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Re: Se faire traduire

Posté : jeu. août 16, 2018 1:11 pm
par Beorn
Alamankarazieff a écrit :Voilà, c'est mon petit post mégalo qui met la charrue tellement loin avant les boeufs qu'ils sont chez le voisin.
Bref, dans mes moments d'exaltation où je veux devenir riche et célèbre grâce à l'écriture (ha ha), je me dis que j'aimerais pouvoir être traduit, et publier en anglais.
Je trouve ça tout à fait normal : on écrit, on espère être lu, et si possible par le plus grand nombre. ;)

Alors je ne connais pas grand chose au fonctionnement de l'édition hors de France (si ce n'est que, comme dit Arya, ce sont les agents qui reçoivent les manuscrits aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, pas les éditeurs).

En revanche, je commence à connaître assez bien l'édition française et la question des traductions. J'ai (co) écrit un roman dont les droits ont été vendus dans 11 pays étrangers.

Je peux donc dire les choses suivantes :
1) AUCUN de ces 11 pays n'est anglophone (ce sont surtout des pays d'Europe de l'est et d'Asie loitaine, plus le Brésil et la Turquie). Le marché anglophone est extrêmement fermé pour tout roman traduit - surtout en imaginaire ;
2) ce n'était pas un roman de fantasy adulte, mais un roman pour ado, c'était un best seller (près de 100 000 ex réellement vendus en France), aucun de mes 8 autres romans n'a jamais été traduit, notamment les romans de fantasy adulte, dont l'un s'est pourtant très bien vendu en France ;
3) pour être traduit, il faut un éditeur qui fasse ce job (ou connaître soi-même des agents) : en France, en imaginaire adulte, il n'y a quasi que Bragelonne qui le fasse régulièrement - tout simplement parce qu'ils payent des gens pour ce travail ;
Arya a écrit :Publier en français et espérer être traduit en anglais, c'est vraiment très compliqué. Combien de romans de Pierre Bordage (sans doute un des plus gros best-seller d'imaginaire français) sont traduits en anglais, par exemple ?
Pierre Bordage a surtout été publié chez l'Atalante, jusqu'à présent... Il n'a jamais été traduit en anglais. Je ne sais même pas s'il a jamais été traduit tout court ? Pas sûr, ou alors très peu.
4) je connais mieux la fantasy, mais je ne vois que deux exemples relativement récents d'auteurs français traduits en anglais en imaginaire, c'est Pierre Pevel (la trilogie "les lames du cardinal") et Antoine Rouhaud (pour un tome 1 dont il n'y a jamais eu de 2 ni de 3)
ça remonte à plusieurs années et ça ne s'est pas produit depuis. A mon avis, ça ne tient qu'à une chose : une bonne relation de personnes à un moment T entre l'éditeur français et un agent étranger de Grande Bretagne. La conjonction ne s'est pas reproduite depuis.

Pour le plaisir de l'anecdote : l'éditeur anglais a demandé à Bragelonne "comment on fait pour les traductions ? C'est vous qui payez le traducteur ?" tout simplement parce qu'il n'avait JAMAIS acheté un roman étranger avant.

Re: Se faire traduire

Posté : jeu. août 16, 2018 1:27 pm
par Beorn
Oh, juste quelques précisions financières, du moins pour mon expérience personnelle :

1) Quand un agent étranger achète les droits, le contrat d'édition prévoit une part pour l'éditeur et une part pour l'auteur (assurez-vous que la vôtre n'est pas trop basse, c'est parfois ridiculement faible...).
Personnellement, la partie "auteur" (mais on était deux) touchait 50%, ce qui est BIEN par rapport à plein de contrats que j'ai vu depuis.

2) On touche normalement une partie fixe et une partie sur les ventes, mais ça, c'est la théorie.
Je ne connais personne qui ait jamais touché la part sur les ventes. C'est peut-être le cas quand on a un très gros éditeur qui peut faire pression sur l'éditeur étranger, ou qu'on est super super connu. Moi en tout cas, je n'ai jamais touché un centime de plus que la partie fixe, et je n'ai pas la moindre idée des ventes à l'étranger (ni mon éditeur). L'éditeur étranger n'a a priori aucun intérêt à vous donner ses chiffres de vente et donc, sauf s'il a une bonne raison de s'y mettre, il ne le fait pas.

3) cette partie fixe n'est pas franchement mirobolante.
Il y a quand même dans le lot la Chine, le Brésil, la Turquie... et même pour ces grands pays, j'ai touché assez peu.
En tout, l'édition française m'a rapporté bien plus (mais vraiment bien plus) que tous les droits étrangers accumulés.
Bon après, je pense qu'un auteur très connu doit sans doute se faire payer beaucoup plus cher.

Re: Se faire traduire

Posté : jeu. août 16, 2018 3:23 pm
par Alamankarazieff
Merci beaucoup !

Du coup, je me dis que je vais faire les deux. Je vais écrire le prochain en anglais, et le traduire en français. Je prévois qu'il soit court, je verrais si j'arrive à avoir la discipline.

Re: Se faire traduire

Posté : mar. août 21, 2018 10:41 am
par Beorn
Alamankarazieff a écrit :Merci beaucoup !

Du coup, je me dis que je vais faire les deux. Je vais écrire le prochain en anglais, et le traduire en français. Je prévois qu'il soit court, je verrais si j'arrive à avoir la discipline.
Bon courage ! :love:
C'est une grande chance de pouvoir écrire dans les deux langues, si tu y arrives. Cela t'ouvre beaucoup plus de possibilités éditoriales et, potentiellement, permettrait à ton roman de rencontrer beaucoup plus de lecteurs.

Re: Se faire traduire

Posté : mar. août 21, 2018 10:52 am
par Anaïs
Je n'ai pas d'expérience sur le sujet, mais j'avais lu un article en rapport, d'une auteure qui a un pied en France et un en Grande-Bretagne, ça peut peut-être t'aider.

Re: Se faire traduire

Posté : sam. sept. 08, 2018 7:22 pm
par Maden
Alamankarazieff a écrit :
jeu. août 16, 2018 3:23 pm
Merci beaucoup !

Du coup, je me dis que je vais faire les deux. Je vais écrire le prochain en anglais, et le traduire en français. Je prévois qu'il soit court, je verrais si j'arrive à avoir la discipline.
Je trouve que ta première idée était meilleure : assister ou relire le travail d'un traducteur pro. Je rappelle quand même que traducteur, c'est un métier à part entière, et ce n'est pas parce qu'on maîtrise deux langues qu'on peut forcément traduire de l'une vers l'autre de manière efficace et professionnelle. Il faut connaître les techniques et procédés de traduction qui s'appliquent à ces langues (transposition, modulation, chassé-croisé...) et avoir de l'expérience dans leur manipulation de manière à faire les meilleurs choix de traduction possibles. Bref, je suis certaine que l'écriture (en anglais) te paraîtra à mon avis beaucoup plus simple et rapide que la traduction ultérieure en français. Rien ne coûte d'essayer, certes, mais la traduction, quand on n'a pas la formation et l'expérience, est un terrain plus glissant qu'il n'y paraît. Bon courage à toi ;)

Re: Se faire traduire

Posté : dim. sept. 09, 2018 7:55 am
par Lofarr
Il a l'air difficile de se faire traduire en anglais, mais j'ai l'impression que les ouvrages de SFFF français s'exportent bien en Allemagne.

Les ouvrages de Pierre Pevel, Pierre Bordage, Erik L'homme et les Oska Poloks de Anne Pichota et Cendrine Wolf sont présents en rayons dans les librairies.

La liste ne paraît pas impressionnante, mais il ne s'agit que du rayon jeunesse/jeune adulte. (Je le sais parce que j'écume les rayons pour trouver de la SFFF française à faire lire à mes enfants ou offrir à leurs amis. ^^ )

Sinon, la traduction anglaise du premier tome des fiancés de l'hiver de Christelle Dabos sortira fin septembre. Si cela marche aussi bien qu'en France cela pourrait faire de la pub à la SFFF Française :croise:

Re: Se faire traduire

Posté : lun. sept. 10, 2018 11:40 am
par Alamankarazieff
La difficulté de l'option "traducteur pro", c'est qu'une traduction coûte environ 10 centimes le mot (c'est un prix bas), alors mon roman de 150 000 mots est complètement hors de prix pour moi.
Pour avoir traduit plus de 2000 pages de texte l'an dernier, je suis assez au courant des difficultés d'une traduction, mais je pensais que dans ce cas, il s'agirait moins d'une traduction que d'une réécriture : réécrire la même scène, mais en français, sans forcément m'appuyer sur l'anglais.

Re: Se faire traduire

Posté : sam. nov. 03, 2018 2:31 am
par Alamankarazieff
Juste pour vous dire que dans le cadre du NaNoWriMo, je me suis lancé !
Pour le moment, j'échoue complètement à l'écrire aussi en français. Et après 2000 mots, je me lance et je l'envoie à mes BL anglophones, pour qu'ils me disent si ça vaut le coup de continuer où si c'est complètement nul.

Re: Se faire traduire

Posté : dim. nov. 04, 2018 6:48 pm
par EliG
Alamankarazieff a écrit :
lun. sept. 10, 2018 11:40 am
La difficulté de l'option "traducteur pro", c'est qu'une traduction coûte environ 10 centimes le mot (c'est un prix bas), alors mon roman de 150 000 mots est complètement hors de prix pour moi.
Pour avoir traduit plus de 2000 pages de texte l'an dernier, je suis assez au courant des difficultés d'une traduction, mais je pensais que dans ce cas, il s'agirait moins d'une traduction que d'une réécriture : réécrire la même scène, mais en français, sans forcément m'appuyer sur l'anglais.
J'ai pris de l'information pour faire traduire mon livre en anglais dès qu'il sera édité en français, et ce nest pas aussi cher.

Il semble y avoir une tradition de traduction pour un prix forfaitaire dans l'édition. Un gars qui en faisais régulièrement en France m'a parlé de 2000 euros pour un roman complet. Je trouve ça plutôt raisonnable pour tenter ma chance avec les anglos.

Encore faut il trouver des candidats expérimentés et disponibles.

Re: Se faire traduire

Posté : dim. nov. 04, 2018 10:46 pm
par Alamankarazieff
Si c'est effectivement le cas, c'est une bonne nouvelle !

Re: Se faire traduire

Posté : mer. nov. 07, 2018 3:29 pm
par Lynn Adams
Suivant à quel point tu te sens à l'aise en français, tu pourrais toujours envisager de faire la traduction toi-même et ensuite faire appel à un correcteur.
Ça te coûterait peut-être moins cher (ou peut-être pas du tout, je ne me suis pas renseignée.) C'est une idée comme ça...
Dans tout les cas je te souhaite bon courage ! :pompom: