takisys a écrit :Et lorsque je disais que ça m’intéresserais de pouvoir bénéficier d'un œil plus professionnel, j'entendais sur un texte déjà finalisé, pas sur un premier jet.
Ce qui peut tout à fait se faire, car les professionnels offrent leurs services (contre rémunération).
Un auteur qui veut vraiment bénéficier d'un service de correction le peut.
Il y a d'ailleurs une grenouille qui vient de se lancer et qui détaille ses grilles tarifaires en fonction du niveau de correction demandé sur son site pro (Sandrinoula).
Je lui fais un peu de pub car ce n'est pas évident de se lancer en free lance dans un tel métier (la plupart des correcteurs, à ma connaissance, bossent pour des maisons d'édition afin de s'assurer un revenu fixe).
En parlant de corrections éditoriales, j'ai vu de véritables horreurs parfois, comme une correctrice qui reformulait la quasi totalité des phrases d'une nouvelle (cela m'a été remonté par l'auteure de la nouvelle) : voilà un cas typique d'appropriation de texte inadmissible à mon sens, puisque si on part dans la direction de la correctrice, le texte n'a plus rien à voir au final avec celui soumis et accepté (c'était pour un webzine il me semble, ou un fanzine, mais cela n'excuse rien).
La correction, c'est comme la bêta, cela s'apprend et il y a des choses à ne pas faire. Réécrire le texte à la place de l'auteur, c'est un non sens.
Pour ma part, je jongle entre correction et bêta (quoi que pour L'Armoire, je n'ai pas fait grand-chose ces dernières semaines et côté bêta, ça fait un moment que je n'en ai pas fait sérieusement... le manque de temps, c'est le mal). Ca ne me pose pas de problème de passer de l'une à l'autre vu que ce n'est pas le même travail.
Par contre, à deux reprises, j'ai littéralement travaillé des nouvelles quasi comme des bêta-lectures avec des auteurs de L'Armoire mais c'était exceptionnel : il y avait une bonne base de texte mais des points qui n'allaient vraiment pas sur le fond, nous avions le temps pour les revoir et les auteurs étaient des têtes connues avec lesquelles on pouvait se permettre la prise de "risque". Il s'agit des nouvelles
Adèle et Fabio (parue dans le n°2 Un Noël à lutiner) et
Quitte ou double (parue dans le n°7 Les papyrus d'Isis).
Croyez-moi, je ne regrette pas le temps passé et les nombreux échanges avec les auteurs, l'expérience a été super enrichissante. Malheureusement, on ne peut vraiment pas se permettre de le faire à chaque numéro, d'où notre volonté de recevoir des textes d'un bon niveau pour n'avoir à demander aux auteurs que des corrections "mineures" dessus (parfois, ça nous prend déjà pas mal de temps... d'où les guillemets à "mineures").
Autant les corrections "objectives" ne posent pas trop de problèmes (orthographe, grammaire, conjugaison, répétitions, tics d'écriture) autant dès qu'on a des choses qui nous font réagir sur le fond ou sur des règles plus subjectives, cela se corse. Pour ces derniers, il n'est pas question de forcer la main des auteurs, donc il faut trouver l'argumentation pour le convaincre... une fois tous les correcteurs d'acord.
Du coup, j'applique à la correction la même règle d'or que pour la bêta : respect de l'auteur et du texte.
Arriver vers un auteur fraichement retenu en le prenant de haut et en lui assénant les corrections que je veux sans y mettre les formes, à part pour le blesser et le rebuter, je ne vois pas l'intérêt. Je suis persuadée que je gagne beaucoup plus en qualité de travail et de répondant avec une bonne communication.
Par contre, un auteur qui ferait sa mauvaise tête et refuserait de corriger/reformuler des points que nous lui demandons de revoir sous des prétextes peu convaincants, c'est encore autre chose. Par chance, je n'ai jamais eu le cas. pourvu que ça dure...