Désolé, mais la grille de paiements sera transmise quand même dans de brefs délais. En florins, en maradévis, en drachmes, en thalers ou en couteaux.Lady Célia a écrit : ↑lun. août 07, 2017 11:53 pmFaisselle, considère que je m'incline devant toi, parce que tu as l'air d'en connaître un gros rayon. Bon, j'aurais jamais le temps de lire tous les bouquins que tu cites, mais je te recrutes en tant que conseiller historique \o/ Par contre, c'est bénévole. Voilà.
C'est... pas vraiment ce qu'on a dit en fait et ça continue de ressembler un peu à une analyse mécanique de la stratégie, en fait... qui rappelle d'ailleurs un peu les jeux de stratégie dont parlait Alamankarazieff ici :Lady Célia a écrit : ↑lun. août 07, 2017 11:53 pmVous avez tous plus ou moins dit qu'au niveau médiéval, la tactique, la stratégie, disparaît au profit de la mêlée. Et c'est pas tout à fait faux en un sens, mais en fait, c'est surtout que la tactique, la stratégie, devient "roulons donc joyeusement sur l'adversaire". Et bordel, à l'époque, c'est méga efficace.
Je m'explique. En fait, si on regarde les armées qui, à une époque donnée, ont un peu roulé sur tout le monde pour une raison ou pour une autre, on se rend compte que leur stratégie reposait sur une tactique en particulier contre laquelle leurs adversaires n'arrivaient pas à s'adapter. Soit parce qu'ils étaient vaincus trop vite, soit parce qu'ils n'avaient pas les moyens de faire pareil, soit pour d'autres raisons stupides (genre dire : "ouais non, les arcs et les flèches, c'est pas loyal, on va pas les utiliser", crétins de français). Exemple, les oplites grecques (ça s'écrit comme ça ?). En gros, c'est les spartiate dans 300, des rangées de bouclier hyper unies qui peuvent avancer, tenir des charges etc. Que les romains développeront avec les fameuses tortues.
Et bien au temps des chevaliers (même si c'est évidemment un peu plus complexe et évolutif que ça), la tactique qui marche à tous les coups se définit, en gros, par : FONCER DANS LE TAS, YAAAAAAAH !
Où la logique de pierre-papier-ciseau l'emporte à chaque fois pour des raisons de gameplay, en fait, ne serait-ce que pour que ce soit jouable : mais comme l'Histoire a tendance à échapper aux schémas ou aux théories les mieux construites, ça n'est pas toujours le cas... Et c'est ainsi que la phalange hoplitique (on dit hoplite, en fait ) est la méthode la plus efficace à son époque parce que les armées d'envahisseurs privilégient d'autres approches militaires qui tendent à ne pas fonctionner - et aussi parce que rapidement, les envahisseurs renoncent à leurs projets car ils sont trop coûteux pour des résultats mitigés. Cependant, cette phalange hoplitique n'est pas une formation figée de toute éternité : la bataille de Leuctres, en 371 avant Jésus-Christ, voit deux armées hoplitiques, celle de la ligue de Thèbes et celle de la ligue de Sparte, s'affronter, et la première armée l'emporte car ses unités sont organisées en pavés géants - la phalange thébaine compte 50 rangs de soldats, contre 12 pour sa version spartiate... Cette tradition hoplitique connaît une nouvelle variation par l'usage de la sarisse, cette lance de cinq mètres de long, par les Macédoniens : cette technique de combat a cependant aussi des limites, vu qu'elle n'empêchera pas l'invasion de la péninsule grecque par les populations celtiques du 3ème siècle avant Jésus-Christ... Puis, effectivement, la destruction par les armées romaines à la bataille de Pydna : la phalange hoplitique est vaincue par l'usage d'unités plus mobiles, les manipules - et aussi par la présence dans l'armée romaine de contingents d'éléphants. Et je ne crois pas qu'il y ait de parenté entre la phalange grecque et la tortue romaine ne serait-ce que parce que la tortue n'est pas la formation de base de l'armée romaine... c'est la manipule ; la tortue est une mise en formation assez circonstanciée, qui manque de mobilité me semble-t-il.Alamankarazieff a écrit : ↑mar. avr. 04, 2017 2:46 pmSi tu as fait des jeux de stratégie, tu sais qu'en général il est très rare qu'une bataille se conclue quand le dernier fantassin tombe
En outre, ne négligeons pas le fait que ces armées, outre qu'elles ne sont aucunement invincibles, ne se composent pas uniquement de ces unités de base devenues iconiques : une autre des raisons de l'essor fulgurant de l'armée macédonienne, c'est l'usage de l'arme montée, permise notamment par la conquête de territoires abondants en chevaux, ce dont les cités de la péninsule grecque ne disposaient pas... et également l'usage de soldats armés d'épées plutôt que de lances, pour garder les coins des phalanges contre des attaques ciblées. La phalange se conjugue aussi avec des bataillons de frondeurs et d'archers, dont le rôle est de casser les charges, de provoquer le marasme dans les lignes d'en face, et avec des mercenaires par milliers - l'armée victorieuse d'Alexandre le Grand ne cesse de combler ses pertes par des recrutements incessants de mercenaires, ce qui donne à discuter l'aspect souvent très "unifié" des représentations qu'on a de cette époque.
Je dois bien avouer, aussi, que je suis pas bien fan de l'analyse "pour des raisons stupides on se fait pougner" : s'il y a des erreurs évidentes de tactiques ou de stratégies à toutes époques, il faut bien dire que celles-ci s'inscrivent dans un contexte plus large - ce que d'ailleurs Estelle Faye aborde bien. Pour l'exemple donné (Crécy ou Azincourt je pense), il faut prendre en compte :
- Le simple fait de base, que d'ailleurs tu soulignes, qui est qu'effectivement les armées françaises disposent d'unités de tireurs, plus précisément des arbalétriers italiens, dont l'efficacité est proverbiale ;
- Le fait que les armées françaises sont systématiquement supérieures en nombre, ce qui suffit à donner la confiance nécessaire pour estimer pouvoir emporter la décision. Les Français à Azincourt sont approximativement 25000, les Anglais environ 6000 (dont moins de 1000 cavaliers...) : facile de refaire le match après coup, mais sur le moment, on peut largement comprendre qu'ils aient décidé de s'économiser la paie des mercenaires en ne les engageant pas au combat.
- La culture honorable de l'époque, notamment dans la famille royale française et ses alliés, qui n'est pas "stupide" en contexte et qui avait déjà plus que suffisamment fait ses preuves pour que personne ne doute de son efficacité.
Et aussi, 300 n'est pas un film historique, il n'a vraiment pas d'intérêt même sur le côté "étude de la tactique militaire grecque", à mon sens ; le film Alexandre, d'Oliver Stone, même s'il est extraordinairement nul par ailleurs
Sur la question des sièges, Renaud Beffeyte donne pas mal d'indications sur ça : dans l'ensemble, la meilleure façon de résoudre un siège, c'est de ne pas le mener... Et c'est ainsi que la majorité des batailles de sièges à la période médiévale (bas Moyen-Âge) consiste en des négociations entre assaillants et assiégés, qui débouchent sur une reddition honorable des assiégés pour éviter des dégâts trop importants, ou alors simplement quelques dizaines ou centaines d'hommes qui vont garder les portes de la cité quelque temps, jusqu'au retour à la première étape. Ainsi, Bertrand du Guesclin pendant la période où il est connétable conduit des dizaines de sièges, dont bien peu sont des batailles au sens propre. En outre, personne n'a trop de scrupules à recourir à des stratagèmes pas très chevaleresques pour résoudre les sièges au plus vite - infiltration de nuit ou déguisés, corruption de la garnison.Lady Célia a écrit : ↑lun. août 07, 2017 11:53 pmDu coup voilà, pendant cette période les chevaliers sont une unité d'élite hypra bourrine et super forte, que tout le monde recrute comme mercenaires (oui, oui, les chevaliers sont des mercenaires pour l'essentiel), y compris les musulmans. Et leur tactique de base, qui est la plus efficace de toutes sur le champ de bataille, c'est la charge. C'est sûr que sur le plan intellectuel, c'est un peu moins intéressant, mais sur le plan militaire, le résultat est là.
Et donc, toute la "stratégie", au moyen âge, va consister à trouver le meilleur moyen de charger l'ennemi. Ou, quand on a pas de chevaliers, ou pas assez, à trouver des moyens de s'en protéger.
Et voici une petite liste des tactiques qui vont marcher :
1- Se cacher dans son château. Développée très vite par les européen en général. Parce que ouais, c'est bien rigolo, mais un mur, ça se charge pas comme ça. Et du coup, je pourrais aussi vous parler des tactiques et stratégie pour prendre un château, mais bon... En tout cas, si une armée de chevaliers approche, c'est efficace.
[...]
3- Les pieux ! Merci aux écossais pour celle-là (voir Braveheart pour plus d'infos). Bon, bah, là c'est pas compliqué, on s'installe derrière des pieux espacés juste comme il faut, on insulte l'adversaire pour qu'il ait bien envie de charger et on le laisse venir. Le problème ? ça impose d'être statique. ça a marché pour les écossais, mais pas tellement ailleurs. A ma connaissance en tout cas.
[...]
5- Les rangées de piques. Bon, là dessus, je préfères pas dire. Parce que d'après ce que j'ai compris, ça ne marchait pas tant que ça. De un, le premier problème, face à une charge de cavalerie, c'est que les hommes paniquent lorsque les chevaux viennent vers eux. Et c'est en partie pour ça que les charges de chevaliers étaient si efficaces. Donc pour que ça marche, il faut des soldats aguerris qui ont l'habitude de se faire charger par des chevaliers... Mais sinon oui, la tactique fonctionne... Mais pas parce que les chevaux meurent, simplement parce que les animaux refusent de se jeter sur un tel obstacle qui est trop évidemment dangereux, ça joue sur leur instinct naturel et leur psychologie, par sur l'efficacité d'une rangée de pique. Pour être honnête, un homme ne peut pas espérer tenir le choc si sa pique se plante dans le cheval. La vélocité de l'animal est telle que la ligne serait brisée même si les chevaux mourraient... Mais la raison pour laquelle je ne pense pas que cette tactique ait eu un réel impact est plus historique qu'autre chose.
A partir du moment où l'on commence à parler de régiment de piquiers... les chevaliers ne sont déjà plus ou moins que l'ombre d'eux-mêmes. Mais je me trompe peut-être alors n'en parlons pas plus.
En fait, les pieux auxquels tu fais référence... bah ça a directement inspiré les piques que les mêmes écossais ont utilisées à Bannockburn, en 1314... Sur l'exemple de la bataille du pont de Stirling, en 1297 : le film Braveheart a été vivement critiqué pour son inexactitude à représenter cette bataille, d'ailleurs. Le pont est absent, les écossais n'étaient pas des Highlanders en tartans et tatouages de guède mais des Lowlanders ressemblant assez aux anglais dans leur équipement ; et la bataille a consisté en une espèce de mêlée sanglante sur le pont, où l'avantage de la cavalerie anglaise était inexistant, et où les écossais ont employé des lances pour leur casser le moral... La bataille s'est plus ou moins achevée quand le pont est tombé sous les sabots d'une nouvelle charge anglaise. En fait, on retient davantage la date de Bannockburn comme date de "naissance" du carré de piques, les écossais ayant employé ce qu'on appelle un schiltron - un pavé de fantassins avec des piques très longues - pour combattre la cavalerie anglaise avec un très grand succès. Et cet usage du pavé de lances a été très rapidement repris dans plusieurs régions d'Europe, notamment parmi les milices urbaines de la Flandre - qui avait déjà étrillé les armées françaises à Courtrai en 1302, cette fois-ci par l'usage d'un terrain boueux et... de contingents de piquiers.
Donc en fait, la tactique du pavé de piques, ça marche déjà au bas Moyen-Âge - et probablement avant mais je n'ai pas de sources là-dessus - et c'est l'ancêtre spirituel du tercio espagnol ; la formation en grands carrés hérissés de pointes sera ensuite très employée pendant l'époque moderne, et la reine du champ de bataille jusqu'au 17ème siècle, signant le déclin progressif de la cavalerie de choc - avant que l'usage du pistolet d'arçon ne redonne des couleurs à des tactiques plus agressives. Cela n'implique pas que la cavalerie disparaît, mais elle s'adapte... Face à une "révolution" progressive et qui concerne globalement toute l'Europe occidentale.
Un autre interlude musical tiré des temps médiévaux.
En fait, l'usage de l'arme montée comme unité d'élite remonte au 8ème-9ème siècles en Europe, plus précocement dans les régions orientales du bassin méditerranéen. La chevalerie comme ordre social se constitue entre les 11ème et 12ème siècles : Alphonse Dupront, dans son Le Mythe de croisade, met bien en avant le rôle décisif des croisades dans la formation de la chevalerie comme une catégorie à part, avec son imaginaire, ses codes, ses pratiques et ses héros... là où antérieurement (mais encore bien jusqu'au 17ème en France) le statut de chevalier ou de noble est très fluctuant, voire carrément arbitraire - quelqu'un qui peut se payer un cheval, une épée et se comporter en propriétaire terrien est un chevalier.Lady Célia a écrit : ↑lun. août 07, 2017 11:53 pmParce qu'il y a un truc qu'il faut bien comprendre : les chevaliers, ça a pas duré si longtemps que ça. Déjà, à la bataille de Nicopolis (1396), on ne peut plus vraiment en parler, et ils n'apparaissent vraiment qu'à la fin du Xème siècle (si mes souvenirs sont bons). L'Eglise et les monarchies de plus en plus centralisées ont plus ou moins tout fait pour maîtriser leur violence et les pacifier. Les premiers souhaitant protéger les populations chrétienne et leurs églises (qui étaient alors régulièrement pillées) et les seconds avaient tout intérêt à entretenir des armées régulières et dociles plutôt que de reposer sur des bandes de mercenaires ultra-violents. Et finalement, diverses technologies employées contre eux s'avérant de plus en plus efficace... Il a bien fallu se faire une raison.
Du coup, les régiments de piquiers apparaissent vraiment que vers la fin de cette période, au moment où les chevaliers commençaient déjà à être un peu plus fiers que fort, d'où mon léger scepticisme à leur égard...
Cela dit, pas de panique, parce que les chevaliers, ça reste efficace pendant un moment. A la fin de la guerre de cent ans, Charles VII les utilisera effectivement pour bouter les anglais hors du pays (enfin !). En fait, à force de se prendre des flèches dans la gueule à chaque charge face aux "Long Bow", les français en eut un peu marre (ouais cent ans à tomber dans le même piège, c'est long). Ils ont alors trouvé un truc qui tirait plus fort et plus loin : le canon. Joie.
Mais bon, l'idée n'était pas de tirer sur l'adversaire jusqu'à ce qu'il soit vaincu, faut pas déconner, on est des guerriers honorables ! Non, on tire sur ces lâches d'anglais sur la colline, jusqu'à ce qu'ils soient obligés de changer de position et de se mettre à un endroit plus favorable, et là on leur roule dessus en tout bien tout honneur. On est des gens civilisés, quand même.
Du coup oui, malgré l'apparition de nouvelles armes, de tactiques pour les contrer, les chevaliers vont rester en vogue un moment. Et même à Nicopolis, pour être honnête, ils ont fait du dégât, juste que la stratégie ennemie était plus forte.
Pour ce qui est de l'importance des chevaliers, tu y vas un peu fort je trouve. Outre le fait que l'idéal chevaleresque connaît un énorme engouement dans la noblesse du 14ème au 16ème siècle - mais on peut rapprocher ça d'une espèce de nostalgie d'un univers disparu - c'est encore cette catégorie sociale qui fournit la cavalerie de choc à l'époque, avec une tendance nette à la désunion et au rejet de l'autorité centrale quand elle essaie de les encadrer... Je parle là encore du cas français, je ne connais pas la situation dans d'autres pays... Et à Nicopolis, en effet, la chevalerie mène le combat en première ligne, mais se fait étriller par... des pieux, derrière les pieux des janissaires, derrière les janissaires des archers, et autour de la cavalerie lourde. Semble-t-il parce que les cavaliers n'y voyaient pas grand-chose et n'ont pas remarqué le dispositif défensif turc. Ce seront encore des chevaliers - accompagnés de fantassins et de canons - qui se feront massacrer en 1526 à Mohács, par les troupes de Soliman le Magnifique. La "disparition" relative des chevaliers se fait davantage par des circonstances sociales - la progression de l'aristocratie "de robe", la professionnalisation des armées, la centralisation dans certains pays du pouvoir politique - que par l'invention d'armes suprêmes qui les rendraient obsolètes ; de même le recul de la tactique "chargez droit devant" est relatif, et s'explique par la combinaison d'armements nouveaux, de campagnes militaires d'un genre nouveau et de recrutements nouveaux.
Tu parles du canon comme d'une arme magique en l'occurrence - pour l'anecdote, le canon existe déjà en Europe depuis les années 1250 (en péninsule ibérique), et les Anglais l'utilisent en même temps que les Français dans les premières années de la Guerre de Cent Ans... Mais tu en décris, même avec ironie, un vrai usage tactique au final ! Déloger l'adversaire d'une position solide, et le vaincre une fois en rase campagne... Accessoirement, non les Français n'ont pas passé cent ans comme des idiots à se faire arroser de flèches à la moindre occasion - les Anglais ont autant utilisé que les Français la guerre de chevauchée, mais ces quelques batailles perdues retentissantes ont tendance à avoir beaucoup marqué l'historiographie. Le long bow n'est pas une arme ultime, juste un instrument de guerre très bien utilisé dans certaines circonstances, mais qui n'a pas sauvé les Gallois...
En même temps, la Chine à l'époque est un territoire gigantesque comprenant entre 50 et 100 millions d'habitants à la même époque... ça a tendance à modifier les chiffres et l'organisation militaire chinoise n'a absolument rien à voir avec l'organisation militaire européenne, ce qui explique ces différences aussi - idem d'ailleurs pour les empires musulmans, dont l'organisation militaire est passionnante à étudier.Lady Célia a écrit : ↑lun. août 07, 2017 11:53 pmAprès, pour les questions de nombre. Je crois que quand Philippe Auguste rassemble son armée contre Jean Sans Terre, il a amassé quelque chose comme 20 000 chevaliers et c'est la plus grande armée de l'époque. Il y a aussi 1 000 chevaliers à la prise de Jerusalem et c'est très très gros comme armée... Pendant ce temps là, en Chine, on t'explique qu'à 300 000, ça risque d'être un peu short. (Tout est relatif...)
N'oubliez pas, cependant, que les chevaliers, ont généralement gagné leurs batailles en étant inférieurs en nombre (c'est beaucoup le cas contre les musulmans notamment, malgré les petits exploits de Saladin :p ).
Mais surtout, surtout, que dans l'immense majorité des cas... les gens se réfugiaient dans leurs châteaux, tout simplement. Du coup, l'essentiel des batailles, c'étaient surtout des sièges ou des escarmouches. Les rencontres armée contre armée, ça arrivait pas souvent.
Beaucoup de défaites musulmanes s'expliquent aussi par la désunion chronique des souverains locaux face aux Croisés... en outre, précisons que les Croisés employaient régulièrement des mercenaires locaux pour suppléer à leurs manques d'effectifs - quand ils ne s'alliaient pas purement et simplement aux potentats musulmans pour résoudre leurs querelles internes.
J'avais oublié de lancer un truc hier, aussi, sur la place que pourraient prendre les utilisateurs de magie (dans les cadres d'univers de fantasy qui en comptent) dans les schémas tactiques et/ou stratégiques de leur univers... Sachant que de nombreux arts de la guerre différents existent d'une région à une autre même de l'Europe médiévale, et que l'on peut aussi se permettre d'imaginer des manières multiples d'user de magie... cela pourrait ouvrir d'autres perspectives
En parallèle je vais continuer un peu de chercher de la bibliographie : je pense que dans le lot, le Que Sais-Je sur la guerre de Cent Ans (numéro 1309), qui a été écrit par Philippe Contamine (donc ça devrait aller niveau sérieux) pourrait donner des pistes tout en étant court, aisé à lire et pas trop cher...