Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
- Umanimo
- La preuve par neuf que le rock et le folk sont nés en Mongolie
- Messages : 2670
- Enregistré le : dim. avr. 19, 2015 3:14 pm
- Rang special : Whovianne
- Localisation : Dans le temps et l'espace
- Contact :
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
En lisant vos diverses interventions, je me rends compte que je ne souffre pas du syndrome de l'imposteur pour mon activité scripturale, peut-être parce que je n'ai pas encore été publiée et que je ne mise rien d'autre dans cette activité que le simple plaisir d'écrire. Ça viendra peut-être si un jour je suis publiée, je n'en sais rien.
En revanche, il m'est arrivé de le ressentir au travail. J'ai d'ailleurs profité d'un désaccord au niveau des horaires pour quitter ce boulot où j'avais l'impression de ne pas être assez bonne.
Et surtout, actuellement, je le ressens profondément en étant passée vert sapin. Je ne pensais pas postuler, mais une gentille grenouille m'y a poussé, argüant que je ne risquais pas grand chose, à part être refusée, et depuis, j'ai l'impression qu'on va regretter de m'avoir acceptée. Je suis souvent surprise lorsqu'on me dit que mes BL ont aidé le.a bêta-lu.e et lorsqu'on souligne leurs qualités.
Comme quoi, faut toujours que ça se niche quelque part, ces vilaines bêtes.
En revanche, il m'est arrivé de le ressentir au travail. J'ai d'ailleurs profité d'un désaccord au niveau des horaires pour quitter ce boulot où j'avais l'impression de ne pas être assez bonne.
Et surtout, actuellement, je le ressens profondément en étant passée vert sapin. Je ne pensais pas postuler, mais une gentille grenouille m'y a poussé, argüant que je ne risquais pas grand chose, à part être refusée, et depuis, j'ai l'impression qu'on va regretter de m'avoir acceptée. Je suis souvent surprise lorsqu'on me dit que mes BL ont aidé le.a bêta-lu.e et lorsqu'on souligne leurs qualités.
Comme quoi, faut toujours que ça se niche quelque part, ces vilaines bêtes.
- Milora
- Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
- Messages : 4965
- Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
- Rang special : Milosoupline
- Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Ooooh, mais non, Uma, il faut pas penser ça !Umanimo a écrit : ↑ven. oct. 20, 2017 4:17 pmEt surtout, actuellement, je le ressens profondément en étant passée vert sapin. Je ne pensais pas postuler, mais une gentille grenouille m'y a poussé, argüant que je ne risquais pas grand chose, à part être refusée, et depuis, j'ai l'impression qu'on va regretter de m'avoir acceptée. Je suis souvent surprise lorsqu'on me dit que mes BL ont aidé le.a bêta-lu.e et lorsqu'on souligne leurs qualités.
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)
- sherkkhann
- C'est moi que tu regardes ?
- Messages : 3634
- Enregistré le : mer. janv. 20, 2010 4:33 pm
- Rang special : hu
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
ça va pas la têteet depuis, j'ai l'impression qu'on va regretter de m'avoir acceptée.
- Stef-
- Maquettiste d'Ayanar et amateur de papyrus
- Messages : 1730
- Enregistré le : ven. janv. 23, 2009 1:52 pm
- Rang special : Un jour...
- Contact :
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Ah vaste sujet !
Comme beaucoup d'entre nous ici, j'en suis régulièrement victime. Et pas seulement pour mes projets d'écriture, au boulot aussi.
Je fais souvent un parallèle entre les deux d'ailleurs. Au boulot je travaille en agence de voyages sur le marché groupe, et les ventes restent mon activité prépondérante. C'est très concurrentiel (sur des contacts qualifiés on gagne un marché sur 10 environ, ça vous donnera une idée) Quand je suis arrivé là-dedans, il n'y a qu'au moment où j'ai dédramatisé et je me suis temporairement "mis dans la peau d'un vendeur habitué et éprouvé" que j'ai commencé à vendre... Une forme d'imposture sans en être une vraiment. Je faisais un peu semblant d'être confirmé, sans trop le dire.
J'ai utilisé ça comme une force pour mes premiers salons en tant qu'auteur. S'il y en a qui arrivent à animer leur stand et vendre des livres (peu importe qu'ils soient déjà reconnus, invités par l'organisation du salon ou non...), pourquoi pas moi ?
Je suis plutôt de nature modeste, et ayant une tendance à douter (je me reconnais dans le message d'Elikya plus haut dans le fil.) Bon, faut faire avec. Mais dans les moments qui le nécessitent, il faut aussi croire en soi, être fier de ce que l'on fait, et le mettre en avant (les réseaux, les salons...) Il n'y a aucune honte à avoir, bien au contraire.
Pour anecdote, je me permets de le citer ici, j'ai eu la chance de discuter avec Lionel Davoust aux Aventuriales (je suis tous les podcast de Procrastination quand ils sortent.)
Comme beaucoup d'auteurs, il vit avec une autre activité, la traduction, et malgré sa bio déjà bien fournie, il nous a avoué toujours souffrir du syndrome de l'imposteur lui aussi (je crois que c'était avec Florie qu'on a eu cette discussion, je ne me souviens plus.)
Il nous a dit avec humour, par rapport à la difficulté de se faire connaître : "j'ai 3 défauts : 1/ je suis écrivain, 2/ je suis français 3/ j'écris de la fantasy" (il me semble que c'était ça)
Rapport avec la difficulté éprouvée par les auteurs francophones dans les genres de l'imaginaire, sur un marché qui privilégie la traduction des succès anglo-saxons...
Comme beaucoup d'entre nous ici, j'en suis régulièrement victime. Et pas seulement pour mes projets d'écriture, au boulot aussi.
Je fais souvent un parallèle entre les deux d'ailleurs. Au boulot je travaille en agence de voyages sur le marché groupe, et les ventes restent mon activité prépondérante. C'est très concurrentiel (sur des contacts qualifiés on gagne un marché sur 10 environ, ça vous donnera une idée) Quand je suis arrivé là-dedans, il n'y a qu'au moment où j'ai dédramatisé et je me suis temporairement "mis dans la peau d'un vendeur habitué et éprouvé" que j'ai commencé à vendre... Une forme d'imposture sans en être une vraiment. Je faisais un peu semblant d'être confirmé, sans trop le dire.
J'ai utilisé ça comme une force pour mes premiers salons en tant qu'auteur. S'il y en a qui arrivent à animer leur stand et vendre des livres (peu importe qu'ils soient déjà reconnus, invités par l'organisation du salon ou non...), pourquoi pas moi ?
Je suis plutôt de nature modeste, et ayant une tendance à douter (je me reconnais dans le message d'Elikya plus haut dans le fil.) Bon, faut faire avec. Mais dans les moments qui le nécessitent, il faut aussi croire en soi, être fier de ce que l'on fait, et le mettre en avant (les réseaux, les salons...) Il n'y a aucune honte à avoir, bien au contraire.
Je pense que tout est là.
Pour anecdote, je me permets de le citer ici, j'ai eu la chance de discuter avec Lionel Davoust aux Aventuriales (je suis tous les podcast de Procrastination quand ils sortent.)
Comme beaucoup d'auteurs, il vit avec une autre activité, la traduction, et malgré sa bio déjà bien fournie, il nous a avoué toujours souffrir du syndrome de l'imposteur lui aussi (je crois que c'était avec Florie qu'on a eu cette discussion, je ne me souviens plus.)
Il nous a dit avec humour, par rapport à la difficulté de se faire connaître : "j'ai 3 défauts : 1/ je suis écrivain, 2/ je suis français 3/ j'écris de la fantasy" (il me semble que c'était ça)
Rapport avec la difficulté éprouvée par les auteurs francophones dans les genres de l'imaginaire, sur un marché qui privilégie la traduction des succès anglo-saxons...
- Umanimo
- La preuve par neuf que le rock et le folk sont nés en Mongolie
- Messages : 2670
- Enregistré le : dim. avr. 19, 2015 3:14 pm
- Rang special : Whovianne
- Localisation : Dans le temps et l'espace
- Contact :
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Milora a écrit : ↑ven. oct. 20, 2017 8:49 pmOoooh, mais non, Uma, il faut pas penser ça !Umanimo a écrit : ↑ven. oct. 20, 2017 4:17 pmEt surtout, actuellement, je le ressens profondément en étant passée vert sapin. Je ne pensais pas postuler, mais une gentille grenouille m'y a poussé, argüant que je ne risquais pas grand chose, à part être refusée, et depuis, j'ai l'impression qu'on va regretter de m'avoir acceptée. Je suis souvent surprise lorsqu'on me dit que mes BL ont aidé le.a bêta-lu.e et lorsqu'on souligne leurs qualités.
Merci, vous êtes gentilles. J'imagine que si ça a été oui, c'est que je suis au moins un peu correcte dans mes BL. Mais le syndrome de l'imposteur, c'est un peu comme les phobies, c'est irrationnel. Il n'y a qu'à voir les auteurs reconnus (pour rester dans la littérature) qui en souffrent.sherkkhann a écrit : ↑ven. oct. 20, 2017 9:47 pmça va pas la têteet depuis, j'ai l'impression qu'on va regretter de m'avoir acceptée.
- Citarienne
- Petite fille mélomane qui voit des loups empaillés jusqu'en Egypte
- Messages : 488
- Enregistré le : lun. sept. 17, 2012 10:58 pm
- Rang special : Déesse en devenir
- Localisation : Citara
- Contact :
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Passionnant, ce fil, tu as bien fait de l'ouvrir, Sytra !!
(oui, j'ai tout lu)
Alors moi, je suis clairement comme Milora.
Elle a dit plein de super trucs, mais je retiens avant tout cette phrase :
Dans ce que j'ai lu, il y a à mon avis quelque chose qui revient souvent : la peur de ne pas être "assez bien".
C'est une peur qui ramène à soi, à sa confiance en soi, à sa perception de soi-même.
Or, je pense que si on considère chaque texte d'une façon inverse, comme un "don de soi", un "cadeau", on n'éprouvera pas ce sentiment-là.
Randy Ingermanson, que j'aime beaucoup même si je n'applique pas sa méthode des flocons, a dit qu'écrire un livre c'était avant tout transmettre des PEE : des puissantes expériences émotionnelles. Qu'il s'agisse de la peur, du dégoût, de l'émerveillement, ce qui caractérise une bonne histoire, pour moi, c'est l'émotion qu'on y met, que le lecteur va trouver. Et qui ne va pas forcément correspondre à tout le monde.
Mais à partir du moment où l'on aime une histoire qu'on a écrite, forcément, d'autres l'aimeront, c'est obligé.
Bref, mon conseil pour se soigner du syndrome de l'imposteur c'est de ne pas attendre de retour, d'écrire pour faire (et se faire) plaisir.
(oui, j'ai tout lu)
Alors moi, je suis clairement comme Milora.
Elle a dit plein de super trucs, mais je retiens avant tout cette phrase :
Voilà.Milora a écrit :Quand on écrit ou quand on lit, la seule chose qui compte, c'est le texte.
Dans ce que j'ai lu, il y a à mon avis quelque chose qui revient souvent : la peur de ne pas être "assez bien".
C'est une peur qui ramène à soi, à sa confiance en soi, à sa perception de soi-même.
Or, je pense que si on considère chaque texte d'une façon inverse, comme un "don de soi", un "cadeau", on n'éprouvera pas ce sentiment-là.
Randy Ingermanson, que j'aime beaucoup même si je n'applique pas sa méthode des flocons, a dit qu'écrire un livre c'était avant tout transmettre des PEE : des puissantes expériences émotionnelles. Qu'il s'agisse de la peur, du dégoût, de l'émerveillement, ce qui caractérise une bonne histoire, pour moi, c'est l'émotion qu'on y met, que le lecteur va trouver. Et qui ne va pas forcément correspondre à tout le monde.
Mais à partir du moment où l'on aime une histoire qu'on a écrite, forcément, d'autres l'aimeront, c'est obligé.
Bref, mon conseil pour se soigner du syndrome de l'imposteur c'est de ne pas attendre de retour, d'écrire pour faire (et se faire) plaisir.
- Francis Ash
- Le jaune fluo, c'est trop beau !
- Messages : 2277
- Enregistré le : mar. nov. 19, 2013 8:19 pm
- Rang special : une guitare dans une main un clavier dans l'autre
- Localisation : Jamais bien loin ;)
- Contact :
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Excellente discussion, merci Sytra de l'avoir lancée
Je suis ce fil depuis plusieurs jours et j'hésitais à répondre parce que je ne ressens pas ce syndrôme et que j'avais du mal à en percevoir la dimension. Mais je crois que j'y suis.
Je ne vais l'aborder que sur le plan de l'écriture, puisque c'est notre trait d'union à tous
Avant tout, je voudrais vous inviter à lire cet article.
Voilà. Vous serez d'accord avec moi si je vous dis que, dans l'esprit de ces gens-là, tous autant que nous sommes, nous sommes des imposteurs.
Mais en réalité, qu'est-ce qui définit un écrivain ? Juste une personne qui "compose des ouvrages littéraires" pour citer Larousse. Vous remarquez qu'il n'y a aucune notion de qualité, et c'est tout à fait logique, puisque cette notion est forcément relative.
Je crois que le piège dans lequel on tombe tous, à un moment ou un autre, c'est celui de la comparaison. C'est quelque chose dont je me suis rendu compte via le sport que je pratique, la musculation. J'ai toujours admiré le physique et surtout la force de certains athlètes et, plus jeune, je me disais que j'aimerais bien leur ressembler. Je visais cet objectif. Parmi ces athlètes, on trouve des gens comme Steve Reeves, Vince Gironda ou Larry Scott. Pourquoi ces gens, aujourd'hui décédés ? Parce que, contrairement à des gens comme Schwarzenegger, je pense qu'ils n'étaient pas dopés, et donc que leur force était accessible au commun des mortels.
Oui. A condition d'avoir leur génétique - je ne vais pas vous casser les pieds avec des notions anato-morphologiques, mais clairement, quasiment personne n'a leur génétique.
Donc, forcément, si je me compare à eux, je ne peux que me faire l'effet d'un imposteur.
Pour l'écriture c'est un peu pareil. Quand j'étais en terminale, j'ai écrit plusieurs nouvelles que j'avais fièrement partagé avec mes camardes de classe. Beaucoup d'entre eux les trouvaient très bonnes. Il se trouve que j'écrivais depuis déjà 5 ans, que mon écriture avait commencé à s'affiner et que je savais à peu près donner des sensations. Mes camarades de classes, eux, n'avaient jamais pris la plume pour autre chose que des dissertations, des petits mots d'amour qu'on écrit quand on est ados ou, éventuellement, des listes de course
J'ai relu récemment une de ces nouvelles. Ouch, ça fait mal ! Comment ai-je pu avoir l'audace de montrer ça à mes camarades de classe ? Mais quelle horreur ! Qu'est-ce que c'est que ces personnages aussi épais que du papier à cigarette ? Que ces scénario à coucher dehors ? Que ce style pompeux et lourdingue ? Et je me prétendais auteur ? Gratte papier, et encore !
Oui, forcément ! Entretemps j'ai encore écrit, puis j'ai commencé à tremper mes palmes dans cette merveilleuse mare, et j'ai appris tellement de choses !
Il y a deux ans, alors que je corrigeais un premier jet, j'ai lu "Avec tes yeux" de Sire Cédric. Les plus curieux d'entre vous trouveront ma chronique de ce roman dans les dissections batraciennes. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi nul. Tout comme, en matière de guitare - un autre de mes loisirs - je ne me suis jamais senti aussi mauvais que le jour où j'ai vu Satriani en concert, alors que je ne pratiquais mon instrument que depuis 3 ans. Imposteur ? Oh, le mot est encore trop faible !
Mais oui, forcément ! On aura toujours des maîtres, des gens au-dessus de nous, qui maîtrisent la langue ou leur instrument d'une manière qui relève du prodige, de l'exploit, de la possession démoniaque ou de je ne sais quel autre facteur surnaturel. Comme l'écrit Stephen King dans "Écriture - mémoires d'un métier", des gens comme ça - lui, il cite Shakespeare, entre autres - sont des accidents divins, des erreurs de la nature. On n'a rien à gagner à chercher à se comparer à eux, juste à se casser le moral et avoir envie de se trouver un autre loisir.
Ce qui compte, c'est de faire de son mieux. Comme disait Dorian Lake, on met tout ce qu'on a dans nos récits. La moindre critique négative nous met à fleur de peau. Une critique élogieuse nous met le sourire aux lèvre et nous propulse sur notre petit nuage. Il y a des parts entières de nos cœurs et nos âmes dans nos lignes. Ce sont nos horcruxes à nous
Dès lors qu'on est sincères dans nos intentions, dans les moyens qu'on se donne pour faire le maximum, on ne peut pas être des imposteurs. Dès lors que des gens apprécient de nous lire, fussent-ils une poignée, on partage nos sensations avec eux, ils ressentent ce qu'on a écrit, l'intensité qu'on a mis dans nos textes et tout ça est authentique et pur. Et de récit en récit, on progresse. On peut relire nos anciens romans ou nos anciennes nouvelles et se dire "mince ! J'écrivais si mal que ça, avant ? Oh la vache !' Encore du chemin à parcourir pour devenir meilleur qu'avant - et pas aussi bon ou meilleur qu'untel - ? Oui, bien sûr ! Toujours ! Et heureusement, non ?
Je suis ce fil depuis plusieurs jours et j'hésitais à répondre parce que je ne ressens pas ce syndrôme et que j'avais du mal à en percevoir la dimension. Mais je crois que j'y suis.
Je ne vais l'aborder que sur le plan de l'écriture, puisque c'est notre trait d'union à tous
Avant tout, je voudrais vous inviter à lire cet article.
Voilà. Vous serez d'accord avec moi si je vous dis que, dans l'esprit de ces gens-là, tous autant que nous sommes, nous sommes des imposteurs.
Mais en réalité, qu'est-ce qui définit un écrivain ? Juste une personne qui "compose des ouvrages littéraires" pour citer Larousse. Vous remarquez qu'il n'y a aucune notion de qualité, et c'est tout à fait logique, puisque cette notion est forcément relative.
Je crois que le piège dans lequel on tombe tous, à un moment ou un autre, c'est celui de la comparaison. C'est quelque chose dont je me suis rendu compte via le sport que je pratique, la musculation. J'ai toujours admiré le physique et surtout la force de certains athlètes et, plus jeune, je me disais que j'aimerais bien leur ressembler. Je visais cet objectif. Parmi ces athlètes, on trouve des gens comme Steve Reeves, Vince Gironda ou Larry Scott. Pourquoi ces gens, aujourd'hui décédés ? Parce que, contrairement à des gens comme Schwarzenegger, je pense qu'ils n'étaient pas dopés, et donc que leur force était accessible au commun des mortels.
Oui. A condition d'avoir leur génétique - je ne vais pas vous casser les pieds avec des notions anato-morphologiques, mais clairement, quasiment personne n'a leur génétique.
Donc, forcément, si je me compare à eux, je ne peux que me faire l'effet d'un imposteur.
Pour l'écriture c'est un peu pareil. Quand j'étais en terminale, j'ai écrit plusieurs nouvelles que j'avais fièrement partagé avec mes camardes de classe. Beaucoup d'entre eux les trouvaient très bonnes. Il se trouve que j'écrivais depuis déjà 5 ans, que mon écriture avait commencé à s'affiner et que je savais à peu près donner des sensations. Mes camarades de classes, eux, n'avaient jamais pris la plume pour autre chose que des dissertations, des petits mots d'amour qu'on écrit quand on est ados ou, éventuellement, des listes de course
J'ai relu récemment une de ces nouvelles. Ouch, ça fait mal ! Comment ai-je pu avoir l'audace de montrer ça à mes camarades de classe ? Mais quelle horreur ! Qu'est-ce que c'est que ces personnages aussi épais que du papier à cigarette ? Que ces scénario à coucher dehors ? Que ce style pompeux et lourdingue ? Et je me prétendais auteur ? Gratte papier, et encore !
Oui, forcément ! Entretemps j'ai encore écrit, puis j'ai commencé à tremper mes palmes dans cette merveilleuse mare, et j'ai appris tellement de choses !
Il y a deux ans, alors que je corrigeais un premier jet, j'ai lu "Avec tes yeux" de Sire Cédric. Les plus curieux d'entre vous trouveront ma chronique de ce roman dans les dissections batraciennes. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi nul. Tout comme, en matière de guitare - un autre de mes loisirs - je ne me suis jamais senti aussi mauvais que le jour où j'ai vu Satriani en concert, alors que je ne pratiquais mon instrument que depuis 3 ans. Imposteur ? Oh, le mot est encore trop faible !
Mais oui, forcément ! On aura toujours des maîtres, des gens au-dessus de nous, qui maîtrisent la langue ou leur instrument d'une manière qui relève du prodige, de l'exploit, de la possession démoniaque ou de je ne sais quel autre facteur surnaturel. Comme l'écrit Stephen King dans "Écriture - mémoires d'un métier", des gens comme ça - lui, il cite Shakespeare, entre autres - sont des accidents divins, des erreurs de la nature. On n'a rien à gagner à chercher à se comparer à eux, juste à se casser le moral et avoir envie de se trouver un autre loisir.
Ce qui compte, c'est de faire de son mieux. Comme disait Dorian Lake, on met tout ce qu'on a dans nos récits. La moindre critique négative nous met à fleur de peau. Une critique élogieuse nous met le sourire aux lèvre et nous propulse sur notre petit nuage. Il y a des parts entières de nos cœurs et nos âmes dans nos lignes. Ce sont nos horcruxes à nous
Dès lors qu'on est sincères dans nos intentions, dans les moyens qu'on se donne pour faire le maximum, on ne peut pas être des imposteurs. Dès lors que des gens apprécient de nous lire, fussent-ils une poignée, on partage nos sensations avec eux, ils ressentent ce qu'on a écrit, l'intensité qu'on a mis dans nos textes et tout ça est authentique et pur. Et de récit en récit, on progresse. On peut relire nos anciens romans ou nos anciennes nouvelles et se dire "mince ! J'écrivais si mal que ça, avant ? Oh la vache !' Encore du chemin à parcourir pour devenir meilleur qu'avant - et pas aussi bon ou meilleur qu'untel - ? Oui, bien sûr ! Toujours ! Et heureusement, non ?
Modifié en dernier par Francis Ash le dim. oct. 22, 2017 8:55 am, modifié 1 fois.
Pour les fans de gros rock metallique : Ma chaîne Youtube
- Stef-
- Maquettiste d'Ayanar et amateur de papyrus
- Messages : 1730
- Enregistré le : ven. janv. 23, 2009 1:52 pm
- Rang special : Un jour...
- Contact :
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Peut-être il faut voir ses anciens textes comme ce qu'on a été capable de produire de mieux à un instant donné ?
- Dirga
- Dragon dans le sable, dragon endormi ?
- Messages : 3310
- Enregistré le : ven. juin 12, 2015 5:39 pm
- Rang special : Lentille d'eau
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Si on transpose, et que longueur devient talent ou légitimité, alors ça correspond assez à l'impression que j'ai de la notion d'auteur : on avance tous sur nos deux pieds, quel que soit notre niveau. Seul compte le récit.Dans la vie, y'a pas de grands, y'a pas de petits. La bonne longueur pour les jambes, c'est quand les pieds touchent par terre. Dixit Coluche.
Ce qui m'empêche de me sentir imposteur c'est que je n'ai pas l'impression qu'écrire fait autre chose de moi qu'un esclave du clavier. Le service rendu à Muse pour mettre au monde les histoires qu'elle invente me rétribue en doses de rêves, un peu comme l'alcool, mais l'auteure ce n'est pas moi. Je ne sais pas d'où sortent les idées qui me viennent, le récit m'utilise pour s'écrire. Donc, cool tranquille je décline toute responsabilité, l'auteure c'est Muse ou l'air du temps. Si un jour un roman que j'écris est publié je serai heureuse d'avoir participé à sa naissance, mais comme il ne sera pas fondamentalement de moi je ne serai pas un imposteur
- Umanimo
- La preuve par neuf que le rock et le folk sont nés en Mongolie
- Messages : 2670
- Enregistré le : dim. avr. 19, 2015 3:14 pm
- Rang special : Whovianne
- Localisation : Dans le temps et l'espace
- Contact :
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Excellente définition ! J'ai très souvent cette impression aussi. Et ma citation préférée de Coluche.Dirga a écrit : ↑dim. oct. 22, 2017 10:18 amSi on transpose, et que longueur devient talent ou légitimité, alors ça correspond assez à l'impression que j'ai de la notion d'auteur : on avance tous sur nos deux pieds, quel que soit notre niveau. Seul compte le récit.Dans la vie, y'a pas de grands, y'a pas de petits. La bonne longueur pour les jambes, c'est quand les pieds touchent par terre. Dixit Coluche.
Ce qui m'empêche de me sentir imposteur c'est que je n'ai pas l'impression qu'écrire fait autre chose de moi qu'un esclave du clavier. Le service rendu à Muse pour mettre au monde les histoires qu'elle invente me rétribue en doses de rêves, un peu comme l'alcool, mais l'auteure ce n'est pas moi. Je ne sais pas d'où sortent les idées qui me viennent, le récit m'utilise pour s'écrire. Donc, cool tranquille je décline toute responsabilité, l'auteure c'est Muse ou l'air du temps. Si un jour un roman que j'écris est publié je serai heureuse d'avoir participé à sa naissance, mais comme il ne sera pas fondamentalement de moi je ne serai pas un imposteur
- Sytra
- Voleuse-magicienne chargée de refermer un portail démoniaque. Enseigne accessoirement les techniques d'écriture sur son temps libre
- Messages : 3639
- Enregistré le : jeu. déc. 09, 2010 12:29 pm
- Rang special : Batracienne occitane
- Localisation : Toulouse
- Contact :
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
C'est vrai que lire cet article fait beaucoup de bien pour apaiser le syndrome de l'imposteur je trouve. Parce que comme tu le dis Francis, aux yeux de ces gens nous sommes tous des imposteurs, même les plus grands auteurs de SFFF que nous vénérons. Comme j'exècre la vision de la littérature qu'ils ont, ça motive à écrire, juste pour leur faire un pied de nez.Francis Ash a écrit : ↑dim. oct. 22, 2017 1:11 amAvant tout, je voudrais vous inviter à lire cet article.
J'ai l'impression qu'il y a là une grande différence entre les jardiniers et les architectes, de par la manière différente dont on aborde notre création littéraire. En y réfléchissant sous cet angle, c'est vrai que je me sens plutôt légitime dans la création d'idée de romans. C'est la mise en oeuvre (la rédaction en elle-même) pour laquelle je me sens bien moins légitime.Umanimo a écrit : ↑dim. oct. 22, 2017 10:24 amExcellente définition ! J'ai très souvent cette impression aussi. Et ma citation préférée de Coluche.Dirga a écrit : ↑dim. oct. 22, 2017 10:18 amSi on transpose, et que longueur devient talent ou légitimité, alors ça correspond assez à l'impression que j'ai de la notion d'auteur : on avance tous sur nos deux pieds, quel que soit notre niveau. Seul compte le récit.Dans la vie, y'a pas de grands, y'a pas de petits. La bonne longueur pour les jambes, c'est quand les pieds touchent par terre. Dixit Coluche.
Ce qui m'empêche de me sentir imposteur c'est que je n'ai pas l'impression qu'écrire fait autre chose de moi qu'un esclave du clavier. Le service rendu à Muse pour mettre au monde les histoires qu'elle invente me rétribue en doses de rêves, un peu comme l'alcool, mais l'auteure ce n'est pas moi. Je ne sais pas d'où sortent les idées qui me viennent, le récit m'utilise pour s'écrire. Donc, cool tranquille je décline toute responsabilité, l'auteure c'est Muse ou l'air du temps. Si un jour un roman que j'écris est publié je serai heureuse d'avoir participé à sa naissance, mais comme il ne sera pas fondamentalement de moi je ne serai pas un imposteur
(Et sinon, j'aime beaucoup aussi la citation de Coluche. )
La lettre de l'arpenteuse : Chaque semaine, j'y parle de webtoons, de procrastination et d'écriture bien sûr !
Ecrire & Inspirer : Formations et accompagnements individuels
Ecrire & Inspirer : Formations et accompagnements individuels
- Milora
- Exploratrice de l'espace temps aux mille auras et psychopompe à ses heures perdues
- Messages : 4965
- Enregistré le : sam. déc. 18, 2010 8:58 pm
- Rang special : Milosoupline
- Localisation : Dans le Puits des Histoires Perdues
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
J'aime beaucoup cette citation, et j'aime bien cette vision des choses, Dirga !Dirga a écrit : ↑dim. oct. 22, 2017 10:18 amSi on transpose, et que longueur devient talent ou légitimité, alors ça correspond assez à l'impression que j'ai de la notion d'auteur : on avance tous sur nos deux pieds, quel que soit notre niveau. Seul compte le récit.Dans la vie, y'a pas de grands, y'a pas de petits. La bonne longueur pour les jambes, c'est quand les pieds touchent par terre. Dixit Coluche.
Ce qui m'empêche de me sentir imposteur c'est que je n'ai pas l'impression qu'écrire fait autre chose de moi qu'un esclave du clavier. Le service rendu à Muse pour mettre au monde les histoires qu'elle invente me rétribue en doses de rêves, un peu comme l'alcool, mais l'auteure ce n'est pas moi. Je ne sais pas d'où sortent les idées qui me viennent, le récit m'utilise pour s'écrire. Donc, cool tranquille je décline toute responsabilité, l'auteure c'est Muse ou l'air du temps. Si un jour un roman que j'écris est publié je serai heureuse d'avoir participé à sa naissance, mais comme il ne sera pas fondamentalement de moi je ne serai pas un imposteur
Pour ma part, je n'ai jamais trop adhéré à l'idée (ou à l'impression) d'une inspiration extérieure, d'une muse ; mais je te rejoins sur l'impression que le texte produit n'est pas fondamentalement à moi. J'ai l'impression qu'il sort bien de moi, c'est moi qui l'ai pensé, fait, avec mon travail et avec mon inconscient - mais une fois qu'il est fini, il est Autre Chose. Un peu comme un enfant, je présume, dont on accouche et qu'on élève mais qui, ensuite, est une autre individualité ? Un texte est toujours une trame fixe située dans un entre-deux entre l'imagination de l'auteur et celle de chacun de ses lecteurs. Le rapport de l'auteur à son texte n'est pas conditionné par le rapport du lecteur à ce même texte. Donc pas d'imposture possible...
D'ailleurs, maintenant que j'y réfléchis, quand je vois qu'un de mes textes plait à une ou des personnes qui le lisent, je ne ressens pas de fierté : étrangement, quand un de mes textes est aimé, je suis contente pour lui
Jour de pluie dans une cuisine (Le Mammouth éclairé)
- Lùani
- Connaît la recette pour faire des pitchs savoureux, mais a un roman à terminer
- Messages : 2391
- Enregistré le : lun. août 25, 2008 2:43 pm
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Mince, je viens Cocy pour me faire psychanalyser ! Je suis très très sujette au syndrome de l'imposteur, dans tous les domaines de ma vie, et effectivement, mon travail scolaire n'était jamais assez satisfaisant aux yeux de ma mère. (Quelle disgrâce ! QUE mention bien au BAC ?!)Agathe Flore a écrit : ↑jeu. oct. 19, 2017 4:30 pmA mon avis, le syndrome de l'imposteur vient d'abord de l'éducation qu'on a reçue : des parents et profs hyper exigeants, jamais contents, ou qui dénigrent sans cesse. Ensuite, dès qu'un pan de notre vie ne va pas bien, le syndrome de l'imposteur contamine tous les autres domaines. Les thérapeutes n'arrêtent pas de dire qu'on doit trouver la confiance en soi et pas dans les retours des autres, mais ce n'est quand même pas facile !
Du coup, je me sens toujours "insuffisante".
Au boulot, je suis chef de projet informatique. Comme souvent dans les boites, ça s'est passé comme ça : on prend la meilleure "technicienne", celle qui connait le mieux le sujet, et on la propulse "chef". Alors que je suis une grande handicapée des relations sociales ! Ma chef de l'époque m'avait dit : Fait semblant d'avoir l'habitude de commander... Et un jour, tu auras l'habitude de commander. Et bien... j'attends encore
Une partie du boulot consiste à préparer des supports de présentation pour aller vendre les projets et récupérer du budget. En général, j'y arrive plutôt bien. Mais il y a toujours un côté "bidouille-enfumage" qui me rappelle l'école, à l'époque où on pipotait les comptes-rendus de TD de physique (merde, on a oublié de mesurer des trucs ! Bah... pose des points au pif plus ou moins le long de la ligne, on y verra que du feu...)
Je suis en train de me chercher un nouveau poste dans la même boîte. Plusieurs services veulent de moi. Un jour, ils vont finir par se rendre compte que je fais semblant !
Je compatis ! Moi, je suis passée vert sapin à une époque où on était que 150 sur le forum, et où tout le monde se connaissait.Umanimo a écrit : ↑ven. oct. 20, 2017 4:17 pmEt surtout, actuellement, je le ressens profondément en étant passée vert sapin. Je ne pensais pas postuler, mais une gentille grenouille m'y a poussé, argüant que je ne risquais pas grand chose, à part être refusée, et depuis, j'ai l'impression qu'on va regretter de m'avoir acceptée. Je suis souvent surprise lorsqu'on me dit que mes BL ont aidé le.a bêta-lu.e et lorsqu'on souligne leurs qualités.
La candidature n'existait pas sous la même forme. J'ai dû envoyer un pauvre mail du genre "moi aussi je veux être vert sapin", et voilà !
Ca m'a longtemps travaillée, cette impression de ne pas avoir subit la même sélection drastique que les autres. Et je suis toujours agréablement surprise quand on me dit qu'on a aimé mes bétas.
Pour l'écriture, je ne suis pas trop sujette au syndrome de l'imposteur, juste à celui du "Ouinnn-le-résultat-fianl-est-toujours-moins-bien-que-ce-que-j'avais-en-tête" !!
Mais c'est juste que j'écris essentiellement pour moi. Je ne suis pas encore prête à envoyer un roman à un éditeur.
Bon, faut que j'aille lire ce qu'en dit Neil Gailman !
Challenge 2024 : T1 du Cycle des Engeances : La main du Diable
- Agathe Flore
- L'alchimiste qui transforme les pierres en fleurs
- Messages : 1777
- Enregistré le : mer. juin 08, 2016 3:19 pm
- Rang special : Elfe sylvestre qui court avec les loups
- Localisation : Au fin fond de la forêt ardennaise...
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Je permets !Sytra a écrit : ↑jeu. oct. 19, 2017 4:45 pmPermet-moi de ne pas être tout à fait d'accord avec ça. L'éducation joue sans doute un rôle (en ce qui me concerne, ce fut un rôle très positif quant à ma confiance en moi pour le boulot, j'en suis consciente). Mais le syndrome de l'imposteur ne nait pas forcément d'une hyper exigence et/ou de dénigrements incessants de la part de personnes extérieures. L'exigence peut venir de soi-même, parce que c'est un domaine qui nous tient à cœur et qu'on veut y être bon (et qu'on a l'impression de ne pas l'être assez).Agathe Flore a écrit : ↑jeu. oct. 19, 2017 4:30 pmÀ mon avis, le syndrome de l'imposteur vient d'abord de l'éducation qu'on a reçue : des parents et profs hyper exigeants, jamais contents, ou qui dénigrent sans cesse. Ensuite, dès qu'un pan de notre vie ne va pas bien, le syndrome de l'imposteur contamine tous les autres domaines.
Le syndrome de l'imposteur et le perfectionnisme viennent toujours de quelque part, car quand on y réfléchit bien, les jeunes enfants ne doutent de rien. Il ne faut pas nécessairement venir d'une famille pathologique, parfois une punition ou une réflexion occasionnelles suffisent même si adulte on ne s'en souvient pas. Le modèle aussi, si nos parents ou autres personnes influentes de notre enfance étaient comme ça ... Enfin bref, le débat reste ouvert.
Cela doit être un effet secondaire de mon groupe de parole en ligne sur le burn-out, où on essaie de comprendre comment on en est arrivé là, pourquoi les collègues supportent et nous non.Luani a écrit : ↑dim. oct. 22, 2017 12:12 pmMince, je viens Cocy pour me faire psychanalyser ! Je suis très très sujette au syndrome de l'imposteur, dans tous les domaines de ma vie, et effectivement, mon travail scolaire n'était jamais assez satisfaisant aux yeux de ma mère. (Quelle disgrâce ! QUE mention bien au BAC ?!)
Du coup, je me sens toujours "insuffisante".
Après toutes les interventions précédentes plus intéressantes les unes que les autres, je réalise que je suis atteinte d'autre chose que le syndrome de l'imposteur (car au fond de moi, je sais que mes romans sont originaux et bien écrit, que mes compétences professionnelles sont valables et que j'ai assez de qualités pour conserver mes relations). C'est plutôt comme si je m'attendais à en prendre plein la figure dès que j'ose être moi-même, m'assumer devant les autres. Je vous épargne le portrait de la famille pathologique à l'origine de cet étrange syndrome ...
Mu: L'ombre d'Atlantis T1 et Mu : La foudre de Quetzalcoatl T2 aux Éditions Underground
La cité des alchimistes et L'aigle et le lys en soumission
La cité des alchimistes et L'aigle et le lys en soumission
- LynVie
- Déteste le jaune fluo, même avec des lunettes de soleil...
- Messages : 249
- Enregistré le : lun. févr. 18, 2013 10:18 pm
- Rang special : Odalalune
Re: Le syndrome de l'imposteur et la peur de l'échec chez l'écrivain
Comme Francis Ash, j'ai hésité à répondre à ce fil pourtant très intéressant. Je n'ai jamais réellement ressenti le syndrome de l'imposteur proprement dit.
L'impression d'être entre deux mondes oui, de ne pas tout à fait appartenir ni à l'un ni à l'autre surtout dans mon milieu professionnel, oui. Mais de là à me sentir imposteur... Non jamais vraiment. Non pas que je n'ai pas peur de l'échec, mais plus que l'échec fait partie de la vie. Peut-être ai-je cette vision des choses un peu particulières en ayant cotoyé la mort par moi-même et pour les autres, même dans mon métier. L'échec est une part inhérente à mon métier malheureusement. On ne peut empêcher la mort qui serait l'échec ultime en fait, on ne peut que la rendre la plus douce possible, la moins douloureuse et la plus digne. Si j'en avais peur, je pense que je devrais du coup changer de métier.
Du coup imposteur non, peur de l'échec non, je préfère le regarder en face. Et me dire que j'ai fait tout ce que je pouvais, et que pour après j'en tire les leçons pour mieux faire encore. Et avancer.
Je me dis aussi que la vie nous a mis là, tous autant que nous sommes, là où nous devons être. Vous allez me dire le SDF dans la rue, il est là où il doit être ? Peut-être est-ce un passage nécessaire, un chemin de vie, une route, dure, délabrée, qui démunit de tout, mais peut-être était son chemin, devait-il en passer par là ? Beaucoup de ceux ayant réussi à sortir de la rue le disent d'ailleurs. Tout comme nous avons dû en passer par toutes nos épreuves, et tous nos échecs. L'école de la vie est dure, mais elle peut être belle aussi. Du coup, plutôt que de combattre nos échecs, plutôt que d'avoir peur du chemin sous nos pas, autant avancer, faire de cette peur une force pour gravir le chemin jusqu'au bout. Et là au bout, nous verrons en nous retournant que nous n'étions pas si imposteur que cela, que ce chemin, c'est nous qui l'avons parcouru, et personne d'autre. Un imposteur n'aurait pas fait ce chemin.
L'impression d'être entre deux mondes oui, de ne pas tout à fait appartenir ni à l'un ni à l'autre surtout dans mon milieu professionnel, oui. Mais de là à me sentir imposteur... Non jamais vraiment. Non pas que je n'ai pas peur de l'échec, mais plus que l'échec fait partie de la vie. Peut-être ai-je cette vision des choses un peu particulières en ayant cotoyé la mort par moi-même et pour les autres, même dans mon métier. L'échec est une part inhérente à mon métier malheureusement. On ne peut empêcher la mort qui serait l'échec ultime en fait, on ne peut que la rendre la plus douce possible, la moins douloureuse et la plus digne. Si j'en avais peur, je pense que je devrais du coup changer de métier.
Du coup imposteur non, peur de l'échec non, je préfère le regarder en face. Et me dire que j'ai fait tout ce que je pouvais, et que pour après j'en tire les leçons pour mieux faire encore. Et avancer.
Je me dis aussi que la vie nous a mis là, tous autant que nous sommes, là où nous devons être. Vous allez me dire le SDF dans la rue, il est là où il doit être ? Peut-être est-ce un passage nécessaire, un chemin de vie, une route, dure, délabrée, qui démunit de tout, mais peut-être était son chemin, devait-il en passer par là ? Beaucoup de ceux ayant réussi à sortir de la rue le disent d'ailleurs. Tout comme nous avons dû en passer par toutes nos épreuves, et tous nos échecs. L'école de la vie est dure, mais elle peut être belle aussi. Du coup, plutôt que de combattre nos échecs, plutôt que d'avoir peur du chemin sous nos pas, autant avancer, faire de cette peur une force pour gravir le chemin jusqu'au bout. Et là au bout, nous verrons en nous retournant que nous n'étions pas si imposteur que cela, que ce chemin, c'est nous qui l'avons parcouru, et personne d'autre. Un imposteur n'aurait pas fait ce chemin.