Re: Qu'est-ce qu'un bon bêta-lecteur ?
Posté : mar. juin 27, 2017 10:23 pm
Chany a raison : tu fais bien de persévérer !
Pour ma part, je procède à l'envers : je prends bien garde à ne pas avoir de grille de lecture, ni de passage obligé, dans mes synthèses, afin de ne pas plaquer artificiellement des remarques sur le texte. Chaque texte, en effet, a sa propre dynamique et repose sur des bases différentes. Tension, gestion de l'information, importance de la forme, naturel des répliques, cohérence du scénario, surprise de la chute, etc. etc. : tous ces points ne sont pas mobilisés par tous les textes, et pour qu'un texte fonctionne bien, il faut qu'il ait bien utilisé les ressorts qu'il a choisis, et peu importe, du coup, s'il n'en utilise pas d'autres.
Du coup, pour faire mes bêtas, je pars du texte avant tout.
Je le lis une fois en commentant au fur et à mesure : je note mes remarques, ce qui me gêne et ce que j'aime. Je fais attention à ce que cette première passe soit spontanée : j'y note mes impressions de lectures, afin que l'auteur se rende compte des impressions que dégage son texte sur des lecteurs.
Ensuite, je me pose la question : qu'est-ce que j'ai pensé du texte ? Evidemment, la première réponse qui vient est généralement "j'ai bien aimé" ou "j'ai pas aimé/ça m'indiffère". Et je me demande alors : pourquoi. Pourquoi j'ai pas aimé ? Pas au niveau de mes goûts, mais au niveau de ce qui n'a pas marché sur moi dans le texte. Généralement, à ce stade, on en arrive à un point de construction du texte. ça peut être : "j'ai pas aimé parce que la chute était fade. Pourquoi la chute était fade ? Parce qu'elle se voyait venir. Pourquoi elle se voyait venir ? Parce que l'auteur a choisi dès le début un champ lexical qui évoque au lecteur le monstre qui apparaît par surprise à la fin" (par exemple). En gros, je remonte de mon impression pour identifier pourquoi le texte m'a fait cette impression. Quand l'impression sur un point est négative, la "remonter" fait toucher du doigt un problème de construction du texte, et du coup je le mets en commentaire général.
Et comme quand on lit avec attention on n'a pas qu'une seule impression sur un texte (en général ça donne plutôt "ça c'est bien mais ça c'est moins bien et j'ai trouvé ça confus, mais ça par contre ça m'a vachement touchée"), je remonte chacun des points pour essayer de mettre le doigt sur les raisons, dans le texte, qui font que le texte a eu tel et tel effet sur moi, en bien et en mal.
...mais c'est peut-être un peu vague/flou/abstrait, ce que je dis là ? (je me rends pas compte...) En tout cas, c'est comme ça que je procède, et du coup, je n'ai pas recours à une grille de lecture. À la rigueur, fond/forme, mais en fait ça vient tout seul quand on se demande ce qui marche et ce qui marche pas sur nous, dans un texte.
Pour ma part, je procède à l'envers : je prends bien garde à ne pas avoir de grille de lecture, ni de passage obligé, dans mes synthèses, afin de ne pas plaquer artificiellement des remarques sur le texte. Chaque texte, en effet, a sa propre dynamique et repose sur des bases différentes. Tension, gestion de l'information, importance de la forme, naturel des répliques, cohérence du scénario, surprise de la chute, etc. etc. : tous ces points ne sont pas mobilisés par tous les textes, et pour qu'un texte fonctionne bien, il faut qu'il ait bien utilisé les ressorts qu'il a choisis, et peu importe, du coup, s'il n'en utilise pas d'autres.
Du coup, pour faire mes bêtas, je pars du texte avant tout.
Je le lis une fois en commentant au fur et à mesure : je note mes remarques, ce qui me gêne et ce que j'aime. Je fais attention à ce que cette première passe soit spontanée : j'y note mes impressions de lectures, afin que l'auteur se rende compte des impressions que dégage son texte sur des lecteurs.
Ensuite, je me pose la question : qu'est-ce que j'ai pensé du texte ? Evidemment, la première réponse qui vient est généralement "j'ai bien aimé" ou "j'ai pas aimé/ça m'indiffère". Et je me demande alors : pourquoi. Pourquoi j'ai pas aimé ? Pas au niveau de mes goûts, mais au niveau de ce qui n'a pas marché sur moi dans le texte. Généralement, à ce stade, on en arrive à un point de construction du texte. ça peut être : "j'ai pas aimé parce que la chute était fade. Pourquoi la chute était fade ? Parce qu'elle se voyait venir. Pourquoi elle se voyait venir ? Parce que l'auteur a choisi dès le début un champ lexical qui évoque au lecteur le monstre qui apparaît par surprise à la fin" (par exemple). En gros, je remonte de mon impression pour identifier pourquoi le texte m'a fait cette impression. Quand l'impression sur un point est négative, la "remonter" fait toucher du doigt un problème de construction du texte, et du coup je le mets en commentaire général.
Et comme quand on lit avec attention on n'a pas qu'une seule impression sur un texte (en général ça donne plutôt "ça c'est bien mais ça c'est moins bien et j'ai trouvé ça confus, mais ça par contre ça m'a vachement touchée"), je remonte chacun des points pour essayer de mettre le doigt sur les raisons, dans le texte, qui font que le texte a eu tel et tel effet sur moi, en bien et en mal.
...mais c'est peut-être un peu vague/flou/abstrait, ce que je dis là ? (je me rends pas compte...) En tout cas, c'est comme ça que je procède, et du coup, je n'ai pas recours à une grille de lecture. À la rigueur, fond/forme, mais en fait ça vient tout seul quand on se demande ce qui marche et ce qui marche pas sur nous, dans un texte.