Le participe passé

Où reposent les anciennes conversations de l'école des têtards
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Lau
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Le participe passé

Message par Lau »

Voici quelques sites qui reprennent les règles :

- Très complet : http://www.synapse-fr.com/manuels/ACCO_PP.htm

- http://home.ican.net/~galandor/grammair/partici3.htm

- http://francite.net/education/cyberprof/page4.html

- http://grammaire.reverso.net/index_alph ... che208.htm

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1. Le participe passé sans auxiliaire

Le participe passé utilisé sans auxiliaire s'accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte :

Les lettres reçues.
La rumeur répandue.


Il s'accorde également en fonction d'attribut du sujet :

Elle semble étonnée.


2. Le participe passé conjugué avec l'auxiliaire être

Le participe passé conjugué avec l'auxiliaire être s'accorde avec le sujet :

Ils sont étonnés.
Les moissons sont rentrées.



3. Le participe passé conjugué avec l'auxiliaire avoir

Le participe passé est invariable :

J'ai reçu des lettres.

Sauf si le complément d'objet direct (COD) le précède. Dans ce cas, il s'accorde en genre et en nombre avec le COD :

Les lettres que j'ai reçues.
Le pronom relatif que est ici COD. Il reprend le groupe nominal les lettres, et est placé avant le participe.

Dans le premier exemple, au moment où j'écris reçu, je ne sais pas encore si le COD sera féminin ou masculin, singulier ou pluriel. Je ne l'accorde donc pas. Dans le second exemple, je sais déjà que le COD se rapportant au participe est les lettres, féminin pluriel. J'accorde donc au moment d'écrire reçues.


4. Cas des verbes pronominaux

La plupart des verbes pronominaux suivent la règle d'accord des participes employés avec l'auxiliaire avoir, c'est à dire qu'ils restent invariable si le COD est placé après, ou ils s'accordent si le COD est placé avant.

Elles se sont envoyé des cadeaux.
On cherche le COD : des cadeaux est placé après le participe. Il n'y a donc pas d'accord.

Les cadeaux, elles se les sont envoyés.
Cette fois, le pronom COD les, qui reprend Les cadeaux, est placé avant le participe. Celui-ci s'accorde donc.

Les cadeaux qu'elles se sont envoyés.
Même cas, sauf que le pronom relatif est ici le COD du verbe.

Dans le cas de ces verbes, le pronom qui les précède n'a pas la fonction de COD. Il peut avoir la fonction de complément d'objet indirect (COI) :

Elle m'a envoyé une lettre = Elle a envoyé une lettre à moi.

Ou encore marquer l'appartenance :

Je me suis lavé les mains = J'ai lavé mes mains.


5. Cas des verbes essentiellement pronominaux

Un verbe essentiellement pronominal est un verbe qui n'existe que à la forme pronominale. Le participe passé de ces verbes s'accorde avec le sujet :

Ils se sont enfuis.
Le verbe s'enfuir n'existe pas sous la forme enfuir. Il s'agit donc d'un verbe essentiellement pronominal, qui s'accorde avec le sujet Ils.

Cette règle s'applique aussi dans le cas des verbes pronominaux subjectifs ou autonomes (souvent qualifiés de verbes essentiellement pronominaux) : ce sont des verbes dont la forme pronominale n'a pas le même sens que la forme non pronominale :

Ils se sont aperçus de cette faute.
Les verbes s'apercevoir et apercevoir n'ont pas le même sens.


Exemples de verbes essentiellement pronominaux


Se souvenir (souvenir seul n'existe pas comme verbe)
S'abstenir
S'enfuir


Verbes subjectifs ou autonomes


S'apercevoir (≠ apercevoir)
Se recueillir (≠ recueillir)
S'échapper (≠ échapper)



Liste de participes passés à apprendre par coeur

- Aperçu(e)(s) : le participe est toujours accordé avec le sujet à la forme pronominale.
Elle s'est aperçue de son erreur.

- Arrogé(e)(s) : le participe du verbe essentiellement pronominal s'arroger ne s'accorde qu'en la présence d'un COD, à la condition que celui-ci précède le verbe.
Le contremaître s'est arrogé des prérogatives ;
Les prérogatives qu'il s'est arrogées.


- Attendu(e)(s) : le participe est toujours accordé avec le sujet à la forme pronominale.
Elle s'était attendue au pire.

- Complu : toujours invariable.

- Convenu : toujours invariable à la forme pronominale.

- Déplu : toujours invariable.

- Douté(e)(s) : le participe est toujours accordé avec le sujet à la forme pronominale.
Ils se sont doutés de quelque chose.

- Fait (+ infinitif) : toujours invariable.
Egalement invariable dans l'expression "se faire fort de" ainsi que dans une construction impersonnelle : les grands froids qu'il a fait.

- Joué(e)(s) : le participe s'accorde avec le sujet quand il a le sens de :
Elle s'est jouée de lui.

- Menti : toujours invariable

- Mépris(e)(es) : le participe s'accorde avec le sujet.
Elles se sont méprises sur ses intentions.

- Nui : toujours invariable.

- Parlé : toujours invariable.

- Pesé : s'il s'agit d'un COD, il y a accord
Les légumes que l'épicier a pesés.

- Pesé(e)(s)(es) : s'il s'agit d'un complément circonstantiel, il reste invariable.
Les soixante kilos qu'elle a pesé quand elle avait trente ans.

- Plu : toujours invariable.

- Rendu compte : toujours invariable.

- Ressemblé : toujours invariable

- Ri : toujours invariable.

- Souri : toujours invariable.

- Succédé : toujours invariable.

- Suffi : toujours invariable.

- Survécu : toujours invariable.

- Voulu : toujours invariable quand il a le sens de :
Elle s'en était voulu de son erreur.


Sources : Bescherelle, http://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_du_ ... pass%C3%A9
Tous les cas particuliers sont repris à la fin de leur article.

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Lau
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Message par Lau »

Merci à Garulfo pour la suite :


Définitions importantes :
- Verbe pronominal pur : il s'agit d'un verbe, soit qui n'existe qu'à la forme pronominale, comme s'enfuir ou s'emparer, soit qui prend un sens distinct lorsqu'on l'emploie à la forme pronominale, comme c'est le cas avec s'appeler ou s'apercevoir qui signifient respectivement se nommer et prendre conscience.
- Verbe accidentellement pronominal : il s'agit d'un verbe normalement transitif direct ou indirect qui, tout en gardant son sens habituel, est employé à la forme pronominale pour décrire soit une action réciproque, soit une action que le sujet dirige vers lui-même (tournure réflexive). Par exemple: se laver, se parler, se sourire, se réveiller.

Règle no 1 : les verbes pronominaux
Le participe passé des verbes pronominaux purs s'accorde avec le sujet du verbe, puisqu'il est conjugué avec l'auxiliaire être.

Exemples :
Ils se sont emparés du château.
Les trois femmes se sont échappées juste à temps.
Elles se sont plaintes auprès de leur mère.
Ils se sont doutés de la fraude.

Règle no 2 : les verbes accidentellement pronominaux
Le participe passé des verbes accidentellement pronominaux s'accorde avec le complément d'objet direct placé avant, exactement comme s'il était employé avec l'auxiliare avoir.

Exemples :
Ils se sont lavé les mains. (lavé quoi ? les mains, placé après, on n'accorde pas)
Ils se sont lavés. (lavé quoi ? eux-mêmes, représentés par "se", placé avant)
Elles se sont parlé pendant une heure. (parlé à qui ? à elles-mêmes, objet indirect, on n'accorde pas)
Les accusés se sont succédé toute la matinée. (succédé à qui ? object indirect, on n'accorde pas)

Ils s'en sont voulu longtemps.
Ils se sont mutuellement déplu.
Elles se sont menti du début à la fin.


Remarquez les nuances :


Elle s'est frappé la tête. (frappé quoi ? la tête, placé après, on n'accorde pas)
Elle s'est frappée à la tête.(frappé qui ? elle-même, à la tête)

Ils se sont proposés pour ce travail.
La tâche qu'il s'était proposée ce matin.
Elle s'était proposé de revenir avant décembre.
La démarche qu'il s'était proposé de faire. (démarche est complément de faire)

Elle s'est imaginée toute vêtue de noir.
Elle s'est imaginé qu'on la trompait.

Ils se sont adressés à la direction.
Les lettres qu'ils se sont adressées pendant une année.

Elle s'est promis de nous aider.
Elle s'est promise en mariage.

Ils se sont assurés contre les incendies.
Ils se sont assuré des vivres pour six mois.
Ils se sont assurés que tout le monde dormait.

Règle no 3 : Le participe passé des verbes pronominaux employés pour fabriquer une tournure passive s'accorde en tout temps avec le sujet.

Exemples :
La maison s'est bien vendue.

Les roses se sont effeuillées sous l'action du vent.

De nombreux immeubles se sont construits autour du centre commercial.


Règle no 4 : Lorsque le participe passé d'un verbe pronominal est placé directement devant un infinitif, la règle propre à la relation participe passé / infinitif s'applique. à noter que l'analyse est différente si l'infinitif est remplacé par un participe passé.

Exemples :
Ils se sont vus mourir lentement.
Ils se sont vu envahir par l'ennemi.
Ils se sont vus invités à la soirée.

Elle s'est senti attaquer par-derrière.
Elle s'est sentie attaquée par-derrière.

Elle s'est laissée mourir.
Elle s'est laissé rejoindre.

Ils se sont fait gronder. (fait est toujours invariable placé immédiatement devant un infinitif)


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Pour comprendre un peu mieux, il faut absolument lire ce petit lien très sympa et drôle : http://francite.net/education/logiciel/ ... age25.html

Par Jacques Rancourt - CyberProf

Tu vis à une époque du "je-me-moi". Il t'arrive souvent de te mirer. Tu veux que tes actions reviennent sur toi, etc. Te laver, te souvenir, t'ennuyer, t'envoler sont des verbes que tes oreilles entendent bourdonner sans cesse. Qu'en est-il de leurs participes passés ? Comment s'accordent-ils ? Je t'entends frémir. Je m'empresse donc de te simplifier cet accord afin que l'angoisse ne t'étreigne pas plus longtemps.

Il faut distinguer d'abord un verbe qui est toujours pronominal de celui qui l'est seulement à l'occasion. Toujours pronominal il est quand il ne peut pas se passer du pronom qui accompagne son sujet.

Exemple : Sylvie s'empare du marteau. Tu ne peux pas enlever le "s'" et dire Sylvie empare du marteau.
S'il est toujours pronominal, tu accordes toujours le participe passé en genre et en nombre avec le sujet.
Exemple : Les ouvrières se sont emparées de leurs outils.

Quel est le truc pour savoir si le verbe est parfois pronominal ?
Tente de le conjuguer sans le pronom qui accompagne le sujet.
Exemple : Elle se lave les mains.
Tu peux dire : Elle lave ses mains. Le verbe se laver est donc une verbe parfois pronominal.

S'il est parfois pronominal, tu suis les règles du participe passé avec l'auxiliaire avoir.
Le truc est de remplacer l'auxiliaire être du verbe parfois pronominal par l'auxiliaire avoir afin de vérifier si le complément du verbe précède le participe passé. Si c'est le cas, tu l'accordes avec ce complément.
Exemple sans accord : Elle s'est lavé les mains.
Truc : Elle a lavé quoi ? Les mains. Le complément du verbe est placé après le participe passé. Il n'y a donc pas d'accord.

Exemple avec accord : Elle s'est trouvée seule dans la nuit.
Truc : Elle a trouvé qui ? Elle-même [= s']. Le complément du verbe est placé avant le participe passé. Il s'accorde donc avec ce complément.

Bien sûr, il y a des exceptions à ces règles si simples.



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Pour les infinitifs


Lorsqu'un participe passé est suivi d'un infinitif (j'aurais aimé partir), il faut se demander si le complément qui précéde le participe passé est complément d'objet direct (COD) de l'infinitif ou non.

Cas n°1 :
Si le complément est COD de l'infinitif, il ne rapporte pas au participe passé qui ne s'accorde donc pas.
Quelles œuvres auriez-vous préféré entendre ?

Cas n°2 :
Quand les verbes ci-dessous sont construits avec un infinitif, le COD est toujours celui de l'infinitif. Leur participe passé ne s'accorde donc jamais.
aimer
croire
demander
devoir
dire
faire
interdire
penser
permettre
pouvoir
préférer
refuser
souhaiter
vouloir
etc.

Nous vous envoyons les projets que nous avons choisi de subventionner.
Quelles scènes a-t-il voulu revoir ?

Cas n°3 :
Le complément n'est pas COD de l'infinitif.
Ce cas ne se présente qu'avec quelques verbes, tels que laisser, voir, regarder, écouter, entendre, sentir, etc. qui peuvent se construire avec des infinitifs dont le sujet est exprimé. Quand ce sujet exprimé est placé avant le participe passé, la règle veut que l'on accorde ce dernier avec le sujet de l'infinitif.

Cette pianiste nous l'avons déjà entendue jouer plusieurs fois.

Cette règle (au demeurant seulement graphique, puisque qu'à l'oral aucune différence ne se fait entendre pour ces verbes) est discutable. En effet cela revient à considérer que ce complément est COD du participe puisqu'il en commande l'accord. Il semble alors pour le moins curieux de dire que dans la symphonie que j'ai entendu jouer, c'est l'infinitif et son complément qui sont le COD de entendu alors que dans la pianiste que j'ai entendue jouer, c'est seulement pianiste qui est COD. Quelle est alors la fonction de jouer ?

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