Ha ha ! C'est fou comme ce sujet me parle !
Depuis deux ans que je suis sur l'écriture de mon roman fantasy, je me pose régulièrement la question. Et bien qu'il n'y ait aucun mal à être catégorisé YA, j'ai quand même la hantise que ça n'arrive. Je crois que ça me vient d'une croyance idiote qui consiste à penser qu'être lu par un public jeune sous-entend que mon texte n'est pas d'une grande profondeur...
... Bon après, j'admets que ma vision du YA penche vers l'argument "moins profond que le roman adulte". Je m'explique :
Comme d'autres grenouilles, je pense que ce qui fait la différence entre le genre YA et Adulte, c'est moins les thèmes abordés que la façon de les aborder.
Dans le YA, on a tout autant de violence que dans le genre Adulte. Les sujets tels que la sexualité ou la mort ont aussi largement leur place. Mais la grande différence d'un genre à l'autre selon moi, c'est le dosage.
En clair, j'ai l'impression que dans le YA, on est davantage à la recherche de sensations fortes et de rebondissements, ce qui se traduit généralement par plus d'action et de mises en situation extrêmes (danger de mort +++).
Dans le YA, on ne fait pas ou peu dans la demie mesure : entre Fantasy, Science-Fiction et dystopies, on se retrouve souvent plongé dans des mondes menacés ou chaotiques qu'il faudra bien sauver de ses petites mains juvéniles.
Dans le YA, le héros se voit souvent affublé d'une mission BEAUCOUP trop grande pour ces frêles épaules. Il va devoir passer par des épreuves très difficiles qui vont le transformer, souvent radicalement, et en assez peu de temps, finalement. La fameuse quête initiatique, la prise des responsabilités, le passage à l'âge adulte.
Je dirais aussi que les émotions sont moins nuancées dans le YA. C'est souvent tout ou rien. Par exemple, je trouve que les personnages de YA ont souvent des personnalités plus exubérantes, colériques ou entières. Qu'ils soient pétillants, trouillards ou ténébreux, ils réagissent souvent vite et forts, et certains incarnent leur rôle de façon excessive (le méchant est très méchant, le mystérieux regarde toujours de travers en tournant lentement la tête, toujours ! l’exubérant est toujours entrain de faire des blagues, même quand il ne faut pas !
).
Et enfin, je trouve qu'en général, le rythme souvent effréné du YA permet moins de subtilité dans les relations et les émotions ressenties. On voit beaucoup d'histoires où les personnages passent par des épreuves assez horribles, où ils voient leurs proches mourir, où ils subissent eux-mêmes traumatismes violents, et pourtant, ils s'en sortent souvent bien plus forts
et bien coiffés. Ils vont pleurer, oui, ils vont avoir peur. Certains vont même faire des cauchemars, parfois, mais en général, ils se remettent bien vite sur pieds et vont de l'avant. Pas (ou pas souvent) d'histoire de post-trauma, pas (ou pas souvent, ou pas longtemps) de dépression. Ils se relèvent, ils vont de l'avant, ils deviennent des héros, parce que c'est aussi ça le message sous-jacent de beaucoup d'histoires de YA : redresse-toi et affronte les épreuves de la vie !
Alors oui, j'exagère, hein ! Je suis sûre que tout le monde peut me citer plein d'ouvrages YA qui ne collent pas à ce descriptif caricatural. C'est juste pour donner une idée marquée de la façon dans je me figure le YA. *pas taper*
Et contrairement à ce que mon laïus peut laisser entendre, je ne déteste pas le YA, non. J'en ai beaucoup lu et j'en lis encore.
Après, ce n'est que mon avis, pas une norme absolue, bien entendu.
...Désolée pour le pavé ...Je me suis un peu emportée, là.