Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

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NaNa
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Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Message par NaNa »

timioko a écrit :
mar. déc. 10, 2019 7:26 pm
J'aurais du mal à définir moi-même pourquoi je dirais tel livre adulte ou YA mais je pense vraiment qu'au delà des thèmes c'est leur traitement.
Je suis tout pareil.

Et je suis d'accord que c'est le traitement qui fait toute la différence. Pour moi, on peut prendre des sujets durs quelque soit la catégorie d'âge, mais on ne va pas en parler de la même façon. Le Roi Lion par exemple, c'est super dur quand on y pense (c'est quand même un type qui tue son frère pour prendre sa place, et fait croire à son neveu que c'est lui le coupable). Et pourtant, on est nombreux à l'avoir vu enfant, et c'est l'un des Disney les plus rentables de tous les temps.
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ilham
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Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Message par ilham »

Nana a écrit :
mar. déc. 10, 2019 7:53 pm
timioko a écrit :
mar. déc. 10, 2019 7:26 pm
J'aurais du mal à définir moi-même pourquoi je dirais tel livre adulte ou YA mais je pense vraiment qu'au delà des thèmes c'est leur traitement.
Je suis tout pareil.

Et je suis d'accord que c'est le traitement qui fait toute la différence. Pour moi, on peut prendre des sujets durs quelque soit la catégorie d'âge, mais on ne va pas en parler de la même façon. Le Roi Lion par exemple, c'est super dur quand on y pense (c'est quand même un type qui tue son frère pour prendre sa place, et fait croire à son neveu que c'est lui le coupable). Et pourtant, on est nombreux à l'avoir vu enfant, et c'est l'un des Disney les plus rentables de tous les temps.
Plus largement, tous les contes qu'on dit pour enfants sont ignobles dans le fond : incestes, infanticide, meurtres... et les enfants adorent !
Disney, de son coté, a traumatisé des millions de gamins avec la mort de la mère de Bambi.

Après, y'a aussi une histoire de personnalité. Des tas de gens lisent Stephen King pour se faire peur. Euh ben, pas moi... jamais eu terriblement peur avec ses romans ( que j'ai commencés à lire à 14 ans). Y'a des auteurs d'épouvante bien plus trashs, je trouve. Ah si, y'a un roman qui m'a vraiment foutu les jetons. Cujo. Pas une once d'horreur, mais un molosse enragé qui assiège une mère et son enfant dans une voiture en plein soleil en été... Bon, j'ai toujours eu un problème avec les chiens, faut dire. Mais pour dire comment ça peut varier d'un individu à un autre.
Modifié en dernier par ilham le mar. déc. 10, 2019 8:09 pm, modifié 1 fois.
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nothoi
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Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Message par nothoi »

Nana a écrit :
mar. déc. 10, 2019 7:53 pm
Et je suis d'accord que c'est le traitement qui fait toute la différence.
timioko a écrit :
mar. déc. 10, 2019 7:26 pm
Après je pense pas qu'on fasse "adulte" en rajoutant des scènes plus violente ou plus explicite (ou alors faut y aller sévère). J'aurais du mal à définir moi-même pourquoi je dirais tel livre adulte ou YA mais je pense vraiment qu'au delà des thèmes c'est leur traitement.
J'arrive justement sur la fin de mon cycle, et je me pose de plus en plus la question du public.
Au début du projet, pour moi, c'était clairement de l'adulte (un BL m'a dit un jour que GOT, c'était le monde des bisounours en comparaison). Y avait un gros problème de violence gratuite. J'ai carrément fait une série de correction spéciale pour dégommer toutes les scènes trashes qui ne servaient à rien. Maintenant, c'est devenu très sage (mais c'est pour le mieux).
Quand j'ai soumis le manu pour mon cycle, je pensais également que c'était de l'adulte. Mes personnages sont adultes, ce sont des anti-héros, on est sur du 1 000 000 de secs par tome, etc.

Mais maintenant que je relis ma dernière version, je me rends compte que ce n'est pas si évident que ça. Personnellement, ado, je n'ai jamais lu de littérature YA ou presque. Mais je me dis que si je me mets à la place du moi de l'époque, c'est le genre de trucs que j'aurais vraiment aimé lire. :sifflote: Du coup, cette discussion m'intéresse beaucoup.

Du coup, quand vous dites que la différence vient du traitement des thématiques, que voulez-vous dire exactement ? :perplexe: Parce que, perso, même si je visais consciemment un public ado, j'essaierais d'avoir un approfondissement maximal de la thématique, par respect pour l'intelligence du public. :perplexe:

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NaNa
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Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Message par NaNa »

nothoi a écrit :
mar. déc. 10, 2019 8:07 pm
Parce que, perso, même si je visais consciemment un public ado, j'essaierais d'avoir un approfondissement maximal de la thématique, par respect pour l'intelligence du public.
Je vois ce que tu veux dire (d'ailleurs, un des trucs qui me dérangent des fois, quand on compare jeunesse, YA et adultes, c'est que j'ai l'impression que la jeunesse et le YA se définissent souvent par rapport à ce qui "manque" comparé à l'adulte…). Mais pour moi c'est pas la question de l'approfondissement, mais plus, je sais pas… une façon de présenter les choses? Après c'est un peu dur à expliquer parce que c'est plus quelque chose que je sens que quelque chose que je conceptualise. :perplexe: Mais je dirais que ce qui peut différer, c'est l'angle d'attaque ou la façon de présenter les choses. Par exemple, dans mon projet jeunesse j'ai un suicide; j'insiste davantage sur les sentiments de l'héroïne (ce que ça lui fait et comment elle réagit), alors que dans de l'adulte j'aurais plutôt insisté sur ce que ce geste implique.
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Le Chat d'Oz
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Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Message par Le Chat d'Oz »

Ha ha ! C'est fou comme ce sujet me parle !
Depuis deux ans que je suis sur l'écriture de mon roman fantasy, je me pose régulièrement la question. Et bien qu'il n'y ait aucun mal à être catégorisé YA, j'ai quand même la hantise que ça n'arrive. Je crois que ça me vient d'une croyance idiote qui consiste à penser qu'être lu par un public jeune sous-entend que mon texte n'est pas d'une grande profondeur...
... Bon après, j'admets que ma vision du YA penche vers l'argument "moins profond que le roman adulte". Je m'explique :

Comme d'autres grenouilles, je pense que ce qui fait la différence entre le genre YA et Adulte, c'est moins les thèmes abordés que la façon de les aborder.
Dans le YA, on a tout autant de violence que dans le genre Adulte. Les sujets tels que la sexualité ou la mort ont aussi largement leur place. Mais la grande différence d'un genre à l'autre selon moi, c'est le dosage.
En clair, j'ai l'impression que dans le YA, on est davantage à la recherche de sensations fortes et de rebondissements, ce qui se traduit généralement par plus d'action et de mises en situation extrêmes (danger de mort +++).
Dans le YA, on ne fait pas ou peu dans la demie mesure : entre Fantasy, Science-Fiction et dystopies, on se retrouve souvent plongé dans des mondes menacés ou chaotiques qu'il faudra bien sauver de ses petites mains juvéniles.
Dans le YA, le héros se voit souvent affublé d'une mission BEAUCOUP trop grande pour ces frêles épaules. Il va devoir passer par des épreuves très difficiles qui vont le transformer, souvent radicalement, et en assez peu de temps, finalement. La fameuse quête initiatique, la prise des responsabilités, le passage à l'âge adulte.

Je dirais aussi que les émotions sont moins nuancées dans le YA. C'est souvent tout ou rien. Par exemple, je trouve que les personnages de YA ont souvent des personnalités plus exubérantes, colériques ou entières. Qu'ils soient pétillants, trouillards ou ténébreux, ils réagissent souvent vite et forts, et certains incarnent leur rôle de façon excessive (le méchant est très méchant, le mystérieux regarde toujours de travers en tournant lentement la tête, toujours ! l’exubérant est toujours entrain de faire des blagues, même quand il ne faut pas ! :P ).

Et enfin, je trouve qu'en général, le rythme souvent effréné du YA permet moins de subtilité dans les relations et les émotions ressenties. On voit beaucoup d'histoires où les personnages passent par des épreuves assez horribles, où ils voient leurs proches mourir, où ils subissent eux-mêmes traumatismes violents, et pourtant, ils s'en sortent souvent bien plus forts et bien coiffés. Ils vont pleurer, oui, ils vont avoir peur. Certains vont même faire des cauchemars, parfois, mais en général, ils se remettent bien vite sur pieds et vont de l'avant. Pas (ou pas souvent) d'histoire de post-trauma, pas (ou pas souvent, ou pas longtemps) de dépression. Ils se relèvent, ils vont de l'avant, ils deviennent des héros, parce que c'est aussi ça le message sous-jacent de beaucoup d'histoires de YA : redresse-toi et affronte les épreuves de la vie !

Alors oui, j'exagère, hein ! Je suis sûre que tout le monde peut me citer plein d'ouvrages YA qui ne collent pas à ce descriptif caricatural. C'est juste pour donner une idée marquée de la façon dans je me figure le YA. *pas taper*
:ronge:
Et contrairement à ce que mon laïus peut laisser entendre, je ne déteste pas le YA, non. J'en ai beaucoup lu et j'en lis encore. ;)

Après, ce n'est que mon avis, pas une norme absolue, bien entendu.

...Désolée pour le pavé ...Je me suis un peu emportée, là.
:rougit:
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Tangerine
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Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Message par Tangerine »

Est-ce que d'autres personnes se sont retrouvées dans ce genre de situation? Du coup, je me pose la question.
J'ai écrit un roman que je pensais YA, mais on m'a dit que mon héroïne sortait de ce cadre parce qu'elle avait 19 ans et qu'elle devrait plutôt en avoir entre 15 et 18, et une maison d'édition m'a dit que le thème du passage à l'âge adulte était "trop adulte et pas assez YA".
En fin de compte, j'ai décidé dans la réécriture de vieillir l'héroïne parce que les lecteurs auxquels je m'adresse ne sont pas des adolescents.
J'ai aussi l'impression, comme Le Chat d'Oz, que les ados vont rechercher moins la nuance que les sensations fortes. D'après mes souvenirs d'adolescence et les critiques de certains romans sortis récemment, je trouve que les ados auront davantage tendance à avoir des jugements tranchés sur les personnages et à moins apprécier l'ambiguïté.

Pour ce qui est de faire correspondre le ton avec le fond, au fond, on peut aborder un sujet (le fond, si j'ai bien compris) de mille manières différentes (le ton). Tarantino arrive bien à faire rigoler avec des scènes de torture, et Mélanie Fazi peut faire pleurer en parlant d'une statue !

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