Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

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Vanilumi
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Vanilumi »

ilham a écrit :
dim. mars 08, 2020 11:00 pm
C'est un risque, en effet. Après, il n'est pas systématique et il existe aussi même si on avance sans trop corriger. Ca dépend beaucoup de chacun, de sa façon de s'attacher à son texte. Ça dépend même du texte lui même ! Il existe des auteurs qui ont peu de rapports émotionnels vis à vis de leur texte et ils peuvent le modifier, le couper à loisir. Moi, je peux être très sentimental et c'est pas une qualité quand on veut corriger ! Mais ça se soigne ! ;)
Bienvenue au club des sentimentaux du texte :mrgreen: J'ai une petite astuce pour toi, du coup, qui pourra t'aider pour les corrections éventuelles (technique que je suis en train de tester en ce moment même et qui a l'air de fonctionner plutôt bien) : lorsque je dois réécrire un passage entier, je le mets soit sur le côté (sur une autre page word) ou bien, j'écris simplement devant le passage concerné (avec un petit repère) car je suis incapable de le supprimer pour recommencer de zéro. Une fois le passage réécrit, je compare les deux versions, je refais quelques modifications si nécessaire et j'ai ainsi moins de remords à supprimer l'ancienne version. En tout cas pour l'instant, c'est une technique qui marche plutôt bien sur moi ^^
Narc a écrit :
dim. mars 08, 2020 9:56 pm
Je suis également d'accord avec toi qu'en écrivant doucement, et en travaillant chaque phrase, je dois certainement perdre en émotion et en spontanéité. Après, les textes que j'écris n'ont pas pour vocation de toucher spécialement le côté émotif du lecteur. Question de style et de personnalité je dirais.
Plus qu'une question de style ou de personnalité, je dirais que ça revient à toucher au show, don't tell en fait. Fais attention quand même, car toucher le côté émotif du lecteur l'immergera davantage dans le roman et lui donnera davantage envie de lire la suite, tandis qu'un manque d'émotion peut plus rapidement le faire décrocher du roman. C'est une question de dosage après. Je préfère avoir une oeuvre qui m'émeut du plus profond de mon âme (en négatif comme en positif) que quelque chose qui me laisse aussi froide qu'une statue de glace. Lire un livre, c'est surtout s'évader, dans mon cas, et si on ne me donne pas les clefs pour entrer dans l'univers, bah je décroche (j'dis ça parce que j'essaie désespérément de lire un livre mais que je reste bloquée au chapitre 7 parce qu'il n'y a eu que du tell jusque-là et un minuscule passage en show qui a réussi à m'accrocher. Le passage en show nous mettait dans la peau d'une mouette. Bah, je trouve la mouette beaucoup plus intéressante que le reste du bouquin, en vrai :lol: ). Chacun a son style après, tout en sachant doser les deux, ça je suis d'accord !
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Narc
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Message par Narc »

Vanilumi a écrit :
lun. mars 09, 2020 2:09 pm
Plus qu'une question de style ou de personnalité, je dirais que ça revient à toucher au show, don't tell en fait. Fais attention quand même, car toucher le côté émotif du lecteur l'immergera davantage dans le roman et lui donnera davantage envie de lire la suite, tandis qu'un manque d'émotion peut plus rapidement le faire décrocher du roman.
J'espère qu'il traîne quand même une ou deux onces d'émotion dans mes textes. Je laisserai les autres en juger :)
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Vanilumi »

Pour avoir lu des extraits de ton challenge : bien sûr que oui :D
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Message par Narc »

Vanilumi a écrit :
lun. mars 09, 2020 2:31 pm
Pour avoir lu des extraits de ton challenge : bien sûr que oui :D
Merci :pleure: :love: :pleure:
Filleul de Volandos, Rôdrey et Trambert :ange: et fier parrain de Volandos :fouet:

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Message par Vanilumi »

C'est juste que je remarque très souvent qu'en 1er jet (moi aussi, vous en faites pas !), on a parfois tendance à en faire trop et à s'inonder de tell parce qu'on veut dire tout plein de trucs et qu'on prend pas le temps de se poser un coup. C'est pas mal en soi, ça veut dire qu'on a vraiment envie de raconter ce qui nous travaille dans la tête (ça évite de devenir fou, il paraît ^^ ) mais qu'on s'y prend pas toujours de la bonne façon, d'où le fait qu'on dise que le premier jet d'un roman est souvent "pourri". Tout n'est pas à jeter mais y'a pas mal de travail à faire derrière, du coup.

Si je reprends mon prologue du Moineau Tigré (qui est un total 1er jet), ça donne ça, par exemple :
  • Petite exposition avec un Rah qui fait dodo avec sa femme (syndrome Zelda, que voulez-vous ?)
  • Élément perturbateur (sa fille vient le réveiller et il s'énerve dessus, se fait engueuler, bref)
  • Scène de la vie quotidienne (ils mangent en famille)
  • Élément perturbateur n°2 : un type de sa bande (il gère une bande de mercenaires, dirons-nous) l'appelle pour lui dire que le mec qu'il doit voir est arrivé.
  • Les deux protagonistes principaux du prologue discutaillent chiffons et bouquins avant de commencer réellement le chapitre 1 par une introspection
Et dans tout ce fatras, j'ai des coquilles (parce que je me relis jamais tellement j'ai peur d'écrire de la merdasse - oui, je prône la fuite :lol: ), des tas de confusions qui se mélangent entre elles, trop d'exposition et pas assez de "montré", l'ajout de protagoniste lambda qui sert juste à faire avancer l'histoire et à refaire de l'exposition (son nom n'est pas cité, il n'est pas décrit rien parce qu'il servait juste à faire avancer le truc pour que je puisse écrire le reste), des descriptions mal gérées (comme d'hab) et ainsi de suite.

Là, je suis occupée à le retravailler, petit à petit et je suis en train de faire des coupes complètement à la cisaille (en me cachant les yeux pour pas regarder le massacre, je suis sentimentale :pleure: ), de virer tout le passage avec le protagoniste et... j'ai rajouté des scènes supplémentaires (description préambulaire de la copine de Rah au tout début, le rajout d'une scène où il se rase, truc que j'avais complètement zappé alors que je l'évoquais au début du prologue qu'il en avait l'intention, et là... je rajoute une scène de vol parce que Dragons 2 pour amener la découverte du deuxième protagoniste important de manière plus naturelle, tout en gardant une exposition particulière de l'espèce du héros : la zoomorphie).

Pour autant, je me suis quand même bien éclatée à faire ce premier jet, tout comme je m'éclate encore plus sur le second jet (je fais partie de la caste des perfectionnistes après, ça doit faire partie du CV :mrgreen: ), même s'il y a encore et toujours des coquilles :argh: (merci aux grenouilles de me les faire remarquer d'ailleurs). J'ai toujours autant du mal à me relire juste après avoir écrit quelque chose : c'est trop frais dans mon esprit et, en même temps, je n'ai pas envie de laisser décanter par peur de perdre la "flamme" des personnages (j'aime bien papillonner d'un personnage à l'autre au gré de mes envies, et ça ne me rend pas toujours service). Du coup, la seule solution viable que j'ai trouvée, c'est de faire lire mes textes à d'autres quand ils sont encore frais.

Désolée pour le pavé César :argh: Dès que je commence à parler écriture, je suis partie dans mon délire.
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par NaNa »

Vanilumi a écrit :
lun. mars 09, 2020 2:09 pm
J'ai une petite astuce pour toi, du coup, qui pourra t'aider pour les corrections éventuelles (technique que je suis en train de tester en ce moment même et qui a l'air de fonctionner plutôt bien) : lorsque je dois réécrire un passage entier, je le mets soit sur le côté (sur une autre page word) ou bien, j'écris simplement devant le passage concerné (avec un petit repère) car je suis incapable de le supprimer pour recommencer de zéro.
Je fais pareil, quand les modifications commencent à être importantes. Je me dis que si finalement, le texte initial était mieux, bah je peux le récupérer. Sur une même scène, je fais des sauts de ligne pour séparer les versions et je vois ce qui marche le mieux. Et quand c'est plus long, comme quand j'ai remanié mes quatre premiers chapitres, j'avais carrément fait des fichiers à part (oui, des fichiers, parce que j'ai fait plusieurs versions). Ça permet de dédramatiser en se disant qu'on a toujours accès au premier jet, et aussi de réutiliser plus facilement certains passages qui fonctionnaient.
Vanilumi a écrit :
lun. mars 09, 2020 2:09 pm
Plus qu'une question de style ou de personnalité, je dirais que ça revient à toucher au show, don't tell en fait.
Pas forcément. Après tout, selon nos personnalités, on va aussi être plus ou moins émus par un style. Y a certains styles qui vont toucher des personnes et pas d'autres. Et le show don't tell fait partie du style, mais y a pas que ça.
Perso j'aime bien me sentir investie pour les personnages en lisant, mais y a plein de facteurs qui font que je vais accrocher ou non.
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Ari »

Je reviens à la charge avec un nouveau problème concernant cette histoire de brouillon !

Voilà, cela fait un peu plus d'une semaine que j'essaye d'écrire un brouillon sur papier, comme l'avaient conseillé certains. Mais un problème s'est très vite posé : en écrivant au brouillon, sur papier, j'ai l'impression de prendre encore moins plaisir à écrire que lorsque j'ecrivais sur ordinateur sans faire de brouillon... Ce n'était pas exactement le résultat auquel je m'attendais. Les arguments en faveur du brouillon, qui justement, soutenaient que le brouillon permettait de prendre un vrai plaisir à écrire, étaient parfaitement logiques ! Et pourtant, cette nouvelle méthode de travail me donne carrément l'impression de ne plus écrire ! C'est comme si je n'étais plus du tout impliquer dans mon histoire, justement parce que je sais que je suis en train d'écrire un brouillon, et qu'il sera de toute façon mauvais.

Je ne sais plus quoi faire. Je ne comprend pas pourquoi j'ai tant de mal, alors qu'il y a quelques années, j'écrivais sur papier sans problème et je n'ai jamais été aussi impliqué dans l'histoire des personnages qu'à cette époque. Est-ce que le problème vient du protagoniste principal (il a changé depuis que j'ai commencé à écrire au brouillon), auquel je m'identifie moin bien ? Ou bien est-ce effectivement le fait d'écrire un brouillon qui me pose problème ? Et si oui, pourquoi ?

Est-ce que de votre côté vous avez ce genre de ressenti vis à vis de vos brouillons ? Qu'est-ce que vous ressentez quand vous écrivez (brouillon ou pas) ? Quel est votre lien avec vos personnages principaux ?

Si quelques grenouilles ont de quoi me guider à travers cette flaque boueuse dans laquelle je suis tombée, je vous en serais éternellement reconnaissante ;3;
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Vanilumi »

Pour le brouillon, j'ai envie de te dire que nos méthodes de travail peuvent évoluer avec le temps. Peut-être que l'écriture sur papier d'un brouillon ne te convient tout simplement plus ? Sur papier, c'est parfois plus éprouvant car il faut ensuite tout réécrire sur ordinateur (c'est peut-être ça qui te bloque ?), même si on a moins de remords à charcuter ses phrases (pour en faire l'essai de temps en temps). Ou bien, cela peut aussi venir d'un blocage psychologique (quant à son origine... mystère !)
Est-ce que de votre côté vous avez ce genre de ressenti vis à vis de vos brouillons ? Qu'est-ce que vous ressentez quand vous écrivez (brouillon ou pas) ? Quel est votre lien avec vos personnages principaux ?
Jamais eu de souci avec les quelques protagonistes principaux couchés sur papier, pour le peu que j'aie utilisé cette méthode, donc je te répondrai "non" à la première question. Pour la deuxième, je ne ressens rien de particulier à part la satisfaction de réussir à écrire ce que j'avais en tête et l'excitation de le partager à tout le monde (oui, oui :rougit: Gros désir de partage). Sinon globalement, même s'il y a des choses à revoir, je vois plus facilement les tournures de phrase qui fonctionnent moins bien (en général) et je réadapte en fonction, tout en me disant que l'idée derrière restait bonne, malgré tout.

Pour ta troisième question... :mrgreen: Ça dépend quels personnages (j'en ai pléthore que je qualifierais de "principaux") et je les aime de tout mon cœur, avec leurs qualités et leurs défauts, et j'ai toujours un mal fou à les laisser mourir ou à les faire souffrir, même pour les besoins du scénario. Je suis trop sentimentale, que veux-tu ? Il y a cependant des moments où j'ai l'impression que ce sont eux qui capturent mon clavier pour écrire et où le récit devient davantage "eux" que "moi", et c'est toujours très drôle à voir (j'aime beaucoup ce sentiment). Grosso modo, la cohabitation se passe bien, ils ne me chipent pas trop le clavier quand même.

Peut-être que ton personnage essaie de te faire parvenir un message à travers le brouillon où il agit différemment ? Qu'est-ce que ça te fait ? Est-ce que ça te donne de nouvelles pistes d'exploration pour l'écriture de ton récit ? Préfères-tu la version personnage du brouillon ou du récit à l'ordinateur ? Bon, ça fait légèrement mystique, mais il y a certainement une leçon à tirer de ton expérience.
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yks
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par yks »

Je pense que tout le monde n'a pas la même définition de "brouillon".

S'il s'agit juste d'écrire sur papier un texte que l'on recopiera sur écran, en changeant juste quelques tournures, moi, ça me semblerait un travail démotivant et une perte de temps... :(

Pour moi, un brouillon, c'est juste une fiche de préparation. Ça tient sur une feuille de cahier recto-verso pour un chapitre qui pourra faire sept ou huit pages. Ceci-dit, c'est important de le faire, mais ça doit demander une demi-heure de travail maximum.

En gros, ça répond à des questions du genre : Qui, Quand, Où, etc.

Donc la date, le lieu, le personnage... Je commence par cibler les écueils à éviter, ça rassure. Ensuite : les objectifs : Il faut que A ait rencontré B, sans que C le sache, par exemple. Puis ensuite, je liste les moyens pour donner de l'originalité. ex : B va arriver dans un endroit inconnu, par exemple, il s'agit d'un palais. Est-ce que ça va le laisser de marbre ou alors va-t-il prendre une claque ? C'est là que je décide (puisque je connais B), si je le déstabilise pour le sortir de sa zone de confort...ou non. Suite à cela, la "description" du palais variera fortement dans le style, le vocabulaire, suivant ce que je veux faire ressentir à mon personnage. ;)

Quand j'ai noté tout cela, je laisse la main au personnage que j'ai impliqué, je prends plus de plaisir alors à le laisser agir. Bien-sûr, on peut se planter, de toutes façons, il y aura des choses à reprendre. :sifflote:

Dans le cas où je me plante, je n'ai pas dépensé une énergie folle dans le "brouillon". Si la réflexion en amont a été bien menée et que quelque chose cloche, on doit s'en apercevoir avant d'avoir écrit tout le chapitre.

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ilham
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par ilham »

En effet, moi aujourd'hui, je ne pourrais plus faire un brouillon papier. Pourtant je l'ai fait quand j'étais très jeune et ça ne me dérangeait pas du tout, au contraire. Aujourd'hui, ben on a pris l'habitude des ordis, des supports numériques. Donc un brouillon, ça peut être aussi un fichier à part avec une police pourrie ( certains utilisent la comic sans serif, parait que ça fonctionne !)

Après, je vais faire de la psychologie de comptoir, mais si je prends mon cas, le plaisir d'écrire n'est plus là quand j'ai un souci en tête ( et quand c'est un gros souci, je peux arrêter des mois, voire des années). Je ne suis pas en train de dire de voir un psy, hein ! Mais p'tre d'envisager une cause externe à tout cela. Apparemment, y'a du perfectionnisme derrière, et qui dit perfectionnisme, dit anxiété au final... Est-ce que tu traverses pas une période plus compliquée et que ça s'exprimerait comme ça ? un probleme pour lacher prise quand tu écris ? Car ce truc de corriger et corriger, sans avancer, c'est une volonté de controle au final... Fais-tu la même chose dans la vie ? plus en ce moment ? ou y'a-t-il des éléments qui feraient que ça puisse interférer avec le processus de création ?
Ne me réponds pas forcément. C'est très personnel et en plus, ça peut mettre un peu de temps à émerger... et il est possible que je sois à côté de la plaque. mais nos émotions jouent un role énorme dans le processus d'écriture, de création. Il faut être dans un certain état d'esprit pour réussir à s'y adonner (lacher prise, se moquer du résultat, pas dans le sens d'être laxiste et de ne pas vouloir améliorer le texte, mais de se dire que 'est pas notre vie qui est en jeu si on on pond un truc moyen, et juste écrire parce que ça nous plait...)
Ca peut se manifester de différentes façons. Toi c'est par la correction qui t'empêche d'avancer. moi c'est par la rétention des idées qui me viennent en ce moment quand je veux écrire de nouveaux textes. Et je sais, chez moi, que c'est un signe de "je veux pas me planter", donc de controle, en fait. En écrivant rien, je suis certaine de ne pas me tromper ! Sauf que dans le processus d'écriture, on ne controle pas tout ! du tout ! Le pire étant quand on soumet un texte à un lecteur. Là, on a zero controle ! donc si on pense que ça va être mauvais, soit on reste sans écrire comme moi, soit on corrige à tout va et on finit par ne ne pas avancer, (ça donne l'illusion de controler les choses, mais c'est contre-productif et ça te frustre) ne plus prendre de plaisir du tout.

Si ça te parle un peu ce que je dis, tu sais, l'anxiété, on apprend à la gérer. y'a des outils pour ça qui s'apprennent très vite (même seuls, pas besoin de psy) et qui permettent justement de pas se laisser enfermer dans des ruminations mentales.
Et si ça te semble à coté de la plaque, désolé... ça aura été la minute psy ! ;)

Et p'tre un truc : c'est p'tre juste le texte que tu tentes d'écrire qui te bloque. As-tu essayé d'écrire autre chose, une nouvelle , par exemple ( comme ça, tu t'engages pas dans un truc énorme avec plein de préparation) ? y'aura moins de pression et ça débloquera p'tre quelque chose...
La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous mènera partout. Albert Einstein
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par NaNa »

Perso, écrire sur papier m'aide des fois à écrire sans pression, plus vite... mais je n'appellerai pas ça brouillon parce qu'au final c'est plus une V1, que je vais corriger ensuite quand je retaperai à l'ordinateur... Cela dit je ne le fais plus, parce que je trouve que ça prend du temps.
Après, écrire au brouillon ne convient pas à tout le monde. On écrit pas pareil sur l'ordi que sur le papier. Avec l'ordi, on peut facilement revenir en arrière, reprendre, sauter des passages ou aller plus vite... ça pousse peut-être plus à la correction aussi. Alors que sur papier, on va moins faire ça parce que ça voudrait dire tout rayer, ou gommer; d'où le fait qu'on dit qu'on va plus vite sans se prendre la tête... Peut-être que si tu n'arrives pas à dépasser ce besoin de correction, c'est normal que tu n'y arrives pas sur papier, ça va te frustrer dans ton besoin.

Par contre, je me demande si tu n'as pas un blocage plus profond sur ton texte? Une fois, j'ai été complètement bloquée, c'est parce que j'avais l'impression que ce que j'écrivais était nul. C'était un texte sur lequel je bloquais, vers la fin j'ai soudain décidé que ça n'allait pas et de réécrire, sans réussir à faire mieux. Et au bout d'un moment, je n'arrivais plus du tout à écrire ce texte... Bon par contre, j'ai pas de recette miracle : je commence à peine à envisager l'écriture sereinement, et encore...

Après, je suis sûre que ce que tu écris n'est pas du tout nul. C'est juste une impression que tu as, mais ce n'est pas le cas. Perso, quand je reprends des anciens textes (bon, pas trop vieux quand même), je peux me dire que ce n'est pas si nul que ça. Pour te donner une idée : durant mes corrections de mes premiers chapitres, j'avais envie de pleurer tellement j'avais l'impression de ne pas m'en sortir, que c'était nul... Et finalement, pour y voir plus clair, j'ai fait une bêta en off des premiers chapitres et bien sûr tout n'était pas parfait mais le retour était globalement positif! Mieux : les trucs que je voyais comme des soucis insurmontables n'ont pas du tout fait tiquer ma bêta-lectrice. :lol:

Alors, peut-être que tu pourrais mettre ton texte en BL? Certains retours sont durs à encaisser, mais si tu précises bien que tu veux aussi qu'on mette en avant le positif, ça devrait bien se passer (si tu veux je peux te faire ça en off, si ça t'aide à y voir plus clair!).
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Message par Ari »

Vanilumi a écrit :
ven. mars 13, 2020 12:25 am
Sur papier, c'est parfois plus éprouvant car il faut ensuite tout réécrire sur ordinateur (c'est peut-être ça qui te bloque ?)
Je ne sais pas si c'est le fait de tout reecir après qui me bloque. Effectivement, c'est une tâche fastidieuse et frustrante, mais je n'y avait pas songé avant hier soir, en "finissant" le chapitre 2. Pourtant, j'étais quand même gênée par cette technique, même avant de remarquer qu'en plus je devrait tout recopier sur ordinateur...
Comme tu l'as dis, peut-être qu'ecrire sur papier ne me convient tout simplement plus, mais dans ce cas, ce serait peut-être juste une habitude a reprendre...

Mais voilà... Il y a ce que tu as évoqué juste après qui m'interroge.
Vanilumi a écrit :
ven. mars 13, 2020 12:25 am
Il y a cependant des moments où j'ai l'impression que ce sont eux qui capturent mon clavier pour écrire et où le récit devient davantage "eux" que "moi", et c'est toujours très drôle à voir (j'aime beaucoup ce sentiment).
Moi aussi avant j'avais cette sensation, c'est d'ailleurs ça que j'aime dans l'écriture. Mais depuis que j'ai commencé à écrire du point de vue de ce nouveau personnage, je ne ressent plus du tout ça... Alors finalement, est-ce que le problème vient tant que ça du faite d'écrire sur papier ? Je pense qu'il y a des deux en faite :/
Vanilumi a écrit :
ven. mars 13, 2020 12:25 am
Peut-être que ton personnage essaie de te faire parvenir un message à travers le brouillon où il agit différemment ? Qu'est-ce que ça te fait ? Est-ce que ça te donne de nouvelles pistes d'exploration pour l'écriture de ton récit ? Préfères-tu la version personnage du brouillon ou du récit à l'ordinateur ? Bon, ça fait légèrement mystique, mais il y a certainement une leçon à tirer de ton expérience.
Je préfère très largement med personnage lorsque j'écris a l'ordinateur. A vrai dire, au brouillon, j'ai l'impression de ne pas du tout m'identifier, comme si mon personnage n'existait pas vraiment (enfin je sais qu'il n'existe pas, mais malgré ça, d'ordinaire ils ont quand même une certaine consistance, je sais pas comment l'expliquer x')) Après, il faut bien comprendre que le personnage principal sur lequel j'écris en ce moment n'est pas le même que celui des derniers mois (voies année). Et c'est à l'occasion de ce changement de narrateur que j'ai essayé la technique du brouillon. Je ne peux donc pas savoir si, pour ce personnage la, je le préfère au brouillon ou par ordi. Je remarque simplement que ce n'est pas pareil qu'avec mon ancien personnage...
ilham a écrit :
ven. mars 13, 2020 5:10 am
Mais p'tre d'envisager une cause externe à tout cela. Apparemment, y'a du perfectionnisme derrière, et qui dit perfectionnisme, dit anxiété au final... Est-ce que tu traverses pas une période plus compliquée et que ça s'exprimerait comme ça ? un probleme pour lacher prise quand tu écris ? Car ce truc de corriger et corriger, sans avancer, c'est une volonté de controle au final... Fais-tu la même chose dans la vie ? plus en ce moment ? ou y'a-t-il des éléments qui feraient que ça puisse interférer avec le processus de création ?
En effet, l'anxiété, le perfectionnisme, ça me parle beaucoup... Ça pourrais expliquer la différence de ressentir entre quand j'écrivais à 15-16 ans et aujourd'hui :/ Enfin, je ne vais pas tout déballer ici, ce n'est pas le sujet du fil, mais je ne pense pas que tu sois tant que ça a côté de la plaque, et ça mérite que je réfléchisse à ce qu'il peut y avoir derrière tout ça :/
ilham a écrit :
ven. mars 13, 2020 5:10 am
Et p'tre un truc : c'est p'tre juste le texte que tu tentes d'écrire qui te bloque. As-tu essayé d'écrire autre chose, une nouvelle , par exemple ( comme ça, tu t'engages pas dans un truc énorme avec plein de préparation) ? y'aura moins de pression et ça débloquera p'tre quelque chose...
A vrai dire non, ça fait longtemps que je n'ai pas écris quelque chose qui sortait du cadre de mon projet actuel. Ça mérite peut être effectivement que j'essaie :< Merci pour tes conseils avisés Ilham !
Nana a écrit :
ven. mars 13, 2020 11:00 am
Par contre, je me demande si tu n'as pas un blocage plus profond sur ton texte? Une fois, j'ai été complètement bloquée, c'est parce que j'avais l'impression que ce que j'écrivais était nul. C'était un texte sur lequel je bloquais, vers la fin j'ai soudain décidé que ça n'allait pas et de réécrire, sans réussir à faire mieux. Et au bout d'un moment, je n'arrivais plus du tout à écrire ce texte...
Il y a peut-être aussi de ça, effectivement. Techniquement, je maîtrise bien la scène que j'écrivais sur ce fameux brouillon, mais le faite de l'écrire sur papier... Pour le coup, je ne prêtais plus du tout attention à l'esthétique des phrase, j'ai vraiment essayé de lâcher prise, et même si dans les faite j'y suis arrivée, intérieurement, ça me chiffonnait quand même puisque effectivement, j'avais l'impression d'écrire vraiment de la m*rde et donc de ne pas être dans l'histoire et de ne pas vraiment prendre plaisir à écrire...
Nana a écrit :
ven. mars 13, 2020 11:00 am
Alors, peut-être que tu pourrais mettre ton texte en BL? Certains retours sont durs à encaisser, mais si tu précises bien que tu veux aussi qu'on mette en avant le positif, ça devrait bien se passer (si tu veux je peux te faire ça en off, si ça t'aide à y voir plus clair!).
Je ne pense même pas que ce que j'ai écris mérite d'être bêta-lu. J'ai parfaitement conscience des erreurs et de la médiocrité de ce que j'ai pondu cette semaine, parce que justement, mon but était de ne plus prêté attention à la forme pour mon concentrer sur le fond...

En tout cas, merci tous le monde pour vos conseils, j'en conclu que j'ai un certain travail à faire sur moi-même, et probablement aussi un peu sur mon perso. Je vais persister dans l'idée d'écrire un brouillon quand même, peut-être sur papier, peut-être sur ordinateur avec la police du Mal Comic Sans MS x)
Merci encore à vous \o/
Challenge 1° Jet 2020 : Böroganaa - Mémoriaux

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Vanilumi
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Vanilumi »

Je préfère très largement med personnage lorsque j'écris a l'ordinateur. A vrai dire, au brouillon, j'ai l'impression de ne pas du tout m'identifier, comme si mon personnage n'existait pas vraiment (enfin je sais qu'il n'existe pas, mais malgré ça, d'ordinaire ils ont quand même une certaine consistance, je sais pas comment l'expliquer x'))
Ne t'inquiète pas, je comprends tout à fait ce que tu veux dire :D Pour ma part, j'ai coutume de dire qu'il y a beaucoup de monde dans ma tête, et je les aime tous à parts égales (bon, même si j'ai quand même mes petits chouchous :heart: )

Pour en revenir au papier, mieux vaut écrire quelque chose (même si c'est imparfait) plutôt que de ne rien écrire du tout. Et trop se focaliser sur la beauté des phrases, surtout sur papier, tu risques de développer le syndrome de la page blanche. Ne t'inquiète pas pour la forme sur papier, jette tes idées comme elles te viennent, le portage sur l'ordinateur est fait pour mieux réarranger les phrases (même si c'est parfois fastidieux). Et on change beaucoup notre façon d'écrire entre le moment où on était ado et la trentaine (mon cas). Mon tout 1er jet de l'histoire de base (qui allait s'étendre et définir mon gros univers interconnecté d'aujourd'hui) faisait 45 pages word. Je l'ai écrit sur ordinateur lorsque j'avais environ 12-13 ans (dans ces eaux-là). J'ai essayé de relire, j'en ai été tout bonnement incapable. Pour autant, je me souviens des idées que j'y avais jetées, que j'ai conservées et améliorées derrière, même si je ne peux plus voir ce tout 1er jet en peinture.

Ce 1er jet parlait d'une famille de trois personnages et de leur ami, principalement. Je l'ai gardé par nostalgie, puis j'ai tout repris de zéro. Mon 2ème jet partait d'un point de vue plus humoristique sur un cinquième personnage qui faisait le lien entre la genèse de mon univers et notre monde actuel. Au final, le personnage n'ayant pas assisté à ladite genèse (même si c'était très drôle de le voir débouter des interlocuteurs crédules :mrgreen: ), ç'en était incohérent. Et puis, j'ai commencé à développer un attachement très fort pour un personnage secondaire d'un Rôle Play (toujours le même univers, j'adore le retravailler en RP en fait, c'est un peu ma came, ça aide à avoir des idées avec une écriture quotidienne à 4 mains ^^) et... mon 3ème jet était né. Il s'agit de l’œuvre actuellement en stand-by dont j'ai proposé une partie du prologue en extrait dans les papyrus (hé oui ! Le monde est petit !) et il fait actuellement 68 pages word (43 ksec environ). C'est mon projet le plus abouti actuellement (même si mon challenge 1er jet va certainement mettre son grain de sel dans la balance :lol: Je crois qu'il n'est pas d'accord), bien qu'incomplet et... à retravailler complètement. En effet, mon écriture a changé entre les deux premiers chapitres (que j'ai dû écrire il y a entre 5 et 10 ans) et les deux derniers (qui remontent à moins de cinq ans) et il y a, du coup, plein de choses à revoir en profondeur.

Pour autant, je n'ai pas l'impression d'avoir écrit de la m*rde, juste... le temps a fait son œuvre :mrgreen: Il faut simplement apprendre à composer avec la maturité gagnée avec l'âge et le retravail de ses projets. J'essaie de rester positive et de ne pas trop me décourager : un jour, je l'ai promis à ce 3ème jet, je le terminerai ! Et j'en serai fière ! ^.^ Parce que cette histoire mérite d'être racontée et partagée.

Après, si tu te sens plus à l'aise à l'ordinateur que sur papier pour écrire, le mieux que je peux te conseiller, c'est de toujours garder un carnet sur toi en extérieur pour noter tes idées au vol. Pas un récit construit, juste des idées à approfondir, un background de personnage étoffé, une description de lieux, le premier jet d'un dialecte, etc. Et ensuite, dès que tu as accès à l'ordinateur, tu prends ton cahier de notes, tu fais le tri dans tes idées et tu renotes le tout au propre sur l'ordinateur ou bien... laisse-toi porter par l'écriture en cours, tout simplement. C'est la méthode que j'utilise quand je sors de chez moi (même si ça me frustre de ne pas pouvoir écrire tout court :mrgreen: ). D'ailleurs, il n'est pas rare que je retourne mettre mon nez dans mes cahiers car j'ai eu la flemme de centraliser sur l'ordinateur (et puis, y'a le toucher du papier... le stylo qui graille dessus, l'encre qui s'imprime... raaah). Bref, ça peut aussi être une piste pour toi, plus "léger" que d'écrire directement sur papier pour tout remettre au propre après, tu fixes simplement tes idées à l'encre et easy go.
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par NaNa »

Vanilumi a écrit :
ven. mars 13, 2020 10:34 pm
Il faut simplement apprendre à composer avec la maturité gagnée avec l'âge et le retravail de ses projets
Tout à fait. Si je compare ce que j'écrivais à 16 ans et ce que j'écris à 25, et mon style a bien évolué. Je fais sans doute plus attention à la forme maintenant. Et peut-être plus lentement, je ne sais pas. Mais en tout cas, je sais que j'écris mieux.

Pourtant, je doute plus de mes écrits aujourd'hui que je ne le faisais quand j'étais ado. Je pense que ça fait partie de la maturité : quand on débute on peut avoir l'impression que ce qu'on fait est génial, et puis à force, on se remet en question, et on cherche à s'améliorer. Mais du coup on va voir tous les points où on peut s'améliorer, et parfois oublié ce qui va bien... peut-être que ça t'aiderait de te demander ce sur quoi tu te débrouilles le mieux ? Par exemple, moi, je sais que mes scènes de combat ne sont pas au top niveau (même si mieux que ce que je faisais il y a dix ans), mais je me débrouille bien dans les dialogues. Déterminer tes points forts et tes points faibles te permettrait peut-être déjà de voir que tout n'est pas si noir, ensuite d'avoir des points précis sur lesquels travailler, plutôt qu'un sentiment général de ne pas bien écrire. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire?
Ari a écrit :
ven. mars 13, 2020 8:51 pm
Je ne pense même pas que ce que j'ai écris mérite d'être bêta-lu. J'ai parfaitement conscience des erreurs et de la médiocrité de ce que j'ai pondu cette semaine, parce que justement, mon but était de ne plus prêté attention à la forme pour mon concentrer sur le fond...
Il ne faut pas dire ça! Rien n'est médiocre, tout est améliorable. ;) Après si tu ne sens pas de faire une BL, il vaut mieux ne pas en faire en effet.
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Maya
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Maya »

Je ramène ma fraise ici, mais c'est juste pour remettre le sujet sur le devant de la scène en fait. J'ai cherché longtemps avant de tomber sur ce fil et je crois qu'il va vraiment m'aider alors je me dis que d'autres seront aussi contents de le voir.

Ça fait un moment maintenant que je détruis tout ce que j'écris après en avoir rédigé une infinité de versions... A part une nouvelle ou deux qui ont réussi à passer au travers je ne sais pas trop comment, je n'aboutis plus sur aucun de mes projets alors que j'y passe de plus en plus de temps. Là j'en suis vraiment arrivée à me dire que le premier problème à régler pour moi en 2021, ce n'est pas du tout de savoir CE que je vais écrire mais bien COMMENT j'écris. Je suis à la recherche de ma propre méthode, mais y a pas à dire, c'est vraiment éclairant de voir comment font les autres.
J'ai déjà tenté le NaNo le mois dernier, justement pour voir si ça m'obligeait à écrire sans trop me poser de questions, mais j'ai tellement passé de temps à relire ce que j'écrivais qu'un jour, j'ai fini par produire un nombre de mots négatifs ! :pleure:
Le papier, je sais que ça m'aide effectivement, et j'ai prévu d'y repasser pour mes projets de 2021.
L'anxiété, c'est clairement le nœud du problème, mais bon, ça ne donne pas la solution de le savoir, et je déploies déjà pas mal de stratégies pour tenter d'y échapper alors je ne veux pas considérer que régler ça serait un pré-recquis, sinon, je n'écrirai plus avant plusieurs années ! :ronge:

Les stratégies pour ne pas trop se relire, s'obliger à avancer, dans la logique de Write or die, je vais tenter, mais pas sûre que ça règle le fond du problème.

Finalement, le commentaire qui me fait tendre l'oreille alors que je n'y avais pas pensé du tout, c'est ta remarque sur les histoires, Ilham :
Le 1er jet, ca sert à raconter l'histoire que t'as dans ta tête. C'est tout. A te la raconter à toi, pas au lecteur.
Je n'avais pas du tout réfléchi sous cet angle, mais maintenant que tu le dis...
Je m'aperçois que j'ai une façon bien particulière d'aborder mes projets qui explique peut-être ma difficulté à avancer dans mes premiers jets : je ne commence pas du tout par inventer une histoire ni des personnages, et encore moins un cadre au récit. Non, je commence par un sujet, une idée, un message que je voudrais passer.

Par exemple, j'ai écrit une nouvelle parce que je voulais dire que souvent, on croit agir pour le bien des enfants alors qu'on ne fait qu'écouter les désirs et les projections des parents sur leur progéniture.
En ce moment, j'écris sur un roman dont le point de départ est l'idée que si on continue comme ça, on va juste se retrouver dans un monde tellement individualiste et on sera tellement isolés qu'on n'aura même plus conscience d'avoir des autres autour de nous, avec lesquels on peut interagir.

C'est un peu minimaliste comme point de départ ! D'autant plus que du coup, je me retrouve avec un seul personnage qui réfléchit tout seul avec lui-même comme sujet principal ! La question de l'histoire arrive après chez moi, et c'est peut-être déjà un peu trop tard.

Bref, je devine que mon blocage a peut-être plus à voir avec le fait de m'autoriser à dérouler de vrais histoires qu'avec une question de perfectionnisme que j'arrive par ailleurs à gérer assez bien dans le reste de ma vie...

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