Les clichés littéraires

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Heiji
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Les clichés littéraires

Message par Heiji »

Coucou, c'est Heiji ! :youpi:

Voilà, je m'interroge beaucoup sur les clichés littéraires, notamment en fantastique et policier (car j'écris un roman fantastique-policier, d'ailleurs ça a un nom ?). Et je me rends compte que j'use beaucoup de ces clichés :
- le flic alcoolique d'une cinquantaine d'années, séparé, tourmenté par une ancienne enquête
- l'histoire qui commence par la scène de crime
- et dans le genre fantastique, l'héroïne qui est à part et critique le monde entier.

Mais je me demande, par exemple, si je choisis une femme policière d'une trentaine d'années, au couple heureux et à la carrière exemplaire, qu'est-ce qui pourrait donc la rendre intéressante, l'entourer de mystère, pour en faire un personnage complexe ? Peut-être qu'elle essaie de se montrer parfaite, pour cacher ses imperfections ? Les personnages ont un passé avant l'histoire. Et le héros est un peu tourmenté par quelque chose par rapport à son passé et l'histoire va l'amener à évoluer. Mais on me dit que le flic tourmenté, c'est un cliché. Alors, je ne vois pas trop comment l'éviter si c'est le personnage principal.

Si je veux décrire une héroïne qui a toujours était très seule (pas d'amis, petit copain peu présent, famille absente...), et expliquer que c'est surtout son comportement à elle qui ne va pas, sans qu'elle critique sans cesse tout le monde, quelles pistes peut-on explorer pour éviter le cliché ?

Connaissez-vous d'autres clichés à éviter en fantastique ou policier (même si je sais que c'est pas un des genres de prédilection du forum). Des exemples de livres qui parviennent à les détourner ? Car dans ce que je lis, je vois des clichés partout. Je sais qu'on ne peut pas tous les éviter, mais est-ce qu'au final les lecteurs lambdas ne raffoleraient pas de tous ces clichés ?

:merci2:
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Vanilumi
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Re: Les clichés littéraires

Message par Vanilumi »

Et pourquoi forcément partir sur un personnage tourmenté ? Pourquoi ne pas partir sur un personnage heureux (vie de couple/familiale, etc) dont on voit les efforts au quotidien et quelques écueils (monsieur qui oublie toujours de mettre ses chaussettes sales dans la panière, les enfants qui oublient de ranger leurs jeux qui font que l'héroïne se casse la gueule sur une balle/un skate, etc) ? Tu peux toujours bouleverser sa vie au cours du récit si tu le souhaites, bien entendu, et c'est ce qui rendra l'héroïne intéressante : le lecteur va vivre ses tourments avec elle.

Peu importe le genre, je trouve qu'on a tendance à trop jouer avec le pathos des personnages. C'est ça qui en fait un cliché d'ailleurs. Du côté Policier, je pense à Columbo : Columbo a une vie de famille à priori heureuse (on évoque sa femme de temps en temps sans jamais la voir, et ça fait partie de la sympathie qu'on a envers ce personnage) et pourtant il a une motivation à faire son travail : gagner sa croûte déjà et démasquer les criminels pour empêcher d'autres familles que la sienne d'être brisées (par exemple).

Je ne connais pas tous les clichés en fantastique/policier mais j'avoue que j'adore leur tordre le cou, de manière générale, quand je les croise :hihihi: Effet ras le bol sur mes lectures, je crois bien.
~ Papillon virevoltant au gré des flots et de ses envies... ~

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ilham
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Re: Les clichés littéraires

Message par ilham »

Ah les clichés...

Premier conseil, lire beaucoup dans le genre où tu écris pour connaitre ce qui s'écrit, se fait.

ensuite, je ne sais pas quel âge tu as, depuis quand tu écris... mais j'ai envie de dire que les clichés c'est pas forcément le plus important quand on débute. On a tant de choses à apprendre... alors s'embêter à choisir des personnages dont on n'a pas envie... C'est se rajouter un boulet au pied et être assuré de jamais terminé le récit.
Déjà ça, relativiser le problème. Faut en etre conscient, mais pas que ça t'immobilise sur une histoire que t'as envie d'écrire. Vaut mieux écrire une histoire avec un personnage cliché que ne rien écrire du tout, j'estime. On apprend en faisant.

Donc d'abord, faut que le personnage te plaise. Tu vas passer des centaines, voire des milliers d'heures avec lui. Faut qu'il t'intéresse vraiment ! (je ne dis pas aimer parce qu'on peut avoir des personnages tout à fait opposés à ce qu'on est, à nos valeurs) C'est pas un petit ami, mais presque ! ;) Tu vas le connaitre intimement ton personnage, le faire évoluer. S'il t'ennuie, c'est mal parti !

Perso, y'a des personnages qui ne m'intéressent absolument pas. Je ne me force pas !

Et donc si c'est un mec de 50 ans, c'est un mec de 50 ans ! Ne te l'interdis pas par principe.
Ensuite, fais des recherches sur comment construire un personnage, sur la psychologie. Creuse vraiment ton sujet. Parce qu'un flic de 50 ans divorcé et alcoolique peut ne pas ressembler du tout à un autre flic divorcé et alcoolique de 50 ans !
Ton personnage doit être humain avec de multiples facettes, des défauts, des qualités, des désirs, des choses qu'il n'aime pas. Sa vie ne tourne pas entièrement autour de son ex et de la bouteille. Apporte lui des choses que seule toi peut imaginer. Je ne sais pas, fous lui des phobies, des hobbys, un mode de vie particulier, des particularités physiques ou culturelles, fais lui aborder des sujets qui t'intéressent... et on oubliera que c'est un cliché.

Pareil pour l'héroïne, tu peux avoir un personnage solitaire parce qu'elle souffre d'une phobie sociale, qu'elle est autiste, ou même simplement introvertie sans pour autant en vouloir au monde entier ( ce ne sont que des exemples. Penche toi sur la psychologie, les troubles psychiatriques, tu auras une source d'inspirations immense !).

Je crois vraiment que le problème des personnages cliché, c'est plus un souci de construction, de richesse du personnage que de cliché en soi. Sinon, on n'aurait pas autant de polars...

Et sinon, démarrer par la scène de crime ne me dérange pas a priori. Tous les romans ne démarrent pas ainsi. Après, faut voir le reste pour juger.
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sherkkhann
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Re: Les clichés littéraires

Message par sherkkhann »

Je suis d'accord avec Ilham. Je trouve que les personnages clichés dénotent un manque de profondeur dans la construction du personnage. Idem pour les intrigues / BG... Si ton personnage est bien construit, cohérent, profond, il peut avoir 50 ans et être alcoolique, personne ne se dira que c'est un affreux cliché. Par contre, s'il n'est QUE un mec de 50 ans alcoolique, là oui, ça va nous sauter aux yeux. Il peut être tellement plein d'autres choses à côté ! 50 ans, alcoolique (a quel degré ? il tape sa femme et ses gosses en étant raide mort, ou il a l'alcool rigolo et boit de la bière au petit-dej ? ) il peut aussi être homo et battre son copain sous l'emprise de l'alcool, être un jardinier passionné et passer 10h par semaines à bichonner ses plants de tomates, il peut être handicapé, avoir de la famille handicapé (enfant, frère, soeur...) être passionné d'astronomie ou que sais-je. Bref, tu peux absolument tout combiner pour obtenir un perso super, même en partant d'un cliché.

Edit : pour moi, y'a pas de clichés à éviter. Par exemple, un cliché qui m'horripile en fantastique, c'est le vampire qui mord sa / son partenaire quand ils font l'amour. Et pourtant... si l'auteur me donne une explication cohérente, je signe ! Mais mordre pour mordre, juste parce que tous les auteurs le font dans leurs romans, ça, je ne peux pas.

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NaNa
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Re: Les clichés littéraires

Message par NaNa »

Niveau cliché, je dirais peut-être la femme fatale (séduisante et pas très nette), le flic un peu sombre limite avec les règles (mais que la hiérarchie laisse faire quand même tout en grimaçant).

Je suis du même avis que ilham et sherkkhan. Les clichés en soi ne sont pas un problème, c'est la façon de les traiter qui fera que ça a de la profondeur ou non.
Le cliché du flic alcoolique tourmenté par ses enquêtes, pour moi, ça fait cliché parce que c'est souvent fait de façon gratuite, sans aucune profondeur ni rien. C'est juste un truc qu'on pose là, sans expliquer vraiment pourquoi ou creuser.
Et si tu prends le contre-pied juste pour ne pas être cliché, ça me fera le même effet : l'impression que c'est comme ça juste pour pas faire cliché, et pas parce que c'est logique que ce personnage soit comme ça.

Et puis, si on y réfléchit : tu peux rattacher à peu près tous les persos qui existent à des clichés. Si tu prends un livre que tu aimes et que tu essayes de rattacher certains persos à des clichés, je suis sûre que tu y arrives. Dans le Trône de fer, par exemple : il y a la noble innocente (Sansa), la guerrière rebelle (Arya), le prince qui se croit tout permis (Joffrey), le jeune héros honorable (Robb, Jon), la femme manipulatrice (Cerseï), le mal aimé cynique (Tyrion)... et je peux continuer. Mais en même temps, quand tu lis, tu n'as pas l'impression d'être face à des clichés, parce que la psychologie est travaillée, parce que les personnages évoluent. Tu vois que les personnages sont travaillés et qu'ils ne sont pas seulement ce cliché, et que c'est leur histoire personnelle qui les a menés là. Et ils ont d'autres caractéristiques que ces seuls clichés.
Heiji a écrit :
dim. mai 03, 2020 10:46 am
Si je veux décrire une héroïne qui a toujours était très seule (pas d'amis, petit copain peu présent, famille absente...), et expliquer que c'est surtout son comportement à elle qui ne va pas, sans qu'elle critique sans cesse tout le monde, quelles pistes peut-on explorer pour éviter le cliché ?
Y a plein de pistes à explorer : elle peut rejeter les autres, faire des blagues blessantes sans s'en rendre compte, préférer la solitude a la compagnie d'autrui... comme dit ilham, tu peux trouver des pistes en te renseignant en psychologie, même sans aller à lui donner un trouble psychologique ou psychiatrique. D'ailleurs, même si tu pars finalement sur une héroïne qui critique le monde entier : pourquoi fait-elle ça? Il y a une raison j'imagine.
Heiji a écrit :
dim. mai 03, 2020 10:46 am
Mais je me demande, par exemple, si je choisis une femme policière d'une trentaine d'années, au couple heureux et à la carrière exemplaire, qu'est-ce qui pourrait donc la rendre intéressante, l'entourer de mystère, pour en faire un personnage complexe ? Peut-être qu'elle essaie de se montrer parfaite, pour cacher ses imperfections ? Les personnages ont un passé avant l'histoire. Et le héros est un peu tourmenté par quelque chose par rapport à son passé et l'histoire va l'amener à évoluer. Mais on me dit que le flic tourmenté, c'est un cliché. Alors, je ne vois pas trop comment l'éviter si c'est le personnage principal.
Est-ce que c'est forcément le tourment qui crée un personnage complexe? C'est un ressort courant, parce que quand les personnages ont connu des drames, ça crée souvent de l'empathie pour eux. Mais ce ne sont pas les seules choses qui rendent les personnages intéressants ou complexes, heureusement! Je suis sûre que dans ton entourage, tu as pleine de personnes intéressantes, et elles n'ont pas subi de traumatisme ou autre. C'est pareil pour les personnages.
Une façon de faire peut être d'explorer les conflits de tes personnages, ou alors ses objectifs. Que veut-il et que fait-il pour obtenir ce qu'il veut? Quels obstacles se dressent sur sa route et comment les surmontent-ils? Dans ton cas, tu peux t'interroger sur le rôle qu'occupe son boulot dans sa vie (une vocation, un boulot alimentaire? comment se conjuguent boulot et vie personnelle? quels objectifs de vie en dehors du travail? est-ce que l'enquête rappelle des moments de sa vie?). Bref, tu as de quoi faire. N'importe quel perso peut être intéressant je pense, il faut seulement le creuser suffisamment.
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sherkkhann
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Re: Les clichés littéraires

Message par sherkkhann »

Nana a écrit :Est-ce que c'est forcément le tourment qui crée un personnage complexe? C'est un ressort courant, parce que quand les personnages ont connu des drames, ça crée souvent de l'empathie pour eux. Mais ce ne sont pas les seules choses qui rendent les personnages intéressants ou complexes, heureusement!
Je suis tout à fait d'accord ! Un personnage peut ne rien avoir vécu de particulier et être hyper intéressant ! Même les "méchants" peuvent l'être sans raisons particulières, juste parce que les cons, ça existent, et pas besoin de trauma pour l'être.
Autant, je comprends pourquoi les lecteurs s'attachent aux perso tourmentés, autant personnellement, c'est le genre de personnage qui me gonflent assez vite, surtout quand il les accumulent.

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Kashiira
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Re: Les clichés littéraires

Message par Kashiira »

Tout ou presque a déjà été dit. J'ai surtout l'impression que tu parles d'archétype plutôt que de cliché.

Un cliché, c'est dans un film d'horreur, le gars qui va voir seul (évidemment) d'où vient le bruit inquiétant qu'ils viennent d'entendre (plutôt que de remonter dans la voiture et de se barrer de là au plus vite).

Un archétype, tu vas pouvoir le construire, l'approfondir pour qu'il devienne une vraie personne, avec des tourments de vraie personne qui vont éclairer la personne qu'il est au moment où tu débutes l'histoire. Et pour ton personnage féminin, on peut être heureux même avec ses propres fêlures. Le bonheur, ça se construit et quand son bonheur va voler en éclats, elle agira de manière logique avec le passé que tu lui auras construit.

En fait, je me rends compte que ce que j'écris là, ça compte surtout pour les architectes. Pour moi, cette méthode-là pourrait fonctionner mais pas en amont de l'écriture. Du coup, tu es plutôt du genre à te lancer dans l'écriture à la wannagain avec juste une esquisse de départ en tête (et parfois même rien) ? Ou tu es du genre à tout construire patiemment avant de mettre le premier mot sur papier ? Ou quelque part entre les deux ? ^^ Parce que du coup, même si prendre un cliché et le transformer en vraie personne avec ses failles, ses désirs, ses besoins et ses forces, reste bon pour n'importe quelle méthode la manière pour y arrive changera selon que tu écrives au fil de ton inspiration (et donc, tu fais connaissance en direct avec ton personnage) ou que tu préfères une préparation avant de te lancer (et donc, tu construis ton personnage en avance).

:heart: :heart: :heart:

Imagine un peu qu'on ne puisse plus mettre de dragon dans un roman de fantasy parce que les dragons, c'est quand même vachement cliché. Ou un vampire/loup garou dans un roman fantastique...

Ce serait dommage.

Perso, j'aurais tendance à te dire : lance-toi. Tant pis si c'est cliché, ce qui compte, c'est que tu y prennes du plaisir et que tu aies le personnage qui te semble le meilleur pour ton histoire ! :heart: :heart:
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ilham
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Re: Les clichés littéraires

Message par ilham »

sherkkhann a écrit :
dim. mai 03, 2020 1:33 pm
Nana a écrit :Est-ce que c'est forcément le tourment qui crée un personnage complexe? C'est un ressort courant, parce que quand les personnages ont connu des drames, ça crée souvent de l'empathie pour eux. Mais ce ne sont pas les seules choses qui rendent les personnages intéressants ou complexes, heureusement!
Je suis tout à fait d'accord ! Un personnage peut ne rien avoir vécu de particulier et être hyper intéressant ! Même les "méchants" peuvent l'être sans raisons particulières, juste parce que les cons, ça existent, et pas besoin de trauma pour l'être.
Autant, je comprends pourquoi les lecteurs s'attachent aux perso tourmentés, autant personnellement, c'est le genre de personnage qui me gonflent assez vite, surtout quand il les accumulent.
C'est sans doute très personnel, parce que moi ce sont les personnages avec une vie lisse, sans traumatismes, qui me gonflent... je ne pourrais jamais écrire sur un personnage qui n'a rien vécu de particulier et vit tranquillou. Faut qu'il y ait une faille, un truc qui va pas droit, sinon je m'ennuie.
Kashiira a écrit :
dim. mai 03, 2020 1:36 pm
Tout ou presque a déjà été dit. J'ai surtout l'impression que tu parles d'archétype plutôt que de cliché.

Un cliché, c'est dans un film d'horreur, le gars qui va voir seul (évidemment) d'où vient le bruit inquiétant qu'ils viennent d'entendre (plutôt que de remonter dans la voiture et de se barrer de là au plus vite).

Un archétype, tu vas pouvoir le construire, l'approfondir pour qu'il devienne une vraie personne, avec des tourments de vraie personne qui vont éclairer la personne qu'il est au moment où tu débutes l'histoire.
Oui, c'est ça en fait, des archétypes !
Modifié en dernier par ilham le dim. mai 03, 2020 1:44 pm, modifié 1 fois.
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Kashiira
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Re: Les clichés littéraires

Message par Kashiira »

ilham a écrit :
dim. mai 03, 2020 1:38 pm
sherkkhann a écrit :
dim. mai 03, 2020 1:33 pm
Nana a écrit :Est-ce que c'est forcément le tourment qui crée un personnage complexe? C'est un ressort courant, parce que quand les personnages ont connu des drames, ça crée souvent de l'empathie pour eux. Mais ce ne sont pas les seules choses qui rendent les personnages intéressants ou complexes, heureusement!
Je suis tout à fait d'accord ! Un personnage peut ne rien avoir vécu de particulier et être hyper intéressant ! Même les "méchants" peuvent l'être sans raisons particulières, juste parce que les cons, ça existent, et pas besoin de trauma pour l'être.
Autant, je comprends pourquoi les lecteurs s'attachent aux perso tourmentés, autant personnellement, c'est le genre de personnage qui me gonflent assez vite, surtout quand il les accumulent.
C'est sans doute très personnel, parce que moi ce sont les personnages avec une vie lisse, sans traumatismes, qui me gonflent... je ne pourrais jamais écrire sur un personnage qui n'a rien vécu de particulier et vit tranquillou. Faut qu'il y ait une faille, un truc qui va pas droit, sinon je m'ennuie.
On a tous des failles. Personne ne vit tout tranquillou. Il suffit de creuser un peu sous la surface. :heart:
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Re: Les clichés littéraires

Message par ilham »

Oui, c'est vrai Kashiira...
Je crois que personne ne vit sans traumatismes, finalement. Sauf qu'il ne s'agit pas forcément d'un viol, une catastrophe, etc... on a trop tendance à réduire le traumatisme à de gros trucs bien visibles, c'est certain.
Après, les problèmes d'une trentenaire addict à la mode, vivant dans son appart haussmanien, de base, ne vont pas me faire frémir, quoi... :wamp:
D'un autre côté, ça dépend aussi de ce qu'on écrit... tu la projettes dans un monde fantastique où elle va devoir abandonner son vernis à ongles, oui, ça devient tout de suite plus intéressant ! Pour moi...
J'ai besoin d 'être en empathie à la base avec les personnages et faut pour ça qu'il leur arrive des trucs qui m'intéressent ou me touchent. Et la mode, franchement ! :wamp:
J'ai p'tre tort. Ça me fait peut-être des oeillères... mais même en lecture (où je suis un peu plus ouverte) j'ai essayé de lire des polars ayant lieu dans la bourgeoisie ( un auteur connu, je ne me souviens plus de son nom). C'était très bien fait, mais je m'ennuyais férocement ! Ouais des personnages assez lisses, avec des soucis lambdas, en dehors du crime... pourtant ce sont des best sellers ! C'est pas de la merde, quoi, comme romans ! Mais moi, non, ça passe pas...
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Re: Les clichés littéraires

Message par Heiji »

Eh bien, merci pour vos supers réponses, ça me remonte le moral. J'étais en dépression là :pleure:

Je viens juste de m'inscrire sur le forum. J'ai effectué ma présentation, pour ceux qui n'ont pas encore vu. Alors, je vais répondre à vos commentaires. C'est très enrichissant en tout cas. J'espère que pour vous aussi.
Vanilumi a écrit :
dim. mai 03, 2020 11:13 am
Et pourquoi forcément partir sur un personnage tourmenté ?
C'est par rapport à un livre que j'ai lu sur les techniques d'écriture, Anatomie du scénario de John Truby. Il dit que toutes les bonnes histoires ont un spectre, c'est-à-dire l'ensemble des événements qui se sont produits dans la vie du héros avant l'histoire que l'on raconte.
"Le spectre est un événement du passé qui continue de hanter le héros dans le présent. C'est une blessure encore ouverte qui est souvent la source de la faiblesse morale et psychologique du héros. Le spectre permet d'élargir le développement psychologique du héros en le faisant commencer avant le début de l'histoire. Le spectre est un développement majeur des fondations de l'histoire. On peut également considérer ce spectre comme l'adversaire interne du héros. C'est la grande peur qui l'empêche d'agir. Cela agit contre un contre-désir.
Les événements constitutifs du spectre sont rarement évoqués dans les premières scènes. Il est bien plus courant qu'un autre personnage expose et explique le spectre du héros au cours du premier tiers de l'histoire. En de rares occasions, le spectre est exposé au cours de la prise de conscience, c'est-à-dire vers la fin du récit. Mais il s'agit en général d'une mauvaise idée car le spectre (le pouvoir du passé) domine alors l'histoire et continue de tout tirer vers l'arrière."

J'avoue que cette idée m'avait plu et que je l'ai appliquée à mes histoires. Mais j'ai peut-être pas bien compris comment l'utiliser.
ilham a écrit :
dim. mai 03, 2020 11:32 am
Vaut mieux écrire une histoire avec un personnage cliché que ne rien écrire du tout, j'estime. On apprend en faisant.
Oui, je suis d'accord. C'est que j'avais envoyé une nouvelle à un éditeur avec un flic qui était sous anti-dépresseur et le comité de lecture m'a répondu en gros que c'était vu et revu donc mon histoire poubelle, dès le départ. J'ai juste eu un commentateur qui a apprécié mon personnage. Mais j'adore mettre des bâtons dans les roues à mes personnages pour voir comment ils vont s'en sortir. Pour l'instant, à part les addictions et les problèmes psychologiques, je ne vois pas trop comment faire. J'observe les personnes autour de moi et moi-même et on est rarement dans le bonheur absolu, au quotidien. Enfin voilà, ces retours m'ont complètement démoralisé. Je sais que j'ai des progrès à faire, mais c'était violent. J'ai eu l'impression qu'on allait venir me chercher pour me conduire au bûcher.
ilham a écrit :
dim. mai 03, 2020 11:32 am
Donc d'abord, faut que le personnage te plaise. Tu vas passer des centaines, voire des milliers d'heures avec lui. Faut qu'il t'intéresse vraiment ! (je ne dis pas aimer parce qu'on peut avoir des personnages tout à fait opposés à ce qu'on est, à nos valeurs) C'est pas un petit ami, mais presque ! ;) Tu vas le connaitre intimement ton personnage, le faire évoluer. S'il t'ennuie, c'est mal parti !
Eh bien, pour mon roman j'ai écrit un premier jet et effectué déjà une réécriture. Je me laisse en effet porter par les personnages, les laisser prendre leurs décisions. C'est ce qui m'amuse. Et je suis d'accord, je me vois mal changer les personnages aussi radicalement. L'histoire est née à partir d'eux et non l'inverse.
ilham a écrit :
dim. mai 03, 2020 11:32 am
Ensuite, fais des recherches sur comment construire un personnage, sur la psychologie. Creuse vraiment ton sujet. Parce qu'un flic de 50 ans divorcé et alcoolique peut ne pas ressembler du tout à un autre flic divorcé et alcoolique de 50 ans !
Ton personnage doit être humain avec de multiples facettes, des défauts, des qualités, des désirs, des choses qu'il n'aime pas. Sa vie ne tourne pas entièrement autour de son ex et de la bouteille. Apporte lui des choses que seule toi peut imaginer. Je ne sais pas, fous lui des phobies, des hobbys, un mode de vie particulier, des particularités physiques ou culturelles, fais lui aborder des sujets qui t'intéressent... et on oubliera que c'est un cliché.
Merci, c'est vrai que je n'avais pas pensé à explorer les multiples facettes du personnage et ainsi que l'histoire ne tourne pas uniquement autour de sa "facette-cliché". Je vais explorer ça.
sherkkhann a écrit :
dim. mai 03, 2020 12:08 pm
il peut aussi être homo et battre son copain sous l'emprise de l'alcool, être un jardinier passionné et passer 10h par semaines à bichonner ses plants de tomates, il peut être handicapé, avoir de la famille handicapé (enfant, frère, soeur...) être passionné d'astronomie ou que sais-je. Bref, tu peux absolument tout combiner pour obtenir un perso super, même en partant d'un cliché.
Merci pour tes exemples. J'y vois un peu plus clair.
Nana a écrit :
dim. mai 03, 2020 1:03 pm
Et si tu prends le contre-pied juste pour ne pas être cliché, ça me fera le même effet : l'impression que c'est comme ça juste pour pas faire cliché, et pas parce que c'est logique que ce personnage soit comme ça.
Oui, c'est vrai. Ça ne me tente pas trop de faire ça, à vrai dire.
Nana a écrit :
dim. mai 03, 2020 1:03 pm
D'ailleurs, même si tu pars finalement sur une héroïne qui critique le monde entier : pourquoi fait-elle ça? Il y a une raison j'imagine.
Oui, alors elle se sent rejetée par les autres donc au lieu de voir que c'est elle qui a un problème, elle se dit que les autres ont forcément vendu leur âme au diable. Elle reproche aux autres leur critique, mais ne se rend pas compte qu'elle fait pareille. Au final, j'explique qu'elle se critique aussi elle-même, ne s'aime pas, ce qui fait que les autres ne peuvent l'aimer.

Pour mon inspecteur, il boit pour oublier le rejet de son père à sa naissance (car la mère est morte pendant l'accouchement). Il ne sait pas que c'est cette blessure qui le pousse à agir ainsi. Il considère même que l'alcool l'aide à remonter la pente.
Nana a écrit :
dim. mai 03, 2020 1:03 pm
Dans ton cas, tu peux t'interroger sur le rôle qu'occupe son boulot dans sa vie (une vocation, un boulot alimentaire? comment se conjuguent boulot et vie personnelle? quels objectifs de vie en dehors du travail? est-ce que l'enquête rappelle des moments de sa vie?). Bref, tu as de quoi faire. N'importe quel perso peut être intéressant je pense, il faut seulement le creuser suffisamment.
Merci, ce sont des pistes intéressantes, je vais creuser tout ça. Je me dit aussi que mon inspecteur peut avoir réussi sa vie selon les codes de la société, mais qu'il se sent complètement vide à l'intérieur, car il n'a pas fait ce qu'il aimait vraiment, par peur ou honte.
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Re: Les clichés littéraires

Message par Heiji »

Kashiira a écrit :
dim. mai 03, 2020 1:36 pm
Tout ou presque a déjà été dit. J'ai surtout l'impression que tu parles d'archétype plutôt que de cliché.


En fait, je me rends compte que ce que j'écris là, ça compte surtout pour les architectes. Pour moi, cette méthode-là pourrait fonctionner mais pas en amont de l'écriture. Du coup, tu es plutôt du genre à te lancer dans l'écriture à la wannagain avec juste une esquisse de départ en tête (et parfois même rien) ? Ou tu es du genre à tout construire patiemment avant de mettre le premier mot sur papier ? Ou quelque part entre les deux ? ^^ Parce que du coup, même si prendre un cliché et le transformer en vraie personne avec ses failles, ses désirs, ses besoins et ses forces, reste bon pour n'importe quelle méthode la manière pour y arrive changera selon que tu écrives au fil de ton inspiration (et donc, tu fais connaissance en direct avec ton personnage) ou que tu préfères une préparation avant de te lancer (et donc, tu construis ton personnage en avance).
Eh bien, je suis jardinier. L'histoire se construit dans ma tête et je m'y plonge. Je laisse les personnages me raconter leurs aventures. Je connais un peu cette histoire d'archétypes. Je vais essayer de m'y pencher un peu plus. Je pense qu'il faut combiner plusieurs archétypes, pour avoir un personnage plus complexe.
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NaNa
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Re: Les clichés littéraires

Message par NaNa »

Heiji a écrit :
dim. mai 03, 2020 2:04 pm
C'est par rapport à un livre que j'ai lu sur les techniques d'écriture, Anatomie du scénario de John Truby. Il dit que toutes les bonnes histoires ont un spectre, c'est-à-dire l'ensemble des événements qui se sont produits dans la vie du héros avant l'histoire que l'on raconte.
"Le spectre est un événement du passé qui continue de hanter le héros dans le présent. C'est une blessure encore ouverte qui est souvent la source de la faiblesse morale et psychologique du héros. Le spectre permet d'élargir le développement psychologique du héros en le faisant commencer avant le début de l'histoire. Le spectre est un développement majeur des fondations de l'histoire. On peut également considérer ce spectre comme l'adversaire interne du héros. C'est la grande peur qui l'empêche d'agir. Cela agit contre un contre-désir.
Les événements constitutifs du spectre sont rarement évoqués dans les premières scènes. Il est bien plus courant qu'un autre personnage expose et explique le spectre du héros au cours du premier tiers de l'histoire. En de rares occasions, le spectre est exposé au cours de la prise de conscience, c'est-à-dire vers la fin du récit. Mais il s'agit en général d'une mauvaise idée car le spectre (le pouvoir du passé) domine alors l'histoire et continue de tout tirer vers l'arrière."
Avec tout le respect que j'ai pour Truby, c'est une méthode intéressante en effet, mais on peut toujours faire autrement. Et surtout, ladite "blessure" n'a pas besoin d'être quelque chose de "spectaculaire", pour le dire comme ça. Comme le dit si bien Kashiira, on a tous des blessures et des failles. Ca peut "juste" être une mauvaise relation qui entraîne de la méfiance, un divorce qui reste en travers et fait vivre dans le passé, une promotion qu'on n'a pas eue et qui sape la confiance en soi, le fait de se sentir en décalage avec le reste de la société... ou totalement autre chose, on peut faire plein de trucs.
Par exemple, sur un projet, l'histoire parle d'une famille royale qui vivait bien tranquille jusqu'à un coup d'Etat... alors bien sûr, ils ont chacun une histoire qui fait qu'ils y réagissent de telle ou telle façon, ça ne les affecte pas pareil; mais la plus grosse blessure qui va les "hanter", c'est bien le coup d'Etat, donc l'événement déclencheur de l'histoire. Et je trouve déjà ça pas mal, je n'ai pas besoin d'en rajouter en prime avec des gros traumatismes dans leur passé.
Sur une autre, "l'événement du passé" qui "hante" mon héroïne n'est pas un événement à proprement parler, mais un sentiment : la jalousie et le sentiment d'infériorité.
Bref, ça dépend beaucoup des histoires.
ilham a écrit :
dim. mai 03, 2020 2:01 pm
Après, les problèmes d'une trentenaire addict à la mode, vivant dans son appart haussmanien, de base, ne vont pas me faire frémir, quoi...
D'un autre côté, ça dépend aussi de ce qu'on écrit... tu la projettes dans un monde fantastique où elle va devoir abandonner son vernis à ongles, oui, ça devient tout de suite plus intéressant ! Pour moi...
Ca me fait tellement penser au roman que j'avais écrit à 15 ans : une gosse de riche pourri gâtée qui se retrouve dans un monde fantasy, avec pour mission de tuer la méchante sorcière. Et sans verni à ongles, c'est pas facile à vivre. :lol:
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ilham
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Re: Les clichés littéraires

Message par ilham »

Heiji a écrit :
dim. mai 03, 2020 2:04 pm


ilham a écrit :
dim. mai 03, 2020 11:32 am
Vaut mieux écrire une histoire avec un personnage cliché que ne rien écrire du tout, j'estime. On apprend en faisant.
Oui, je suis d'accord. C'est que j'avais envoyé une nouvelle à un éditeur avec un flic qui était sous anti-dépresseur et le comité de lecture m'a répondu en gros que c'était vu et revu donc mon histoire poubelle, dès le départ. J'ai juste eu un commentateur qui a apprécié mon personnage. Mais j'adore mettre des bâtons dans les roues à mes personnages pour voir comment ils vont s'en sortir. Pour l'instant, à part les addictions et les problèmes psychologiques, je ne vois pas trop comment faire. J'observe les personnes autour de moi et moi-même et on est rarement dans le bonheur absolu, au quotidien. Enfin voilà, ces retours m'ont complètement démoralisé. Je sais que j'ai des progrès à faire, mais c'était violent. J'ai eu l'impression qu'on allait venir me chercher pour me conduire au bûcher.
Ils n'ont pas l'air d'avoir été très sympas.
Ceci dit, parfois les critiques font mal, mais sont judicieuses. Faut juste prendre le temps de les digérer. Si ça te déprime, laisse de côté. Tu y reviendras plus tard et tu verras ça autrement. Parfois, on ne percute pas toujours sur un commentaire et ça vient plus tard.

Une nouvelle c'est encore autre chose qu'un roman. Tu n'as pas la place pour creuser les choses, donc oui,le cliché, ou plutot le manque d'originalité, ça devient très compliqué à récupérer. Dans un roman, les personnages sont beaucoup plus développés, donc t'as plus de moyens de jouer sur leur caractérisation. C'est très compliqué les nouvelles, en fait. Faut en dire beaucoup en très peu de temps et faut plus d'originalité ca t'as pas droit à l'erreur pour intéresser le lecteur.
Mais ne te décourage pas. Surtout pas pour une nouvelle !
On a tous des textes pas aboutis dans nos disques durs ! Le tien manque peut-être d'originalité aux yeux de ce jury, mais il a le mérite d'être là, d'exister. Faut pas voir ça comme un échec, mais plutot une marche qui te permet d'apprendre. Stephen King a envoyé des dizaines de textes avant de réussir à être publié (je parle de nouvelles). Chaque texte qu'on produit nous fait progresser.



La notion d'archétypes, je la trouve chez Vogler et Campbell.
Et non, le principe n'est pas de les mixer. Un archétype, c'est plus un role qu'on retrouve de façon récurrente. Par exemple dans le théatre, tu as celui du valet et celui du maitre. Tu ne peux pas mixer les deux, ça se voit bien dans cet exemple.
Le flic ou le privé dépressif, voyant la société d'une façon assez sombre, c'est plus l'archétype du roman noir d'ailleurs que le polar.
On peut jouer avec. Par exemple t'as celui du mentor, typiquement le vieil homme barbu qui aide le jeune héros ! Mais tu peux avoir des mentors malveillants qui manipulent le héros, ou alors plus jeunes. Tu peux en avoir plusieurs...

Un archétype, c'est ça, un role tenu par un personnage dans l'histoire. Enfin, moi c'est ce que j'en ai compris.
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Kashiira
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Re: Les clichés littéraires

Message par Kashiira »

Ilham : Je n'ai jamais parlé de la mode ou d'un polar bourgeois. :love:

Je parle juste de monsieur et madame tout le monde. Il peut y avoir des traumas d'enfance, un grand-père avec des gestes peut-être inconsciemment déplacés, qui sans plonger dans de la pédophilie, va perturber le personnage et biaiser sa sexualité future. Une phobie des chats née d'un matou hyper agressif qui a terrorisé le perso vers ses 4 ans au point qu'il ou elle en fasse des crises d'angoisses dès qu'un chat se trouve trop près même adulte.
Un enfant dont l'instituteur se venge d'un membre de la famille de son élève en l'humiliant et la terrorisant tant qu'il l'a dans sa classe. Il va même débarquer dans les classes supérieures pour déclarer haut et fort que l'enfant en question ne mérite pas d'être là et qu'elle doit redescendre dans sa classe à lui. Il va jusqu'à la saisir à bras le corps pour la faire sortir pendant que la gamine hurle à plein poumons en se cramponnant à son bureau et en donnant des coups de pieds pour se débattre (le connard en prendra plein les rotules et au moins un coup de pied dans les roubignioles). Du coup, niveau confiance en soi, la gamine se retrouve à peu pr!s au niveau du zéro absolu et n'en parlera à sa famille que bien des années plus tard, une fois adulte.
Il peut y avoir des failles d'adulte : une phobie sociale, par exemple. Une personne qui a de grosses difficultés à approcher autrui. Ou une personne qui a été victime d'un harcèlement violent et qui en garde des séquelles.


Rien qu'avec ça, tu peux piocher pour obtenir un personnage avec pleins de failles. Pas besoin qu'il vienne de la haute bourgeoisie ou qu'il travaille dans la mode, il ou elle peut juste être caissier/caissière à mi-temps et se retrouver mêler à une histoire qui va le/la dépasser.

Heiji, tout d'abord : bienvenue parmi nous ! :heart: :heart:
Heiji a écrit :
dim. mai 03, 2020 2:04 pm

C'est par rapport à un livre que j'ai lu sur les techniques d'écriture, Anatomie du scénario de John Truby. Il dit que toutes les bonnes histoires ont un spectre, c'est-à-dire l'ensemble des événements qui se sont produits dans la vie du héros avant l'histoire que l'on raconte.

J'avoue que cette idée m'avait plu et que je l'ai appliquée à mes histoires. Mais j'ai peut-être pas bien compris comment l'utiliser.
Ah le Trudi ! C'est vrai qu'il est bien. Mais il est un peu trop directif.

On a tous un spectre. Mais ton flic alcoolo et divorcé, pourquoi l'est-il ? Ce sont des bonnes questions à poser.
La mort/disparition d'un enfant, ce qui aurait sonné le glas de son couple, par exemple. La perte d'un coéquipier ou l'impression d'avoir raté sa vie... Tout cela commence bien avant le début de ton histoire et représente surtout les failles, besoin et désir de ton personnages. La faille peut être personnelle et atteindre juste ton personnage ou morale en plus et à ce moment-là atteindre son entourage (peut-être pour ça qu'il est divorcé, hein ?), le désir, c'est le but qu'il veut atteindre et le besoin, c'est ce dont lui a vraiment besoin, il peut ne pas en être conscient au début de l'histoire.

Au final, je ne suis pas sûre que lire le Trudi avant de se lancer dans une histoire soit vraiment l'idéal. J'aurais tendance à te dire de te lancer, faire quelques essais avant ça. Histoire de voir ce qui marchera ou non pour toi. Le meilleur conseil que je puisse te donner à titre personnel, c'est de prendre tous ces manuels pour ce qu'ils sont : des boites à outils. Tu pioches dedans ce dont tu as besoin. Ce ne sont pas des remèdes miracles, juste des pistes qui peuvent t'aider ou non.

Heiji a écrit :
dim. mai 03, 2020 2:04 pm
Eh bien, pour mon roman j'ai écrit un premier jet et effectué déjà une réécriture. Je me laisse en effet porter par les personnages, les laisser prendre leurs décisions. C'est ce qui m'amuse. Et je suis d'accord, je me vois mal changer les personnages aussi radicalement. L'histoire est née à partir d'eux et non l'inverse.
Tu serais donc plutôt du côté bordélique jardinier de la force alors. Écoute ce que tes personnages ont à te dire. Qu'ont-ils vécu enfants ? Adolescents ? Qu'est-ce qui leur fait peur au point de provoquer certains comportements de rejet... Si l'histoire part de tes persos, alors ils ont sans doute pas mal de choses à te raconter sur eux. Pas besoin de mettre tout par écrit mais ça va rendre leurs réactions logiques et plus "organiques" comme aime le dire ce brave Trudi !

Heiji a écrit :
dim. mai 03, 2020 2:04 pm
Pour mon inspecteur, il boit pour oublier le rejet de son père à sa naissance (car la mère est morte pendant l'accouchement). Il ne sait pas que c'est cette blessure qui le pousse à agir ainsi. Il considère même que l'alcool l'aide à remonter la pente.
Ben voilà. Tu les as les failles de ton coco...
Eh bien, je suis jardinier. L'histoire se construit dans ma tête et je m'y plonge. Je laisse les personnages me raconter leurs aventures. Je connais un peu cette histoire d'archétypes. Je vais essayer de m'y pencher un peu plus. Je pense qu'il faut combiner plusieurs archétypes, pour avoir un personnage plus complexe.
Peut-être en combine-t-il déjà plusieurs ?

J'avoue qu'en tant qu'archéologue (je déblaie mon fossile pendant l'écriture ^^), le Trudi ne m'a pas été très utile en dehors de la prémisse, des failles, besoins et désirs du personnage et de l'arène. En gros, moins du premier tiers ! ^^
Pour le reste, ça reste intéressant à lire mais je n'en ai pas l'utilité. A toi de voir ce dont toi, tu as besoin pour pouvoir écrire sereinement. :heart: :heart:

Courage pour ton roman, en tout cas !
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