Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

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Ari
Batracien
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Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Ari »

Bonjour tous le monde !

Ca faisait un petit moment que j'avais disparue de la mare, mais me revoilà, plus motivée que jamais à finir mon projet et soutenir les vôtre :3

Mais voilà, comme le titre l'indique, j'ai quelques problèmes techniques quant à la rédaction d'un brouillon, ou même simplement, d'un premier jet. J'ai tendance à passer des heures sur un paragraphe, alors que ce n'est que la première fois que j'écris la scène en question. Je n'arrive pas à me concentrer sur le fond dans un premier temps, et retravailler la forme plus tard, car j'ai tout de suite ce besoin de faire des phrases "impeccables", quitte à perdre un temps fou sur un détail.

Cela m'embête quelque peu, car je sais que la plupart (si ce n'est tous) des auteurs réalisent des brouillons et des premiers jets. Avez-vous des conseils pour m'aider à arrêter de me focaliser sur la forme ? Est-ce que d'autres grenouilles par ici ont le même problème que moi ?

Merci d'avance pour vos réponses :D
Challenge 1° Jet 2020 : Böroganaa - Mémoriaux

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Crazy
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Crazy »

J'ai un peu le même souci que toi, et la seule "solution" que j'ai trouvée, c'est de mettre des notes dans la marge (= avec l'outil de révision de Word) et de me forcer à avancer.

Eventuellement, il m'arrive de revenir en arrière pour corriger une répétition ou une formulation, mais je me retiens d'en faire plus.

Il faut arriver à se coller dans le crâne qu'un premier jet est toujours +- merdique, et que c'est normal.

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Shizukan
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Shizukan »

Salut !

Je pense qu'on est tous passé par là à un moment. Cette envie de faire bien tout de suite, de soigner chaque phrase, d'éplucher les dictionnaires de synonymes, le tout sans avoir fini le premier jet.

C'est ce qui m'a longtemps bloqué quand j'ai voulu débuté. Je n'arrivais pas à écrire de phrase qui me plaisaient vraiment et du coup j'abandonnais.
Plusieurs choses m'ont motivé et continuent de réussir à me faire lâcher prise (bien que j'ai toujours de phase où j'ai du mal à me lâcher !) :
- Arriver à un moment où je me rends compte que ce que j'ai écris avant est à modifier : la déprime ! :pleure: J'ai passé tant de temps à faire de jolies phrases pour au final devoir modifier ce que j'ai écris, même pire, tout jeter ! L'hésitation de plutôt suivre une piste qui colle à mon début était forte, ce que j'ai fait. Pour me heurter de nouveau à un mur. Et c'est normal. Même avec un plan en béton, l'écriture du premier jet fait ressortir plein de points auquel on n'avait pas pensé, des nouvelles pistes s'ouvrent, les personnages évoluent etc... S'échiner sur des phrases, c'est restreindre son imagination pour éviter de devoir jeter tout ce travail fait. Et c'est autant mauvais pour l'histoire que pour nous car c'est une usine à blocage et à perte de plaisir. Le premier jet ne peux jamais être parfait réellement. Le premier jet, c'est aussi le moment où on s'amuse à découvrir notre histoire, à la triturer dans tous les sens. C'est dommage de se focaliser sur la forme, qui n'est pas amusante je trouve :D
- Me forcer à écrire via des fichiers de suivis et des challenges : Ce qui m'a le plus aider à me lâcher est mon premier Nanowrimo, ce challenge où il faut écrire 50k mots en un mois. Je me suis entrainée avant en notant chaque jour le nombre de mot que j'avais écris et en me forçant à aller toujours plus haut. Et pour battre cet objectif, il fallait que je me lâche. Je suis passée de 50 mots à 100, à 500 à 800 ! (mais pas tous les jours). C'était un plaisir de voir les chiffres monter et surtout, mon histoire avancer, se préciser, évoluer. Et le NanoWrimo a commencé, sur un nouveau projet. Entourés de personnes motivées, avec la pression du compteur de mot, l'interdiction de revenir en arrière, j'ai sauté le cap. Et j'ai fait mes 50k mots. Je les tronçonne violemment aujourd'hui mais je vois aussi tout ce que cela m'a apporté. Sans se lâcher prise, je n'aurais jamais vu l'histoire dans son ensemble. J'aurais sûrement abandonné d'ailleurs.

Pour résumer, je te conseillerais de te forcer à avancer dans ton histoire.
J'ai vu que tu avais ouvert un challenge, ça peut vraiment aider. La limite d'extrait par semaine, les encouragements et l'intérêt pour l'avancer de l'histoire de la part des grenouilles pourra te forcer à avancer. Il y a aussi le Camp Nano en avril, un évènement où tu te fixes ton propre objectif plutôt que les 50k du nano. Cela pourrait être l'occasion de retrouver des communautés dans ta ville pour se forcer à travailler et trouver des camarades d'écriture irl.
En tout cas, ça reste un travail sur soi que de se libérer et assumer que le premier jet ne sera jamais parfait.
Je suis sûre que tu vas finir par y arriver :pompom:
De retour en correction, pour Apprendre la peur, de l'urban fantasy saupoudré d'horreur mais avec des personnages enfants ! :hihihi:
62%

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ilham
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par ilham »

Y'a un premier truc important à comprendre et admettre : "un premier jet est toujours pourri".
Oui, je dis bien, pourri.
Le 1er jet, ca sert à raconter l'histoire que t'as dans ta tête. C'est tout. A te la raconter à toi, pas au lecteur.
Par conséquent, puisque le premier jet est toujours plus ou moins mauvais, écrire, c'est d'abord réécrire.
Les corrections servent à rendre ton premier jet lisible et compréhensible et agréable.
Y'a quasiment aucun écrivain qui ne fasse de 1er jet propre (ça existe, mais ce sont des gens qui mentalisent beaucoup avant d'écrire et c'est pas le fonctionnement le plus courant, de très loin ! )
Le jour où on comprend ça, ça change tout...

Y'a pas de conseil particulier, sauf de te dire d'écrire, d'écrire encore... à force, on apprend. On apprend à se forcer à avancer, même si c'est mauvais, tant que l'histoire est racontée, le contrat est rempli. Et on apprend que le 1er jet n'est finalement qu'une toute petite étape dans le processus.
Après, c'est à échelle variable, bien sur. y'a des écrivains qui corrigent leur chapitre avant de passer au suivant, et ça marche très bien pour eux, mais le truc c'est qu'il ne faut pas que ça paralyse et que ça empêche d'avancer. Et il faut que ça corresponde à ta façon d 'écrire. Les écrivains qui suivent un plan, très rigoureux, ça peut sans doute très bien fonctionner car s'ils font bien leur taf, ils n'ont plus que des problemes de formes à régler. Mais quand on écrit au fil de la plume, c'est à coup sûr un enfer parce que, fatalement, on a plus de corrections de fond à faire. Et du coup, passer du temps à corriger un paragraphe qui finalement va sauter, c'est très frustrant. Et ça empêche d'améliorer son texte...
en gros, trop s'investir émotionnellement dans un 1er jet, c'est finalement très contreproductif (mais on l'a tous fait, t'inquiète !).

Donc y'a pas de recette, ça dépend de chacun, mais déjà accepter que 1er jet = brouillon = ça va p'tre pas rester, ça va p'tre changer, c'est la base.
Car y'a ça aussi dans ton problème. Ok, t'as passé des jours à écrire cinq phrases dans ton paragraphe. Il est parfait. Tu passes au paragraphe suivant et finalement tu te rends compte que, ouais, ta super belle phrase que t'as mis deux jours à écrire, ben faut l'effacer parce qu'elle redondante, parce qu'elle s'enchaine mal avec la suite, parce qu'elle n'a rien à faire là finalement ou que ton personnage, non, il ne peut pas avoir telle ou telle réaction compte tenu de son caractère et que donc le paragraphe entier doit disparaitre... :argh:
Un moment, à moins d 'être masochiste, faut accepter le truc, que ton 1er jet n'est que provisoire...

Autre chose :
Ce n'est pas en corrigeant qu'on apprend à raconter une histoire, c'est en écrivant. Tout comme ce n'est pas en faisant des recherches durant des années pour construire son monde qu'on apprend à écrire. Ce sont des étapes très importantes, je ne dis surtout pas de les zapper, mais quand on s'y attarde trop c'est souvent pour éviter d'écrire l'histoire. Pour x raisons : ça peut être angoissant, par exemple.
Moi je sais que j'ai parfois un petit moment d'angoisse avant certains textes ou passages, où je sors de ma zone de confort, parce que j'essaie un nouveau truc. Ca se manifeste pas par une correction intensive des paragraphes ou des phrases, mais c'est le même principe, j'évite d'écrire parce que peur de mal faire, que ça ne soit pas bon...
Mais ça, je ne peux le savoir qu'en écrivant. Et y'a un moment, ben je n'ai pas le choix, je lâche prise, j'écris. Tant pis. Ce sera pas la fin du monde si le texte est mauvais. On écrit des tas de trucs mauvais ou médiocres avant de parvenir enfin à pondre ( et à couver, important de couver ! pardon, corriger ! ) un bon texte.
C'est le processus naturel d'apprentissage. Quand t'as appris à marcher, t'as couru direct faire le tour de la maison ? non, tu t'es planté dix mille fois et tu t'es pas posé la question si ton premier pas était parfait. Il ne l'était certainement pas : tu as chancelé, trébuché et heureusement que papa ou maman était là pour te rattraper. Et pourtant ils t'ont applaudi, félicité ! et aujourd'hui, tu marches, tu cours... Si tu avais été aussi perfectionniste que tu l'es dans l'écriture, tu en serais encore à savoir comment enchainer deux foulées, non ?
Parce que c'est pareil pour l'écriture. Les premiers pas sont chancelants, on se plante et c'est pas grave. On recommence ! Et on s'améliore !

Et n'oublie pas : tu racontes d'abord l'histoire d'un personnage ! T'es pas là pour enfiler des perles. Je sais que la littérature blanche française laisse croire que c'est ça écrire, enfiler des perles. Mais non... un roman c'est un personnage à qui il arrive quelque chose. Point barre. Après le style, c'est du détail, ça vient en plus, après... et tant mieux alors si tu sais ciseler de belles phrases ! J'ai absolument rien contre les belles plumes ( et les lecteurs, non plus ! ). J'adore lire des textes joliment écrits. Mais raconte d'abord ton histoire... c'est la base. En France, on met trop souvent le style en avant, et pas assez l'histoire ( et j'ai été la première à faire cela, l'air de rien. Je me suis concentrée des années sur mes défauts d'écriture avant de me dire, "ah ouais, mais est-ce qu'elle est intéressante ton histoire, au fait ? et comment tu peux la raconter pour qu'elle le soit ?")
C'est le seul conseil concret finalement qui tienne, je trouve ! Se fixer pour but de raconter une bonne histoire d'abord, et une bonne histoire bien écrite ensuite ! :)
Ou bien, tu peux faire de la poésie aussi... c'est un choix possible ! ;)

PS: c'est mon point de vue aujourd'hui. Si tu remontes dix ans en arrière, je disais autre chose... c'est donc seulement la réflexion à laquelle je suis arrivée à ce stade, avec les expériences que j'ai accumulées. Ce n'est pas venu comme ça d'un coup... et dans dix ans, j'aurais p'tre encore changé... On évolue tout le temps dans son écriture, mais pour ça faut tester et écrire encore et encore.
Comment apprendre à ne plus passer autant de temps à corriger ? La réponse est simple (mais pas forcément facile, car ça demande de se forcer, de sortir de sa zone de confort) En écrivant ! :)
La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous mènera partout. Albert Einstein
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NaNa
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par NaNa »

Tu peux peut-être te donner des défis, genre écrire telle scène ou tant de paragraphes en un temps donné, ce qui t'obligerait à aller vite et donc à ne pas te focaliser sur la forme. Les nanos peuvent aider pour ça, je crois que le prochain camp est en avril donc bientôt.
J'ai entendu parler du logiciel Write or die, qui efface le texte déjà écrit si tu t'arrêtes de taper un certain temps. Moi je trouve le principe stressant, mais ça peut peut-être te pousser à taper sans corriger en même temps tes phrases.
Aussi, dis-toi qu'une scène ou un roman, ça se construit dans un ensemble. Une phrase toute seule peut être sublime mais ne pas fonctionner dans le contexte. Tu ne sauras si tes phrases fonctionnent qu'une fois la scène finie.

Après, tu peux aussi essayer de trouver un juste milieu entre des phrases qui ne te plaisent pas du tout et des phrases qui te paraissent acceptables. Au fond tu peux corriger en écrivant, c'est toujours ça de moins (même si tu l'auras un peu mauvaise si au final, il y a des trucs que tu décides de supprimer ou de modifier). Mais si tu vois que ça t'empêche d'avancer, il faut arrêter et écrire la suite, même si ça te paraît pas top. Tu auras peut-être plus de facilités à corriger une fois tout écrit qu'avant.

EDIT : autre chose qui me motivait bien à une époque (ce que je faisais avant les challenges), c'était de ne m'autoriser à relire mon chapitre qu'après l'avoir fini. En gros, je relisais le chapitre une fois après l'avoir écrit, puis j'écrivais le suivant, et je ne m'autorisais à tout relire qu'une fois le roman fini. Je ne sais pas pour toi, mais j'aime bien lire surtout les passages que j'aime bien, et m'interdire de les lire justement tant que ça n'a pas avancé me motivait.
(tu peux faire des variantes, genre ce que je faisais en contrôle sur table en prépa : je ne m'autorisais à manger un gâteau qu'après avoir écrit une partie... tu peux par exemple décider que quand tu as achevé par exemple trois chapitres, tu as le droit à une religieuse au chocolat... même si c'est pas bon pour la ligne)
Modifié en dernier par NaNa le sam. mars 07, 2020 4:39 pm, modifié 1 fois.
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Macada
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Macada »

Pour mon cas (^^), je plussoie dans les exercices de "lâcher prise", comme se donner pour objectif d'écrire un maximum de mots (Nano, ou pendant un temps donné) sans tenir compte de la forme ni (autant que possible) du fond.
Dans la même veine de "lâcher prise", au besoin, quand ma séance ne veut pas démarrer, je la fais à la main avec une feuille de brouillon (récupération de feuilles jetées car l'un des côtés est imprimé). L'idée, c'est d'une part que je peux écrire des mochetés puisque le support est moche, d'autre part, comme il va falloir recopier sur machine ce que j'écris, eh bien, ce sera à ce moment-là que j'arrangerai/corrigerai.

Je n'arrive toujours pas à 100% à ne pas m'occuper de forme lors du 1er jet, mais les progrès que j'ai fait me permettent désormais de produire des romans à un rythme qui me convient. :yata:

Et en sus, quand je mets le point final, comme j'ai tout de même pas mal retravaillé le texte au fur et à mesure de son écriture, la version obtenue est quasiment soumettable. ^^
Car finalement, ce n'est pas corriger/retravailler lors du 1er jet qui est le problème, c'est d'être bloquée par trop de perfectionniste. Et la solution n'est pas de ne plus l'être du tout, mais de l'être moins, non ?
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Tsumire
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Tsumire »

Je souffre du même syndrome, mais je commence à me soigner.
J'ai eu un vrai blocage à la fin de mon premier cycle Cocyclics, car j'étais comme paralysée par la peur de mal écrire, de devoir tout reprendre, etc. Je crois que ça remonte à plus de 10 ans, maintenant. Et, pour être honnête, j'ai terminé un seul écrit depuis ces dix années, l'année dernière d'ailleurs.
Mais, des solutions existent, heureusement ^^
Comme Macada, écrire sur du papier m'a beaucoup aidée à lâcher prise, justement.
J'avais d'ailleurs choisi un papier très grossier, vraiment brouillon, pour m'autoriser à raturer, à gribouiller à tout bout de champ. Et, c'est venu. J'ai écrit des scènes à une vitesse folle. Je me suis rendue compte que j'avais beaucoup trop retenu en moi l'histoire au nom de la forme. Après, ça me fait un sacré boulot de réécriture, pour être honnête, mais j'ai vraiment été heureuse d'avoir terminer mon premier jet ; mon histoire existait bel et bien.
Donc, faut pas rester bloqué aussi longtemps, hein, mais trouver une solution qui te convienne pour te libérer un peu de la pression du "joli".
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yks
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par yks »

J'ai quelques problèmes techniques quant à la rédaction d'un brouillon, ou même simplement, d'un premier jet. J'ai tendance à passer des heures sur un paragraphe, alors que ce n'est que la première fois que j'écris la scène en question. Je n'arrive pas à me concentrer sur le fond dans un premier temps, et retravailler la forme plus tard, car j'ai tout de suite ce besoin de faire des phrases "impeccables", quitte à perdre un temps fou sur un détail.

Cela m'embête quelque peu, car je sais que la plupart (si ce n'est tous) des auteurs réalisent des brouillons et des premiers jets. Avez-vous des conseils pour m'aider à arrêter de me focaliser sur la forme ? Est-ce que d'autres grenouilles par ici ont le même problème que moi ?


Je pense que cela va dépendre des scènes que tu es en train d’écrire. Je suis d’accord qu’un premier jet sera toujours bon à reprendre sur la totalité, ceci dit, avec plus ou moins de travail à effectuer. Je ne pense pas qu’un premier jet puisse être mené comme un sprint, alors que le fait d’écrire s’apparente plus à un marathon.

Si tu as planifié ton récit, tu dois à peu près savoir où tu vas arriver et s’il faut attarder ou non sur les scènes que tu vas écrire. Personnellement, j’essaie de débroussailler en amont et je réalise des "fiches de préparation" sur les deux ou trois chapitres à venir : Quel est avant tout l’objectif de la scène ? Quel est le narrateur ou le personnage de point de vue ? D’où part-on et pour aller vers où ? Est-ce qu’il y a quelque chose d’essentiel, un lieu particulier ou un personnage nouveau à introduire ? Ou s’agit-il d’une scène de transition ? Par quels moyens puis-je retranscrire tout cela ?

Pendant que je réfléchis à l’après, je rédige ce qui a déjà fait l’objet d’une préparation antérieure. C’est une scène de transition avec X et Y : je fonce. Je dois introduire Z qui va jouer un rôle important par la suite : il faut soigner cela vis-à-vis du lecteur et je m’attarde. Là, je revois dix fois mes phrases et je retravaille le chapitre dès qu’il est terminé. Pour moi ce n’est pas du temps perdu : je caractérise le personnage jusqu’à le rendre concret pour moi et le lecteur. Pareil pour un lieu important. Si je ne mets que trois réverbères et deux platanes, je risque après de manquer de souffle pour décrire ce qui se passera dans un décor aussi pauvre.

Après, il y a le type de scène. La scène d’action, il faut l’écrire vite, en urgence, sans prendre le temps d’analyser si crochet convient mieux qu’uppercut. La scène mystique ou la grande scène d’amour, c’est sûr qu’il faut soigner chaque détail.

Cela n’empêchera pas, à l’heure de la réécriture, de tout reconsidérer. Alors oui, des phrases impeccables, dans certaines situations peuvent orienter le travail vers une direction précise,esthétique pourquoi pas si le propos s'y prête, surtout lorsqu’il s’agit de rendre une atmosphère. Maintenant, s’il s’agit de rédiger du beau texte juste pour faire beau alors que cela ne sert à rien, c’est effectivement perdre son temps. :wtf:

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Vanilumi
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Vanilumi »

Je prends également mon cas, comme je suis perfectionniste et très mentaliste (je suis capable de me passer et repasser en boucle une scène à l'infini dans ma tête avant de réussir à l'écrire, et pas toujours très bien d'ailleurs), j'aime aussi beaucoup repasser sur les phrases que j'écris. Si je reprends mon exemple sur Luciole, j'ai passé un temps fou sur la présentation de Dragomir car je voulais qu'elle soit parfaite, et que je ne parvenais pas à avancer tant qu'il n'y aurait pas suffisamment de féérie dans l'extrait. C'est la première fois que je ressentais ça, et je pense que c'est dû au personnage. Un ami qui me bêta-lit régulièrement a dû m'aider à dépasser mon blocage (avec des suggestions, etc) et une fois qu'on a réussi à avoir tous deux quelque chose qui me satisfaisait, j'ai pu passer à la suite. Et pour éviter de repasser un autre temps fou sur les scènes qui suivirent, j'ai évité de parler de mon texte à l'ami en question (il est aussi perfectionniste que moi mais adore me lire :lol: ) pour me concentrer sur l'écriture (avec des oeillères !) Au final, si on se dit, en effet, que le premier jet ne sera pas aussi parfait que prévu, l'écriture coule toute seule (même si j'essaie toujours d'avoir un rendu qui me plaît dans Luciole, cela dit, c'est un écrit particulier).

Ce qui est curieux, c'est que je n'ai pas du tout la même approche pour Le Moineau Tigré. J'ai écrit le premier jet du prologue quasi d'une traite, comme je l'avais fait pour les quatre premiers chapitres (avec une évolution du style dedans qui, au final, vont me conduire à réécrire a minima les deux premiers) et je le relis seulement maintenant (avec l'aide des grenouilles). Au fil de ma relecture (et des remarques qu'on me fait, y compris de mon BL externe et ami), je jette sans remords pas mal de choses, je reviens sur des détails oubliés (sa barbe naissante, par exemple :mrgreen: ) et je rajoute des choses (je suis en train de réfléchir à comment intégrer une scène de vol en lieu et place d'une autre scène, très oubliable celle-ci). J'ai l'impression de faire un deuxième jet sur le premier jet en somme, et de ne plus refaire le même texte :lol: Mais ça stimule.

Tout ça pour dire que suivant le texte, il ne faut pas trop se tracasser. On peut être perfectionniste sur les premiers paragraphes pour nous aider à se lancer (si on en ressent le réel besoin) mais qu'il faut apprendre à lâcher prise pour laisser l'écriture se faire dans son entier et éviter de se frustrer (je me sens frustrée quand je n'avance pas aussi bien que je le devrais par rapport au scénario déroulé dans ma tête, par exemple). Le tout est de trouver le bon équilibre entre les deux et, bien sûr, on peut s'autoriser à repasser une scène en revue après qu'on l'ait écrite complètement, si ça nous chante. Comme ça, on a le sentiment d'avancer et, en même temps, on peut peaufiner ses paragraphes.
~ Papillon virevoltant au gré des flots et de ses envies... ~

Le Moineau Tigré ou l'essai pitoyable d'un personnage de narrer son passé à des parents indécis (challenge en cours)

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Ari
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Ari »

Wow, merci beaucoup tous le monde pour votre soutiens et vos conseils !

Je pense que ça va beaucoup m'aider, pour la suite de mon challenge notamment.

Effectivement, il faut que j'arrête de me mettre la pression dés le début pour faire un truc joli, et me concentrer à vraiment raconter mon histoire. C'est vrai que finalement, c'est ça qui est le plus amusant dans l'écriture : raconter l'histoire. Les belles tournures et tout ça, personnellement, je trouve que c'est fatiguant, même si une fois le travail accompli, j'apprécie beaucoup relire mon texte qui s'enchaîne avec fluidité, sans répétition de structure ou de mot :3 Mais comme l'a dit Shizukan, je pense que c'est ce problème de me focaliser sur la "beauté" de mes phrases qui a fait que j'ai commencer à perdre mon plaisir d'écrire :pleure: C'est vrai que ces dernières années, je n'ai plus le même plaisir qu'avant à écrire. Quelques années auparavant, j'écrivais avec joie, j'avais l'impression de vraiment vivre mes scènes, c'était spontané, très "vivant" (je sais pas comment dire, j'avais vraiment l'impression d'être dans la peau de mon personnage). Maintenant, j'aime toujours écrire, mais ce n'est plus aussi "intense", je me contente de d'écrire pour que ce soit beau à lire. Et c'est vrai qu'avant, j'avais moins de retenue, j'écrivais l'histoire, sans vraiment me soucier des tournures, et j'écrivais sur papier, comme l'on évoqué Macada et Tsumire.

Je ne sais pas si je vais pouvoir réécrire sur papier comme avant, ça changerais beaucoup mes habitudes d'écriture actuelle (quoique, c'est peut-être ce qu'il me faut finalement) mais je vais dans tous les cas travailler activement pour accepter cette idée de brouillon. Comme l'a si bien dit ilham, se focaliser sur la forme dés le début risque de m'empêcher d'améliorer mon texte, et je ne veux surtout pas de ça !
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Narc
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Narc »

Pour aller dans le sens d'une bonne partie de ce qui a été dit au-dessus, le tout est d'arriver à trouver la méthode "faite pour soi".

Perso :
- Je ne suis pas du tout pressé, et ça ne me dérange pas de n'écrire qu'un seul paragraphe lors d'une session écriture. Ce dont j'ai besoin, c'est d'un projet qui me tienne sur le temps, sur lequel je peux rêver et réfléchir. Pas d'aller vite. Et je n'ai pas l'impression que ça nuit à ma créativité.
- J'ai effectivement remarqué qu'il était beaucoup plus simple pour moi de me laisser aller et de mettre de côté le style, les tournures de phrase et le bon mot lorsque j'écris sur papier
- Certains ont dit que le premier jet était toujours pourri : je ne suis pas tout à fait d'accord. Je passe beaucoup de temps à poser l'intrigue, l'univers, les personnages au début, donc forcément j'ai moins de déchets que ceux qui se lancent à corps perdu dans l'écriture
- Entre deux sessions d'écriture, des fois éloignées de plusieurs jours, je continue malgré tout de penser au roman, à une scène, à la logique de l'histoire, ce qui fait qu'une fois que j'écris je sais à peu près où je vais et je n'ai pas l'impression de m'éparpiller. Du coup, à nouveau, il y a moins de déchets
- Je suis quelqu'un qui a besoin de trouver le bon mot, le bon rythme, avant de passer à la suite, surtout pour les passages cruciaux. Je me relis beaucoup. Mais à nouveau, je n'ai pas l'impression que ça nuit à ma créativité. Lorsque je n'arrive pas à écrire, c'est surtout que je n'ai pas l'énergie ou que j'ai la tête ailleurs

Voilà pour ma contribution. J'espère que tu trouveras la manière d'écrire qui te convient :)
Filleul de Volandos, Rôdrey et Trambert :ange: et fier parrain de Volandos :fouet:

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ilham
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par ilham »

Narc a écrit :
dim. mars 08, 2020 6:53 pm
- Certains ont dit que le premier jet était toujours pourri : je ne suis pas tout à fait d'accord. Je passe beaucoup de temps à poser l'intrigue, l'univers, les personnages au début, donc forcément j'ai moins de déchets que ceux qui se lancent à corps perdu dans l'écriture
- Entre deux sessions d'écriture, des fois éloignées de plusieurs jours, je continue malgré tout de penser au roman, à une scène, à la logique de l'histoire, ce qui fait qu'une fois que j'écris je sais à peu près où je vais et je n'ai pas l'impression de m'éparpiller. Du coup, à nouveau, il y a moins de déchets
- Je suis quelqu'un qui a besoin de trouver le bon mot, le bon rythme, avant de passer à la suite, surtout pour les passages cruciaux. Je me relis beaucoup. Mais à nouveau, je n'ai pas l'impression que ça nuit à ma créativité. Lorsque je n'arrive pas à écrire, c'est surtout que je n'ai pas l'énergie ou que j'ai la tête ailleurs

Voilà pour ma contribution. J'espère que tu trouveras la manière d'écrire qui te convient :)
J'ai dit aussi que ceux qui préparaient beaucoup et notamment qui avaient un plan, avaient certainement moins de problèmes de correction ;) Je pense que c'est vrai globalement, même si j'ai expérimenté le contraire. Les textes, au moins les nouvelles, que j'ai pondues d'une traite, sur une impulsion, une émotion, et sans presque de préparation, ont toujours été les meilleurs et les plus propres... comme quoi, non, se jeter à corps perdu, ne signifie pas écrire d'une façon systématiquement plus mauvaise. Ca peut être le cas quand on bacle une scène, qu'on a du mal à écrire, pour avancer, mais ça peut aussi être le contraire.
Mais texte meilleur ou pas à la fin du 1er jet, ça ne dispense pas d'une phase de correction, de réécriture, même si elle peut être plus ou moins intense. Ca c'est très variable d'une personne à l'autre, d'un jour à l'autre, d'un texte à l'autre, d'une scène à l'autre... Ce n'est pas une donné fixée dans le temps à jamais. Je pense qu'on a tous expérimenté le fait d'avoir de très bons passages et d'autres beaucoup plus faibles dans un même texte.

Donc, dire que le 1er jet est toujours pourri, c'est une hyperbole pour dire que quoi qu'il en soit, faudra toujours revenir dessus. On peut s'acharner à faire du mieux qu'on peut, ça n'y changera rien. Il faudra retravailler dessus.
Plus ou moins, je suis d'accord.
Quand je dis pourri, faut pas comprendre que ce soit nul et bon à jeter à la poubelle. Ça veut juste dire, de façon exagérée, que le premier jet est toujours imparfait, même en étant le plus perfectionniste au monde car, ça été dit par plusieurs, au final, on ne peut bien juger de la qualité d'un paragraphe et a fortiori d'une phrase que vis à vis de l'ensemble du texte, à la fin, quand tout est écrit. La phrase, le passage peut être sublime et ne rien apporter au roman ou juste ne pas s'y intégrer, et valser à cause de ça. Et ça, tu ne peux pas le savoir au moment où tu écris, même si tu as pris le temps de préparer, de poser les choses, que tu n'as pas écrit au fil de la plume. Ca peut limiter l'ampleur des travaux, c'est vrai, mais pas les supprimer totalement.
Et c'est une bonne nouvelle ! :yata: Parce que ça veut dire qu'on peut arrêter de culpabiliser sur ce passage qu'on sait foireux. Et ça n'empêche pas d'être perfectionniste. Le moment dévolu à la correction est le Paradis des perfectionnistes ! :hiii:

Mais j'avoue que je fais partie de l'équipe qui prend son pied au 1et jet, en écrivant, découvrant l'histoire ( car pas ou peu de plan). Et ça été très longtemps uniquement que ça. Je ne commence finalement à prendre plaisir à la correction que depuis un ou deux ans. Donc je peux comprendre aujourd'hui qu'on puisse aimer peaufiner ce qu'on écrit, tout de suite, même si moi je ne le fais pas. Je peux voir le plaisir que tu as sans doute à faire cela. Et dans ce cas, c'est chouette, si tu prends ton pied à faire ainsi et que ça fonctionne ! Continue ! :yata: Mais pour le cas présent, c'est visiblement différent. Quand ça devient souffrance, incapacité à avancer, frustration, y'a un problème à résoudre.

Et pour terminer, je trouve que Yks a raison, il est sans doute préférable d'éviter de voir les choses tout en blanc ou noir. Y'a certainement un équilibre à trouver entre les deux (je trace sans m'arrêter ou je prends le temps de ramasser des paquerettes et de compter le nombre de pétales sur le bord du chemin) pour retrouver du plaisir à l'écriture. Le principal étant d'arriver au bout de la promenade et d'avoir apprécié le voyage !
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Narc »

ilham a écrit :
dim. mars 08, 2020 8:50 pm
Hihi, j'avais plus ou moins compris l'exagération ilham, j'espère que tu ne t'es pas senti(e) directement visé(e) ^^

Je suis d'accord que personne, même le plus consciencieux et le plus travailleur des écrivains, ne doit pouvoir se passer de correction. Et vu que c'est une phase que je n'apprécie pas forcément, c'est peut-être une des raisons (et aussi parce que je suis un peu trop perfectionniste) pour lesquelles je passe autant de temps à peaufiner mon premier jet. Mais en faisant cela, je ne me rends sûrement pas service. Car après avoir autant travaillé le premier jet, j'aurai encore plus de mal à accepter qu'on le remette en question j'imagine.

Je suis également d'accord avec toi qu'en écrivant doucement, et en travaillant chaque phrase, je dois certainement perdre en émotion et en spontanéité. Après, les textes que j'écris n'ont pas pour vocation de toucher spécialement le côté émotif du lecteur. Question de style et de personnalité je dirais.

Pour l'instant je n'ai pas été confronté dans l'écriture de mon roman à un gros blocage. Mais s'il survient, j'essaie sûrement différentes techniques pour relancer mon écriture. J'ai un profil un peu particulier : j'ai une grande expérience dans l'écriture, mais aucune dans l'écriture de roman. Je fais un peu les choses à ma sauce, en me faisant confiance, et on verra bien où ça me mène.

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Modifié en dernier par Narc le dim. mars 08, 2020 10:44 pm, modifié 1 fois.
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par Lierachan »

Moi j'ai le même problème. Le mieux c'est de préparer un plan pour savoir au moins ou on va.

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ilham
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Re: Brouillon et premier jet d'un roman, à l'aide

Message par ilham »

Narc a écrit :
dim. mars 08, 2020 9:56 pm
ilham a écrit :
dim. mars 08, 2020 8:50 pm
Hihi, j'avais plus ou moins compris l'exagération ilham, j'espère que tu ne t'es pas senti(e) directement visé(e) ^^
y'a pas de souci !
On va dire que je trouvais ma première réponse pourrie et que j'ai voulu corriger mon 1er jet ! ;)
Je suis d'accord que personne, même le meilleur et le plus travailleur des écrivains, ne doit pouvoir se passer de correction. Et vu que c'est une phase que je n'apprécie pas forcément, c'est peut-être une des raisons (et aussi parce que je suis un peu trop perfectionniste) pour lesquelles je passe autant de temps à peaufiner mon premier jet. Mais en faisant cela, je ne me rends sûrement pas service. Car après avoir autant travaillé le premier jet, j'aurai encore plus de mal à accepter qu'on le remette en question j'imagine.
C'est un risque, en effet. Après, il n'est pas systématique et il existe aussi même si on avance sans trop corriger. Ca dépend beaucoup de chacun, de sa façon de s'attacher à son texte. Ça dépend même du texte lui même ! Il existe des auteurs qui ont peu de rapports émotionnels vis à vis de leur texte et ils peuvent le modifier, le couper à loisir. Moi, je peux être très sentimental et c'est pas une qualité quand on veut corriger ! Mais ça se soigne ! ;)
Je suis également d'accord avec toi qu'en écrivant doucement, et en travaillant chaque phrase, je dois certainement perdre en émotion et en spontanéité. Après, les textes que j'écris n'ont pas pour vocation de toucher spécialement le côté émotif du lecteur. Question de style et de personnalité je dirais.
Non, je n'ai pas dit ça. j'ai dit que, pour ce qui me concerne, mes meilleurs textes (en tout cas en fiction, mais je l'ai connu aussi en écrivant des articles) venaient d'une traite sous le coup d'une émotion. Maintenant, c'est pas universel du tout comme façon de faire. Tu as raison, ça dépend de chacun. Et en plus, on ne peut pas tout le temps fonctionner ainsi (ben ouais, y'a des passages plus chiants que d'autres à écrire et faut quand même les rendre intéressants ! ) Ceci dit, c'est vrai qu'en y réfléchissant, en lisant ta réponse et en te répondant, j'ai toujours considéré que l'expression artistique devait venir de quelque chose de spontané, pas réfléchi. Quand je me mets à réfléchir, y'a des barrières qui se dressent. Mais avec l'expérience, j'ai quand même appris qu'un peu de réflexion ne fait pas de mal pour savoir ce qu'on fait ! cCest encore une histoire de dosage.
Pour l'instant je n'ai pas été confronté dans l'écriture de mon roman à un gros blocage. Mais s'il survient, j'essaie sûrement différentes techniques pour relancer mon écriture. J'ai un profil un peu particulier : j'ai une grande expérience dans l'écriture, mais aucune dans l'écriture de roman. Je fais un peu les choses à ma sauce, en me faisant confiance, et on verra bien où ça me mène.

:nenuphou2: à tous !
Je suis très pragmatique là-dessus. Tant que ça marche, même si ça semble bizarre, pas conventionnel, j'vois pas de raison de changer. C'est ce que je dis à mes élèves : si ta façon de faire fonctionne, ok, j'ai rien à dire. mais si tu ramènes des sales notes c'est que quelque chose cloque et qu'il faut changer ça. Ca sert à rien de continuer à taper dans la vitre comme une pauvre petite mouche qui ne comprend pas ce qu'il se passe. L'intelligence, c'est ça, trouver de nouvelles solutions aux problemes qu'on rencontre ! ;) !
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