Attention, fausses publications, arnaques et déceptions

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Beorn
Bond, Alexander Bond
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Attention, fausses publications, arnaques et déceptions

Message par Beorn »

Chères grenouilles et chers visiteurs.

Tous les ans, nous constatons que des auteurs mal informés confondent les différents types d'édition et de prestation de service qui s'adressent aux auteurs. Très souvent, des gens viennent nous informer de la publication d'un roman, avec beaucoup de joie et d'émotion, mais ils constatent par la suite que le rêve tourne au cauchemar, car ils n'ont pas réellement été "publiés", ils ont signé un contrat avec une des multiples sociétés de prestation de service — payantes ou non — qui s'adressent aujourd'hui aux auteurs.

Nous allons donc essayer de faire le point sur les pratiques que l'on rencontre actuellement, sans citer de noms pour ne pas risquer de poursuites. Ce post ne sera pas exhaustif, les pratiques évoluant sans cesse. Sachez seulement que certaines sociétés commerciales (ou pseudo associations, parfois), qui ne sont pas de véritables éditeurs, feront tout pour vous faire croire le contraire. Soyez méfiants et renseignez-vous avant de signer.

1) les éditeurs à compte d'auteur
Ces maisons gagnent leur vie en faisant payer les auteurs, et non les lecteurs.
C'est la pratique la plus traditionnelle de prestation de service à destination des auteurs. Elle est vieille comme le monde de l'édition. Pour cette maison, il s'agit de faire sa publicité en direction des auteurs. Des millions de gens écrivent, beaucoup rêvent d'être publiés et ces sociétés commerciales jouent sur cette corde sensible.
Parfois, l'impression est payante.
Parfois, c'est la couverture, ou la correction, ou une "aide personnalisée", en option.
Parfois, on essaye de vous faire croire que ce genre de prestation est la norme dans le monde de l'édition, qu'il faut payer pour être publié.
C'est FAUX.
Si vous payez, vous n'êtes pas "publié", vous êtes "imprimé". Votre manuscrit ne sera pas réellement sélectionné, vous n'aurez pas réellement de lecteurs : les éditeurs à compte d'auteurs sont très peu diffusés en librairie, très peu relayés par la presse, etc. Les auteurs de ces maisons restent inconnus et ne sont absolument pas regardés comme des "auteurs publiés" par le milieu de la chaîne du livre. Au mieux, ils sont plaints, au pire, ils sont méprisés.
Vous pourrez allez en salon, mais à vos frais. Vous serez obligé, pour vendre votre production, de jouer sur l'ignorance des lecteurs, qui ne connaissent pas toujours bien la différence entre compte d'auteur et compte d'éditeur et qui croient en toute bonne foi que vous avez été sélectionné et diffusé par un éditeur.
N'espérez pas que cette forme d'édition soit un "tremplin" pour être mieux connu : bien souvent, mieux vaut ne pas être publié que d'être "publié" à compte d'auteur.

A ce propos, voir les très bons articles de Jo Ann sur Espaces Comprises : http://espacescomprises.com/le-compte-d ... interieur/

2) les sociétés d'impression
Certaines sociétés de prestations de service vous proposent d'imprimer votre ouvrage pour une somme forfaitaire.
Si ces sociétés ne se font pas passer pour des éditeurs, vous savez ce que vous achetez : une sorte de photocopie de qualité. Cette prestation n'a rien de mensonger ni de honteux, c'est idéal pour offrir des ouvrages à vos proches ou le garder dans votre bibliothèque. Mais ce n'est pas de l'édition.
Vous pouvez utiliser cette pratique pour faire de l'auto-édition papier (voir plus bas).

3) les sociétés ou associations qui proposent de vendre votre livre en numérique sans frais
Ces sociétés ou pseudo association prennent à peu près tous les manuscrits qu'on leur propose. Parfois, ils proposent des prestations payantes en option (correction, couverture), parfois tout est gratuit. Où est le problème, me direz-vous ?
Eh bien, vous serez effectivement "publié" gratuitement. Votre livre sera disponible sur les plates formes de vente.
Mais à votre avis, comment se rémunère l'éditeur ? Il espère que vous allez vendre votre ouvrage à vos amis ou à votre famille, il touchera une grande partie des droits. Lui-même ne fera aucune publicité pour votre ouvrage et se contentera de toucher son pourcentage. En ratissant large, sur plusieurs centaines ou milliers d'auteurs, il gagne suffisamment d'argent pour vivre mais ne vous aide quasiment en rien.

Attention : ce type d'éditeur vous indique qu'il fera votre promotion sur des plateformes de vente en ligne. Souvent, vous pouvez faire aussi bien qu'eux, en quelques clics, sans payer le moindre centime.

4) l'auto-édition
C'est un peu comme la société d'impression : vous faites tout vous-même. La mise en page, la correction, la couverture. En fait, vous êtes votre propre éditeur.
On peut s'auto-éditer en papier mais depuis quelques années, on assiste à une explosion de l'auto-édition en numérique. Pour le numérique, le coût est quasi nul, en principe.
Avec cette solution, vous restez maître de votre ouvrage (aucun éditeur pour vous demander des corrections, vous touchez 100% des ventes sauf bien sûr à compte le pourcentage de la plate-forme de vente).
Inconvénient : votre diffusion ne dépendra que de vous. La plupart du temps, sauf si vous avez un grand talent pour le marketing, vous ne vendrez presque rien.
N'escomptez pas être présent en librairie — sauf à les démarcher vous-mêmes et à être convaincant. Et sachez que les libraires voient arriver de plus en plus d'auteurs qui viennent les démarcher eux-mêmes et qu'ils n'ont pas le temps pour ça. La presse non plus ne sera probablement pas intéressée. Vous pourrez aller en salons, mais à vos frais.

Cette forme de publication devient de plus en plus répandue grâce au livre numérique. Certains auteurs célèbres, surtout aux États-Unis, décident de s'auto-éditer pour toucher plus de droits ou pour avoir plus de liberté. Ayez à l'esprit que ces gens sont déjà célèbres et qu'il leur est plus facile de toucher un public.
D'autres auteurs arrivent parfois à "percer" par ce biais et à faire un succès. C'est très rare, mais cela peut arriver.

Attentions aux arnaques, comme ces sociétés vous proposant, moyennant rémunération, de vous placer dans le top 100 d'Amazon et de vous faire de "faux" commentaires élogieux. Vous vous rendez complice d'une tromperie vis-à-vis des lecteurs (qui sont souvent très déçus) et vous serez contraints de payer.

5) l'édition à compte d'éditeur
C'est en général à cette seule voie que l'on pense quand on parle "d'édition" ou "d'être édité".
Une société commerciale propose de vous payer la fabrication, la couverture, la correction, l'editing. Il choisit votre manuscrit parmi des centaines ou des milliers d'autres parce qu'il estime qu'il peut toucher un lectorat. Il effectue lui-même (ou fait faire) la distribution de vos ouvrages, essaye de vos dégoter des interviews, des articles dans la presse ou dans des blogs via son réseau, sa notoriété et ses exemplaires service de presse. Il propose votre roman à des jurys de prix littéraires.
Avec un peu (beaucoup) de chance, il vous trouvera un agent étranger pour effectuer la traduction à l'étranger ou pour revendre vos droits à un éditeur "de poche".
Cet éditeur se rémunère sur la vente des livres à des lecteurs — il a donc tout intérêt à ce que votre roman se vende.
Il vous verse des droits pour cela : parfois une avance appelée "à-valoir", et toujours un pourcentage sur les ventes appelé "droits d'auteurs". N'espérez pas devenir millionnaire de cette façon : en général, cela rapporte peu. Mais c'est déjà ça de gagné.

Parfois, il s'agit d'une toute petite maison, très mal connue et mal diffusée. Vous allez donc devoir faire une grande partie de promotion vous-même et vous risquez d'avoir un succès limité. Parfois, il s'agit d'une grosse maison présente dans des milliers des points de vente. Mais le principe reste le même et, au final, le succès ou l'insuccès reste toujours très aléatoire.
Très souvent, cet éditeur vous demandera d'effectuer des corrections sur votre roman. Parfois, pour le plus grand bien du roman, parfois non, à vous de voir - mais son but n'est pas de brider votre génie, c'est, selon lui en tout cas, d'améliorer le roman.
Un éditeur à compte d'éditeur publie soit en "papier", soit en "numérique", soit les deux.

De manière générale : le meilleur moyen de réussir à gagner un lectorat, c'est avant tout d'écrire un bon roman. Travaillez-le, faites le lire à des gens capables de vous faire des remarques constructives, lisez, piochez vos idées là où elles vous inspirent.

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