Booz et Beorn : on ne voudrait pas déranger surtout...
Moi aussi, je fréquente la mare depuis peu, et maintenant je bêta-lis tout le temps : mais je crois que c'est pour comprendre comment ce livre qui me plait est fabriqué ; un peu comme le cordonnier qui va examiner la chaussure (ses coutures, la semelle, la qualité du talon...) et pas simplement se dire : Ooooh un joli escarpin !
(bon, c'est bien une réflexion de nana, ça...)
J'ai commencé Games of Thrones, (500 ans après la bataille, je sais), mais j'ai adoré la série (alors que je ne suis pas du tout fantasy) et rien que dans le prologue, les mots "sable coat" sont répétés X fois. Du coup, ça me colle moins la pression !
tigrette a écrit :J'ai commencé Games of Thrones, (500 ans après la bataille, je sais), mais j'ai adoré la série (alors que je ne suis pas du tout fantasy) et rien que dans le prologue, les mots "sable coat" sont répétés X fois. Du coup, ça me colle moins la pression !
Tu le lis en anglais c'est ça ? D'après ce que j'ai pu voir, les anglophones sont moins à cheval que nous en ce qui concerne les répétitions (ils sont plus à cheval sur d'autres choses que j'oublie toujours). Je ne sais pas si tu trouveras ces mêmes répétitions dans la traduction.
Paul : il faudra remercier Aelys pour ça.
«Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»
tigrette a écrit :J'ai commencé Games of Thrones, (500 ans après la bataille, je sais), mais j'ai adoré la série (alors que je ne suis pas du tout fantasy) et rien que dans le prologue, les mots "sable coat" sont répétés X fois. Du coup, ça me colle moins la pression !
Tu le lis en anglais c'est ça ? D'après ce que j'ai pu voir, les anglophones sont moins à cheval que nous en ce qui concerne les répétitions (ils sont plus à cheval sur d'autres choses que j'oublie toujours). Je ne sais pas si tu trouveras ces mêmes répétitions dans la traduction.
Oui, en anglais, je ne lis presque jamais de traductions. Tu as sans doute raison pour les différences entre écriture en anglais et en français.
Booz a écrit : D'après ce que j'ai pu voir, les anglophones sont moins à cheval que nous en ce qui concerne les répétitions
C'est flagrant dans des articles scientifiques, où les français vont inconsciemment essayer de varier autant que possible le vocabulaire alors que les anglais ne vont avoir aucun scrupule à utiliser toujours le même mot. Pour la littérature, ça se retrouve aussi, même si je trouve ça moins flagrant.
Une répétition ne devient gênante qu'à partir du moment que le lecteur détecte qu'il y a répétition. Si à sa lecture, il n'y fait pas attention, ça veut dire que le texte est suffisamment fluide, qu'on lui a suffisamment changer les idées entre les deux utilisations pour que ça passe très bien. Pourquoi alors s'entêter à la modifier ? Je crois que c'est un des points où la comparaison avec les grands auteurs doit nous apprendre à ne pas faire une traque systématique de la répétition, mais bien plutôt à faire une traque des choses qui nuisent à la fluidité du texte.
"Persévérance et longueur de temps font plus que don ni que talent." Byakko - Loving tiger : Challenge 1er jet (fini) ; OLT (en cours) Crédit avatar : Djamila Knopf
Booz a écrit :J'aimerai rebondir sur le commentaire d'Astère à propos du 'Rivage des Syrtes' parce qu'il y a deux ou trois ans, j'ai dû lire dans le cadre de mes études, Le ravissement de Lol V. Stein. A ma première lecture, j'ai ouvert grand les yeux en me demandant comment ce roman pouvait être une référence en matière de littérature. Et puis, je l'ai relu et j'ai vu à travers les verbes faibles, les lourdeurs, les répétitions. C'est ce qui fait la force de ce texte et c'est ce qui, à mon avis, fait la force des grands auteurs : savoir travailler leur style jusqu'à en faire une part intégrante du roman (la même chose m'avait frappé chez Flaubert).
Sur la mare, je trouve qu'on se concentre sur ces 'défauts' (verbes faibles, adverbes, longues phrase...) en oubliant qu'ils peuvent être les clés d'un bon roman. Ce que l'on appelle défauts ne le sont que parce qu'ils sont mal employés et qu'ils diminuent la force du texte alors que, bien employés, ils l'accentuent.
La différence, c'est quand ces "défaut" sont utilisés exprès par l'auteur parce que ça sert le texte. Ce n'est pas parce que certains grands auteurs sont capable d'en faire une richesse que nous pouvons nous permettre de les laisser passer quand ils sont là par hasard, sans justification.
Mais je crois que c'est exactement ce que Booz est en train de dire
Soulever systématiquement les répétitions et les verbes faibles et les adverbes sans distinction, c'est-à-dire sans prendre en compte le fait que ces termes peuvent servir le texte, ce n'est peut-être pas une "bonne" façon de bêta-lire.
Je crois (et c'est ce que j'applique dans toutes les bêtas que je fais) qu'on peut se laisser porter par un texte, passer sur certains "défauts" si cela ne bloque pas la lecture, si cela sert le texte et que cela ne le dessert pas.
Celia a écrit :Mais je crois que c'est exactement ce que Booz est en train de dire
Exactement. Je ne pense pas qu'il faille en abuser, je dis simplement qu'en tant que bêta-lecteurs, on ne doit pas faire de focalisation là-dessus au risque de passer à côté d'un bon texte (ce qui a failli m'arriver avec Duras).
«Mais la Voix me console et dit : " Garde tes songes :
Les sages n'en ont pas d'aussi beaux que les fous ! "»
Exactement. Je ne pense pas qu'il faille en abuser, je dis simplement qu'en tant que bêta-lecteurs, on ne doit pas faire de focalisation là-dessus au risque de passer à côté d'un bon texte (ce qui a failli m'arriver avec Duras).
+100. Une traque systématique des verbes faibles n'est pas bon. Comme pour tout, il faut un juste milieu.
*Cycliste* chocolatvore
Les Nomades du Temps ● mon OLT 2764 ab urbe condita ● en phrase IV Les morts d'Odérisse ● le papyrus
Les répétitions peuvent faire partie d'une figure e style ne serait-ce que pour renforcer ce qui est dit. C'est quelque chose que j'aime bien utiliser de temps en temps pas trop non plus
Celia a écrit :
Soulever systématiquement les répétitions et les verbes faibles et les adverbes sans distinction, c'est-à-dire sans prendre en compte le fait que ces termes peuvent servir le texte, ce n'est peut-être pas une "bonne" façon de bêta-lire.
Je crois (et c'est ce que j'applique dans toutes les bêtas que je fais) qu'on peut se laisser porter par un texte, passer sur certains "défauts" si cela ne bloque pas la lecture, si cela sert le texte et que cela ne le dessert pas.
Ouh là, j'avais osé dire ça dans un message, et je m'étais fait taper sur les doigts
Celia a écrit :
Soulever systématiquement les répétitions et les verbes faibles et les adverbes sans distinction, c'est-à-dire sans prendre en compte le fait que ces termes peuvent servir le texte, ce n'est peut-être pas une "bonne" façon de bêta-lire.
Je crois (et c'est ce que j'applique dans toutes les bêtas que je fais) qu'on peut se laisser porter par un texte, passer sur certains "défauts" si cela ne bloque pas la lecture, si cela sert le texte et que cela ne le dessert pas.
Ouh là, j'avais osé dire ça dans un message, et je m'étais fait taper sur les doigts
Eh ben moi je suis à cent pour cent d'accord avec ça ! Si on relève systématiquement les répétitions, verbes faibles, etc, sans tenir compte du contexte, ce n'est pas rendre service à l'auteur, qui ne sais pas parmis ceux-là lesquels sont vraiment gênants et lesquels passent en réalité bien dans le contexte.
Certains "défauts" ne se remarquent pas à la simple lecture. Sauf bien sûr si on passe son temps à les traquer systématiquement, je suppose que le cerveau finit par se formater et ne remarque plus que ça. Alors que l'immense majorité des lecteurs n'y verra que du feu. La preuve avec tout ce qui est publié et qui contient encore des maladresses par endroits, sans que ça gâche le plaisir de la lecture pour beaucoup.
Colcoriane
Anim'autrice : animatrice indépendante d'ateliers d'écriture
Venez travailler vos techniques d'écriture dans mes ateliers en visioconférence ! Site internet ~ Facebook
Heureusement que l'on peut quand même lire, si une histoire est bien ficelée et qu'il n'y a pas de fautes à tous les mots, je fais peu attention aux répétitions. Comme j'ai tendance à faire des phrases assez longues, c'est quelque chose qui ne me dérange pas du tout. Alors que beaucoup trop de phrases très courtes vont me déranger.
On m'a souvent reproché des phrases trop longues lors de bêta Je les ai donc raccourcies,. CErtains ont préféré mais ensuite d'autres m'ont conseillé de les rallonger. Personnellement, je trouvais qu'il y avait moins de fluidité avec des phrases courtes.
COmme je l'ai raconté dans un post sur ce thème, depuis que j'utilise dragon naturally speauking,mes phrases sont plus courtes,mais je trouve les liens perfectibles.
Il faut trouver un juste milieu, et dans tous les cas, on ne peut contenter tout le monde. chacun a ses préférences. Moi par exemple, je sais que j'aime beaucoup les adverbes, mais comme je suis très minoritaire sur ce sujet, je me force à les réduire.
Mais pour ne revenir au sujet, je me demande si effectivement, j'aurais les mêmes critiques par des lecterus que par des bêtas-lecteurs.
99% des lecteurs vont lire sans avoir cette déformation professionnelle que nous avons. Ils ne remarquent surement pas les mêmes défauts.
Nathy si tu lis ma nouvelle sur le chaperon rouge, n'hésite pas à me dire ce que tu penses de mon style, en tant que lectrice.
Behra a écrit :On m'a souvent reproché des phrases trop longues lors de bêta Je les ai donc raccourcies,. CErtains ont préféré mais ensuite d'autres m'ont conseillé de les rallonger. Personnellement, je trouvais qu'il y avait moins de fluidité avec des phrases courtes.
C'est l'un des principaux intérêt de la bêta-lecture : faire ses propres choix par rapport aux remarques (et pas forcément corriger tout ce qui gêne les lecteurs).
Une fois le texte publié, il y aura toujours des lecteurs pour critiquer un truc ou un autre. Le tout, c'est que l'auteur soit au courant, et qu'il assume ses choix.