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Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mar. nov. 19, 2019 8:20 pm
par MissEphy
Bonjour à tous,

J'ai été jeter un coup d'oeil à l'index et je ne pense pas y avoir trouvé ce sujet, j'espère que c'est bien le cas :rougit:

Donc, j'ai un sujet qui me tarabuste dernièrement: j'ai l'impression que mon roman est un peu trop proche du Young Adult, alors que ce n'était pas le but. Par exemple, il n'y a qu'un seul point de vue. En même temps, mon but était aussi de ne pas trop complexifier l'histoire, car j'ai un peu tendance à partir dans des longs récits épiques de 200 000 mots.
Du coup, qu'est-ce qui serait conseillé pour étoffer suffisamment le roman pour éviter le label YA (qui ne correspond pas trop aux thèmes traités), sans tomber dans l'exagération?

Merci d'avance pour vos avis et conseils :love:

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mar. nov. 19, 2019 8:46 pm
par ilham
Ecrire avec un seul point de vue ne veut pas dire young adult ! J'écris jamais avec plusieurs points de vue. C'est à la mode, mais je n'aime pas ça ni en tant que lectrice (je supporte si l'histoire est chouette, mais franchement , je ne suis pas fan) ni quand j'écris. Et je n'écris pas du young adult, je ne pense pas... d'ailleurs, je ne vois pas bien ce que signifie cette catégorie marketing. C'est pour désigner les ados, non ? Donc ça doit aborder des sujets supposés les intéresser, une approche particulière sans doute différente de la sexualité face aux bouquins jeunesse ou au contraire adulte... mais ce n'est pas lié à la question technique du point de vue.
Et 200 000 mots, c'est un pavé, donc à mon avis, ça rentre difficilement dans le young adult (même si bon, y'a des exceptions comme partout, je pense que la tendance est plutot à des romans de taille court à normal soit 50 000 - 100 000 mots). Même si on peut supposer qu'un éditeur préferera couper en deux un roman de 200 000 mots...

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mar. nov. 19, 2019 11:38 pm
par timioko
Pour être YA un roman doit s'adresser aux jeunes. En général on a donc des thématiques qui intéressent les adolescents ( les quêtes initiatique majoritairement, au sens larges du termes), des personnages souvent adolescents avec des préoccupations d'ado.
Le fait que tu sois en pdv unique ne fait pas de ton roman un roman young adult... Et inversement.
Du coup pour savoir où te situer il vaut mieux que tu réfléchisses aux thèmes du romans, aux personnages : ce sont eux qui vont déterminer ta cible. Après tu peux aussi adapter ton écriture elle-même ( mais en général on fait plus l'inverse : adapter pour un jeune âge)

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mer. nov. 20, 2019 1:53 pm
par MissEphy
Je me suis mal exprimée, mon premiet jet fait ~60 000 mots, justement, j'ai fait un effort pour ne pas partir dans un truc épique cette fois, mais du coup j'ai un peu l'impression que ça manque de profondeur... Après c'est peut être juste moi qui me fais des idées :rougit:
Merci beaucoup pour vos retours. La thématique ici est un peu plus universelle que ça, et bien que mon personnage soit jeune, il est plutôt dans la vingtaine qu'adolescent. Me voici davantage rassurée :love:

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mer. nov. 20, 2019 2:37 pm
par Arya
Il n'y a pas de définition nette du Young Adult. Je trouve qu'on le confond trop avec le secteur jeunesse, qui est autre chose. La traduction littérale est "jeune adulte". Chez Scrineo, mon éditeur a coutume d'inverser les mots et de traduire par "adulte jeune", ce qui met plus l'accent sur l'adulte justement. Quoi qu'il en soit, si le calibrage peut avoir effectivement de l'importance dans cette catégorie (autour de 500 ksecs), pour le reste je cherche encore. En ce qui me concerne, mes grands formats sont classés en YA et les rééditions poche (Pocket) en adultes, c'est vous dire si les frontières sont poreuses. En terme de public, en général en dédicaces, je vois des lecteurs qui ont entre 20 et 35 ans.

En réfléchissant à tout ça, j'ai l'impression que YA est quand même synonyme de récit avec des enjeux très clairs et très vifs, des récits dont on tourne facilement et rapidement les pages. A l'époque où j'en lisais beaucoup, c'était aussi ça qui m'attirait, le côté "punchy".

Bref, je crois qu'il vaut mieux suivre sa ligne à soi, sans se préoccuper de ce qui sont, au final, les préoccupations de l'éditeur. Je te suggère de faire comme tu le sens le plus et de suivre tes envies.

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mer. nov. 20, 2019 3:05 pm
par NaNa
Comme dit plus haut, le nombre de pdv n'entre pas en ligne de compte. On peut faire des histoires complexes avec un seul pdv. L'assassin royal, par exemple.
Comme dit Arya, j'ai l'impression que le YA est plus "punchy" : avec de l'action, des rebondissements... bien sûr il y en a aussi en adulte, mais j'ai l'impression qu'en YA on met vraiment l'accentà-dessus. Mais j'en mis assez peu finalement, donc je peux me tromper. En tout cas je sais que moi je raisonne comme ça.

D'un autre côté, est-ce que ce serait vraiment un problème si tu as fait du YA sans le vouloir?

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mer. nov. 20, 2019 3:32 pm
par Jo Ann v.
60K mots, c'est déjà pas mal pour un roman (c'est même la taille moyenne).
Et la profondeur ne vient pas de la taille, mais de l'histoire. Si on peut écrire des textes qui bouleversent avec à peine 10K mots, il n'y a pas de raison pour qu'à 60K, ce soit vide.
MissEphy a écrit :
mer. nov. 20, 2019 1:53 pm
Je me suis mal exprimée, mon premiet jet fait ~60 000 mots, justement, j'ai fait un effort pour ne pas partir dans un truc épique cette fois, mais du coup j'ai un peu l'impression que ça manque de profondeur...

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mer. nov. 20, 2019 6:29 pm
par MissEphy
Merci encore de vos réponses :) Ca me rassure un peu.

Pour ceux qui se posent la question: je me demande en fait aussi si le ton correspond bien au fond.

Mais de toute façon, ici, ce n'est encore qu'un premier jet, donc c'est tout à fait possible que l'histoire s'étoffe davantage à la relecture si ça s'avène nécessaire :)

Est-ce que d'autres personnes se sont retrouvées dans ce genre de situation? Du coup, je me pose la question.

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mer. nov. 20, 2019 6:47 pm
par ilham
Quelle situation ?
Avoir un roman de 60 000 mots ?
C'est à peu près la taille de celui que je corrige en ce moment. Et j'avoue en être beaucoup plus satisfaite que les récits-fleuves que je peux pondre ... C'est beaucoup plus facile à retravailler. Alors oui, y' a que deux arcs narratifs à gérer, un seul narrateur, mais je trouve que c'est déjà du boulot !
Mais sinon, vu le thème, non, je ne crains pas le young adult... même si un des personnages principaux a 17 ans.

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mer. nov. 20, 2019 9:08 pm
par NaNa
C'est difficile de déterminer soi-même ce qu'il en est; est-ce que tu as fait bêta-lire, pour avoir un avis? Même juste un extrait, ça peut servir pour avoir une idée de si le ton est plus adapté au YA ou à l'adulte.

Je n'ai pas vraiment été dans cette situation précise (le truc qui s'en rapproche le plus c'est quand j'avais seize ans et qu'un éditeur a dit qu'il ne prenait pas mon roman car il le voyait pour les dix/douze ans alors que eux faisaient du 16+; ce qui m'avait vexée car moi je voyais douze/quatorze, mais c'est pas une si grosse différence en vrai). Après ça m'est déjà arrivé de ne pas faire ce que j'avais prévu à la base. Soit que je n'ai pas réussi (frustrant et correction en perspective), soit que mes intentions aient changé en cours de route. L'important, c'est de savoir ce que l'on veut faire ou non.
MissEphy a écrit :
mer. nov. 20, 2019 6:29 pm
Pour ceux qui se posent la question: je me demande en fait aussi si le ton correspond bien au fond.
Tout dépend de ce que tu veux faire. De la façon dont tu veux traiter le fond. Que veux-tu faire avec ton roman? Quelles sont les thématiques et comment veux-tu es traiter?
Sinon, comme je disais plus haut, une BL peut toujours aider à y voir clair.

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mar. déc. 10, 2019 3:19 pm
par Agathe Flore
Hello tout le monde,

C'est un peu ce qui m'arrive : tomber dans le Young Adult, voire l'ado, sans le vouloir !
Pour mes romans déjà édités, je les voyais en adulte, à cause de l'univers complexe inspiré de mythologie, du vocabulaire soutenu (enfin, c'est ce qu'on m'a dit en BL des papyrus) et d'une belle séance de torture dans le tome 2. Mon éditeur n'avait pas de collections type au début, puis il a constaté que la majorité de mon public était jeune (voire très jeune, le genre ado gros lecteur qui a lu tout Harry Potter), avec une minorité de vieux érudits attirés par la mythologie. Ensuite, la maison d'édition a pris 2 auteurs jeunesse et nous place tous les trois ensemble sur les salons, pour nous distinguer des autres auteurs qui font dans le noir, très noir.
Pour mes deux derniers romans, l'un en recherche d'éditeur et l'autre en fin de cycle, j'ai pris un ton plus adulte (un peu plus explicite dans les scènes d'amour, un peu plus violent dans les batailles) mais mes BL hésitent entre Young Adult et adulte à cause des thèmes et du caractère des perso).
Damned, je suis une ado attardée ! :sifflote:

Pour compliquer encore l'affaire, tous mes romans font entre 600 et 800 ksecs, un volume plutôt adulte.

Comme dit Arya, les frontières sont poreuses et chaque éditeur a un peu sa conception du genre. Par exemple, j'ai remarqué que Flammarion Jeunesse édite "Le dragon de glace" de Georges Martin (je l'ai lu et cela ne me paraît vraiment pas pour les jeunes) et un livre de Stephen King. Dans une discussion archivée, il était question de Gallimard jeunesse qui a édité un livre d'une grenouille où il y avait une scène de viol…
J'ai du mal à situer les tranches d'âge car je n'ai pas eu une jeunesse ordinaire : je lisais énormément d'une part et d'autre part, la vie m'a forcée à devenir adulte trop tôt. Souvent, j'ai l'impression que les ados d'amis sont de vrais bisounours par rapport à ce que j'étais ! Je ne suis pas la seule apparemment, si vous avez du mal aussi même en ayant un passé "normal" !
Pour moi, la question cruciale n'est pas tellement de viser la catégorie juste (même si c'est un peu vexant d'être situé dans une tranche d'âge en dessous de celle qu'on pensait !) mais de bien cibler les envois éditoriaux une fois le roman terminé. Càd d'examiner les catalogues ado / YA / adulte si on hésite, pour évaluer où cet éditeur classerait notre roman.
Du coup, j'ai refait quelques soumissions dans des maisons d'édition qui font de l'ado et du Young Adult, qui sait… :croise:
L'avenir nous dira si c'était une bonne idée…

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mar. déc. 10, 2019 3:41 pm
par timioko
Les ado ont les lectures assez sombres je trouve, moi. Quand on regarde ce qui se vend y a des thèmes pas drôle du tout, la sexualité, la mort, la violence et les questions autour de l'écologie ont l'air de fonctionner chez eux.
Young adulte en plus c'est aussi pour les vingtenaires je dirais.

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mar. déc. 10, 2019 4:00 pm
par Agathe Flore
timioko a écrit :
mar. déc. 10, 2019 3:41 pm
Les ado ont les lectures assez sombres je trouve, moi. Quand on regarde ce qui se vend y a des thèmes pas drôle du tout, la sexualité, la mort, la violence et les questions autour de l'écologie ont l'air de fonctionner chez eux.
Tout à fait, on est étonné quand on prend la peine de regarder les livres des collections "13 ans et +"...

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mar. déc. 10, 2019 7:01 pm
par NaNa
Les ados ont des sensibilités très différentes en fait. Y en a qui vont être choqués en lisant des trucs très violents alors que d'autres pas du tout. Mais c'est vrai que des fois on est assez étonnés des catégories. Et que ça peut être dur à encaisser (une fois on m'a dit que mon projet faisait pour les 10-12 alors que je voyais ça 12-14; je peux vous dire que même pour deux petites années c'était vexant lol). Surtout qu'on a tendance à classer dans adulte quand on fait quelque chose de plutôt complexe, donc c'est un peu comme si on disait "bah non en fait". Même si en soi ça veut rien dire, y a plein de facteurs je pense, et ça peut varier d'un éditeur à l'autre.

Re: Ne pas tomber dans le Young adult sans le vouloir

Posté : mar. déc. 10, 2019 7:26 pm
par timioko
Nana a écrit :
mar. déc. 10, 2019 7:01 pm
Les ados ont des sensibilités très différentes en fait. Y en a qui vont être choqués en lisant des trucs très violents alors que d'autres pas du tout
Clairement oui, ce n'est pas un groupe indistincte. Personnellement, ado (et même adulte :sifflote: ) je suis vite choquée par la violence. Par contre les thèmes qui m'intéressaient l'étaient (je me souviens qu'avec mes amies, on écrivait toute et y en avait pas une qui n'avait pas une histoire avec des morts, des tortures et des viols :hiii: ) Je pense que la nécessité d'avoir un imaginaire cathartique est vraiment fort à ce moment de la vie, entre l'adolescence et le jeune adulte. Alors que bizarrement, maintenant que je suis adulte, je m'intéresse beaucoup à des livres où il n'y a rien de tout ça, ou où c'est traité avec plus de sous entendue.

Après j'hésite aussi pour mon roman entre YA et adulte. Je me demande 'pour qui j'écris, qui j'aimerais me voir lire"? Et clairement, de base, c'est une idée que j'ai depuis le collège. Donc c'est quand-même plus YA qu'adulte, je pense, même si j'y met beaucoup de moi et que ça s'est assombrit avec les années. Y a un truc qui m'amuse c'est d'écrire un personnage adolescent. Je me rend compte que quand je suis d'un point de vu adulte vis à vis de lui, je m'éclate plus qu'à l'époque :hihihi:
Après je pense pas qu'on fasse "adulte" en rajoutant des scènes plus violente ou plus explicite (ou alors faut y aller sévère). J'aurais du mal à définir moi-même pourquoi je dirais tel livre adulte ou YA mais je pense vraiment qu'au delà des thèmes c'est leur traitement.