[I] Vaut-il mieux écrire à la 1ère ou à la 3ème personne ?

[ilham]

Jamais lu la horde du contrevent et pas vraiment attirée. J'ai déjà du mal avec deux narrateurs alors autant.
Même Games of Throne, le roman, bon j'ai lu, mais heureusement qu'il y avait l'intrigue derrière parce que sinon, non, pas pour moi, tant de points de vue. J'suis pas fana à cause de ça (j'suis impressionnée par la technique, mais justement trop de technique... je ne vois plus que ça).

Depuis un certain temps, j'écris pas mal à la 1ere personne, mais après avoir écrit seulement à la 3e personne durant des années. J'y reviens de temps en temps. J'ai mêlé les deux, sur le petit texte que je viens juste de terminer.
En fait, tout dépend de l'histoire. Certaines sont faites pour être écrite à la 1ere personne car on suit un personnage en particulier. D'autres ont besoin en effet d'un cadre plus large. On peut mixer aussi.

Mais c'est une des toutes premières questions que je me pose quand j'ai une idée d'histoire que je décide d'écrire.
A quelle personne ? avec quel point de vue ? quel personnage ? Bon quel personnage, c'est rare, ça s'impose très souvent.

[Kashiira]

C'est marrant... Souvent, j'ai soit une image qui monopolise toute mon attention (c'est ce qui s'est passé pour Sorcière) soit les premières lignes qui tournent en rond dans ma tête et m'empêchent de penser à autre chose... Et dans ces cas-là, c'est le personnage qui s'exprime et je découvre sa voix, le type de narration et le temps employé à ce moment là...

[ilham]

Moi, ce sont souvent les personnages qui vivent leur petite vie dans ma tête en attendant qu'une idée les télescope, ou qu'un autre personnage les rencontre. Et ça fait tilt !
Histoire en vue ! Vite ! Écrire ! Tout de suite !
C'est pour ça que je dis que le personnage s'impose souvent.
Depuis des années, j'ai un vieux journaliste qui fait des conneries sur son ordi qui me casse les pieds, mais il n'a pas encore rencontré son idée et donc ben j'sais toujours pas si cette histoire sera à la 1ere ou à la 3e...
Je sais que ce sera en point de vue interne vu que le point de vue omniscient, j'suis quasi certaine de l'éviter car ça me casse les pieds d'écrire ainsi.
Salih je savais que ce serait lui le narrateur, car je me le suis représenté tout de suite avec son fils, en train de lui raconter sa vie.
Y'a p'tre un roman que je réécrirai à la 3e personne et au passé simple, peut-être... parce qu'à la 1ere personne je fais plein de disgressions, ça part dans tous les sens, au gré de ses pensées ( qui sont nombreuses ! ). T'as un peu moins de liberté de ce coté là même en point de vue interne à la 3e personne, je trouve. Je ne sais pas encore trop...

[NaNa]

C'est marrant... Souvent, j'ai soit une image qui monopolise toute mon attention (c'est ce qui s'est passé pour Sorcière) soit les premières lignes qui tournent en rond dans ma tête et m'empêchent de penser à autre chose... Et dans ces cas-là, c'est le personnage qui s'exprime et je découvre sa voix, le type de narration et le temps employé à ce moment là...

Ça rejoint l'éternel différence entre les jardiniers et les architectes.
C'est typiquement le genre de trucs auxquels je ne pense pas du tout en amont. Le ton de la narration s'impose en écrivant : elle vient coller au perso point de vue, à sa personnalité.

[ilham]

C'est marrant... Souvent, j'ai soit une image qui monopolise toute mon attention (c'est ce qui s'est passé pour Sorcière) soit les premières lignes qui tournent en rond dans ma tête et m'empêchent de penser à autre chose... Et dans ces cas-là, c'est le personnage qui s'exprime et je découvre sa voix, le type de narration et le temps employé à ce moment là...

Ça rejoint l'éternel différence entre les jardiniers et les architectes.
C'est typiquement le genre de trucs auxquels je ne pense pas du tout en amont. Le ton de la narration s'impose en écrivant : elle vient coller au perso point de vue, à sa personnalité.

Je réfléchissais à cela, ces derniers temps et je me disais que finalement j'suis pas tant que ça jardinière ( quoique... un jardin ça se réfléchit, ça s'organise si tu veux avoir des fleurs toute l'année, sans parler du jardin à la française... ) je n'écris pas, ou très peu à ce stade, juste quelques notes, parce que sinon ça me bloque, mais y'a tout un processus mental qui se fait quand même avant l'écriture. Et de plus en plus... C'est venu peu à peu end écouvrant tous les choix qu'on peut faire.

[Aramis]

Je rejoins ce qui se disait dans certains derniers posts, ce sont mes personnages qui choisissent la personne à laquelle ils écrivent, que ce soit la 1re, la 3e, voire la 2e !
Mes textes sont quand même majoritairement à la 3e personne, mais j'en ai un qui mêle un point de vue à la 1re personne et un autre à la 3e. Mais je galère avec la 1re, déjà que mes personnages s'épanchent pas mal à la 3e (pdv interne), c'est encore pire à la 1re, trop de pensées qui partent dans tous les sens, il va falloir que je sabre un peu

[ilham]

Je rejoins ce qui se disait dans certains derniers posts, ce sont mes personnages qui choisissent la personne à laquelle ils écrivent, que ce soit la 1re, la 3e, voire la 2e !
Mes textes sont quand même majoritairement à la 3e personne, mais j'en ai un qui mêle un point de vue à la 1re personne et un autre à la 3e. Mais je galère avec la 1re, déjà que mes personnages s'épanchent pas mal à la 3e (pdv interne), c'est encore pire à la 1re, trop de pensées qui partent dans tous les sens, il va falloir que je sabre un peu

Ah, j'suis pas la seule à être débordée ! ouf !
J'ai du mal à le cadrer et à lui couper la parole ! (c'est p'tre parce que c'est un avocat... )

[Kashiira]

Jardinière, ça me convient pas. Déjà il faut savoir où on va planter ses fleurs... Moi, je me casse la figure en trebuchant sur un truc qui dépasse du sol. Alors, je creuse pour voir ce que j'ai trouvé... D'où les premières lignes qui tournent (et qui sont en général celles de mes personnages). Parfois, je ne déterre qu'un fragment. L'histoire n'est pas mûre pour être racontée. Alors je la met de côté jusqu'à ce que je trouve (ou pas) le reste du fossile.
Puis parfois la petite histoire simple que je pensais déterrer se révèle être de la taille d'un TRex (si je vous dis Sorcières, hein ? ).
Mais ce n'est qu'en commençant l'écriture que je pourrai voir quel temps, quel type de narration conviendra, si je raconte avec un"je" ou un il/elle/iel parce que chez moi, tout est lié à la voix du/des narrateurs. Si je la trouve c'est que le personnage et moi entrons en résonnance. On pourra alors faire un bout de chemin ensemble...

Voilà, j'espère que c'est plus clair ?

[Jo Ann v.]

Par défaut, j'écris à la 3e personne / passé simple. C'est mon mode automatique.

Pour la fantasy, à part un spin-off de ma saga, tout est à la 3e personne, avec en moyenne 8 personnages principaux (pas toujours les mêmes selon les tomes). C'est très politique et passionnel comme histoire, puisque je m'occupe surtout des têtes couronnées, c'est un moyen de brouiller les pistes.

Pour mes textes contemporains, ça varie selon le ton que je veux donner à l'histoire.

J'ai un texte à la 2e / présent pour une novella en littérature blanche qui se veut un peu poétique.

En romance, je choisis la 1e personne (souvent au présent) si je veux que ce soit comique ou s'il y a un choix amoureux à faire, mais j'opte majoritairement pour la 3e personne (qui n'a pas le vent en poupe dans ce genre, donc ).

Je rejoins ce qui se disait dans certains derniers posts, ce sont mes personnages qui choisissent la personne à laquelle ils écrivent, que ce soit la 1re, la 3e, voire la 2e !

[ilham]

Oui, je me souviens de cette histoire d'archéologie ! Je m'y retrouve assez !
Je trouve la métaphore plus juste pour mon cas aussi.
Même souci sur la découverte de la taille du fossile !

Sinon, je crois comprendre : tu as besoin de trouver comment ton narrateur va s'exprimer pour raconter l'histoire. C'est ça qui est important pour toi pour commencer. Et tu ne peux le savoir qu'en te lançant dans l'écriture.
Alors que pour moi, ça reste un point technique que je règle en amont, avant même d'avoir écrit une phrase. Pour ça, j'ai besoin de savoir quelle situation le personnage va devoir affronter, avant de commencer. J'peux pas partir juste avec un personnage et le point de vue ou la personne utilisée. c'est pas suffisant.

Tiens, par exemple, dans le petit roman que je viens de terminer, globalement c'est l'histoire d'un jeune réfugié qui tente de rejoindre la Grande Bretagne pour retrouver sa petite amie... J'avais ça en tête, plus une histoire de passage souterrain lié à la mythologie de l'Egypte antique, mais j'ai mis du temps à commencer à écrire car je trouvais un peu plat de raconter son histoire à la 1ere personne.
Et puis, j'avais aussi envie de retourner un peu à la 3e personne, au passé simple.
Finalement, y'a un 2e personnage, un flic, qui est apparu, avec une autre thématique. Et pareil, ce personnage fonctionnait mal tout seul.
Une fois que j'avais tout ça, j'ai su assez vite que ce serait le flic le narrateur puisque la logique de l'histoire fait que c'est lui qui recueille l'histoire du jeune homme et pas le contraire. Ce qui me permet d'utiliser le "je", mais aussi le "il"... puisque le flic raconte non seulement son histoire personnelle, mais aussi celle du jeune réfugié.
Et là, j'ai pu commencer à écrire !

PS : j'ai un roman écrit à la 1ere et 2e personne. j'aime bien le principe, mais c'est mon personnage qui saute d'un sujet A, à un sujet B qui amène deux sujets C et D qui eux même amènent à des sujet E F G H I et J.... C'est pas clair ? C'est normal !

[Kashiira]

Ok. Je vois.

Quand je commence un roman, je ne connais pas mes personnages. J'ai ma prémisse mais ce sont les personnages qui mènent l'histoire. Je les decouvre et l'histoire s'emboîte peu à peu...

Ah sinon, j'ai une nouvelle à la deuxième personne du singulier... Je la trouve plutôt efficace, comme ça...

J'adore voir comment ça marche chez les autres !

[NaNa]

Je n'arrive pas à prévoir à l'avance comment vont parler mes personnages (bon j'ai jamais vraiment essayé, sauf une fois, et je ne suis pas satisfaite du rendu, alors ça ne me réussit pas ). C'est peut-être pour ça que j'écris toujours à la troisième personne au passé simple (à une exception près), vu que c'est ma personne par défaut? Ce qui n'empêche pas le ton d'être différent d'un roman à l'autre, ou d'un perso à l'autre. Même si je peux encore travailler là-dessus je pense.

PS : j'ai un roman écrit à la 1ere et 2e personne. j'aime bien le principe, mais c'est mon personnage qui saute d'un sujet A, à un sujet B qui amène deux sujets C et D qui eux même amènent à des sujet E F G H I et J.... C'est pas clair ? C'est normal !

Comme roman à la 1e et 2e personne, il y a You (adapté en série télé qui reprend ce mode de "narration" avec la voix off du personnage principal); je pense que ce serait totalement différent raconté à la troisième personne, ou même à la 1e sans la 2e personne. (en gros on est sur un stalker psychopathe qui parle à la fille qu'il "aime", et qui place donc le lecteur dans la posture de la "fille" avec le "tu"; forcément, ça implique le lecteur d'une façon particulière dans le roman).

[Jo Ann v.]

Si je dois chercher un "pattern" dans ma façon de faire, j'ai déjà terminé l'écriture d'une histoire quand je me dis "tiens, ce serait bien à la 1e, non ?". Et je recommence.
Mon seul texte à la 2e personne, je l'ai imaginé / pensé / rêvé comme ça depuis le début. (C'était un Nano. )

Je n'arrive pas à prévoir à l'avance comment vont parler mes personnages (bon j'ai jamais vraiment essayé, sauf une fois, et je ne suis pas satisfaite du rendu, alors ça ne me réussit pas ).

[ilham]

Oui Camus, dans son roman La chute, écrit à la 2e personne et entretient l’ambiguïté entre le fait de savoir s'il s'adresse à quelqu'un en particulier ou au lecteur.

Moi, le personnage s'adresse à d'autres personnages dans l'histoire. En fait, en y réfléchissant, je le fais assez souvent. Sur mes trois derniers récits, c'est cas, mais y'en a qu'un où ça s'étend sur tout le roman. Les deux autres, le destinataire n'apparait le plus souvent qu'au début et à la fin, ou dans des chapitres séparés. C'est un peu une justification de la narration et ça pourrait très bien marcher sans dans ce cas.

Si je dois chercher un "pattern" dans ma façon de faire, j'ai déjà terminé l'écriture d'une histoire quand je me dis "tiens, ce serait bien à la 1e, non ?". Et je recommence.

Aïe, j'aimerais pas ça !

[NaNa]

j'ai déjà terminé l'écriture d'une histoire quand je me dis "tiens, ce serait bien à la 1e, non ?". Et je recommence.

J'aimerai pas non plus. Je me rappelle une fois, après un au passé composé, je me suis demandée si ça serait pas mieux au passé simple; et une des raisons qui ont fait que non, c'était la réécriture que ça impliquerait (ça, et le fait que quand on exclue mes problèmes d'accord, le passé composé marche bien).

Maintenant que j'y pense, j'ai déjà utilisé le "tu", mais parce que la narratrice s'adresse fréquemment au lecteur. Faudrait que je reprenne cette histoire un jour d'ailleurs, mais j'ai trop de trucs à faire.