[I] Tuer un personnage, le dilemme

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Crazy
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Crazy »

BettyLMDO a écrit :J'ai ricané en écrivant ça. Vous me rendez sadique, bande de sadiques !
Le club recrute... :mouahaha:
La_louve a écrit :Le perso important que j'ai tué était destiné à mourir depuis le début, donc on peut dire que j'étais préparée.
C'est ce que j'ai constaté chez beaucoup d'auteurs : quand ils tuent un de leurs persos importants, c'est parce que c'était prévu, et pas une impro.
Néanmoins, si tu te rends compte que tel ou tel perso "ferait mieux" de mourir pour l'intrigue, n'hésite pas à lui offrir une mort digne (paisible ou héroïque ou...) pour que le lecteur s'en rappelle.

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Bergamote
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Bergamote »

@Betty : J'ai bien lu tes messages et ton questionnement m'a semblé aller plus loin que le simple fait de tuer un personnage.
Pour moi, et cela ne reste que mon point de vue, il existe deux amours différents pour nos personnages.

On les aime d'abord, me semble-t-il pour ce qu'ils apportent à notre histoire, pour leur façon unique de faire progresser notre récit, pour l'empreinte qu'ils y laissent et la couleur qu'ils y mettent.
Cet amour là, rejoins pour moi l'écriture elle-même. Sans être dénué de serrements de cœur ou de sourire, il concerne plus le travail d'écriture que les sentiments des humains qui écrivent.

Ensuite, il y a l'attachement qui nous noue à notre personnage pour tout ce qu'il contient de nous, des personnes que l'on aime, des valeurs auxquelles on est attachés. :heart:
Là, on est clairement dans l'affect. Et c'est pour moi le plus "dangereux" et le plus beau à la fois. :wow:

Quand il m'est arrivé de devoir presque fermer les yeux pour tuer un de mes personnages, j'ai pris le parti d'écrire le premier jet de cette "exécution" à part du reste de mon texte. Cela peut paraître étrange, mais pour moi je n'étais plus vraiment dans l'écriture mais dans la gestion de mes propres sentiments qui n'avaient rien à voir avec mon écriture et mon histoire.
Cela parce que j'ai toujours considéré que la mort d'un personnage devait faire partie de mon intrigue et ne pas virer au darling.
Bien souvent, en me relisant, j'ai pu me rendre compte combien mon implication émotionnelle pour ce personnage pouvait déséquilibrer mon texte. Dans le sens, où mes sentiments avaient tendance à desservir cette mort que j'avais écrit un peu comme une apothéose. :wtf:

J'ai ainsi travaillé sur le fait de réellement rendre justice aux personnages que j'aimais et tuais en ne restant pas sur une scène écrite en écoutant le requiem de Mozart les yeux débordant de larmes. (Je caricature à peine, il m'est arrivé de vraiment faire ça. Mais j'étais encore jeune :p)

Ainsi, le problème pour moi n'est pas dans l'apprentissage d'aimer tuer un personnage (cela me semble être l'étape suivante) mais plus dans ton rapport à ton personnage. Es-tu certaine de lui rendre "justice" en le tuant ? Cette mort que tu envisages n'est-elle pas le fruit d'un trop plein d'amour (une sorte de crime passionnel en gros) ?

Ce sont des questions qui m'ont, à titre personnel, beaucoup aidé. Et sans en faire une règle, je pense que les réponses sont toujours intéressantes à être données pour soi-même. Même si elle ne change pas toujours le destin fatal de notre personnage. :D

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Ifuldrita
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Ifuldrita »

J'ai aussi du mal à tuer mes personnages majeurs, mais pour une raison un peu différente...
Pour moi, tuer un personnage c'est finalement une façon facile d'amener du drame, de la tension. Un peu trop facile... A chaque se pose le même dilemme : sa mort était-elle vraiment nécessaire ? Est-ce que ça ne va pas tout simplement faire "plop" comme un mauvais soufflé ? :ronge:
Il m'est arrivé à plusieurs reprises d'éprouver ça pendant mes lectures, et je ne voudrais surtout pas que la mort de mon personnage fasse cet effet là parce que c'est tellement frustrant quand on est lecteur de voir un personnage qu'on aime mourir pour rien :wtf:
C'est peut être mon côté love happy ends :lol:
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Avatar par Joacoful

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ilham
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par ilham »

Je te rejoins Ifuldrita.
La mort d'un personnage doit être utile à l'intrigue. s'il s'agit seulement de s'en débarrasser car on ne sait pas comment terminer son histoire, je pense que c'est une erreur. De même s'il s'agit de tirer quelques larmes faciles au lecteurs.
J'ai remarqué que plus jeune je trucidais très facilement mes personnages car oui c'était une façon de terminer l'histoire bien pratique. Je le fais beaucoup moins. Quoi que... dans mes nouvelles, ça tombe comme des mouches aussi. Mais dans les romans... je rechigne vraiment. Sur cinq textes terminés, je crois que j'ai un seul mort sur la conscience ! ;) Et encore, la fin ne le dit pas clairement et reste ouverte.
Je crois que j'ai envie d’être plus positive :).
Mais quand même, ça tombe beaucoup autour du personnage principal. Je préfère ça : voir l'impact que cela peut avoir sur lui.

Stephen King est un expert en la matière. Il dézingue à tour de bras. le pire : le fléau. Il tue tous ses personnages sympathiques. Je trouve ça frustrant
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KohanaKimura
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par KohanaKimura »

Je me permets d'intervenir ;)

Actuellement en phase d'écriture de mon premier jet, je me suis retrouvée face à la mort d'un personnage que j'appréciais. Le tuer n'a pas été marrant (je suis très émotive, certaines des morts que j'ai causé m'ont filé les larmes aux yeux), mais cela n'a pas été difficile.

Je pense que, ce qui m'aide à prendre un certain recul, c'est mon approche de l'écriture. Ne faisant aucun plan, je me considère simplement comme quelqu'un qui témoigne d'une histoire, qui en relate chaque détail pour la transmettre à d'autres.

Mon histoire s'écrit d'elle-même (même si j'ai quelques passages clés en tête). Je ne fais que la retranscrire.

La question du deuil, pour moi, ne se pose donc pas, l'évolution des personnages vivants se font donc naturellement, en intégrant cette donnée de la mort.

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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par cyberlune »

j'ajoute mon témoignage, qui, je crois recoupe plusieurs autres:
éliminer un personnage pour servir l'intrigue ne me pose pas de problème, même si je l'aime (et sadique, je choisi de préférence un moment de grande vulnérabilité des protagonistes et aussi du futur lecteur), ce n'est pas forcément facile ni agréable mais du moment que c'est nécessaire...
j'estime que si je me sens coupable de zigouiller un perso, c'est qu'il n'a pas tout donné... le dernier que j'ai "épargné" m'a tirée d'une belle impasse sur la fin
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Dawood
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Dawood »

Tout a déjà été dit ! Z'êtes trop fortes, les grenouilles :)
J'insisterais juste sur un point évoqué par Aelys, car il me concerne tout particulièrement :
Aelys a écrit :Parce que bien doser l'émotion sans tomber dans la surenchère, c'est quand même super dur dans des cas aussi extrêmes que la mort.
C'est là ma réelle difficulté.
Plus l'attachement à une émotion de l'auteur est forte, et plus il va avoir tendance à s'appesantir à son sujet. Et le risque, c'est qu'à trop insister sur son propre impact émotionnel (ou celui de son personnage), il en prive son lecteur. Après tout, il appartient au lecteur de vivre cet évènement à sa manière. On ne peut que le guider, mais pas décider pour lui.
Aussi, à moins d'être un monstre d'éloquence et de justesse quand il s'agit d'accompagner la charge émotionnelle liée à une mort violente (ce qui n'est pas exclu, hein ! Juste... ce n'est pas mon cas ^^), une description stricte de l'évènement atteint selon moi plus aisément sa cible : l'émotion du lecteur.
Wyvern is coming.

(challenge à venir... :stylo: )

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Peewee
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Peewee »

je confirme... :pleure: :pleure: :pleure: ;)
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Hotep
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Hotep »

Tuer est aisé. Non, ce qui est dur, c'est de relire tes épreuves après coup... Je culpabilise tellement que je rajoute au défunt, a posteriori, des répliques marrantes ou des moments de grâce. Comme si ça suffisait à me faire pardonner. C'est un cercle vicieux : plus te réécris le personnage, plus tu le développes, plus tu l'aimes, plus tu te détestes pour l'avoir buté. :ronge: J'ai au moins deux figurants qui sont passés au statut de perso secondaire à cause de ça.

Autre dilemme, en revanche : la mort naze vs la mort grandiose. J'aimerais bien que tous mes personnages crèvent dans un sacrifice héroïque ou sur une révélation tonitruante, mais bon, dans la vraie vie, ça ne marche pas toujours comme ça. :hiii:
Mon défi 2024 : Sagesse des Sceaux (Fantasy/Contes) :mage:

Mes romans de Fantasy : La Troisième Foi (Romance), Miragicien (Néo-Polar), L'Esprit de Corps (Aventure), contact par MP si intéressé

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FGFT
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par FGFT »

Quand j'ai construit mon roman, j'ai décidé de faire mourir la plupart de mes personnages au fur et à mesure. En effet, je me suis creusé pour amener les personnages secondaires de façon assez crédible (enfin, j'ai essayé), et une fois qu'ils avaient rempli leur office, je ne savais plus trop quoi en faire, et je ne voulais pas deus ex machina à l'envers. Du coup, je les tue, et j'essaie de faire en sorte que leur mort soit l'événement déclencheur de quelque chose d'autre, parfois bien plus tard dans l'histoire.
Il faut aussi dire que le parti pris de ce roman est la violence et l'injustice, du coup, ça colle pas mal : les méchants meurent parfois, et les gentils le font souvent (avec su sang qui gicle).

Et puis, j'ai l'impression qu'un beau personnage DOIT mourir. Obligatoirement. Vous imaginez Bruce Willis ne pas mourir dans
Spoiler: montrer
Armageddon, Sixième Sens ou L'Armée des Douze Singes
Spoiler: montrer
Cherchez l’intrus !
et finir sa vie tranquillement ?
Un beau personnage devient éternel en mourant.


Par contre, la gestion du deuil des survivants, c'est une autre paire de manche !
Challenge :
- Les Messagères [Public très averti] (Dark fantasy politique)


Nouvelle en BL :
- Dix ans pour Mathilde (OLT) -- (BL ON en bêta-off)

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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Crazy »

FGFT a écrit :Par contre, la gestion du deuil des survivants, c'est une autre paire de manche !
C'est une des problématiques de mon Challenge actuel : mon héros est +- immortel (donc, techniquement, pour une époque donnée, tous mes persos meurent ^^).

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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Anonyme_Quatre »

C'est THE problématique de mon challenge actuel x) personne ne va y mourir - je crois - puisqu'on débarque au début du deuil des personnages x)

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Alaëlle
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Alaëlle »

BettyLMDO a écrit :Je voulais témoigner. ça y est, je l'ai tué.
Mais c'est quand même cruel et éprouvant :pleure: D'ailleurs les lecteurs de mon challenge ne s'en sont pas remis :argh:
Comme peewee, je confirme ! :pleure: Pourtant, on se doutait qu'il allait lui arriver une bricole à celui-là. Je crois que tu ne pouvais faire autrement, Betty. On s'attache à ses persos, c'est normal, mais une bonne mort est une mort utile à l'intrigue. Les lecteurs l'ont un peu "mauvaise" sur le coup, mais au fond, on aime bien ça, toute cette tension dramatique. :heart:
Bon, moi je m'y colle cette semaine. Un perso important va y passer, mais je sais que ça va justifier tout ce qui se passe après, alors, c'est pour la bonne cause. :hihihi: ^^
La Bise, chère betty. :love:

EDIT : tout s'est très bien passé (sauf pour mon personnage ^^ ). Pas de gros dilemme et pas trop de pincement au coeur au moment de tuer XXX. Ce qui me toucherait presque plus, c'est la réaction des autres persos à cette mort cruelle. :ronge: :hiii:
Modifié en dernier par Alaëlle le dim. oct. 04, 2015 10:29 am, modifié 1 fois.
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par Claude Thivet »

Bonjour à toutes et tous,

Le sujet a attiré mon attention, et sa lecture m'a intéressé. J'avoue que je n'avais pas pensé à tout ça.

Pour compléter ce qui a déjà été dit, je pense que tout dépend du roman ET du personnage en question. Parfois la mort d'un personnage est utile car elle permet d'amorcer le changement d'un autre. D'autre part, la puissance dramatique du décès d'un personnage auquel on est attaché est de nature à laisser une forte impression au lecteur. En revanche, je crois qu'il ne faut pas que cette mort soit gratuite. Elle doit avoir une raison, une utilité pour l'histoire que vous écrivez.

Stephen King, quant à lui, dit :
Tuez vos chéries, tuez vos chéries, même quand cela fend votre petit cœur égocentrique de scribouillard, tuez vos chéries !
source : http://fluctuat.premiere.fr/Livres/News ... ng-3969211 (point #17)

.
Se relire, toujours se relire !

Facebook / claude.thivet
http://www.claudethivet.fr
https://www.scribay.com/author/642

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ilham
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Re: Tuer un personnage, le dilemme

Message par ilham »

Stephen King ( que j'adore) est très très mal placé... ;) je lui reproche de trucider d'un peu trop de bon coeur ses personnages y compris les plus attachants...

Quant à cette citation, il y a confusion, quand il parle de "chéries" (darlings en anglais), il parle des tics d'écriture des auteurs, ces trucs qu'on adore tellement, qu'on en met partout dès qu'on le peut... et qu'on se refuse à supprime ;)r.
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