Umanimo a écrit : ↑mar. juin 05, 2018 4:25 pm
Ça fait peur de penser à toutes les phrases (ou presque) de vos messages : "ah mais moi aussi !".
En fait non, ça fait pas peur, au contraire, ça soulage. Toute une enfance à s'entendre dire qu'on était "bizarre" (et moi je trouvais que c'était les autres les "bizarres") et voir qu'on n'est pas la seule, finalement et que notre bizarrerie s'explique. En fait, je suis pas non plus passée par des tests, mais tout ce que je lis là dessus me correspond tellement que je vois pas comment il pourrait en être autrement.
Et je n'ai pu mettre le doigt sur la raison pour laquelle je me sentais si décalée par rapport à la plupart des gens que très récemment (ça m'a fait un choc, en fait).
Ah oui. Le fameux « t’es bizarre », le plus souvent assorti du regard je-jurerais-qu’une-deuxième-tête-vient-de-te-pousser™. Et nous, bras ballants, tout étonnés : « mais non, non, c’est toi qui est bizarre ».
Je suis désolée que tu aies souffert. Moi j’ai toujours su, ma famille m’a beaucoup entourée, et c’était déjà bien galère. Dire qu’il y a des psys qui recommandent de ne pas dire à l’enfant surdoué qu’il est surdoué, parce que ça pourrait « lui donner la grosse tête » !
Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre.
Je suis d’accord. Quand on se retrouve dans tous les points comme toi, passer des tests n’est qu’une manière d’officialiser. Et même eux sont calibrés pour une certaine catégorie de précoces (bonjour à ceux qui perdent leurs moyens en conditions d’examens), d’où l’aval que doit donner la/le psy.
C'est bien que tu t'en sois rendu compte.
J'imagine que ça a dû faire comme la petite ampoule de BD qui s'allume au-dessus de la tête !
RedRhum a écrit : ↑mer. juin 06, 2018 10:10 am
Je crois avoir lu quelques bêtises dans vos interventions sur les surdoués. Ils n'ont pas plus de problèmes que les autres, et les surdoués sont forcément des enfants.
J'avais vu cette conférence sur le sujet :
https://www.youtube.com/watch?v=OlLvLE_Cy6I ; elle explique tout ça et est vraiment super.
J’avoue être vraiment étonnée. Voilà qui va à l’encontre de tout ce que j’ai jamais entendu sur les surdoués, y compris ma propre expérience et celle de mes proches. La psy qui a dépisté plusieurs membres de ma famille a expliqué le contraire : la douance est une chose avec laquelle on naît, et qui nous suit toute notre vie. C’est une erreur de penser que le terme « surdoué » s’applique juste aux enfants, et qu’ils perdront ensuite cette avance sur les autres jusqu’à devenir ordinaires. Le mot de « surdoué » ou de « précoce » désigne une manière de penser, de réfléchir, d’appréhender le monde, et une capacité particulière à l’apprentissage (qu’on en fasse usage ou non est une autre histoire, mais cette capacité demeure quoi qu'il arrive). Si on est né « normal » (encore une fois, à prendre avec trente paires de guillemets, c’est faute de meilleur mot que j’utilise celui-ci), on n’acquiert pas une douance en grandissant (quelle que soit la somme de travail), et vice-versa, si on est précoce, on ne devient pas « normal » une fois arrivé à l’âge adulte. D’innombrables livres ont été écrits sur l’adulte surdoué, et j’ai pu constater moi-même que la différence qui sépare l’enfant précoce des autres se maintient bien après qu'il ait grandi. La preuve, on dépiste des adultes !
C’est peut-être le terme « précoce » qui conduit à confusion, et semble sous-entendre que le surdoué est « en avance », mais finira par être ordinaire, une fois que les autres l’auront rattrapé. Je crois d’ailleurs qu’il existe une vaste polémique sur les termes à employer pour désigner la douance. Maintenant, les psys parlent plutôt de « haut potentiel » ou de « très haut potentiel » en fonction du QI, pour éviter la confusion. Mais ledit haut potentiel ne s’évapore pas à l’âge adulte, tel un verre de nénuphou resté trop longtemps au soleil !
Quant à « ils n’ont pas plus de problèmes que les autres », il nous faudrait des statistiques, mais j’ai quelques doutes. Je sais qu’un courant en vogue en ce moment affirme que le surdoué n’a pas tant de problèmes que cela, qu’il n’est pas forcément malheureux, et je vois où les psys veulent en venir. Il ne faut certes pas présenter la douance comme une fatalité (« tu seras malheureux, jeune précoce c’est ainsi ! »), ou comme une maladie, mais je pense que si les surdoués mettent autant l’accent sur les difficultés qu’ils peuvent rencontrer, c’est pour essayer de faire avancer un peu les choses, qu’on les repère plus rapidement et qu’on sache comment se comporter vis-à-vis d’eux (notamment à l’école, ou même à la maison). Le simple fait de penser différemment entraîne des complications, une certaine marginalisation, à moins bien sûr qu’on ne cache cette différence – ce qui revient au même, parce que porter un masque H24 est incroyablement pesant. Si on repère moins les adultes précoces, c’est peut-être simplement parce qu’ils ont appris à ne plus se faire remarquer (le fameux « tu es bizarre » devient lassant à la longue).
Pour résumer, je pense que les précoces ont souvent plus de problèmes que les autres,
mais qu’ils peuvent tout à fait être heureux et bien dans leur peau. Ça dépend du précoce, de son cadre de vie, de ses proches, etc.
Il faut que je regarde cette conférence en entier, parce que vraiment, je suis interloquée. Je t’en dirais plus après !
(J’espère qu’on n’est pas en train de flooder le sujet. Qu’un modo vienne nous taper sur les palmes autrement !)