Travailler la psychologie des personnages

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Crazy
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Crazy »

Cerane a écrit :
lun. sept. 18, 2017 8:38 am
Jo Ann v. a écrit :
sam. sept. 16, 2017 4:26 pm
Mes fiches sont en réalité un tableau Excel où j'ai différentes colonnes et où je réunis tous mes personnages (du coup, il me faut plusieurs onglets, sinon ça risque de buguer). Là-dedans, je mets tout : nom complet, âge, date et lieu de naissance, physique, travail, famille, coordonnées et un bout de leur histoire s'il le faut. Très pratique lorsqu'il s'agit de savoir l'emplacement exact d'un tatouage, par exemple, mais pour le reste, ils sont tellement vivants dans ma tête que je n'en ai pas besoin, en définitive. Mais vraiment, j'ai besoin de savoir si le tatouage est à gauche ou à droite. :hihihi:
+1

Mes fiches personnages se limitent souvent aux liens de parentés/de subordinations et à une description physique.
Un peu pareil, et surtout pour les secondaires et tertiaires : nom(s) (oui, certains en ont plusieurs :roll: ), relation à l'histoire (ça peut être le métier, le lieu de vie, la parenté...), âge ou année de naissance, détails marquants.

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Jo Ann v.
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Jo Ann v. »

Une idée du volume : clic !
J'avais oublié que j'avais même un onglet « 18 ans plus tard » ! :wow:

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Booz
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Booz »

Ah oui, quand même ! :shock: C'est un sacré boulot !
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Jo Ann v.
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Jo Ann v. »

Booz a écrit :
mar. sept. 19, 2017 9:25 am
Ah oui, quand même ! :shock: C'est un sacré boulot !
Pas tant, finalement, puisque j'ajoute une ligne dès que j'ai un nouveau personnage. Ou alors quand j'ai une idée, je note aussi les héros qui me viennent à l'esprit, pour voir ce que je voulais quand je me lance (ça peut prendre des années entre l'idée et le premier jet !). Comme je ne suis pas architecte du tout, c'est mon seul réel outil. :wow:

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nothoi
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par nothoi »

Bonjour à tous et à toutes,

Je remonte ce sujet parce que j'ai un adolescent surdoué sur les bras (ou plutôt dans mon PC sous forme de 0 et de 1).

Pour info, ce personnage a grandi dans la rue, a été abandonné par ses parents et a fini par rejoindre des traficants de drogue pour subvenir à ses besoins/trouver protection.

J'en suis au 4/5ème du premier jet et je pense que je suis passé à côté d'un certain nombre de détails importants. J'avoue que j'ai traité ce personnage comme je l'aurais fait avec tous les autres, mais je commence à douter de la pertinence de ce parti pris suite à une conversation que j'ai entendue au cours d'un repas (oui je sais, c'est mal d'écouter les conversations des autres :sifflote: :sifflote: ) où une personne décrivait les problèmes de son petit dernier, reconnu comme "surdoué" par un psy.
Selon elle, les enfants surdoués ont une carapace émotionnelle dirons nous plus fragile que la moyenne (avec toutes les difficultés que des généralisations comme celle-ci peuvent induire). Du coup, je me demandais si le passif de mon personnage n'était pas un peu trop sévère pour son bien.

Je voulais donc savoir si l'un ou une d'entre vous avait dans son entourage, ou à titre professionnel, cotoyé des personnes qualifiées de surdouées par la médecine et s'il vous était possible de m'aider. Avez-vous remarqué de réels différences de comportement ou bien pensez-vous que je peux continuer à maltraiter mon adolescent surdoué sans discrimination et sans risque d'une dépression nerveuse trop sévère avant la fin de l'intrigue ?

De même, pourriez-vous me fournir quelques généralités sur les traits de comportement des personnes qualifiées de surdouées (s'il y en a, bien entendu - comme je l'ai dit un peu au-dessus, mon parti pris serait de le traiter comme un personnage normal, mais si la psychologie est contre moi...) ?

:merci2: pour votre aide

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Macada
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Macada »

Je connais plein de gens qui ont des QI supérieurs à 140 (je crois que "surdoué" c'est à partir de 130).

Plus le QI est haut, plus il y a des risques de dyslexie, dyspraxie et de tendances autistiques (incompréhension des codes sociaux),
Quand il n'est pas si haut que ça (entre 130 et 145), il y a paraît-il aussi une probabilité plus forte que la moyenne d'être hypersensible et de développer à partir de l'adolescence des troubles psychiatriques comme l'anorexie mentale, la dépression, la bipolarité, ... (surtout chez les filles dans nos sociétés). C'est peut-être de ça dont parlait tes voisins de tables.

Quoiqu'il en soit, la grande majorité des QI élevés sont tout à fait dans la norme au niveau comportement et réagissent émotionnellement comme tout le monde... avec tout autant de diversité que tout le monde, quoi !
Je pense par exemple qu'il y a pas mal de grenouilles qui sont au dessus de 130 et qui ne le savent même pas. ^^

Bref, pour moi tu peux traiter ton personnage comme tu l'entends.

Pour des exemples de QI très élevés : outre Einstein, Goëdel et autres génies scientifiques connus, Cavanna, certains grands chefs de cuisine (ouaip, les "surdoués" français de très haut QI ratent souvent l'école et ont, paraît-il, une forte tendance à faire cuisine. ^^).
Pour des QI élevés, comme on se les imagine souvent : les chercheurs notamment en théorie (math, physique, informatique, philosophie, littérature. Même si mon hypothèse est que c'est la discipline qui les rend bizarre ^^ ).
Je suis en train de me faire la série "the big bang theory", et je trouve que les personnages sont bien vus. Y compris les femmes, dont 2 renvoient pourtant une image de "ravissantes idiotes". (En fait, le QI ne mesure que le QI, et certainement très peu de ce qu'est vraiment l'intelligence).
Le personnage d'Ender Bean dans "la stratégie Ender" d'Orson Scott Card est aussi très bien vu (et c'est au départ un gamin des rues).
Modifié en dernier par Macada le lun. juin 04, 2018 7:32 pm, modifié 1 fois.
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par NaNa »

Alors en effet, c'est fréquent que les surdoués aient une hypersensibilité. Après, je ne pense pas que ce soit systématique. Si je prends le cas de ma mère (à prendre avec des pincettes; même si elle a participé à un test de QI pour des statistiques officielles (donc normalement c'est fiable) et que ça a déterminé qu'elle avait un QI suffisant pour être surdouée, elle n'a jamais vu de psychologue qui le lui ait confirmé, et certains psychologues considèrent qu'un haut QI n'est pas suffisant pour être surdoué), je ne sais pas trop comment ça se passe à l'intérieur de sa tête, mais extérieurement du moins, sa "carapace émotionnelle" est au top, je dirais même plus forte que la moyenne.

Cela étant, c'est vrai qu'être surdoué, c'est quelque chose d'assez spécifique : ce n'est pas seulement une question d'intelligence, mais de façon de penser. Pour quelques généralités, il y a la pensée en arborescence, la difficulté de se concentrer; c'est possible aussi que ce soit lié à un TDA-H... Ca c'est pour les grandes lignes.
Sinon, est-ce que c'est vraiment nécessaire que ton perso soit surdoué? Parce que si tu as peur de dire des bêtises, ton perso peut être "seulement" très intelligent.

EDIT :
ouaip, les "surdoués" français de très haut QI ratent souvent l'école
Ah! ça. Quand mon frère était en maternelle, sa prof l'a envoyé voir la psychologue scolaire parce qu'elle pensait qu'il était sous-doué. La psychologue scolaire a répondu qu'il était sûrement surdoué :lol: Et je compte pas le nombre de profs qui l'ont poussé jusqu'au bac ES en prétextant qu'il avait les capacités et qu'il gâcherait sa vie s'il partait faire la branche pro qu'il voulait, sans s'inquiéter de son ennui flagrant (et ça a pas loupé, il a pas eu son bac).
(après, je sais pas si mon frère est un bon exemple : il a réussi à tomber sur les pires profs qui puissent exister)
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Umanimo
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Umanimo »

Macada a écrit :
lun. juin 04, 2018 6:25 pm
Le personnage d'Ender dans "la stratégie Ender" d'Orson Scott Card est aussi très bien vu (et c'est au départ un gamin des rues).
Objection votre honneur. Tu confonds le personnage d'Ender, surdoué, mais étant élevé par ses parents (il a même un frère et une sœur) et Bean, encore plus surdoué que lui, qu'on trouve aussi dans La Stratégie Ender, et qui effectivement est un enfant qui s'est retrouvé dans la rue hyper jeune (genre moins de deux ans) et a réussi à y survivre. Je suis en train de relire La Saga des Ombres qui raconte son histoire, en ce moment. :heart:

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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Macada »

Umanimo a écrit :
lun. juin 04, 2018 7:26 pm
Macada a écrit :
lun. juin 04, 2018 6:25 pm
Le personnage d'Ender dans "la stratégie Ender" d'Orson Scott Card est aussi très bien vu (et c'est au départ un gamin des rues).
Objection votre honneur. Tu confonds le personnage d'Ender, surdoué, mais étant élevé par ses parents (il a même un frère et une sœur) et Bean, encore plus surdoué que lui, qu'on trouve aussi dans La Stratégie Ender, et qui effectivement est un enfant qui s'est retrouvé dans la rue hyper jeune (genre moins de deux ans) et a réussi à y survivre. Je suis en train de relire La Saga des Ombres qui raconte son histoire, en ce moment. :heart:
Oups ! Merci de la rectification (dire que moi je l'ai relu il y a moins de 2 ans ... :roll: )
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Lilie »

Sur un sujet proche, est-ce que vous ne pensez pas que, en littérature ou dans d'autres arts où l'on raconte une histoire (théâtre, cinéma), la psychologie d'un personnage paraîtra d'autant plus "plausible" au lecteur si l'on force certains traits et qu'on laisse de côté d'autres facettes ? Même si ça conduit bien sûr à exagérer, voire à décrire une version plus caricaturale d'un profil psychologique pour que ça paraisse "vrai" aux yeux du lecteur ? :wow:

En fait, je me faisais cette réflexion parce qu'on observe ce phénomène plutôt pour des caractères physiques dans l'animation de synthèse. L'animation 3D impose finalement de ne pas faire "aussi réaliste" que possible (dans les mouvements, dans les postures), car sinon le spectateur/joueur a vraiment l'impression qu'il y a quelque chose qui cloche et que le modèle 3D eh bien... "jure", en quelque sorte. Car ce qui est représenté à l'écran n'est pas "humain" ou "réel" (c'est un personnage virtuel) et qu'il parait donc étrange au spectateur que des mouvements trop réels animent un corps de synthèse.
Tandis que, lorsque l'animateur 3D accentue légèrement certains mouvements, ça semble tout de suite plus plausible à l'écran et dans l'histoire.

Du coup, pour la psychologie de personnages "non réels" tels que ceux qui se trouvent dans nos histoires, je me demandais s'il n'était pas plus pertinent de suivre la même logique de création, à savoir miser sur l'accentuation et l'exagération :love:
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Coblynau
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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Coblynau »

Je m'incruste dans la conversation sur les surdoués, vu que je viens d'une famille où quasi tout le monde l'est (oui, c'est aussi folklorique qu'on peut l'imaginer :hihihi:). Garde à l'esprit que ce qui suit est une expérience tout à fait personnelle, qui ne concernera pas tous les surdoués/précoces, loin de là.

Les autres ont déjà très bien répondu. Une personne surdouée peut être hypersensible, en effet, mais ça ne veut pas dire qu'elle n'apprendra pas à le gérer et ne sera pas un adulte équilibré et stable. Chacun est différent. Un surdoué peut parfaitement survivre à une enfance très difficile — tout en demeurant plus sensible que la moyenne, d'ailleurs, l'un n'empêche pas l'autre — ou bien craquer complètement. Ça le marquera, en tous les cas (comme tout le monde), mais pas forcément au point d'une dépression nerveuse. Je vais prendre l'exemple d'un membre de ma famille, qui peut paraître froide et intimidante pour ceux qui ne la connaissent pas (façon Galadriel qui lit dans vos pensées de temps à autres), mais conserve une grande sensibilité intérieure. C'est une survivante dans l'âme, qui n'a pas eu une enfance facile, mais peut se montrer très empathique.

Après, concernant les traits "généraux" des surdoués : ça dépend vraiment des gens. En général, tu retrouveras des choses comme la pensée en arborescence (c'est-à-dire qu'une idée va nous évoquer immédiatement une autre, puis une autre, puis une autre, et certains se noieront dans les associations d'idées jusqu'à perdre le fil de la conversation ou de leur réflexion). Comme internet : tu passes de lien en lien, en lien. Les gens qui ne sont pas surdoués auront des associations d'idées aussi, mais les connexions se font de façon plus explosives chez le surdoué. En gros, les gens "normaux" (à prendre avec trente-six paires de guillemets) vont suivre une ou deux pistes de réflexion à la fois, pendant que le cerveau des surdoués partira dans six directions différentes en même temps, directions pas forcément logiques pour autrui. Pour prendre un exemple un peu grossier, la plupart des gens fonctionnent comme des livres papier, une ligne après l'autre, un chapitre après l'autre, alors que le cerveau du surdoué sera en mode "j'ai ouvert trente onglets à la fois sur mon navigateur internet et dis-donc, je comprend pas pourquoi Firefox rame aujourd'hui".

Tout cela fait que le surdoué semble "sauter" à certaines conclusions sans passer par un chemin normal, et sera bien incapable d'expliquer comment diable il en est arrivé là. L'exemple typique, c'est le surdoué écolier qui a trouvé la solution à une division, mais est absolument incapable de décomposer son calcul devant une maîtresse en pleine crise nerveuse. Ou bien le surdoué lecteur d'un roman qui devine le retournement de situation final au bout de trois paragraphes, alors que l'auteur n'avait donné qu'un indice microscopique. Ça peut même ressembler à des intuitions quasiment paranormales (même qu'on peut coller la pétoche aux gens et que c'est parfois assez drôle). Mais ça peut aussi s'avérer très frustrant, parce que le cheminement de pensées est difficile à expliquer à autrui, et que du coup, bonjour les regards de travers quand on a l'air de changer complètement de sujet d'un seul coup, ou quand on arrive à une conclusion trop abruptement.

À part ça, ton surdoué aura sans doute des préoccupations existentielles. Ça se voit déjà chez les enfants, qui vont tôt prendre conscience de la mort (bonjour les crises d'angoisses). Ils comprendront très vite certains concepts abstraits, et enfants comme adultes s'interrogeront sur des choses comme le libre-arbitre, la mort, le but de l'existence, et tous ces sujets très légers et très faciles à caser dans des conversations avec vos collègues de travail ("Eh, il fait beau aujourd'hui, Charlène. Ouais, le café est pas mal. Sinon, que penses-tu de la vie après la mort ? Parce que ça m'a réveillée à trois heures du matin et que mon cerveau n'a pas pu s'arrêter de tourner ensuite, donc je me demandais..."). Enfant déjà, il sera sans doute très sensible aux notions de justice et d'injustice (exemple de mon frère, qui ne supportait pas qu'on punisse ses camarades injustement et s'interposait entre eux et son professeur en s'exclamant : "mais ce ne sont que des enfants !", alors qu'il avait le même âge :lol:), et ne se verra pas lui-même comme un enfant, mais comme l'égal des adultes autour de lui (ce qui pourra conduire nombre de professeurs à le taxer d'insolent et d'irrespectueux).

Un autre truc qui me vient, c'est que le surdoué va avoir tendance à tout compliquer. Par exemple, à l'école, la maîtresse donne un problème de maths. Le surdoué le trouve trop simple. Donc au lieu d'écrire la réponse, il va se dire que ça doit être plus compliqué que ça, forcément, parce que la maîtresse n'aurait pas pu donner un problème aussi facile. Résultat, il va se torturer les méninges pour trouver une autre réponse que la bonne réponse, et donc avoir tout faux au final.

Autre exemple de l'horreur absolue pour le surdoué : les formulaires et les quizz. Pourquoi ? Parce qu'à la moindre formulation ambigüe, même un tout petit peu ambiguë, le cerveau du surdoué va surchauffer pour trouver toutes les significations possibles de cette fichue question, et ne saura donc pas quelle case cocher. Juste parce que ça peut vouloir dire deux choses différentes. C'est dans ces cas-là, en général, qu'il ou elle appellera en hurlant son conjoint non-surdoué, qui mi-mort de rire, mi-levant-les-yeux-au-ciel, traduira la question en termes simples.

Encore un exemple d'horreur banale : l'ennui. Le pire ennemi du surdoué, à l'école ou au travail. Si le surdoué s'ennuie, il a de fortes chances de ne pas écouter ou de ne pas travailler, à moins qu'il soit très discipliné. L'ennui, c'est la mort. D'où les échecs scolaires de pas mal d'entre eux, et les notes parfois juste passables des autres. Quand le surdoué s'intéresse à quelque chose, il peut se montrer hyper-performant, mais quand le sujet le lasse, il doit recourir à des trésors de ressources intérieures pour s'atteler à la tâche. Ça n'aide pas non plus qu'il comprenne illico ce que le professeur a expliqué, alors que ses camarades auront besoin qu'on le répète trois fois. Ou bien que ses camarades/collègues pigent vite que le surdoué est différent, et le prennent parfois comme bouc-émissaire. Et ça peut aller très loin, jusqu'à la phobie scolaire et les crises de panique.

Voilà ce qui me vient à l'esprit pour l'instant. J'insiste sur le fait que tous les surdoués sont différents les uns des autres. L'un peut être très extraverti, avec un talent d'orateur et une grande aisance à l'oral, l'autre introverti, avec du mal à trouver ses mots et bien plus à l'aise à l'écrit, d'autres encore être à l'aise en public, mais être crevés au bout de cinq minutes et n'avoir qu'une envie, retourner chez eux... Il y a des surdoués calmes, des excités du bulbe, des fanas de cuisine, d'autres d'astronomie, des surdoués qui s'ignorent (beaucoup trop), d'autres qui savent très bien à quoi s'en tenir, des surdoués mal dans leur peau, des surdoués pleins de confiance en eux, des qui réussissent à l'école, d'autres qui échouent, des grands ambitieux, des qui veulent juste se construire une cabane en Sibérie et qu'on leur foute la paix, des roses, des verts, des surdoués à rayures (d'ailleurs, certains se surnomment "les zèbres"...). L'idée qu'on s'en fait en général, c'est le génie scientifique hyper-logique et hyper-rationnel, mais il y a aussi pleins de surdoués plus "littéraires", ou qui se reposent plus sur leur intuition que sur un raisonnement scientifique, etc, etc.

Sur le fait d'écrire le surdoué comme quelqu'un de "normal"... J'ai envie de dire que le surdoué est tout à fait normal pour lui-même :mrgreen:. C'est souvent la réaction des autres qui va l'alerter et lui faire se dire "zut alors, je dois être bizarre."

Bon, j'ai pondu un gros pavé. J'espère que ça te sera utile (et Lilie, j'ai bien envie de répondre à ton amorce de sujet aussi, donc je risque de revenir pondre un autre pavé dans pas longtemps).
Modifié en dernier par Coblynau le mar. juin 05, 2018 4:12 pm, modifié 2 fois.

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Message par Umanimo »

Tu as regardé par dessus mon épaule et tu es entrée dans ma tête, Coblynau ?

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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Coblynau »

Umanimo a écrit :
mar. juin 05, 2018 12:32 pm
Tu as regardé par dessus mon épaule et tu es entrée dans ma tête, Coblynau ?
:sifflote: :love:

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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Umanimo »

Le coup des questions et formulations qui semblent ambigües par exemple. Je passe mon temps à lutter contre ça. "Oui mais là, ça peut aussi vouloir dire ça, alors c'est quoi l'intention de cette question/formulation ?"

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Re: Travailler la psychologie des personnages

Message par Crazy »

Umanimo a écrit :
mar. juin 05, 2018 12:32 pm
Tu as regardé par dessus mon épaule et tu es entrée dans ma tête, Coblynau ?
Coblynau a écrit :
mar. juin 05, 2018 12:20 pm
Ça peut même ressembler à des intuitions quasiment paranormales (même qu'on peut coller la pétoche aux gens et que c'est parfois assez drôle).
CQFD :sifflote:

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