'il est vraiment.
Sinon, le problème de la passivité vient en effet de ce qu'on peut attendre du personnage.
Dans la littérature blanche, il y en a à la pelle des personnages qui ne bougent pas, n'ont pas d'objectif, subissent, se laissent manipuler, dépasser, etc, et le résultat est parfois excellent.
Après, tout dépend aussi comment c'est fait.
Mais avoir un personne qui a un but / une révélation et surtout qui évolue par lui-même, ça reste quand même dans les "habitudes" des genres SFFF et il faut peut-être le prendre en compte au cours de l'écriture. Après tout dépend si ça sert le roman ou pas. Je ne suis pas certaine qu'il y ait une recette.
Vous n'aimez pas Noël ? ça tombe bien, nous non plus ! Du coup, avec Chapardeuse, nous vous invitons sur Wattpad pour (re)découvrir le Noël cataclysmique de Claire et Chan.
- Booz
- Les papyrus s'inclinent devant elle
- Messages : 2765
- Enregistré le : dim. sept. 06, 2009 3:28 pm
- Rang special : BatCanetonBoulet
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Je viens de penser à sa névrose et je m'interroge s'il ne devient pas passif par rapport à celle-ci. C'est son évolution, sa manière de combattre ses peurs qui le rend intéressant et actif mais, au début (si je me souviens bien, ça fait un moment que je n'a plus regardé) il me semble quand même assez passif (c'est pour cela qu'il a besoin d'une aide à domicile).Roanne a écrit :Monk est en effet plus névrotique que dépressif, d'ailleurs il l'était avant de rencontrer sa femme.
Et il n'est pas passif du tout : au contraire, il ne peut pas s'empêcher de la ramener, un peu à la façon d'Hercule Poirot (sans doute ont-ils en commun un léger complexe de supériorité ).
«Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»
"La Voix" Baudelaire.
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»
"La Voix" Baudelaire.
- Tristane Suzette
- Messages : 1020
- Enregistré le : lun. févr. 02, 2009 4:00 pm
- Rang special : Dans ma bulle
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Ce qui nous ramène au Truby et à la caractérisation du personnage par un but.Beorn a écrit :J'ai tendance à penser qu'un personnage est passif s'il n'a pas un but bien identifié et qu'il ne montre pas une grande volonté de l'obtenir.
Le fait qu'il soit balloté n'est pas vraiment un signe de passivité, pour moi, s'il continue à essayer de surmonter chaque épreuve et qu'il continue à agir pour atteindre son but.
Je note pour le ballotement.
Très juste.Beorn a écrit :On doit très bien pouvoir construire un récit réussi avec un personnage passif, seulement, la SFFF est presque toujours un genre qui privilégie l'action et l'aventure, or un personnage passif ne me paraît pas très adapté à ce genre de roman. Ce sera plus difficile.
Le risque du cliché est en effet très grand.Beorn a écrit :Quant aux personnages dépressifs qui "lâchent l'affaire", je n'ai pas d'exemples en tête. En revanche, on trouve pléthores de personnages qui avaient renoncé et qui finissent par revenir sur le devant de la scène. Ou de personnages qui vivent une rédemption après avoir passé des années à ruminé un échec.
C'est presque un cliché, même si cela peut donner de bons personnages.
Yep. Toute la période de l'enfance, par exemple, où Fitz se construit.Beorn a écrit :Maintenant, un personnage principal vraiment passif, qui se laisse porter par le courant... je n'en trouve pas, là, comme ça.
FitzChevalerie de l'Assassin royal peut paraître passif, mais en réalité, il ne l'est jamais vraiment.
Ça me fait penser aussi au personnage de Tixu Oty dans le début des Guerriers du silence, employé alcoolique qui se laisse survivre. Ça rejoint ce que tu disais au-dessus, d'ailleurs, même si ici le perso sort du cliché car il n'a pas connu de passé glorieux avant.
Piste intéressante, Célia. Effectivement, si on laisse le choix au lecteur, il se tournera assez naturellement vers le pôle "histoire" plutôt que vers le pôle personnage.Célia a écrit :Cela rejoint un retour que je viens d'avoir sur mon roman.
Mon personnage est enlevé, et passe 400 Ksec à tenter de survivre. C'est intéressant mais le lecteur s'est ennuyé. Il a apprécié le personnage en lui-même, donc il ne s'agit pas d'un problème de construction du personnage en lui-même. Mais il lui a manqué une accroche entre l'héroïne et l'action de l'histoire : les deux sont séparées.
Je note de ne pas oublier de relier les deux (facile à dire)
J'ai prévu de lire Hunger Games tout de suite après le dernier tome du Trône de fer qui sort le 5 septembrel y en a un, c'est Katniss, dans le 3ème volet de Hunger Games.
De ton exemple, je note comme dans l'exemple de Beorn que la passivité fonctionne mieux s'il y a un contraste et que le lecteur peut bien voir la passivité comme un accident (et s'interroger) plutôt qu'un état de fait ou un élément de psychologie figé.
Prix Hugo 2006, c'est pas rien quand même, ça laisse de l'espoirCélia a écrit :MAis on peut aussi, j'y pense maintenant, construire un chouette récit sur un personnage passif. Je pense à "Spin", roman de SF. Sauf qu'après ça peut décevoir le lecteur. J'avoue avoir été un peu déçu que le héros ne soit que le gentil spectateur de ce qui se passait.
Exemple très parlant.Pandora a écrit :La douce indifférence, la diminution des affects peuvent d'ailleurs être des ressorts intéressants aussi à exploiter.
En personnages dépressifs, en dehors de Twilight (oui, j'ai de hautes références littéraires) et son "Octobre... Novembre... Décembre" avec des pages blanches, je n'ai pas d'exemples (mais je pense qu'il doit y avoir des exemples en littérature blanche... Ouellebecq ? Ah non, c'est pas un personnage ).
Mes personnages passifs de blanche sont ceux de Dostoïevski. Mais ça fait un paquet de temps que je n'ai pas relu.
Sinon je ne connais pas Monk.
C'est noté.Booz a écrit :Je rejoins aussi Beron, pour moi, la passivité d'un personnage est retranscrite par son manque de désirs et sa manière de se laisser guider par l'action plutôt que d'y participer.
Question de contrepoint ou de contraste pour toi aussi. Et là je me dis qu'en roman c'est tellement plus facile à mettre en place qu'en nouvelle...Booz a écrit :Je n'arrive pas à trouver de vrais personnages passifs, la plupart de ceux qui me viennent en tête ont, à un moment ou un autre de l'action, pris le dessus sur leur passivité pour agir. Ce sont des personnages qui me semblent intéressants parce qu'ils vont à l'encontre de ce qu'ils sont (comme les dépressifs, ils se laissent tomber dans la passivité mais on voit leur caractère actif en amont).
Ça rejoint un truc lu sur Star Wars, à savoir que personne n'avait pensé que Dark Vador deviendrait un des personnages préférés des gamins, même si c'était couru d'avance vu que c'était lui le moteur.Syven a écrit :A mon sens, un personnage passif se contente d'agir en conséquence des évènements, il n'anticipe pas les prochains changements, n'essaie pas de contrôler ce qui lui arrive et il n'initie aucun des évènements à venir. Bref, il n'est pas moteur, à aucun moment.
Je note sur mes tablettes "anticiper sur l'action".
Ça me fait penser au cycle des princes d'Ambre que je suis en train de relire, où le personnage narrateur passe presque tout son temps à essayer d'anticiper ce qui va se produire. Et pourtant ce n'est pas ennuyeux.
+1Syven a écrit :edit: plein d'avis intéressants postés.
- Tristane Suzette
- Messages : 1020
- Enregistré le : lun. févr. 02, 2009 4:00 pm
- Rang special : Dans ma bulle
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Il me manque tellement le critère "personnage passif" que du coup je n'ai même pas remarqué qu'il pouvait être considéré comme ça Sympa l'analyse.Roanne a écrit :Alors en personnage passif, je repense tout de suite à celui de "Le dernier magicien", de Megan Lindholm (pseudo de Robin Hobb) qui pendant une partie non négligeable du roman est complètement mené par le bout du nez par une donzelle qui en fait ce qu'elle veut. Ce perso est d'autant plus étrange qu'on ne sait jamais vraiment s'il est juste un ancien de Viet-Nam traumatisé et un peu (beaucoup) fou qui fuit la réalité ou s'il est vraiment le magicien. La passivité du personnage m'a agacée mais j'ai trouvé très intéressante l’ambiguïté autour de ce qu'il est vraiment.
Je commence juste à prendre conscience de ça, je crois. Très intéressant.Sinon, le problème de la passivité vient en effet de ce qu'on peut attendre du personnage.
- Beorn
- Bond, Alexander Bond
- Messages : 5623
- Enregistré le : jeu. août 21, 2008 9:28 am
- Rang special : L'avant-dernier des Mohicans
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Beorn a écrit :J'ai tendance à penser qu'un personnage est passif s'il n'a pas un but bien identifié et qu'il ne montre pas une grande volonté de l'obtenir.
Le fait qu'il soit balloté n'est pas vraiment un signe de passivité, pour moi, s'il continue à essayer de surmonter chaque épreuve et qu'il continue à agir pour atteindre son but.
C'est vrai, mais je pensais plutôt à Lavandier, dans "La Dramaturgie" qui insiste plus sur ce point. En fait, je n'en connais que trois, mais je crois que tous les bouquins de scénarisation le disent.Swald a écrit :Ce qui nous ramène au Truby et à la caractérisation du personnage par un but.
Cela ne veut pas nécessairement dire qu'ils ont raison, mais en l'occurence, je suis assez d'accord. Du moins, je pense que cela peut fonctionner.
Site officiel
Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2
Bragelonne : Le 7ème Guerrier-Mage / Calame T1
Castelmore : Le jour où... / 14-14 / Un ogre en cavale / Lune rousse
Rageot : Le club des chasseurs de fantômes 1 et 2
- Koïnsky
- Gardien des tulipes roses
- Messages : 444
- Enregistré le : mar. juil. 10, 2007 11:59 am
- Rang special : x-com defender
- Localisation : Belgique
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Très intéressant, ce fil !
Chaque fois qu'il y a un retournement de situation, que le contexte change, qu'il y a une révélation, il peut-être intéressant de se pencher sur la réaction du héros face à ce changement. Son objectif immédiat et le plan qui en découlent changent-ils ? Dans ce cas, le lecteur devrait le savoir.
Bref, je crois que je rejoins ce qui a été dit, en fait.
Mais ça me fait du bien d'écrire ce qui me vient à l'esprit (pour mes propres écrits).
J'ajouterais éventuellement que ce but et cette volonté de l'accomplir se concrétisent dans un plan, l'action ou la série d'actions que prévoit d'entreprendre le héros pour atteindre son but. S'il a un plan et qu'il le met en branle, il est forcément actif. On peut sans doute distinguer le plan à court terme (objectif local) et à long terme (objectif final dans le contexte du roman). Le plan à long terme change peu (sauf grosses révélations qui changent la donne pour le héros). Le plan à court terme change tout le temps. Je schématise l'idée, mais j'espère que je suis un peu clair. Je crois me souvenir que les objectifs locaux/globaux me viennent du Lavandier et l'histoire du "plan", du Truby. Il faut je pense s'assurer que le lecteur connaisse à tout moment les plans locaux et globaux du héros (et les mettre en application, bien sûr, même s'ils doivent échouer tout de suite après).Swald a écrit :Beorn a écrit :J'ai tendance à penser qu'un personnage est passif s'il n'a pas un but bien identifié et qu'il ne montre pas une grande volonté de l'obtenir.
Chaque fois qu'il y a un retournement de situation, que le contexte change, qu'il y a une révélation, il peut-être intéressant de se pencher sur la réaction du héros face à ce changement. Son objectif immédiat et le plan qui en découlent changent-ils ? Dans ce cas, le lecteur devrait le savoir.
Bref, je crois que je rejoins ce qui a été dit, en fait.
Mais ça me fait du bien d'écrire ce qui me vient à l'esprit (pour mes propres écrits).
- Celia
- C'est le grand retour d'une merveilleuse grenouille
- Messages : 2817
- Enregistré le : dim. mai 25, 2008 5:26 pm
- Rang special : Aime le sang et les câlins
- Localisation : A l'Est
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
Orson Scott Card va plus loin : le personnage doit réagir, oui, mais ça réaction doit avoir un effet sur le cours de l'histoire (l'histoire entendu comme Milieu ou Evènement, pas uniquement son histoire à lui en tant que perso)
Et quand je relis les remarques générales que j'ai eu sur les Bracelets et que je prends de la distance, je me dis qu'il n'a pas tout à fait tort
Et quand je relis les remarques générales que j'ai eu sur les Bracelets et que je prends de la distance, je me dis qu'il n'a pas tout à fait tort
Bêta-lectrice
Creep Show en recherche d'éditeur
Creep Show en recherche d'éditeur
- Stef-
- Maquettiste d'Ayanar et amateur de papyrus
- Messages : 1730
- Enregistré le : ven. janv. 23, 2009 1:52 pm
- Rang special : Un jour...
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
C'est toujours délicat de bien gérer cet aspect dans la caractérisation de ses personnages. Souvent, une recette pour amorcer l'histoire et créer de l'empathie entre le lecteur et le(s) héros, est de leur en mettre "plein la gueule" au début, puis (éventuellement) de les faire "réagir" ensuite.
Cela peut être perçu comme cliché, c'est vrai. Une autre façon d'aborder les choses serait plus sur l'angle de la narration proprement dite, par rapport à "action" ou "passivité" dans le récit : Je crois qu'on a tendance à raccourcir "passif" comme "pas d'action" dans le récit, en terme d'événements.
Mais une scène qui décrit un personnage en train de réfléchir, qui comprend des choses, change son pdv, prend des décisions etc. sans que "rien ne se passe" n'est pas passive, au contraire, elle décrit la transformation ou l'évolution du héros, et le lecteur, lui, perçoit bien les choses comme en train d'avancer, c'est tout sauf une perte de temps.
Je parle du récit et pas d'un personnage passif ? Je crois que c'est lié en fait. Le plus souvent les problèmes viennent des choix de narration, plus que de la caractérisation en elle-même ? L'auteur a rarement de mauvaises intentions sur ses personnages, ce serait plus une histoire de trouver les bonnes scènes, les bonnes situations pour que ces derniers soient ensuite perçus à leur juste valeur par le lecteur ?
Cela peut être perçu comme cliché, c'est vrai. Une autre façon d'aborder les choses serait plus sur l'angle de la narration proprement dite, par rapport à "action" ou "passivité" dans le récit : Je crois qu'on a tendance à raccourcir "passif" comme "pas d'action" dans le récit, en terme d'événements.
Mais une scène qui décrit un personnage en train de réfléchir, qui comprend des choses, change son pdv, prend des décisions etc. sans que "rien ne se passe" n'est pas passive, au contraire, elle décrit la transformation ou l'évolution du héros, et le lecteur, lui, perçoit bien les choses comme en train d'avancer, c'est tout sauf une perte de temps.
Je parle du récit et pas d'un personnage passif ? Je crois que c'est lié en fait. Le plus souvent les problèmes viennent des choix de narration, plus que de la caractérisation en elle-même ? L'auteur a rarement de mauvaises intentions sur ses personnages, ce serait plus une histoire de trouver les bonnes scènes, les bonnes situations pour que ces derniers soient ensuite perçus à leur juste valeur par le lecteur ?
- Stef-
- Maquettiste d'Ayanar et amateur de papyrus
- Messages : 1730
- Enregistré le : ven. janv. 23, 2009 1:52 pm
- Rang special : Un jour...
- Contact :
Re: Mon personnage est passif, que faire ?
+1 ! (je m'appuyais moi aussi sur Personnages & Points de vue dans mon commentaire ci-dessus)Celia a écrit :Orson Scott Card va plus loin : le personnage doit réagir, oui, mais ça réaction doit avoir un effet sur le cours de l'histoire (l'histoire entendu comme Milieu ou Evènement, pas uniquement son histoire à lui en tant que perso)
Et quand je relis les remarques générales que j'ai eu sur les Bracelets et que je prends de la distance, je me dis qu'il n'a pas tout à fait tort