Nana a écrit : ↑ven. juin 21, 2019 9:34 am
J'avais pas pensé à un burn-out, probablement à cause de l'imagerie populaire qui veut que ce soit "juste" de la surcharge de travail qui provoque de la fatigue. Autant je trouve ça bien que ce genre de choses soient mieux connues, malheureusement ça s'accompagne souvent
Hello Nana, par les échanges dans mon groupe Facebook de soutien au burn-out, il y a chez la grosse majorité des gens un problème ailleurs, en plus, qui les fait couler alors que les collègues pour qui le reste va bien tiennent.
Cela peut être un divorce, des gosses difficiles, des parents malades à prendre en charge, un mauvais cadre de vie, de la solitude qui oblige à tout faire tout seul sans jamais pouvoir demander de l'aide à qqn, ou des traces d'un passé traumatisant qui rendent plus fragiles.
Quand les conditions sont imbuvables et les collègues / chefs détestables, le travail seul peut causer un burn-out, chez tout le monde.
Les symptômes sont effarants, oui. Il y a ceux qui pètent un câble émotionnellement, et qui guérissent assez vite. Puis, il y a ceux qui arrivent à tenir des années, à encaisser, à jouer leur rôle tout en détestant leur job, et là, ça se repercute directement sur le physique, avec une tonne de variations. Ça m'est arrivé de me retrouver comme paralysée et l'esprit bloqué plusieurs minutes, incapable de parler ou de bouger. Des maladies chroniques comme la fibromyalgie et tout ce qui est inflammatoire peuvent apparaître à la suite du burn-out.
Mon médecin m'a raconté que les crises cardiaques subites, sans antécédent, sur le lieu du travail, sont dues à des burn-out pas soignés. À mon ex taf, 5 personnes en ont eu, 3 en sont mortes et les 2 autres ont survécu avec des handicaps lourds. Quand on est témoin de ça, on passe dans une espèce de monde parallèle où on se fout de tout, même de sa propre mort, car on ne voit pas de solution... et là le soutien de l'entourage est essentiel.
Je ne sais pas comment se passe le chômage en France, mais en Belgique, on est très vite contrôlé et suivi, d'abord avec une accompagnatrice qui vous ordonne quoi faire de votre vie (retrouver n'importe quoi, tout de suite, pour ne rien coûter à l'état), puis les contrôles où il faut montrer des preuves de recherche active d'emploi. Pour exemple, on exigeait que je réponde à tout ce qui est vaguement administratif, alors que je suis expert en marchés publics avec le grade de chef de service. Ils sont très stricts sur le nombre de CV envoyés et vous rayent direct si le compte n'y est pas. Donc, impossible de se reposer, on passe son temps à envoyer des candidatures partout, y compris oùon connaîtle résultat d'avance, y compris loin de chez soi alors qu'on n'a pas de bagnole dans un pays où les transports en commun sont pourris... D'un autre côté les maladies de longue durée ne sont plus reconnues. Alors dans ces conditions, les gens préfèrent nier leurs symptômes et aller bosser jusqu'à ce que le corps lâche complètement...