Thèmes récurrents dans nos manuscrits

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Livia K.
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Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par Livia K. »

Bonjour !

Tout d'abord, désolée si ce sujet a déjà été abordé, je ne l'ai pas trouvé...

Je travaille sur un nouveau projet, et à cette occasion, je me suis posée plusieurs questions à propos des thèmes qui reviennent dans nos manuscrits.
Du coup, ça m'intéressait d'avoir vos réponses aussi à ces questions !
(Je conçois le terme de "thème" comme quelque chose d'assez global, genre les mécanismes du pouvoir, le sacrifice, le deuil, la guerre, l'amour, etc...)

Avez-vous des thèmes récurrents ?
Comment vous en êtes-vous aperçu ?
Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
Quels sont ces thèmes ?
Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ?
Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?

Bref, dites-moi tout sur les thèmes récurrents de vos romans, ça m'intéresse :hihihi: :love:
Mon OLT : Qu'ils renaissent de mes mensonges
Octavia, dont la famille est morte, est prête à tout pour les ressusciter. Y compris à passer un pacte avec le dieu maya de la destruction...

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Aléa
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par Aléa »

Je pense qu'on est très nombreux à se poser ce genre de questions :mouahaha: De mémoire, Cécile Duquesne évoquait ce genre de choses dans une de ses newsletters l'an dernier…

De mon côté, clairement, je vois des thèmes récurrents dans ce que j'écris, même si je n'ai pas bouclé tant de romans que cela. En l'occurrence, je tourne beaucoup autour des notions de confiance/trahison et d'émancipation. Je ne cherche pas à les y mettre, ce sont des thèmes qui sortent tous seuls. Et quelque part, c'est logique, parce que ça fait ressortir des valeurs et préoccupations qui sont très importantes pour moi.

Après, je ne pense pas que ce soit un vrai problème, puisqu'on peut traiter un thème donné de nombreuses façons très différentes. C'est aussi le genre de trucs qui peut donner une unité à l'œuvre d'un auteur, de mon point de vue.
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Aramis
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par Aramis »

C'est une question que je me pose depuis un moment, parce que j'ai pas mal de motifs/schémas récurrents dans mes romans, sans savoir comment m'en débarrasser, ni me réinventer... et en même temps, je les aime bien, ces thèmes, je ne me lasse pas d'écrire dessus même au bout d'une dizaine de romans ^^ So... est-ce vraiment un problème ?
De mémoire, dans sa newsletter, Cécile n'avait pas vraiment la réponse non plus, elle avait conscience de revenir souvent sur les mêmes thèmes sans trop savoir comment changer.

Pour répondre aux questions, oui, j'ai des thèmes récurrents - ou ce que j'appelle plutôt des schémas, parce que je n'ai pas vraiment le sentiment de les "traiter", ça arrive dans le roman, mais est-ce que j'en dégage vraiment quelque chose, un angle précis... Ce n'est pas le sentiment que j'ai. Dans les éléments qu'on retrouve, les histoires d'amitié très fortes avec des personnages qui se trouvent et se lient de manière forte, le sens du sacrifice (jusqu'où peut-on aller par amitié et par amour ?), les relations fraternelles, très fortes aussi, familiales aussi, les "différences", qui se manifestent souvent à travers le handicap ou plus généralement à travers une forme d'inadéquation avec le reste du monde, cela se traduit aussi par des questions d'identité de genre pour certains personnages. (Et je dois en oublier ><)

J'ai fini par me rendre compte que ça revenait presque de façon systématique, pas exactement sous le même angle à chaque fois (ouf, c'est déjà ça), mais c'est bien là. Du coup, pour ces thèmes-là, je me rends compte que oui, ça va encore parler d'amitié, oui, ça va encore parler de frangins. Pour les thèmes plus spécifiques de chaque roman (sacrifice, relation d'emprise - j'ai toujours des choses joyeuses dans mes tiroirs ^^), je ne les découvre qu'à la fin, une fois le point final posé et que j'ai vraiment conscience de là où va le roman (et encore, il faut parfois une correction ou deux pour que je comprenne vraiment le fond du texte *autrice menée par ses personnages qui en savent bien plus qu'elle*). Il y a des textes dont je ne suis d'ailleurs toujours pas sûre d'avoir identifié les lignes de force.

Quant au fait que ce soit une bonne chose ou pas... je ne sais pas. D'un côté, si un auteur nous parle, on aime bien retrouver ce qui fait son identité d'un roman à l'autre ; un texte totalement différent pourrait être déstabilisant ? Ça dépend aussi à quel point ça ressort... Les univers, les intrigues et les personnages varient, le thème peut s'y fondre.

J'aimerais bien m'ouvrir à de nouveaux thèmes - peut-être que ça viendra en temps et en heure, selon les envies de ma Muse. Mais je ne m'interdis pas d'écrire sur ce que j'aime (ça fait réponse de Normand ^^ ).
La Cité oubliée chez Scrineo le 4 avril et Cathédrale en poche le 14 mars !

Le panache est, dans un sacrifice qu’on fait, une consolation d’attitude qu’on se donne. E. R.

©Luxia

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sherkkhann
C'est moi que tu regardes ?
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par sherkkhann »

Coucou Livia
Avez-vous des thèmes récurrents ?
Oui. J'ai écris plusieurs romans et même s'ils sont très différents les uns des autres, j'ai remarqué que je bossais toujours sur les mêmes thèmes :hihihi:
Comment vous en êtes-vous aperçu ?Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
Je suis incapable de dire à quel moment je m'en suis rendu compte. Je crois que c'est venu progressivement, comme si plus je devenais mature au niveau processus créatif et plus j'étais conscient de ce que je mettais dans mes romans. Par contre, je ne commence jamais un roman en me disant : "Cette fois, je parle de ça". C'est juste impossible, car ce sont les perso qui me guident.
Quels sont ces thèmes ?
La liberté
Ce thème est vraiment mon thème de prédilection ! Il est présent partout dans mes romans et s'exprime de plusieurs manières différentes. Ça englobe la liberté de disposer de son propre corps comme on le souhaite : j'ai des perso hyper sexués/libertins/poly amoureux, etc, dans un monde à la morale semblable au notre, et ces perso assument, s'affranchissent du regard des autres. Ca s'exprime beaucoup via mes scènes érotiques qui sont très détaillées et sans aucun tabous, mais aussi dans certains arcs narratif : j'ai un poly amoureux déchiré entre deux amants qui, eux, lui demande de choisir et au final, tout le monde souffre. Enfin, que des trucs comme ça... Ca me permet de questionner le rapport au corps/ le rapport à l'autre dans notre société, via cette fiction.
La liberté d'expression et de création, qui s'exprime via mes choix de personnages + mon humour potache (parfois, c'est même une combinaison explosive :lol: genre la blague à ne pas faire avec ce perso précisément, et bien, mon perso la fait) : ce qui donne des scènes provocatrices, mais en même temps, c'est le but : que les lecteurs s'interrogent sur leur propre rapport à ses libertés.
La liberté de mener sa vie comme on l'entend : j'ai toujours des perso rebelles/qui refusent l'autorité/prennent leur destin en main/font l'opposé de ce que les autres attendent d'eux.
La liberté d'aimer qui ont veut. Tous mes perso galèrent au niveau romance : j'ai des gays dans un monde où ce n'est pas accepté, j'ai des hétéros en couple mixte : pas au niveau couleur de peau, mais culturel/espèce, ce qui est aussi mal accepté que l'homosexualité.
La liberté de se définir comme on le souhaite : perso transgenre.

L'homophobie
Alors, ce thème est assez marrant parce que quand les gens lisent mes romans, ils pensent que mon thème de prédilection, c'est l'homosexualité, alors que pas du tout. Mêmes si les perso principaux le sont, y'a pas d'intrigues autours de ça. Ce qui m’intéresse, c'est l'homophobie. J'écris pour comprendre des choses, et du coup, j'ai tout un tas de personnages homophobes, à différents degrés, parce que j'aime fouiller leur psychologie. J'ai donc des homophobes purs et durs, des gros barj qui vont pourrir la vie des protagonistes. Mais j'ai aussi un protagoniste homophobe en couple avec un homme :lol: et lui, franchement, il m'éclate. Pour moi, y'a rien de plus passionnant que de fouiller dans l'esprit de cet homo homophobe. Bref, ce thème s'exprime via les personnages et les intrigues.

La trahison
La encore, comme la liberté, ce thème s'exprime à tous les niveaux. Soit j'ai des perso libertins qui trahissent leur moitié alors que c'est censé être le grand amour : genre j'ai consacré tout un tome à cette romance, on y croit, et dans le tome 2, bam, tout explose en vol. Soit ce sont des trahisons politiques / martial / entre frères... En fait, c'est simple, j'adore les traîtres :D tous mes perso principaux le sont à un moment donné.

Le racisme Là encore, ce thème est systématique. Ce serait trop long de dire comment il s'exprime, mais en gros, j'ai pas mal de cultures différentes dans les romans, et deux espèces aussi (humains et lycans) et y'a toujours des intrigues liées au racisme ambiant. Ca impacte directement la vie des personnages : crimes racistes sur leur copain, les parents qui interdisent à leur fille de fréquenté un lycan... ce qui fait que mes persos hétéros qui sont en couple mixte sont bien plus embêtés que mes persos homos de la même espèce/culture.

Je crois que c'est tout. Mes romans ont toujours les mêmes ingrédients : beaucoup de diversité (beaucoup de cultures différentes, plusieurs sexualités différentes, des physiques différents etc), de l'humour, les thèmes récurrents, les personnages soldats / intrigues politiques... mais en même temps, y'en a pas un qui se ressemble. J'ai beau avoir les mêmes ingrédients, c'est le dosage de chacun d'entre eux qui fait qu'un roman ne ressemble à aucun autre.
Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas, mais dans mon cas, ces thèmes sont non-négociables. Si je suis publié un jour et que les lecteurs se lassent, libres à eux d'aller lire quelqu'un d'autre. Je pense que si j'ai besoin d'écrire, c'est pour communiquer sur ces sujets-là, parce qu'ils me concernent et que j'ai besoin de transmettre ma vision des choses à travers la fiction. Je pense que mes thèmes récurrents et la manière dont je les utilise est ma marque de fabrique. Je ne peux pas faire sans, ce serait comme me forcer à écrire de la main gauche.
Puis, je pense qu'il y a assez de livres sur le marché pour que chacun y trouve son compte. Pour moi, ce n'est pas le rôle d'un auteur de se plier aux attentes des lecteurs. L'auteur arrive avec sa marque de fabrique, il écrit pour un lectorat, à prendre ou à laisser.

En tant que lecteur : j'aime retrouver les thèmes récurrents chez mes auteurs préférés. Je sais où je vais en achetant le livre et c'est pour ça que je les aime. Si, à un moment donné, j'ai besoin de lire autre chose, je change d'auteur.
Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ?
Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?
J'explore à fond. C'est pour ça que j'écris une saga et que je suis incapable d'écrire un one shot, parce que j'ai besoin d'essorer mon thème jusqu'à la dernière goutte avant de passer à autre chose :mrgreen:
Je ne lutte pas contre mes thèmes. J'en suis pleinement conscient, ces thèmes me plaisent, je m'amuse bien, c'est le principal. Pour le moment, je ne ressens pas le besoin de changer.

Voilà voilà. Je crois que j'ai fait le tour.

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Umanimo
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par Umanimo »

Avez-vous des thèmes récurrents ?
Oui.

Comment vous en êtes-vous aperçu ?
Pour l’un d’entre eux, je m’en suis aperçue au bout des deux ou trois romans écrits. Pour un autre, c’est une grenouille qui me l’a fait remarquer.

Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
Ça dépend lesquels. Donc, l’un ou l’autre.

Quels sont ces thèmes ?
L’esclavage : la notion de liberté étant très importante pour moi, l’esclavage est l’exact inverse, il me fascine donc.
Les rapports conflictuels parent/enfant. C’est ce thème-là que j’ai vu que je traitais souvent, au bout de quelques textes écrits. Pour être plus précise, je dirais l’enfant qui n’est pas tel que le/les parents le voudraient. C’est quelque chose dont j’ai souffert, et c’est ressorti naturellement dans mes romans.
La rédemption / l’évolution positive : ça c’est celui qu’on m’a fait remarquer. Je n’en avais pas conscience, mais tous mes persos principaux ou presque évoluent vers un mieux et, pour certains, essayent de réparer les torts qu’ils/elles ont causé.
L’amour qui se joue des espèces/genres différents. J’ai des histoires d’amour entre personnages de genre/sexe différents, même quand au moins un des partenaires n’est pas attiré au départ par ce genre/sexe et aussi entre espèces différentes. Tout ça pour montrer que l’amour se fiche de ça et peut surgir n’importe où entre n’importe qui.

Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
C’est une question que je me suis posée et qui m’a un peu inquiétée, et je n’ai pas de réponse. Mais je trouve celle de sherkkhann excellente. Si le lecteur / la lectrice se lasse de mes thèmes, qu’il/elle change d’auteur/autrice.

Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ?
Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?

Pas vraiment aucun des deux, en fait. Je cherche pas à m’ouvrir à de nouveaux thèmes, mais j’écris aussi sans vraiment penser à explorer ceux qui reviennent à fond. Je laisse les choses se faire de façon naturelle et non contrôlée.
Ah si, tout de même : j’aimerais élargir ma gamme de personnages de façon à aborder plus de différences, mais je ne suis pas sure que ça entre dans le cadre de ce débat.

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NaNa
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par NaNa »

Oh la question intéressante que voilà!
Livia K. a écrit :
mer. juil. 01, 2020 6:48 pm
Avez-vous des thèmes récurrents ?
Comment vous en êtes-vous aperçu ?
Oui, j'en ai. Pour certains, je m'en suis aperçue toute seule. Pour d'autres, c'est en réfléchissant à cette question. :hihihi:
Livia K. a écrit :
mer. juil. 01, 2020 6:48 pm
Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
Pour les thèmes dont je suis consciente que c'est récurrent, oui, je commence avec eux en tête. Surtout quand je veux les traiter. Sinon, ça m'est déjà arrivé de m'apercevoir de certains thèmes après avoir fini le roman. Grâce aux retours de grenouilles, notamment : certaines voient des choses que je n'avais même pas conscience d'avoir mis.
Livia K. a écrit :
mer. juil. 01, 2020 6:48 pm
Quels sont ces thèmes ?
Installez-vous confortablement, ça va être long. :lol:

Les relations familiales (de préférence compliquées). C'est le thème dont je me suis aperçue seule qu'il revenait tout le temps. C'est très rare que j'ai des personnages qui ont une relation sereine avec tous les membres de leur famille. J'ai aussi une passion pour les liens parentaux cachés, je sais pas pourquoi. Le pire c'est que moi, je m'attends bien avec ma famille (sauf sur certains sujets sociétaux...). A mon avis, ça vient du fait que je suis aromantique. Je m'intéresse beaucoup aux liens familiaux et à l'amitié aussi, j'ai envie de les valoriser, dans un monde où il n'y en a souvent que pour les relations romantiques. Pas que je n'écris jamais de relations romantiques ou que je n'aime pas ça (j'aime bien en lire, d'ailleurs, certaines grenouilles peuvent en témoigner), mais chez moi c'est souvent plus au second plan, par rapport à d'autres types de relations humaines. Quand je me penche sur une relation profonde et/ou compliquée, c'est souvent autour de la famille, d'où que ce soit omniprésent dans mes textes.

Le rapport au destin. Bon, c'est pas exactement ça, mais j'ai remarqué que j'avais pas mal d'idées tournant autour de la voyance, des prophéties, au point d'avoir des personnages de voyants qui se baladent parce que j'adore ça. Même le jour où j'ai décidé d'écrire une histoire sans prophétie ni rien qui s'y apparente, le destin est revenu frappé à ma porte, en prenant la forme du déterminisme. J'aime étudier le rapport de l'individu à son destin. L'avenir est-il écrit à l'avance? Quel part de choix avons-nous? Ce sont des questions intéressantes je trouve.

Les personnages qui se découvrent eux-mêmes. Ca aussi ça revient souvent. Au cours de leurs aventures, mes personnages vont s'interroger, grandir, et révéler les personnes qu'ils sont réellement (que ce soit positif ou négatif, même si chez les héros c'est plutôt positif). J'aime mettre mes persos dans des situations qui bouleversent leur rapport au monde, qui les obligent à changer leur façon de voir, ou de révéler la personne qu'ils sont réellement à l'intérieur. Ca fait partie intégrante de la façon dont je conçois leur évolution, je ne me vois pas écrire sans ça.

L'intolérance. C'est souvent que mes histoires tournent autour de ce thème, ou au moins que c'est en filigrane. J'ai des personnages qui se croient supérieurs parce qu'ils appartiennent à tels groupes et ont telles capacités, d'autres qui subissent des préjugés à cause de ce qu'ils peuvent faire ou de ce qu'ils sont.

Les mondes où les méchants ne sont pas complètement méchants. Je n'aime pas diaboliser mes méchants. Même si certains sont clairement plus méchants que d'autres, j'aime qu'ils soient toujours gris. Pour moi, c'est comme ça dans la réalité. Les "méchants" ne se voient pas comme tels, ils ont leurs raisons d'agir, bonnes ou mauvaises. J'aime explorer ces façons de penser. Ce qui fait que des fois, je me retrouve avec des romans où on peut s'attacher aux personnages de deux camps différents.
Livia K. a écrit :
mer. juil. 01, 2020 6:48 pm
Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
Comme disait Aramis, ça fait l'identité d'un auteur. Ca lui donne une unité. Pour moi, ce n'est pas un problème d'avoir des thèmes récurrents. C'est comme lire des livres d'un même genre : on sait que si on va en fantasy, on retrouvera des éléments qu'on a déjà vu ailleurs, pourtant on continue parce que c'est ce qu'on cherche quand on va lire dans ce genre.
Par contre, ça peut devenir problématique pour moi quand ce sont les fils d'intrigue qui sont récurrents. Je m'explique. Comme je disais, l'un de mes thèmes est l'intolérance. Il y a des milliers de façons de le traiter. Sauf qu'à un moment, je me suis aperçue que quand j'écrivais du fantastique, la motivation de mes méchants était toujours la même : ce sont des sorciers qui se pensent supérieurs aux humains et veulent les asservir. Là, ça m'a posé problème, parce que je me suis rendue compte que je manquais d'imagination dans les objectifs des méchants. Donc, j'ai changé ça dans certains projets, et je les gardais pour l'un où c'était vraiment important.
Dans un autre genre, j'ai souvent des liens parentaux que mes persos ignorent des fois, parce que j'aime bien explorer ce qui fait une famille. Je me concentre sur les sentiments des persos par rapport à ça, et pas sur le côté grosse révélation parce qu'au bout d'un moment ce ne sera plus une surprise du tout, maintenant que je l'ai fait deux fois (enfin, si j'arrive à publier ces romans). Et comme les persos sont différents, que leurs situations sont différentes, leurs sentiments sont toujours différents.
Bref, les possibilités sont multiples dans un même schéma. Il y a des milliers de façons de traiter un même thème.
Livia K. a écrit :
mer. juil. 01, 2020 6:48 pm
Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ?
Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?
Ca dépend. Quand ça me semble créer des intrigues redondantes, là je lutte contre ça. J'essaye un peu de me calmer sur les "Machin est frère de Truc" notamment.
Sinon, je les exploite à fond. Tout simplement parce que c'est ce que j'ai envie d'écrire. Je ne me vois pas me forcer sur un thème qui ne me plairait pas sous prétexte de me renouveler, surtout alors qu'il y a tant à faire sur un même thème. J'imagine que le jour où je n'aurais plus rien à dire sur un sujet, j'en changerai naturellement.
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Sytra
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par Sytra »

Questions super intéressantes Livia ! Qui en plus font échos à mes réflexions du moment sur les thèmes de mes différents projets. Du coup, j'y réponds avec plaisir. :wow: (Et j'ai lu avec grand plaisir toutes les réponses précédentes !)

Avez-vous des thèmes récurrents ?
Oui. Mais j'ai envie de dire comme tout le monde. Je crois que c'est Stephen King qui disait qu'on parle toujours de la même chose, quelque soit le nombre de romans qu'on écrit. Qu'on a deux ou trois thèmes récurrents, qui seront toujours là en filigrane parce que c'est ce que nous sommes, ce qui nous préoccupe.

Comment vous en êtes-vous aperçu ?
Quand j'ai commencé à lire des manuels d'écriture qui disaient qu'il fallait trouver le thème de son roman et travailler autour. Du coup, j'ai réfléchi aux thèmes portaient par chacun de mes projets (je n'ai qu'un roman écrit (ou presque :sifflote: ), mais j'ai beaucoup de projets qui attendent dans ma besace). Au début, j'ai cru que tous mes romans n'avaient pas forcément les mêmes thèmes, même si certains revenaient. Mais plus j'analyse les choses, et plus je me rends compte qu'en fait, c'est toujours le même thème fondateur qui est à la base de chacun de mes projets. Et s'il n'y ait pas, alors le projet fini par ne plus me motiver. J'ai aussi des thèmes secondaires que je commence tout juste à identifier, mais je crois qu'eux aussi réapparaissent dans chacun de mes projets, à divers degrés.

Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
Ecrire, c'est apprendre à se connaître, dit-on. Pour moi, c'est très vrai. Dans mes premiers textes, je n'avais pas conscience de leurs thèmes. Je pensais les bâtir autour d'un thème donné, mais je me trompais. Ce n'est qu'en les écrivant, et surtout en les retravaillant selon l'axe thématique, que j'ai peu à peu découvert de quoi ils parlaient vraiment.
Maintenant que j'ai un peu plus d'expérience, je commence à mieux identifier mes thèmes dès la phase préparatoire (mais ça ne m'empêche pas de me tromper encore bien souvent). Toutefois, je ne cherche pas à écrire un thème (genre en me disant : je veux parler d'écologie). A chaque fois que j'ai essayé de faire ça, j'ai couru à la catastrophe. C'est plutôt que je cherche le plus tôt possible à identifier le thème qui émerge de manière organique de tout ce que je construis pour le roman, afin de mener le retravail axé sur la thématique dès la phase préparatoire (au lieu d'avoir à le faire après coup). Et puis, mieux je connais mes thèmes récurrents, plus il m'est facile de repérer s'ils apparaissent dans l'un de mes projets ou pas.

Quels sont ces thèmes ?
Le plus récurrent et fondateur pour moi, c'est celui de la construction de sa propre destinée. Il peut prendre de nombreuses formes d'un projet à l'autre : se battre pour ses rêves, découvrir son destin, trouver sa voie, ou au contraire subir la place que le destin nous a attribuée. Mais toujours, l'idée de fond est qu'il y a quelque chose à faire avec les cartes que le destin nous a données. Qu'à force de volonté, il y a même moyen de s'en créer de nouvelles. Que l'important, c'est de trouver qui l'on veut être et qu'il est possible d'y parvenir, même si ce n'est pas toujours comme on s'y serait attendu. Et aussi que rien n'est jamais perdu. Que pour un chemin qui se ferme, un autre s'ouvre forcément.

Dans mes thèmes secondaires, il y a celui de la fraternité. Je me suis rendue compte que tous mes personnages principaux avaient au moins un frère ou une sœur, et que leur relation avec leur fratrie était quelque chose d'important pour eux. Ce sont toujours des relations "positives" : un soutien ou quelqu'un pour qui ils ont envie de se battre (ou alors quelqu'un dont la perte leur aura été très douloureuse). Et si mon personnage est enfant unique, il va généralement cherché à recréer ce lien avec un personnage secondaire. C'est peut-être parce que je suis moi-même enfant unique, et que le lien au sein d'une fratrie m'a toujours fasciné (même si j'ai eu la chance d'être très proches de mes cousins, et donc de connaître ce sentiment de "famille" que je remets dans la plupart de mes romans).

Un autre thème secondaire récurrent, c'est celui du sacrifice (peut-être parce que j'aime bien torturer mes personnages :mouahaha: ). Mon thème principal a quelque chose de profondément égoïste, alors que celui-ci est tout l'inverse. C'est peut-être pour ça qu'il me fascine tellement. Le sacrifice, c'est l'altruisme par excellence. C'est quelque chose qui a le pouvoir de m'émouvoir particulièrement (j'ai adoré le personnage de Faramir dans les films du SdA pour ça :heart: ). Mais généralement mes sacrifices ne vont pas "jusqu'au bout". J'aime trop les happy end pour ça. ^^ (Ca arrive parfois, quand même… :sifflote: ). Ou alors, ce n'est pas sa vie que le personnage est prêt à sacrifier, mais quelque chose qui apparait tout aussi important.

Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
C'est ma réponse actuelle, elle changera peut-être par la suite, mais je crois au contraire que c'est bien d'avoir des thèmes récurrents. Que c'est justement ce que le lecteur va venir chercher (souvent inconsciemment) dans nos livres. Je crois qu'on aime un auteur parce que les thèmes qu'il traite nous parlent. Avoir des thèmes récurrents, ça permet aussi de garder une unité à son œuvre même si on papillonne entre différents genres (ce qui est mon cas). Après, l'important (comme l'ont dit d'autres grenouilles avant moi), c'est de savoir varier la manière dont on traite ces thèmes. Et une bonne manière de ne pas lasser le lecteur je pense, c'est aussi d'y associer des thèmes secondaires qui varient. De toute manière, les thèmes que l'on traite ont tous déjà été abordés mille fois par d'autres auteurs ! Alors pourquoi le lecteur ne serait-il pas lassé de les trouver dans nos textes dès le premier roman ? C'est bien parce qu'on va les traiter à notre manière, qui sera différente de celle des mille autres auteurs qui auront choisi le même thème. Donc les variations sont bien plus importantes pour garder l'intérêt que le thème lui-même, selon moi. :lect:

Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ?
Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?

Pour l'instant, c'est la deuxième proposition pour moi. J'essaie justement de les renforcer et de les traiter au mieux. En essayant à chaque fois de les aborder sous un angle un peu différent et en les accueillant volontiers quand je les vois apparaître dans un nouveau projet. (Voir même en essayant de les intégrer à un projet, quand je sens que je perds de l'intérêt pour ce projet.)
Parce que ce n'est pas pour rien qu'on a des thèmes fétiches. On écrit parce qu'on a besoin de parler de ces thèmes en particulier, parce que ce sont eux qu'on a besoin d'explorer et qui nous font vibrer. Je trouverais idiot de lutter contre ça. (Et, comme je l'ai dis plus haut, il a toujours été hautement improductif pour moi d'essayer d'écrire sur un thème "forcé", même si j'avais l'impression qu'il y avait plein de choses à écrire autour.)
Cependant, je pense aussi que naturellement, au fur et à mesure de notre vie, certains de nos thèmes vont changer. A cause d'un évènement en particulier, ou parce que nos préoccupations ne seront plus les mêmes. Ca se fera tout seul, dans le temps.
La lettre de l'arpenteuse : Chaque semaine, j'y parle de webtoons, de procrastination et d'écriture bien sûr !
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crowny
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par crowny »

Je ne pourrais pas répondre à tes questions en tant qu'auteur, mes propres textes sont assez variables et je ne me suis jamais posée la question si les thèmes étaient similaires ou non. En revanche je peux te répondre en tant que lectrice à la question suivante :
Livia K. a écrit :
mer. juil. 01, 2020 6:48 pm
Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
Personnellement retrouver des thématiques récurrentes chez un auteur ne me dérange absolument pas. Au contraire si j'ai apprécié un roman sur un thème particulier, et que je souhaite relire un livre sur ce même thème, je me dirigerai en premier vers l'auteur que j'ai lu précédemment. C'est un peu comme si on recherchait une valeur sûre si je puis dire. Toutefois il y a aussi la question du schéma narratif. Si celui-ci est le même à chaque fois je vais arrêter de lire l'auteur car les histoires ne m'apporteraient rien de nouveau et je serais lasser. Tant que le texte apporte un nouvel angle ou que, entre-autre, les personnages se distinguent nettement du roman précédent autour du même thème, aucun soucis au contraire. J'espère avoir pu te rassurer avec ma réponse ! Après cet avis n'engage que moi, je sais que certaines personnes aiment quand un auteur reste "dans sa case" et d'autres pas. Au final tu ne pourras jamais satisfaire tout le monde, mais je ne pense pas que traiter des même thèmes de façon récurrentes soit un point négatif. Le thème reste un élément global de ton texte et n'engage pas l'ensemble de ton histoire.

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ilham
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par ilham »

C'est un sujet intéressant,
Je crois que chaque auteur a ses dadas, plus ou moins conscients. Et c'est normal, nous sommes humains, certains sujets nous touchent plus que les autres, ont plus d'importance. Et bien sûr cela peut changer, évoluer dans la vie.
Quand j'étais gamine et écrivais des histoires, seuls les chats et les chevaux m'importaient !
en tant que lectrice, non seulement ça ne me gêne pas de retrouver les mêmes thèmes, mais je les attends ! si j'aime tel ou tel écrivain, c'est aussi, entre autre, pour les sujets qu'il aborde, pas seulement le style ou le genre. Au delà du fantastique ou de la SF, j'adore le fait que Stephen King s'attache à des sujets de société très souvent dans ses romans. On y retrouve beaucoup le thème de l'enfance maltraitée, par exemple. Il aborde aussi dans quelques romans le thème de la création artistique ( écriture ou peinture).
Je crois que c'est un bon point de savoir sur quoi on veut écrire, au delà de quelle histoire on a en tête. C'est aussi ce qui remplit, donne de l'âme à une histoire.

Avez-vous des thèmes récurrents ?
Oui.

Comment vous en êtes-vous aperçu ?
On m'en a fait la remarque et je ne peux que reconnaitre les faits !

Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
Les deux. j'ai souvent en tête un thème au départ et puis un ou deux autres apparaissent, prennent parfois laplace du premier.

Quels sont ces thèmes ?
La différence, de quelque nature qu'elle soit : différence culturelle, handicap, etc...

La violence, pareil sous toutes ses formes, guerre, violences intrafamiliales, violences contre soi-même, contre les autres

Plus étonnant, je trouve, mais l'enfance globalement. C'est pas une chose à laquelle j'aurais pensé m'intéresser.

Et sinon, ce qui est plus nouveau, je crois, mais qui vient avec l'expérience de la vie : la mort, le questionnement existentiel.


Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
J'ai répondu plus haut, mais oui pour moi c'est une bonne chose. Si la répétition d'un thème lassait le public, cela ferait longtemps que la littérature, le cinéma se seraient éteints, je pense. C'est la façon de traiter ce thème qui va légèrement varier d'un livre à l'autre et faire l'intérêt du truc.


Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ?
Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?
Si je luttais, cela voudrait dire que j'essaierais d'écrire sur des choses qui ne m'intéressent pas plus que cela. Le meilleur moyen de ne jamais arriver au bout, à mon avis. Pour passer des mois à écrire, corriger un manuscrit de plusieurs centaines de pages, il faut être passionné par ce dont on parle. Ce qui ne veut pas dire que les thèmes abordés sont immuables. Non, ils évoluent avec moi, naturellement je dirais, sans que je ne cherche à les combattre ou à les pousser en avant. Ce n'est pas pour rien que j'ai écrit des textes autour de la mort cette année. Pas pour rien non plus que j'ai toujours un personnage un peu en marge quelque part.
La logique vous mènera d'un point A à un point B. L'imagination vous mènera partout. Albert Einstein
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Livia K.
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par Livia K. »

Wouh, merci pour vos réponses, elles sont hyper intéressantes :love:

Grosso modo, j'ai l'impression que vous avez tous réussi à cerner (plus ou moins) vos thèmes, que ce soit seul.e ou grâce à l'aide de vos lecteurs ! Et que vous avez chacun vos thèmes récurrents. Ça ne m'étonne pas outre mesure parce que, comme vous l'avez souligné, si ces thèmes reviennent c'est qu'on a besoin de les évoquer et de les traiter, ils nous parlent.
Même si chacun a ses propres thèmes (et surtout les traite à sa manière), il y a quand même des grandes familles qui reviennent régulièrement (la liberté, la tolérance, les liens familiaux, etc), c'est d'autant plus intéressant, haha.

Personnellement, comme vous, j'ai mes thèmes récurrents, que j'ai identifiés en amont. Pour mon dernier écrit, j'avais parfaitement conscience de mes thèmes en le rédigeant, et je pense que c'est une force, ça permet de mieux cerner de ce que l'on attend de son roman.
Et si je posais la question, c'est que là, je travaille sur un nouveau projet, et je tentais de l'axer sur d'autres thèmes, en fait. Avant de me demander si c'était utile de fournir cette gymnastique mentale au lieu de me laisser me baser sur mes thèmes habituels.

Le premier de ces thèmes, c'est la mort et le deuil.
Vu que j'ai perdu plusieurs proches, je sais d'où ça vient. Surtout, je veux dire aux autres que, quoi qu'on traverse, on finit par s'en sortir. Du coup je ne traite pas seulement la mort, mais aussi vraiment la suite, jusqu'à l'acceptation de la mort.
C'est vraiment mon thème fondateur qui revient toujours.

La liberté, aussi, revient souvent, comme chez beaucoup d'entre vous.

Les relations familiales. Les relations entre parents et enfants, mais aussi entre frère et soeur. Relations souvent hyper complexes et difficiles pour les relations fraternelles, alors que je m'entends très bien avec mon frère, du coup je ne sais pas trop d'où ce thème sort, haha. Mais je vois que je ne suis pas la seule, donc les relations familiales doivent offrir pas mal de perspectives, notamment avec la dimension "secret de famille" qui reste fascinante.

Le sacrifice : jusqu'où est-on prêt à aller, soit pour soi-même (atteindre le bonheur ou ses objectifs) soit pour des idéaux. Cette question me fascine totalement. J'ai souvent des personnages qui sont prêts à tout, y compris aux extrêmes. Parfois uniquement pour eux, parfois pour améliorer le monde.

Le destin. Je ne l'ai pas encore traité en profondeur comme je le voudrais, mais je sais que je finirai par le faire. Je suis fascinée notamment par les tragédies antiques, avec cet aspect très fort du destin et du déterminisme. Du coup c'est vraiment un thème sur lequel je voudrais me pencher, cette question de savoir si on peut changer le cours des événements ou si l'on est condamnés d'avance. Je ne crois pas du tout au déterminisme personnellement mais je trouve que c'est une question complexe et très riche.

Comme vous l'avez remarqué, beaucoup de thèmes en commun avec les uns ou les autres ! haha
Mon OLT : Qu'ils renaissent de mes mensonges
Octavia, dont la famille est morte, est prête à tout pour les ressusciter. Y compris à passer un pacte avec le dieu maya de la destruction...

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Agathe Flore
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par Agathe Flore »

Hello Livia et tous !

N'ayant pas posé les palmes dans cette section depuis un moment, je participe avec un peu de décalage :rougit: à cette discussion très intéressante.
Livia K. a écrit :
mer. juil. 01, 2020 6:48 pm
Avez-vous des thèmes récurrents ?
Comment vous en êtes-vous aperçu ?
Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
Quels sont ces thèmes ?
Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ?
Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?

Bref, dites-moi tout sur les thèmes récurrents de vos romans, ça m'intéresse :hihihi: :love:
Oui, j'ai aussi des thèmes récurrents dans mes histoires et je m'en rends compte après 4 romans.
Je n'y pense pas en commençant un nouveau roman : à ce stade, je me concentre plus sur l'intrigue, la caractérisation des personnages, la cohérence du syno de travail. Puis, en cours d'écriture ou à l'étape des corrections de fond, je découvre des thèmes ébauchés qui méritent un peu d'approfondissement pour donner de la substance à l'histoire.

Le thème le plus important dans mes romans n'est pas encore apparu ici : l'exercice du pouvoir et comment les choix qui y sont liés changent les gens. Une dizaine d'années de militantisme politique à divers niveaux (de la simple distribution de tract au début à la direction d'une campagne sous le feu des médias en 2012) m'a marquée, surtout par l'évolution des gens connus durant cette période, dont certains exercent des fonctions prestigieuses maintenant. Le pouvoir corrompt, et ce n'est pas une blague ! Les élus ayant conservé leurs idéaux du début et utilisant leur fonction pour améliorer la société se comptent sur les doigts d'une main... Les autres attrapent la grosse tête, deviennent obsédés par les signes extérieurs de richesse et prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. C'est assez effarant de voir les gens changer ainsi.
Dans ma série "Mu", les persos principaux sont les 4 princes aux tempéraments assez antagonistes, nés pour dirigés et formés pour ; on voit leur personnalité d'adulte se former en même temps que l'exercice des responsabilités (en temps de guerre, ce ne serait pas drôle sinon ^^ )
Dans mes 2 romans fantasy Renaissance, on suit un seigneur local et son épouse qui possèdent des valeurs morales, mises à l'épreuve sous la menace d'une conquête écrasante (faut-il vaincre le mal par le mal, devenir le mal ?)

J'en ai d'autres, comme le destin ou les relations familiales conflictuelles, qui apparaissent au second plan.

À mon avis, c'est inévitable d'avoir des thèmes récurrents puisque ceux-ci viennent de nos expériences, de notre personnalité, de nos traumas parfois. Pourtant, après plusieurs romans, il me semble préférable de s'ouvrir à de nouveaux thèmes pour éviter d'écrire le même roman dans plusieurs univers. Certains thèmes universels peuvent être déclinés quasiment à l'infini (l'amour, l'amitié, la famille), d'autres pas (comme l'exercice du pouvoir, certains ont parlé de sacrifice, c'est aussi un thème compliqué à varier). Donc, j'essaie de me tourner vers d'autres thèmes qui me parlent aussi, mais ce n'est pas simple !
Cette année, j'avais commencé un roman tourné autour de la maladie mentale et le rejet qu'elle provoque, puis un deuil brutal m'a dégoûtée du thème ; là je suis un peu en panne d'inspiration...
Mu: L'ombre d'Atlantis T1 et Mu : La foudre de Quetzalcoatl T2 aux Éditions Underground
La cité des alchimistes et L'aigle et le lys en soumission :croise:

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Vanilumi
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par Vanilumi »

Hello ! :yata:

De même un peu (beaucoup) en décalage, mais c'est très intéressant.
Avez-vous des thèmes récurrents ?
Oui, même si je ne m'en rends pas toujours compte lors de l'écriture ou que ça me frappe bien après. Disons que j'ai deux gros thèmes (trois peut-être bien ?) qui s'imposent régulièrement, souvent à mon insu.
Comment vous en êtes-vous aperçu ?
Au fil de l'eau, comme on dit ! :mouahaha: Difficile à dire, mon esprit divague pour trouver des idées et ce n'est qu'après avoir commencé à écrire le truc que je me rends compte que j'emploie souvent le même type de thèmes, sans me rendre compte.
Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
Pour le gros fil rouge du roman, ça m'arrive de m'imposer un thème qui va un peu à contrepied mais reste dans mes thèmes récurrents, on va dire. Tout en me disant : "C'est original comme idée, allons-y !" alors qu'en fait... pas tellement par rapport à ce que j'écris mais c'est pas grave :mouahaha:
Quels sont ces thèmes ?
J'en dégagerai trois principaux :

1) L'amour entre deux personnages

Plus particulièrement l'amour courtois avec des phases de séduction, de déni, de désir longuet avant le passage à l'acte, de doutes aussi. Je suis incapable d'écrire une histoire sans relations amoureuses et pourtant, j'ai essayé ! Mon challenge ne devait pas comporter d'amour de ce type au départ et... s'est ajoutée Aurore. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Aurore est le pendant féminin de mon héros, son amour de jeunesse, son âme-sœur, son tout ce que vous voulez. Voilà, donc il y aura une certaine forme d'amour dans mon challenge malgré tout ! :lol: Et je peux vous citer plein de couples de tête, dans toutes mes histoires, il y a une histoire d'amour (déçu ou non) : Ailé & Cornu, Dragomir & Aurore, Hermès & Nyssa, Raheem & Rhéa, Anika & Nathanaël, Elendel & Eloïse,...

C'est mon côté fleur bleue qui parle, j'imagine. J'adore les histoires de ce genre et les happy endings, ça doit venir de là :mouahaha:

2) Les relations filiales/parentales


Un thème que j'adore tout particulièrement sur la relation que développe un parent et son enfant, plus particulièrement entre père et fils (je me sens plus à l'aise avec les personnages masculins, allez savoir pourquoi). Dans une grande partie de mes histoires, il va donc y avoir aussi cette dimension : comment tel personnage va-t-il gérer sa relation face à son parent ? Se sent-il étouffé, soutenu, protégé, trahi ? Et vice-versa si le parent est personnage principal, d'ailleurs. De même, pas mal d'exemples me viennent en tête : Raheem/Byron, Elendel/Ezechiel, Lucian/Dragomir, Dragomir/Ananta, Héron/Hermès, Zeitan/Seinan, Clyde/Phénex (bon ici, il s'agit d'une relation neveu/oncle, mais l'oncle tient le rôle du père de substitution, pour ça que je le mets ici),... Je m'arrête là pour les exemples, mais ça fourmille de partout.

Ici, c'est davantage la dimension psychologique qui m'intéresse. Trouver des façons de faire pour gérer une situation souvent inattendue, parfois incontrôlable ou déroutante, faire des relations aussi bien fusionnelles que distantes, aimantes ou non. Les conflits familiaux aussi (souvent, les disputes parents/enfants même si, en soi, je déteste les disputes, c'est extrêmement paradoxal). J'aime bien représenter tous les prismes. Et c'est le genre de trucs absents qui me frustre dans les séries TV et les manga, d'ailleurs. Les parents sont souvent absents (shônen surtout), c'est ultra frustrant :mrgreen:

3) Le rejet social

Un thème qui revient un peu moins souvent que les deux autres, mais qui a le mérite d'exister et d'être très présent dans ma mémoire. Pour une raison toute simple : ayant subi un harcèlement scolaire presque toute ma scolarité, et donc le rejet social qui va avec, c'est quelque chose qui m'a profondément marquée et qui se retrouve chez mes personnages, pour la plupart. Du rejet, allant de la forme la plus extrême (l'exil) à la forme la plus basique (moqueries enfantines). Cela concerne aussi des personnages déjà cités plus haut, d'ailleurs : Dragomir (ostracisé suite à son coup d'état), Lucian (rejeté par les autres enfants pour son physique), Zeitan (moqué par tous ses congénères à cause de son extrême maladresse pataude), Kiel (exilé suite à une tentative de meurtre sur sa personne), Clyde (banni de son clan suite à un coup monté pour le mettre hors circuit), Raheem (paria à la suite d'une circonstance malheureuse),... Tous ne réagiront pas de la même manière à ce rejet : certains exploreront de rage et de colère (Raheem, Lucian), d'autres chercheront à en comprendre tous les tenants et aboutissants avant de se venger (Clyde), les derniers se résigneront à leur sort (Dragomir, Zeitan). Chacun d'eux, c'est un petit bout de moi qui parle, quelque part, entre colère et résignation. Ça fait partie de moi maintenant, mais j'aime les aider à lutter pour dépasser ce stade, je pense. Comme une catharsis.
Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
Bonne chose ou non, je pense que ça nous définit d'une certaine manière. Une sorte d'impression de notre vécu. Après, même en ayant des thèmes récurrents, il est possible de se renouveler au sein de ce même thème, donc je ne pense pas qu'on puisse en arriver à une lassitude du lecteur (s'il nous lit après tout, c'est qu'il apprécie nos thèmes, non ?). Je pense aussi que c'est une bonne chose de se rendre compte qu'on a des thèmes récurrents et de les exploiter à fond. Si c'est notre came, fonçons à pieds joints !
Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ?
Parfois, oui, même s'ils me rattrapent toujours au tournant :mouahaha: Je préfère faire la paix avec eux que de me fâcher, finalement.
Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?
Comme je le disais un peu plus haut, oui, c'est ce que j'essaie de faire au maximum. Ne serait-ce que pour ne pas me lasser moi-même et pour me trouver de nouvelles approches du/des thèmes. Souvent, je constate que ce sont souvent les mêmes choses qui reviennent (la même recette qui se défraîchit peu à peu, y'a qu'à voir en Bit-Lit !) et qui peinent à se réinventer, alors qu'ils existent moult et moult façons de tourner la chose. Le tout, c'est de rester inventif et de ne pas avoir peur de modifier l'une ou l'autre variable pour changer de problématique.
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Re: Thèmes récurrents dans nos manuscrits

Message par kyaramoe »

Mais quel sujet intéressant, pourquoi ne l'ai-je pas vu plus tôt ? :wow: Comme l'a dit Nana, il faut faire attention à la façon dont on traite ses thèmes de prédilection au risque de tomber dans les mêmes schémas de narration pour certains.

Avez-vous des thèmes récurrents ?
Oui oui ! Et ils sont tout simplement dus à mon vécu, ce qui est bien normal.

Comment vous en êtes-vous aperçu ?
Je ne sais pas... là, tout de suite ? :mouahaha: et en lisant les commentaires des autres !

Commencez-vous vos romans en connaissant ses thèmes ou alors vous vous en rendez compte à la fin ?
ça dépend, j'ai commencé Communauté Delta parce que je voulais parler des accidents de la vie et ses conséquences. Puis j'y ai mis de l'écologie, un peu de féminisme et beaucoup de diversité !
J'ai commencé La face cachée des ombres parce que je voulais raconter une histoire épique multiculturelle :mouahaha: mais il me fallait absolument plein de personnages féminins forts, et qui dit femmes dit nature :mouahaha:
J'ai un autre projet en tête où là, clairement, j'ai envie de parler d'écologie. Et je sais que tout mes autres thèmes seront plus ou moins présents :hihihi:

Quels sont ces thèmes ?
Le rapport à la nature/l'écologie : parfois c'est vraiment en fond, parfois c'est central. Tout dépend de ce que je veux raconter.
Les accidents de la vie : ça inclus aussi bien la mort d'un proche que la perte d'un emploi, ce sont des choses normales dans la vie et je trouve ça intéressant de développer mes personnages autour de ce type d'événements.
Le féminisme : j'aime avoir des personnages féminins qui contrôlent leur corps et leur sexualité, s'émancipent du patriarcat, et tiennent des rôles de leader avec un fort caractère. J'aime aussi en faire des antagonistes, et quand le protagoniste est un homme, ça apporte une petite touche jouissive :mouahaha:
Le multiculturalisme : parce que le monde il est beau dans sa diversité :wow:

Pensez-vous que ce soit une bonne chose ou pas d'avoir des thèmes récurrents ? Si on est publié, le lecteur ne risque-t-il pas de se lasser en retrouvant toujours les mêmes thèmes dans nos romans ?
C'est une bonne chose et si en plus on en parle bien, ça ne peut que plaire au lecteur.
Par contre, j'ai un personnage récurrent dans mes romans. Il s'est imposé dans ma vie quand j'avais 12 ans, et depuis, il ne veut plus me lâcher :lol: là par contre j'ai peur que le lecteur se dise "encore lui ? :o mais elle veut pas arrêter de nous saouler avec ce mec ??". J'ai une liste de caractéristiques physiques et psychologiques le concernant, et je pioche dedans en fonction de l'histoire que je raconte pour qu'il s'y intègre facilement. Il porte toujours le même patronyme, donc facile de l'identifier :mouahaha:

Du coup, est-ce que vous luttez contre vos thèmes récurrents pour vous ouvrir à de nouveaux thèmes ? Ou au contraire vous exploitez à fond vos thèmes à travers plusieurs angles/plusieurs problématiques, etc ?
Je ne lutte pas, par contre je suis certaine qu'avec le temps, je vais m'ouvrir à de nouveaux thèmes voire en abandonner certains, qui sait !
OLT 3 Ma
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