Iosara a écrit :Par "bonne" superficie, je songeais à une superficie qui permette à chaque nation de vivre sa vie, sans se marcher constamment les unes sur les autres, mais qui, en même temps, permettent des mouvements de troupes en cas de guerre dans des délais raisonnables. Après, c'est peut-être une image fantasmée que je me fais de la guerre, mais j'ai du mal à concevoir des troupes se déplaçant avec des machines de guerre pendant un an ou plus. (je sais pas si je suis très clair x) )
Si tu parles de la superficie de tes continents, c'est évidemment quelque chose que les habitants ne maîtrisent pas. En ce qui concerne la superficie des royaumes/empires et de manière générale, des territoires contrôlés par une entité politique, une superficie réaliste dépend en effet de l'organisation politique de cette entité et des moyens techniques permettant les communications et ce contrôle du territoire.
Cela dépend aussi des contraintes physiques (montagnes, côtes, déserts, grandes plaines peu défendables, etc.).
Il a existé de grands empires disposant de technologies de transport et de communication bien moins avancées que la nôtre (Empire romain, Empire Perse, Empire du milieu, Empire Mongol, Empire Inca, etc.). L'enjeu majeur, pour l'entité contrôlant ce territoire, est d'assurer une cohésion interne suffisante - avec des stratégies pour déléguer le pouvoir tout en y conservant une certaine mainmise. Généralement, ces Empires reposaient sur un système assez décentralisé car plus le territoire est vaste, plus il est difficile de le contrôler - il faut donc déléguer.
Les Mongols, qui ont mis en place le plus grand empire terrestre de l'Histoire, permettaient aux peuples vaincus de conserver leur religion, chaque région avait une grande autonomie, et l'Empire s'est effondré non pas vaincu par un ennemi extérieur, mais à cause de partitions et de dissensions internes comme c'est très souvent le cas.
Les Incas qui ne connaissaient ni le cheval ni l'écriture, avaient mis en place un système de routes très développé, centré sur la capitale. Des coursiers à pied étaient postés tous les deux ou trois kilomètres et transmettaient les messages en les apprenant par coeur et en courant jusqu'au point suivant. Cela permettait à un message d'aller assez vite à l'autre bout de l'empire (jusqu'à 240km par jour, selon Wikipedia), avec une technologie minimale mais une organisation politique poussée.
De plus, les peuples vaincus étaient entièrement déplacés dans une autre région de l'empire, déjà bien acquise à la cause Inca, pour briser leurs repères culturels et les assimiler plus facilement, ce qui a facilité la cohésion de l'Empire à plus long terme.
Les Romains se sont développés autour d'une mer : la Méditerrannée, qui servait de moyen de voyager et de commercer dans tout l'Empire bien plus rapide que les routes terrestres. Mais ils n'ont pas échappé à une scission de l'Empire en deux.
Les Japonais ont développé leur cohésion interne autour de la figure de l'Empereur déifié, et du fait que c'était un archipel.
On pourrait multiplier les exemples.
Ce qui est sûr, c'est que les royaumes/empires/Etats ont toujours constitué leur territoire par la guerre et l'ont contrôlé en partie par la force, même s'il y a aussi eu des périodes de paix, bien sûr.
Iosara a écrit :Après, c'est peut-être une image fantasmée que je me fais de la guerre, mais j'ai du mal à concevoir des troupes se déplaçant avec des machines de guerre pendant un an ou plus.
Un soldat à pied parcourt jusqu'à 40/50 kilomètres par jour à marche forcée quelle que soit l'époque. Donc s'il traverse un immense empire, tel que l'Empire Romain à son apogée, qui faisait 4500 km dans le sens de la longueur, il mettra 100 jours en théorie mais plus probablement 200 à 250, je suppose, à cause des routes pas droites et de la fatigue. Cependant, en utilisant un bateau, il mettra beaucoup moins de temps (peut-être 40 ou 50 jours, les galères romaines avançaient de 7 à 14 noeuds, donc beaucoup plus vite qu'un homme à pied, et pendant 24h au lieu de 10h de marche - après, ça demandait aussi toute une logistique d'embarquer une armée dans des bateaux).
Bien sûr, on ne déplaçait jamais une armée d'un bout à l'autre de l'empire. La capitale était située au centre et surtout, les armées étaient prioritairement levées dans les régions limitrophes d'un conflit en cours même si ce n'était pas toujours le cas.