Benedicte a écrit : Et puis, un bêta lecteur peut se tromper et vouloir rejeter un roman alors que s'il continuait un peu, il l'apprécierait, surtout sur un premier roman où l'auteur cherche ses marques dans le premier chapitre. Donc, à quel moment le bêta est-il capable de dire que non, ça ne lui plait pas (...) ?
A la fin ?
En réalité, c'est comme quand tu choisis un livre.
Tu le sens tout de suite... si tu n'es pas un bêta-lecteur glouton.
Ou si tu ne cherches pas le défi.
Le défi d'apprendre. Apprendre dans tous les genres.
Tu le sens tout de suite, parce que tu n'entres pas dans le texte.
Tu n'as pas les clés pour entrer, et tu le ressens très vite.
Là, tu dois reconnaître, que non tu n'entres pas dans le texte.
Ça peut venir de tes propres connaissances manquantes qui font que le texte est super pour celui qui connaît, nul pour les autres. (Deux fois nuls, les boules, quand tu remarques qu'il te manque des éléments pour l'apprécier)
Beorn a écrit :
Il y a plusieurs moyen de le savoir avant :
1) il ne faut pas proposer une bêta-lecture à n'importe qui sans précaution : on choisit des gens qu'on a déjà eu l'occasion de cotoyer, ou dont on a lu des nouvelles, et dont on pense que le roman peut nous plaire (certes, on peut se tromper, mais c'est déjà important).
2) On demande de quoi ça parle avant de lire, et si le thème ne nous plaît pas, on le saura.
Ce serait déflorer l'histoire.
Et de plus, j'en connais les risques : une bêta-lecture corrompue.
Quand on oriente ses lecteurs avec un préambule, on oriente toute la bêta-lecture.
Il faut toujours arriver nu sur une bêta-lecture, et après demander si le lecteur a bien ressenti telle ou telle chose.
Le cerveau humain est lamentable, il se concentre sur la faute à trouver, sur l'indication initiale.
En tout cas, le mien fonctionne ainsi
3) On lit plusieurs chapitres avant de jeter l'éponge (c'est vrai, parfois il en faut plusieurs pour commencer à apprécier).
Mais même si les premiers chapitres ne nous font pas forcément "entrer" dans le roman comme dans une lecture normale, on sait en général assez vite si on est allergique au style ou au reste.
Oui, on ne va pas se forcer à lire un texte horrible, si on ne supporte pas l'horreur.
Ni lire un texte qui te salit, pour le plaisir de se salir.
Il est des textes malsains, ou pour lecteur averti.
Ça veut dire que ça veut dire.
Benedicte a écrit :Dans ce cas, on revient au "comment le dire à l'auteur" sans le froisser, sans qu'il ne pense que son roman est bon à jeter et lui à pendre ?
Cher auteur
Tu m'as bloqué sur le passage où tu ébouillantes le chat avant de l'énucléer avec ta petite cuillère pour donner l'oeil à ton bébé.
(Ame sensible, s'abstenir, même si c'est parodique en diable
http://www.youtube.com/watch?v=9VDvgL58 ... r_embedded
Long à charger, car il est très demandé au 30 novembre 2009, et il n'y a pas d'oeil qui saute)
Aussi, je n'irai pas plus loin. Mon coeur s'est répandu sur les carreaux, et j'en ai encore plein mon clavier.
Tu comprends bien que je ne peux me payer un clavier neuf à chaque bêta-lecture et que je préfère les histoires plus douces et plus calmes. Même avec du sexe !
Mais là, non. C'est un peu trop pour mon âme d'enfant.
))
Beorn a écrit :
Eh bien, d'abord, si on veut éviter de le froisser, il vaut mieux lui dire clairement "ton roman n'est pas mon genre", plutôt que de lui faire toute une bêta qui lui démolit complètement son roman.
Ensuite, je pense que tout le monde peut comprendre un lecteur qui lui dit : "ce roman n'est pas pour moi".
Et puis, personnellement, quand j'envoie un roman en bêta-lecture, j'aide mon futur bêta en lui disant : "si au bout de plusieurs chapitres, tu te rends compte que ça ne te convient pas, je préfère que tu me le dises".
Oui, c'est sûr.
Surtout que prendre du temps pour démolir un roman que l'on déteste, ça n'apporte pas grand chose. A part vouloir se faire du mal et perdre de précieuses heures pour sa propre écriture, je n'en conçois même pas l'utilité.
Autant arrêter tout de suite les frais en étant honnête.
Et en disant, par exemple : "Des éléments m'insupportent dans ce roman. Peut-être sont-ils trop proches d'événements de ma vie réelle (en ce moment), aussi je crains de ne pouvoir t'apporter une aide efficace, sauf à saccager ton texte avec un tomahawk, à scalper tes lettres avec une fraiseuse de dentiste et... heu... non, je crois qu'il vaut mieux que tu trouves un autre bêta-lecteur, ma pomme serait trop empoisonnée.
Même si tu n'es pas Blanche-Neige, je ne vais te faire subir cet affront, ni tenter d'infléchir ton texte dans une mauvaise direction, pour toi.
Je te dis donc à une prochaine fois, sur un autre texte, qui chatouille moins la fibre tendre et sensible de mon âme."
Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard (qui n'a pas l'âme sensible, enfin pas encore, Le Corps Exquis de Poppy Z. Brite, c'était quand même vraiment... malsain.)