Nana a écrit : ↑dim. mai 03, 2020 3:47 pm
Ça t'a aidé, toi, ce genre de questions? Perso, à part me faire des noeuds ai cerveau pour des trucs que j'oublie en commençant l'écriture dans 99% des cas, ça ne m'a jamais servi... je dis pas que ça peut pas servir, hein, mais du coup je m'interroge : qu'est-ce que ça t'a apporté exactement?
Oui ! Ça m'aide à réfléchir de ce qui fait de mon personnage un personnage particulier, tout en l'imaginant dans les situations amenées par ces questions. Par exemple, pour reprendre l'émission préférée, je peux dire qu'X adore regarder le football américain/rugby à la TV. Me dire ça m'amène à penser à la situation et à imaginer une scène en rapport : je vois le personnage X bien affalé dans son sofa comme il faut, les doigts de pied en éventail sur sa table basse, à commenter le match (suivant son déroulement) avec des parts de pizza partout. Et j'essaie de broder une situation autour et d'avancer petit à petit. Ce que ça m'apporte ? De la profondeur au personnage, tout simplement.
La profondeur d'un personnage, ça va plus loin que simplement son vécu (événements dramatiques, relations familiales, etc). Il doit aussi avoir des goûts, des choses qu'il déteste, des phobies peut-être (vertige, peur des souris, peur du noir, peu importe), des tics, des manies. Il y a aussi le caractère du personnage qui rentre en compte (et ça, ça fait aussi partie des questions à se poser). Deux personnages ayant un vécu similaire ne vont pas le vivre de la même façon, parce qu'ils sont différents (dans leur manière d'être et d'appréhender la chose).
J'ai tendance à être assez philosophique quand je pense un personnage, ça ne conviendra évidemment pas à tout le monde. J'aime bien écrire au fil de l'eau, mais aussi continuer à penser en amont.
Faire la biographie d'un personnage de A à Z, c'est plus long mais ça aide bien aussi à avoir une idée globale de sa trame historique. C'est très utile aussi.
Heiji > L'histoire du personnage-flic est en effet intéressante. On a déjà des points d'intérêt, rien qu'avec ce développement-là, c'est vraiment chouette et ça donne envie de savoir (en tant que lecteur) si la réconciliation avec son père se fera ou non au fil des pages (en intrigue secondaire, peut-être ?)
sherkkhann a écrit : ↑dim. mai 03, 2020 5:17 pm
Par exemple, les phobies : pas besoin d'avoir eu une mauvaise expérience pour en déclencher ! J'ai la phobie des crabes, et je ne me suis pourtant jamais fait attaqué par un crabe
A contrario, j'ai été mordu 5 fois par des gros chiens et j'en ai pas peur du tout.
Tout à fait ! J'ai la phobie des hauteurs (vertige) à partir du moment où je grimpe sur une chaise ou un escabeau. Pourtant, je ne suis jamais montée dans un arbre, je ne suis jamais tombée d'une de mes escalades de meuble ou autre. J'ai transposé ça sur un de mes personnages qui a le même souci (pas de déclencheur particulier mais phobie des hauteurs).
Nana a écrit : ↑dim. mai 03, 2020 6:13 pm
On a tous des préférences, c'est normal.
Dans notre écriture comme dans nos lectures.
Perso, ce que j'aime, c'est voir des persos évoluer. Donc que ce soit un perso qui avait tout pour lui et se retrouve dans des situations pas possibles, ou un perso qui tente de se dépatouiller de ses traumatismes, peu m'importe au fond. J'aime quand ils sont des situations qui les poussent à évoluer.
Bon, après, je dis ça, mais je me rends compte que dans mon challenge, je suis plus sur la carte "perso au passé pas très joyeux" (à part Tina; du coup c'est la seule perso de bonne humeur tout le temps
). Mais ça dépend des projets. Comme je disais, j'en ai un autre où ce n'est pas le cas, où ce sont des persos privilégiés qui perdent tout du jour au lendemain. Ou le fameux roman de quand j'avais 15 ans avec mon héroïne "gosse de riche égoïste et désobligeante" qui se retrouve à devoir sauver un monde fantasy si elle veut rentrer chez elle (en vrai, j'aurais peut-être pas dû l'éditer à 'époque, j'aurais fait un truc bien mieux maintenant que je me rends compte de son côté anti-héroïque
).
Tout dépend de ce qu'on fait des persos, en fait.
Oui, en effet
Peu importe au fond, tant que les personnages évoluent au fil du récit, c'est pareil pour moi. Le tout, c'est de varier pour ne pas tomber dans le cliché du pathos dramatique grec antique sur tous ses ouvrages (ou alors c'est juste moi qui aime bien diversifier). Dans mon challenge, mon personnage n'est pas très "joyeux" non plus quant à son passé (il est réservé), pour autant... il n'a pas vécu un génocide et même pour lui, ça reste un détail mineur. Dans un autre projet, j'ai un personnage au passé tourmenté, j'en ai d'autres de plus heureux, etc. En fait, je trouve que l'accumulation de personnages au passé tragique (surtout quand il s'agit du groupe du héros en fait), ça ajoute au gros cliché et ça me fait sortir de l'histoire. Surtout qu'en plus, bien souvent, le "tourment" de leur soit-disant vécu sert à ajouter une profondeur qui n'existe pas, en fait.